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Dès que le hettman fut confirmé dans sa dignité, les anciens généraux Pierre Sabela, Jean Samoilavitfch, Jean Domontovitsch, le fecrétaire Carp Morievitsch, les colonels & le peuple décla rèrent au czar, que les défordres commis par les Cofaques n'avoient eu pour fondement que les bruits qui s'étoient répandus des difpofitions où il étoit de reftituer la Petite-Ruffie à la république de Pologne ; que ces faux bruits que Polonois avoient intérêt de répandre s'accréditoient de jour en jour; & de plus, que les Cofaques n'ayant eu aucune connoiffance de la trève qui subsistoit entre lui & la Petite-Ruffie, ils le fupplioient d'en ordonner la publication; & que dès-lors, malgré la continuation des faux bruits, les Cofaques s'abstiendroient de tout acte d'hoftilité & fe renfermeroient dans les bornes les plus étroites de la foumission qu'ils lui devoient. Le czar pour les tranquillifer, les fit affurer qu'il ne rendroit jamais la Petite-Ruffie aux Polonois, non

plus que la ville de Klow; qu'il ne fouffriroit point qu'on touchât en aucune manière aux églises, & qu'on en enlevât les ftatues ou images des faints, & qu'il prendroit en tout tems la nation cofaque fous fa protection, & lui conferveroit généralement toutes les immunités, priviléges & libertés dont elle étoit en possesfion. Le hettman fit notifier cette déclaration aux Cofaques, & fa publication fit ceffer tous les mouvemens des Cofaques qui habitoient les deux côtés du Dnieper, & les affermit dans la fidélité qu'ils devoient au czar.

Pendant que le czar & le nouvel hettman s'occupoient ainsi à rétablir la tranquillité dans la Petite-Ruffie, deux particuliers, l'un colonel de Starodub, l'autre protopope ou archiprêtre de Nefchin, & tous deux en faveur auprès du czar fe réunirent contre le nouvel hettman & portèrent contre lui les plaintes les plus graves. Le czar renvoya là connoiffance de toute cette affaire aux Cofaques. Les accufa

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teurs furent ouïs contre le hettman qui fe juftifia pleinement: le colonel & l'archiprêtre furent condamnés à mort; mais le hettman ufa de clémence à leur égard, & changea la peine capitale en une prifon perpétuelle en Sibérie; leurs partisans Dmitrefchko, colonel de Perejaslavl, & Lafar, colonel de Priluk, fubirent le même fort,

Serko, cofchevoi des Saporogues, les Cofaques & les Calmakes, originaires de Perse, ravagèrent la Crimée & la ville de Biel-gorod.

L'an 1673, mourut Michel Koributh Wifchnevezki, & Jean Sobieski lui fuccéda au royaume de Pologne.

L'an 1674, le prince Grégoire Romodanovski, le hettman Samoilovitsch & Pierre Skurakoff, marchèrent à la tête d'une armée de Ruffes & de Cofaques contre Dorofchenko. Ils affiégèrent la ville de Tfcherkask, & s'en rendirent maîtres par capitulation le 1er Janvier. Ils allèrent enfuite à Kannef; Jacques

Lifogub qui y commandoit leur remit cette ville, dont ils prirent poffeffion. Dorofchenko fit marcher fept régimens pour défendre la ville de Korfun contre les ennemis en cas d'attaque. Les colonels de ces régimens étoient Michel Savel, Torgoviz Jefrem d'Uman, Grégoire Bielogrud de Braslavl, Grégoire Dorofchenko, Oftap Gogol Kalnizki, André Pofopozki, André Dorofchenko: leur commandant en chef étoit Grégoire Gamaleel. Dorofchenko, après le départ de ces régimens, envoya demander des fecours aux Tartares de Crimée, & en attendant ce fecours il s'enferma dans Zigirin. Un corps confidérable de Tartares arriva, Dorofchenko se mit à leur tête & marcha droit à Rafchkoff, l'affiégea & la preffa vivement. Les habitans lui opposèrent une vigoureuse réfiftance, & l'obligèrent d'abandonner fon entreprise. Il tourna fes armes contre l'armée combinée des Ruffes & des Cofaques, & s'avança jufqu'à Lisianka, La

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garnifon & les habitans de cette ville battirent les Tartares, firent Dorofchenko prifonnier, & le conduifirent ainfi que fes affiftans à Samoilovitsch. Après cet échec, les troupes & les villes au-delà du Dnieper fe foumirent au czar, & reconnurent Samoilovitsch pour leur hettman, à l'exception de la ville de Zigirin & de quelques bourgs peu remarquables.

Après la mort du roi de Pologne, le hettman Chanenko remit à Samoilovitsch le bâton de commandement & les autres marques de fa dignité qu'il avoit reçues de ce monarque. On lui affigna un revenu fuffifant pour vivre d'une manière convenable à fon rang, & la ville de Kiow pour le lieu de fa retraite.

Le prince Romodanovski & Samoilovisch, élu depuis peu hettman, confièrent le commandement de leurs troupes à André & Jean Lifogub, & partirent pour fe rendre à Perejaslavl. Ulesko & fes affiftans qui fe trouvèrent alors dans cette

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