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pour examiner fi leur nombre s'eft accru ou non, depuis leur premier dénombrement. Dans le premier cas, on augmentera leurs impôts à proportiou, & on en enverra le produit annuel au collégé des affaires étrangères à Saint-Pétersbourg. En cas que ces gens duffent faire quelque tort aux habitans de la Petite-Ruffie, c'eft le hettman & fes affiftans qui prendront connoiffance de la chofe & qui les jugeront. S'ils cherchoient à faire des profélytes, ils feront punis de mort; du reste on fera tout ce qui eft poffible pour les écarter de cette héréfie, ce qui s'eft pratiqué avec beaucoup d'avantage dans la GrandeRuffie.

X VI I.

Pour ce qui regarde la ville de Kotel avec ses appartenances, fi par des recherches qu'on inftituera, on trouve qu'elle a appartenu au régiment de Hadiatsch, on la rendra à ce régiment. Ceux qui auront conftruit des villages, ou défriché des terres, foit des bourgeois de Hadiatsch ou de Pultawa feront traités de la même façon, comme on les traite en pareil cas dans la Grande-Ruffie. XVIII.

Il est défendu abfolument aux prêtres &
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aux couvens de la Petite-Ruffie, d'acheter des terres des Cofaques, & les Cofaques ne doivent point ni leur en vendre, ni les mettre en gage chez eux fous quelque prétexte que ce puiffe être. En cas que les couvens ou les prêtres en achetaffent pourtant, contre ces ordonnances, ou en reçuffent comme des legs, on doit les leur enlever fans façon, fans leur faire aucune indemnifation, & les diftribuer parmi les Cofaques, ou les rendre aux véritables héritiers; car cette même méthode, au fujet des terres appartenantes aux couvens, s'observe dans la Grande-Ruffie. En cas que quelqu'un voulût faire un don à une églife ou à un couvent, cela doit fe faire en argent, mais jamais au préjudice d'un troifième ou d'un héritier; car dans le cas où un héritier porteroit ses plaintes, on le jugera de la même manière qu'on le fait dans la Grande - Ruffie.

Χ Ι Χ.

Dans les points confirmés au hettman Bogdan Chmelniski, on eft convenu qu'aucun hettman ne doit entretenir correfpondance avec une puiffance étrangère ; & en cas qu'un hettman reçût des lettres d'une

puiffance étrangère, ou même un envoyé chargé de lettres pour lui au fujet de chofes qui regardent fon pays, il doit conférer fur ces lettres avec ceux que fa majesté lui a adjoints, les faire traduire enfuite, & les envoyer à fa majefté. Pendant ce tems-là il doit arrêter ces envoyés à Gluchof, jusqu'à ce qu'il ait reçu une réponse de SaintPéterbourg. Mais fi le hettman recevoit des lettres de la frontière de Crimée & des villes de Pologne, concernant des affaires de limite, ou que les Cofaques aient enlevé des chevaux, ou du bétail, ou d'autres chofes pareilles, alors fa majefté lui ordonne de les lire, d'examiner l'affaire, & de faire réponse fous les yeux du confeil, de rendre prompte juftice, & de donner part de tout ce qui s'eft paffé au collége des affaires étrangères.

X. X.

Sa majefté ayant été informée que le peuple de la Petite-Ruffe eft jugé fuivant des loix particulières, qu'on nomme communément les loix de Magdebourg & de Saxe, qui caufent fouvent des quiproquo entre les juges, elle ordonne pour le falut des peuples de la Petite-Ruffie, de traduire ces loix dans la

langue de la Grande-Ruffie, fe chargeant d'en remettre le foin à des perfonnes capables, qui après en avoir fait un feul code, les leur enverront pour avoir leur approbation.

Au refte, fa majesté espère que le hettman veillera foigneufement fur tout ce qui *pourra concerner le service de fa majesté & fon intérêt, & qu'il agira pour cela toujours de concert avec le confeil, avec les anciens généraux & les colonels, qui tous ensemble fe régleront toujours felon leurs anciennes coutumes. Donné dans la ville de Mofcow l'année 1729.

Chancelier comte GOLLOVIN.

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ANNE, par la grace de Dieu, impératrice &

autocratrice de toutes les Ruffies, &c. &c.&c. Salut, à tous nos fidèles fujets du gouvernement de la Petite-Ruffie, aux anciens des régimens, à l'armée & à tout le peuple de la Petite-Ruffie.

Faifons favoir que par la volonté de Dieu, notre fidele fujet le hettman Daniel Apoftol,

de l'armée des Cofaques-Saporogues & des deux côtés du Dnieper, vient de mourir, ce 17 du mois de janvier. Comme nous avons été très-contens de fa fidélité & de fon fervice nous le regrettons vivement. Mais puifque nous fommes obligés d'employer tout le zèle & une réflexion mûre, pour que cette place honorifique foit remplie par un autre bon & fidèle fujet, duquel nous ayons lieu de nous promettre toute la fidélité poffible, pour que nos fdèles fujets ne reçoivent aucun dommage ni malheur, comme cela eft arrivé par la trahifon de plufieurs de vos hettmans, principalement par celle du dernier maudit traître Mazeppa, & que d'ailleurs nous, grande fouveraine, par un amour maternel envers nos fujets & tout le peuple de la Petite-Ruffie, nous fommes engagée à éviter tout ce qui pourroit embrouiller les affaires de ce pays, pour qu'il n'en résulte rien qui puiffe tendre contre nos intérêts & occafionner quelque dommage à nos fujets; trouvons bon d'ordonner de fufpendre l'élection d'un hettman, jufqu'à ce qu'on ait trouvé un fujet fidèle & digne pour cette place honorifique. Pendant cet intervalle nous ordonnons que le gouvernement de la Petite

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