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Note sur la formation de l'acide cyanhydrique pendant la réaction de l'acide nitrique sur l'alcool,

Lue à la Société de Pharmacie, le 7 juin 1843, par John DALPIAZ.

EXTRAIT.

L'auteur ayant eu occasion de préparer l'éther nitrique alcoolisé en suivant les proportions prescrites par la Pharmacopée de Londres (1), reconnut que le produit donnait avec le nitrate d'argent, un précipité blanc floconneux, qui offrait tous les caractères du cyanure de ce métal. La formation de l'acide cyanhydrique dans cette circonstance, était un fait intéressant, mais M. Dalpiaz ne devait pas se contenter de l'avoir observé, il voulut étudier l'influence que des proportions variées d'acide et d'alcool et une température plus ou moins élevée pourraient exercer sur ce phénomène.

Il distilla donc au bain-marie une mélange de :

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Les produits recueillis en cinq fractions successives donnèrent tous un précipité avec le nitrate d'argent et ces précipités réunis pesaient 0 gr. 65.

Un nouveau mélange d'alcool à 40°,
Acide nitrique à 40°,

100 grammes,
100 grammes.

fut chauffé très-lentement dans une grande cornue, l'ébullition durait depuis 2 minutes sans que la solution de nitrate d'argent dans laquelle se rendaient les produits eût présenté le moindre trouble, lorsque tout à coup il se dégagea une si grande quantité d'acide cyanhydrique que la liqueur devint en un instant laiteuse et caillebottée. Malheureusement quelques secondes plus tard la cornue se brisa en répandant des vapeurs si fortement

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chargées d'acide cyanhydrique que l'opérateur fut obligé de quitter le laboratoire; cette expérience n'ayant pas donné de résultats précis, M. Dalpiaz se hâta de la recommencer, en ayant soin d'arroser la cornue d'eau froide pendant toute la durée de l'opération, afin d'en modérer la marche. Cette fois la proportion d'acide cyanhydrique dégagé fut extrêmement faible, et il est probable qu'il ne s'en serait pas formé du tout, si la réaction avait été plus lente encore. L'élévation de la température est donc favorable à la production de l'acide cyanhydrique.

M. Dalpiaz termine sa note en faisant observer que les nombreux essais qu'il a entrepris pour rechercher l'acide cyanhydrique dans les éthers nitreux du commerce, lui ont presque constamment fourni des résultats négatifs, mais qu'il a toujours trouvé dans ces produits une proportion considérable d'acide formique.

Le travail de M. Dalpiaz a été l'objet d'un rapport très-favorable de MM. Bernard Derosne et Chatin; les expériences que ces messieurs ont entreprises à l'occasion de ce rapport, leur ont appris que l'acide cyanhydrique se produisait en quantité notable pendant la réaction de l'acide nitrique sur les corps gras. Ils ont constaté d'ailleurs que lorsqu'on distille avec beaucoup de précautions 1 partie d'alcool avec 2 parties d'acide nitrique, il ne se produit pas la moindre trace de composé cyanique.

Nous rappellerons à ce sujet que la formation de l'acide cyanhydrique pendant la réaction de l'acide azotique sur certaines matières organiques n'est pas un fait nouveau. Déjà en 1839, M. Gauthier de Claubry avait constaté la présence de l'acide cyanhydrique dans l'alcool provenant de la préparation des fulminates, et l'année dernière M. Sobrero a montré qu'il s'en formait également lorsqu'on distillait de l'acide nitrique, soit avec l'huile essentielle de bouleau, soit avec diverses huiles volatiles, ou même diverses résines. Dès longtemps aussi, M. Thénard avait annoncé que cet acide était un des produits de la réaction de l'acide nitrique sur le sucre, la gomme, etc. Les observations précises faites par M. Dalpiaz dans le cas particulier dont il s'est occupé n'en présentent pas moins un véritable intérêt.

F. B.

Sciences Médicales.

-Sur l'inoculation de la rougeole, par M. le docteur de ΚΑΤΟΝΑ. M. de Katona annonce que pendant la durée d'une épidémie de rougeole, on s'est fort bien trouvé de l'inoculation de cette maladie. D'après ce qu'il rapporte de l'emploi de ce moyen, les résultats qui ont été obtenus, ont été la préservation complète de toute espèce d'accident pendant le cours de l'exanthême; car, bien que tous les inoculés aient contracté la rougeole, comme les autres, la maladie a été si légère chez eux, qu'elle n'a présenté que les caractères d'une simple indisposition.

La manière de pratiquer l'opération est la suivante. A l'aide d'une aiguille à inoculation, on recueille, pendant la durée de l'efflorescence de l'exanthême, un peu de liquide mêlé de sang qui s'écoule d'une des papules rubéoliques légèrement excoriée, et l'on insinue ensuite cette gouttelette de fluide sous la couche épidermique, comme on le fait pour l'inoculation du virus vaccin. (Gaz. des hôpit., décemb.)

Il est bien à désirer que les assertions de M. de Katona soient confirmées par l'expérience. S'il en était ainsi, on sauverait certainement, par le moyen qu'il préconise, un grand nombre d'enfants qui succombent chaque année aux suites de l'exanthème rubéolique.

On devrait également essayer l'inoculation de la scarlatine par un procédé analogue, et si cette tentative était suivie de succès, on rendrait à l'humanité un service encore plus signalé.

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- Emploi du succinate d'ammoniaque dans le traitement du delirium tremens; par le docteur SCHARN. On connaît la résistance de la maladie connue sous le nom de delirium tremens ou delire des ivrognes, aux nombreux agents thérapeutiques qui ont été dirigés contre elle. Les anti-spasmodiques les plus variés, les opiacés, ont échoué le plus souvent contre cette opiniâtre affection. Aussi serait-il bien désirable que le traitement, préconisé par M. Scharn, fût plus efficace que tous ceux proposés jusqu'ici.

Ce praticien, après avoir reconnu l'impuissance des moyens employés avant lui contre la chorée des ivrognes, réfléchit que cette maladie n'étant que l'ivresse elle-même parvenue à son plus haut degré, devait être traitée par les mêmes moyens qui réussissent contre cette dernière, et que, par conséquent, l'ammoniaque devait être parfaitement apte à remplir toutes les indications qui sont susceptibles de se rencontrer dans les cas de ce genre.

D'après ces données, M. Scharn a prescrit contre le delirium tremens le succinate d'ammoniaque.

A l'aide de ce simple moyen, il a vu les accidents les plus graves, le délire le plus furieux, céder comme par enchantement, et après quelques heures, sans qu'il fût nécessaire de recourir à l'intervention d'aucun autre agent. (Gaz. des hôpit.)

Nouveau remède contre les brûlures, par M. BLIMD d'Edimbourg. - M. Blimd conseille d'enduire la partie brûlée avec une solution de gomme arabique, puis de l'exposer à l'air, et aussitôt que la solution est sèche, de répéter l'application. On réitère ces sortes d'onctions à trois ou quatre reprises, de manière que la surface brûlée se trouve recouverte d'une couche assez épaisse de gomme.

S'il existe des vésicules, elles doivent être ouvertes avant l'application de la solution gommeuse.

En général, il suffit de répéter cette application de deux à quatre fois dans l'espace de huit à dix minutes; mais on doit avoir la précaution de se servir d'une solution de gomme un peu plus faible pour la première onction que pour les suivantes, afin que le liquide puisse pénétrer jusqu'au fond des replis de la peau. (Gaz. des hôpit.)

Note sur un nouveau remède astringent, tonique, trèsefficace, par le docteur PUTEGNAT de LUNEVILLE. Ce remède, nouveau dans la thérapeutique humaine, est celui de Knaup, regardé par plusieurs vétérinaires comme souverain contre les contusions récentes des chevaux. M. Putégnat l'a employé avec succès dans les entorses. Dans les contusions avec ou sans plaie. Dans une fracture, avec tuméfaction énorme et vaste

épanchement sanguin. Dans un cas de gonflement considérable, consécutif à une luxation. Dans un érysipèle de la face. Dans deux érysipèles, suites de mouchetures pratiquées sur des membres œdémateux. Dans un cas de panaris commençant. Dans un ulcère variqueux.

En voici la composition exacte:

Pr. Sulfate de fer, d'alu

:

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500 grammes.

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Mélangez le tout et faites fondre à une douce chaleur.

On dissout dans 1000 grammes d'eau tiède gros comme une noix de cette matière, et on imbibe avec la liqueur des compresses destinées à couvrir les parties malades. (Gaz. des Hop., 1844.)

Formation extraordinaire d'une cataracte, par le docteur FRONMUELLER.Un négociant, âgé de soixante-cinq ans, jouissant d'une santé excellente et n'ayant jamais été affecté de maux d'yeux, se trouvait, en avril 1842, assis dans un café, en plein jour, et en train de faire une partie de cartes. Le siége qu'il occupait était placé en face d'une fenêtre et le soleil lui donnait en plein sur la figure. Il fut tout à coup saisi d'une douleur excessivement vive dans l'œil droit; il se leva brusquement en s'écriant: « Qu'est-ce que j'ai dans l'œil? Je ne puis le supporter, la douleur est trop forte ! » Toutefois cette sensation pénible ne tarda pas à disparaître, mais la vision qui s'exerçait très-bien auparavant, fut entièrement abolie de ce côté.

Peu après il alla trouver le docteur Fronmueller qui reconnut l'existence d'une cataracte lenticulaire de l'œil droit. Au bout de quelque temps l'opacité de l'enveloppe du cristallin vint s'ajouter au trouble qui existait dans ce corps transparent.

M. Fronmueller, s'étant rendu au café pour examiner la disposition de la fenêtre, reconnut, dans l'un des carreaux qui la garnissaient, deux convexités bulliformes semblables, pour la grandeur et la forme, à de véritables lentilles. Dès lors il ne douta plus que l'accident éprouvé par le négociant, ne reconnût pour unique cause l'action directe des rayons solaires concentrés par une de ces bulles. (Gaz. des Hopit., janvier.)

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