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précipite en blanc par l'ammoniaque, en blanc bleuâtre par le cyanure jaune de potassium et de fer. Broyé avec de l'amidon, ce dernier n'est nullement bleui; en un mot, il possède tous les caractères des protosels de fer.

De ce qui précède il résulte qu'on peut aisément obtenir du protoiodure de fer solide ayant la même composition chimique que celui qui constitue la liqueur iodoferrée de M. Dupasquier, et pouvant servir à préparer tous les médicaments ayant pour base cette liqueur. (Bulletin de Thérap.)

M. Rich

Sur l'hélénine, par M. RICH, de Mulhausen.

ayant fait exposer à la chaleur d'un four de boulanger, à l'effet de la dessécher, de la racine d'aunée qui avait attiré l'humidité de l'air, trouva sublimée, contre les parois du papier qui recouvrait cette racine, une substance présentant des houp. pes soyeuses, blanches et très-légères, offrant les caractères chimiques et physiques de l'hélénine ou camphre d'aunée. Il fut tout étonné de recueillir, sous cette forme, un produit que l'on retire ordinairement sous forme d'huile qui se fige par la distillation de l'aunée, ou en cristaux, en laissant refroidir une teinture alcoolique de cette racine, saturée à chaud.

M. Rich, dans l'espoir d'obtenir une plus grande provision de ce produit, auquel l'aunée paraît devoir une grande partie de ses propriétés médicales, fit subir la même chaleur à une racine d'une récolte plus récente; mais il n'en obtint aucun prodnit.

Ce fait lui parut d'autant plus surprenant, que d'après les renseignements qu'il a pu se procurer sur la racine qui lui fournit le sublimé d'hélénine, celle-ci aurait déjà eu cinq à six années d'âge.

On pourrait être porté à croire que cette racine élabore ses principes les plus actifs pendant un temps très-long après sa dessiccation, et que d'autres racines et bois aromatiques pourraient être dans le même cas. Cependant ne peut-on pas croire aussi que cette racine n'a abandonné l'hélénine qu'en raison du commencement d'altération que lui avait fait subir l'humidité

qu'elle avait attirée de l'air par la désagrégation des cellules qui la contiennent, ou par la décomposition et la destruction des substances qui l'enveloppaient dans son état intact?

Ces faits doivent fixer l'attention des pharmaciens et provoquer de plus amples et de plus exactes observations.

Préparation de l'onguent mercuriel, par M. FOSSEMBAS.

Parmi les préparations pharmaceutiques, il en est peu qui aient suscité plus de recherches et de théories que l'onguent mercuriel; on en a tant dit sur ce sujet, que tout ce qui y a trait peut tout d'abord paraître fastidieux et sans utilité.

Aussi, je dois le déclarer de suite, ce n'est pas sans un certain sentiment de défiance, que je publie ces réflexions, que vient de faire naître en moi l'emploi d'un procédé qui m'a permis de confectionner en moins d'une heure huit livres d'onguent mercuriel.

Le procédé que j'ai suivi n'a toutefois rien de neuf, puisqu'il consiste tout simplement dans l'usage de la graisse rance; mais il est d'une exécution si facile et si rapide, et il est cependant si délaissé, que j'ai cru qu'il était de mon devoir de le tirer de l'oubli où il tombe de plus en plus.

Il ne faut que 25 grammes de cette substance par livre d'on

guent, et une si minime quantité de produit n'est pas capable de donner des qualités nuisibles à un médicament, que l'on ne peut préserver d'ailleurs longtemps de la rancidité et qui n'est presque jamais employé que dans ce dernier état.

Les conditions d'une prompte division du métal, se réduisent à deux : 1o diviser par la trituration ; 2o empêcher la réunion des parties séparées.

pou

La première condition est toujours remplie; mais la seconde ne l'est presque jamais. En effet l'axonge récente manquant de propriétés agglutinatives, ne peut par cela même retenir la dre mercurielle, et empêcher la réunion de ses particules. L'axonge récente est donc incapable d'éteindre parfaitement le mercure.

M'objectera-t-on qu'un travail vigoureusement continué est

toujours en peu de temps suivi de succès? A ceci je répondrai que je n'ai jamais vu le travail terminé avant que la graisse ait contracté une odeur manifeste de rancidité.

Mais pourquoi cet état d'altération de la matière grasse est-il favorable à l'extinction du métal? L'examen de cette matière même servira de réponse.

Ce qui frappe tout d'abord dans la graisse rance, c'est sa consistance. Si on ne l'a laissée arriver qu'à ce degré d'altération où elle possède encore une certaine mollesse, on s'aperçoit de suite qu'elle a acquis des propriétés agglutinatives très-prononcées. Si on l'agite dans le mortier, elle adhère assez fortement au pilon, et fait entendre un bruit semblable à celui d'une téré– benthine que l'on battrait.

Qu'on verse donc au milieu de cette matière ainsi triturée, une certaine quantité de mercure, puis, que l'on continue à agiter, le métal se divisera immédiatement, et l'adhérence de la graisse qui enveloppera chacune de ses particules, empêchera nécessairement leur réunion. Qu'on imagine maintenant la division profonde et étendue que chaque coup de pilon opère sur un corps aussi fluide que le mercure, et l'on ne s'étonnera plus qu'il soit possible de faire disparaître en quelques minutes de grandes quantités de métal dans une faible proportion de graisse rance.

Ceci étant énoncé, j'arrive à présent aux faits qui le prouvent, et je me contenterai de les rapporter purement et simplement. J'avais depuis quelques mois exposé au contact de l'air humide, une livre environ de cette graisse peu consistante que vendent les charcutiers; quand je l'employai elle n'était pas dure, mais elle adhérait assez fortement aux doigts. J'en ai pris 200 grammes, et je l'ai triturée quelques minutes dans un mortier de marbre, elle devint molle comme un miel épais. J'y ai versé alors 4 livres de mercure par portions de 300 grammes à chaque fois, et 5 minutes de trituration ont toujours suffi pour l'extinction complète du métal; seulement après avoir introduit la quatrième dose, l'onguent avait acquis de la dureté, mais l'opération a pu être facilement continuée, par l'addition d'un peu d'huile d'amandes douces.

En agissant comme je viens de le dire, j'ai pu incorporer 4 livres de mercure dans les 200 grammes de substances grasse em

ployée. La loupe ne décelait pas la moindre particule métallique dans toute la masse. Arrivé à ce point, j'ai ajouté les 1800 grammes d'axonge récente, à demi fondue, et après un quart d'heure` d'agitation, j'avais un onguent parfaitement homogène, et où le mercure se trouvait éteint d'une manière irréprochable.

N. B. Le procédé décrit par M. Fossembas n'est pas très-neuf, comme il en convient lui-même ; mais il réussit fort bien. Il rentre dans la méthode de MM. Coldefy et Simonin, qui consiste comme on le sait à éteindré le mercure au moyen d'une petite quantité d'axonge qui a été préparée en la faisant fondre, la coulant dans l'eau et l'exposant à l'action de l'air.

Vesicatoire extemporané, par M. DARCQ, D.-M.

R.

Dans un verre de montre plat, versez 8 à 10 gouttes d'ammoniaque très-concentrée; recouvrez le liquide d'une pièce de linge taillée sur un diamètre un peu moindre que n'est celui du verre et appliquez lestement ce petit appareil sur la peau préalablement rasée. Maintenez le tout en place à l'aide d'une pression modérée faite avec les doigts.

Aussitôt qu'autour du verre on remarque une zone rosée large d'environ 2 centimètres, on peut être certain que la vésication est achevée. Dans certaines occasions 30 secondes sont à peine nécessaires pour obtenir ce résultat. Il ne reste plus qu'à ôter l'appareil, laver la plaie et arracher avec des pinces l'épiderme qui vient aisément et tout d'un seul lambeau.

Le pansement reste subordonné au but qu'on se propose, aux indications de la méthode endermique, par exemple. (Bull. de Thérap.)

Sciences Médicales.

Tétanos rhumatismal gueri par le sulfute de quinine. →→ Un homme de 52 ans, habitué à dormir sur le sol humide, est pris, le 8 février 1843, de douleurs des articulations et du dos, en

même temps que de rigidité des membres inférieurs et de tension des muscles abdominaux. Les jours suivants le malade continue à rester immobile sur son lit, avec une contracture permanente des muscles du tronc et des membres. Le cinquième jour, la mâchoire se roidit, et le tétanos se déclare. Plusieurs saignées sont pratiquées sans succès, des laxatifs et purgatifs n'amènent pas de meilleurs résultats. Six jours après l'invasion des accidents, on se décide, guidé par le mode d'invasion de la maladie, la fièvre, et les douleurs vives des jointures, à prescrire le sulfate de quinine à la dose de douze décigrammes. La roideur des membres diminue peu à peu sous l'influence de ce moyen, qu'on emploie avec persévérance pendant plus d'un mois. Au bout de ce temps la rigidité avait disparu successivement dans les membres et le rachis, dans la mâchoire, dans les muscles de l'abdomen.

Ce fait est certainement fort remarquable, il présente une preuve de plus à l'appui de la distinction capitale qui doit être établie, avant tout, entre les névroses essentielles, qui n'ont aucun support appréciable dans l'économie, et celles qui paraissent liées à une autre affection dont elles partagent la solidarité. Dans ces cas heureux, elles sont accessibles à nos agents thérapeutiques. Ainsi l'épilepsie, liée à une fièvre intermittente, peut être guérie par les antipériodiques; le tétanos, dépendant d'une cause rhumatismale, est vaincu par le sulfate de quinine. Voie nouvelle ouverte aux recherches des praticiens qui sont jaloux d'agrandir le champ de la thérapeutique! (Raccoglitore medico, et Gaz. Med., 1843.)

Empoisonnement mortel par du deuto-chlorure de mercure appliqué sur la peau excoriée. Un enfant de deux ans portait au fond des plis cutanés de la cuisse, si développés à cet âge, plusieurs petites gerçures. Sa mère avait l'habitude de saupoudrer les surfaces dénudées avec de la poudre de lycopode. Un jour, elle se trompa, et prit dans l'armoire qui renferinait ce médicament inerte, une poudre à peu près semblable, jaunâtre comme elle, mais dure au toucher : c'était, comme on le reconnut plus tard, du sublimé corrosif impur. La malheureuse mère s'en servit pour saupoudrer le haut de la cuisse et le scrotum du pauvre

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