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2o Ce qui est resté dans la caisse à tombeau est traité au crible à secousse. On forme ainsi deux variétés : le wasch-galmei, formé des morceaux les plus gros et les plus riches occupant le fond du crible; il forme un minerai souvent plus riche que le stuck-galmei; il contient jusqu'à 35 p. oo de zinc; on le vend 18 à 20 sg. ( 2 fr. 25 c. à 2 fr. 5oc.). Le graben-galmei, espèce de sable contenant les petits morceaux de calamine, mais mélangés de dolomie, et même encore de parties argileuses : sa richesse moyenne est de 16 à 20 p. 0/0 : on le vend 4 sg. (50 centimes) le quintal.

Cette préparation mécanique se fait à l'entreprise. Les ouvriers reçoivent 2 sg. (25 centimes) par quintal de wasch-galmei, rien pour les autres espèces. Ils gagnent à peu près 1 fr. 25 c. par jour.

On obtient encore de la calamine par la préparation mécanique du minerai de plomb de Scharley-grube. Cette préparation, analogue à celle de la calamine, mais plus compliquée, comprend les opérations suivantes :

1° Cassage pour séparer autant que possible les deux minerais. On obtient de ce travail de la ga. lène et de la calamine pures en morceaux,

2o Le menu qui résulte de ce cassage, et qui est fort abondant parce que la galène est en général disséminée en veinules dans la calamine, est lavé dans la caisse-à-tombeau, pour séparer les matières argileuses. Ce qui sort de la caisse est reçu dans des canaux de dépôt; les premières parties seulement sont recueillies et traitées sur les stossherdes (4).

3o Le sable resté dans la caisse-à-tombeau est passé au crible à secousse. On pousse le criblage jusqu'à ce que le schlich qui reste sur la grille soit

pur, c'est-à-dire qu'on enlève trois ou quatre fois la partie supérieure du dépôt, avant d'enlever la partie inférieure.

4. La partie supérieure du dépôt forme un sable assez fin contenant encore de la galène. Ce qui se dépose dans la cuve du crible à secousse est un schlamm très-fin et encore plombifère. Ces deux produits, ainsi que le schlamm de l'opération (2), sont traités sur les stossheerdes, mais chacun à part. On répète ce traitement en général trois fois, et ce qui tombe de la table à la troisième opération est assez pauvre en galène pour pouvoir être fondu comme minerai de zinc.

5° Les morceaux de minerai qui présentent la calamine et la galène tellement mélangées qu'un cassage à la main ne peut les séparer, sont bocardés sous un bocard à eau muni d'une grille, Ce qui a traversé la grille se rend dans des canaux ou labyrinthes, où on forme trois classes différentes par la richesse et la grosseur du grain. Comme la galène est très-lamelleuse, elle se divise facilement en particules assez fines, et la ténuité du grain compensant la grande pesanteur spécifique, il arrive que la seconde classe est un peu plus riche que la première, mais celle-ci beaucoup plus que la troisième. Chacune de ces espèces est traitée à part sur le sicheltrog, petite table à secousse, qui reçoit des secousses plus violentes et plus répétées que les stossheerdes employées dans l'opération (4). On continue le traitement jusqu'à ce que les résidus puissent être fondus comme minerai de zinc.

Les minerais de zinc provenant de ces opérations ne sont point mêlés aux autres pour la vente, parce qu'ils en altéreraient beaucoup la qualité,

Ils sont fondus par petites portions dans les usines qui dépendent de la mine.

Leur richesse est à peu près de 16 p. o/o; mais la petite quantité de galène qu'ils retiennent leur ôte une grande partie de leur valeur. Il paraît qu'il est fort difficile de séparer complétement la calamine de la galène, à cause de la grande densité de la première. C'est la même raison qui rend la blende difficile à séparer des minerais de plomb et de

cuivre.

Ces travaux ont lieu à l'entreprise. Les ouvriers reçoivent Lo sg. (1,25) par quintal de schlich de galène. Ce schlich est vendu 36 sg. (4,50) à l'usine å plomb dite Friedrichshütte. Ce schlich doit avoir une certaine richesse que je n'ai pu connaître. Il est essayé à l'usine et traité de nouveau aux frais de la mine quand sa richesse est inférieure. On construit maintenant sur les mines Marie et Scharley un nouvel appareil pour le lavage du grobenklein de la calamine. Ce système, imaginé par M. Von Carnall, a pour but principal d'économiser les frais de main-d'œuvre. On espère en même temps parvenir à une séparation plus nette des matières argileuses. On se propose aussi de retraiter les résidus les plus riches provenant de l'ancienne méthode de lavage. Tous les appareils sont mus par la même roue hydraulique.

Le grobenklein tel qu'il vient de la mine est versé dans trois trémies qui correspondent à autant de trummels et sur lesquelles on fait arriver un courant d'eau. Chacun de ces trummels (fig. 14) est formé d'un cylindre de tôle, de o",80 de longueur et om,90 de diamètre, prolongé par un autre cylindre de même diamètre et d'un inètre de longueur, et formé de barreaux de 0,012 d'épaisseur, laissant

entre eux un vide égal à leur épaisseur; à l'intérieur est une surface héliçoïdale de o", 16 de largeur et om, 17 de pas. L'axe commun des deux cylindres est incliné d'environ 10°. Ils ont un mouvement de rotation dans un sens tel qu'un corps posé sur la génératrice inférieure est poussé par la surface héliçoïdale de A vers B. Le minerai entré en A est délayé dans le premier cylindre par son contact avec l'eau et par son frottement contre les parois du cylindre et de l'hélice. Les matières argileuses entrent en suspension dans l'eau; et quand le minerai arrive au second cylindre, l'eau s'écoule, entraînant les parties argileuses et les petits morceaux de minerai, tandis que les plus gros sont poussés jusqu'à l'extrémité du cylindre, d'où ils tombent sur une table. Cette table est garnie de trous quarrés de o",or de côté, qui servent simplement à faire écouler l'eau dont se sont imprégnés les morceaux de minerai. Là, on fait un triage à la main des parties pierreuses, et le minerai est alors considéré comme pur. Ce qui a passé à travers les barreaux d'un trummel est reçu dans une auge en bois à fond incliné. Les matières entraînées par le courant d'eau se rendent dans un canal également à fond incliné, et à la tête duquel on fait arriver un courant d'eau rapide. Le même canal reçoit ce qui tombe des trois trummels et le conduit à la Separations-Rad, appareil qui a pour effet de débourber et de faire un triage de grosseur. Les figures 15 et 16 donnent une idée de cet appareil.

A est le canal par lequel arrive le minerai dans le compartiment B de la roue; ce premier compartiment sert seulement à recevoir le minerai. Le lavage a lieu dans le compartiment C. Le minerai passe de l'un à l'autre de la manière suivante. Tome XVII, 1840.

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Supposons la cloison m dans la position que représente la fig. 16. Pendant que cette cloison passera de m en m', en parcourant presque une circonférence, le minerai s'accumulera vers le bas de la roue; mais bientôt la cloison viendra l'entraîner, et, en continuant son mouvement, le forcera à entrer par l'ouverture o dans le second compartiment.

Considérons maintenant ce minerai dans le tour suivant de la roue: il commence à être entraîné, à cause de son adhérence à la grille g, dans un mouvement commun avec la roue; mais bientôt il se fixe en un point, tel qu'il y ait équilibre entre son poids qui le sollicite à descendre et le frottement sur la grille. La séparation de l'argile, ou le débourbage, est produite par ce frottement des morceaux contre la grille et les uns contre les autres; l'argile est entraînée par un courant d'eau que l'on dirige horizontalement contre la grille. Le choc de l'eau, qui traverse les mailles de la grille, met toutes les matières en mouvement. L'eau, entraînant l'argile et les plus petits grains de calamine, se rend dans les canaux de dépôt dont nous parlerons plus bas. Ce débourbage continue pendant un tour entier de la roue, jusqu'à ce que la cloison n soit venue reprendre la position qu'elle a sur la figure: alors, le mouvement continuant, la cloison entraîne le minerai lavé; et quand elle est parvenue au point culminant, le minerai tombe par l'orifice b.

A la mine Scharley, l'eau qui arrive sur la grille de la Separations-Rad, y est amenée par un tuyau vertical d'environ 4 mètres de hauteur, recevant l'eau par un canal en bois. Cette eau est dérivée

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