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Jean Racine enrichies de notes et de préfaces à Paris 1765, în 7 Bänden in 8. Bey Didot dem Jüngern ist 1796 eine neue Ausgabe in 4 Oktavbänden, erschienen, mit 13 Kupfern, von Lebarbier gezeichnet and unter dessen Aufsicht gestochen. Die typographische Pracht ungerechnet, verdient diese Ausgabe eigentlich die erste vollständige von den Werken unsers Dichters genannt zu werden, indem der 4te Theil lawer kleibis dahin zerstreute Stücke enthält, die vorher noch nie zusammengedruckt erschienen waren. Die vollständigsten Nachrichten von Racine's Leben findet man in den von seinem Sohn Louis verfafsten Mémoires sur la vie de Jean Racine, Lausanne und Genf 1747, 12. auch in der angeführten Ausgabe von Boisjermain, und die gründlichste Beurtheilung seiner Werke im 4ten und 5ten Bande des Cours de Littérature von Laharpe.

nere,

7.

ATH A LIE,
TRAGEDIE,

TIRÉE DE L'ÉCRITURE SAINTE.

PREFACE.

out le monde sait que le royaume de Juda étoit composé des deux tribus de Juda et de Benjamin, et que les dix autres tribus qui se révoltèrent contre Roboam, composoient le royaume d'Israël. Comme les Rois de Juda étoient de la maison de David, et qu'ils avoient dans leur partage la ville et le temple de Jérusalem, tout ce qu'il y avoit de prêtres et de Lévites se retirèrent auprès d'eux, et leur demeurérent toujours attachés. Car depuis que le temple de Salomon fut báti, il n'étoit plus permis de sacrifier ailleurs; et tous ces autres autels qu'on élevoit à Dieu sur des montagnes, appelées par cette raison dans l'écriture les hauts lieux, ne lui étoient point agréables. Ainsi le culte légitime ne subsistoit plus que dans Juda. Les dix tribus, excepté un trés petit nombre de personnes, étoient ou idolâtres, ou schismatiques.

Au reste, ces prêtres et ces Lévites faisoient eux-mêmes une tribu fort nombreuse. Ils furent partagés en diverses classes

gest. zu Paris am 14ten Januar 1802. Sein Commentar zum Racine ist auch einzeln gedruckt.

pour servir tour-à-tour dans le temple, d'un jour de sabbat à l'autre. Les prêtres étoient de la famille d'Aaron; et il n'y avoit que ceux de cette famille, lesquels pussent exercer la sacrificature. Les Lévites leur étoient subordonnés, et avoient soin, entr'autres choses, du chant, de la préparation des victimes, et de la garde du temple. Ce nom de Lévite ne laisse pas d'étre donné quelquefois indifféremment à tous cenx de la tribu. Ceux qui étoient en semaine avoient, ainsi que le Grand-Prêtre, leur logement dans les portiques ou galleries, dont le temple étoit environné, et qui faisoient partie du temple même. Tout l'édifice s'appeloit en général le lieu saint. Mais on appeloit plus particulièrement de ce nom cette partie du temple intérieur où étoit le chandelier d'or, l'autel des parfums, et les tables des pains de proposition; et cette partie étoit encore distinguée du Saint des Saints, où étoit l'Arche, et où le Grand- Prêtre seul avoit droit d'entrer une fois l'année. C'étoit une tradition assez constante, que la montagne, sur laquelle le temple fut báti, étoit la même montagne, où Abraham avoit autrefois offert en sacrifice son fils Isaac.

J'ai cru devoir expliquer ici ces particularités, afin que ceux à qui l'histoire de l'ancien testament ne sera pas assez présente, n'en soient point arrêtés en lisant cette tragédie. Elle a pour sujet Joas reconnu et mis sur le tróne; et j'aurois dû, dans les règles, l'intituler Joas. Mais la plupart du monde n'en ayant entendu parler que sous le nom d'Athalie, je n'ai pas jugé à propos de la leur présenter sous un autre titre, puisque d'ailleurs Athalie y joue un personnage si considérable, et que c'est sa mort qui termine la pièce. Voici une partie des principaux évènemens qui devancèrent cette grande action.

Joram, Roi de Juda, fils de Josaphat, et le septième Roi de la race de David, épousa Athalie, fille d'Achab et de Jézabel, qui régnoient en Israël, fameux l'un et l'autre, mais principalement Jézabel, par leurs sanglantes persécutions contre les prophètes. Athalie, non moins impie que sa mère, entraína bientôt le Roi son mari dans l'idolâtrie, et fit même construire dans Jérusalem un temple à Baal, qui étoit le Dieu du pais de Tyr et de Sidon, où Jézabel avoit pris naissance. Joram, après avoir vu perir par les mains des Arabes et des Philistins tous les Princes ses enfans, à la réserve d'Okosias, *) mourut lui-même misérablement d'une longue maladie qui lui consuma les entrailles.

*) In der deutschen Bibelübersetzung ist sein Name Ahasja.

et tué

Sa mort funeste n'empêcha pas Okosias d'imiter son impiété et celle d'Athalte sa mère. Mais ce Prince, après avoir régné seulement un an, étant állé rendre visite au Roi d'Israël, frère d'Athalic, fut enveloppé dans la ruine de la maison d'Achab, l'ordre de Jéhu, que Dieu avoit fait sacrer par ses par prophètes, pour régner sur Israël, et pour être le ministre de ses vengeances: Jéhu extermina toute la postérité d'Achab, et fit jeter par les fenêtres Jézabel, qui, selon la prédiction d'Elie, fut mangée des chiens dans la vigne de ce même Naboth qu'elle avoit fait mourir autrefois pour s'emparer de son héritage. Athalie ayant appris à Jérusalem tous ces massacres, entreprit de son côté d'éteindre entièrement la race royale de David, en faisant mourir tous les enfans d'Okosias, ses petits-fils. Mais heureusement Josabet, soeur d'Okosias et fille de Joram, mais d'une autre mère qu'Athalie, étant arrivée lorsqu'on égorgeoit les Princes ses neveux; trquva moyen de dérober du milieu des morts le petit Joas encore à la mammelle, et le confia avec sa nourrice au Grand-Prêtre son mari, qui les cacha tous deux dans le temple, où l'enfant fut élevé secrètement jusqu'au jour qu'il fut proclamé Roi de Juda. L'histoire des Rois dit que ce fut la septième année d'après. Mais le texte Grec des Pa ralipoménes, que Sévère Sulpice a suivi, dit que ce fut la huitième. C'est ce qui m'a autorisé à donner à ce Prince neuf à dix ans, pour le mettre déjà en état de répondre aux questions qu'on lui fait.

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Je crois ne lui avoir rien fait dire qui soit au-dessus de la portée d'un enfant de cet áge qui a de l'esprit et de la mémoire. Mais quand j'aurois été un peu au- delà, il faut considérer c'est ici un que enfant tout extraordinaire, élevé dans le temple par un Grand-Prêtre qui, le regardant comme l'unique espérance de sa nation, l'avoit instruit de bonne heure dans tous les devoirs de la religion et de la royauté. Il n'en étoit pas de même des enfans des Juifs que de la plupart des nôtres. On leur apprenoit les saintes lettres, non seulement dès qu'ils avoient atteint l'usage de la raison, mais, pour me servir de l'expression de Saint Paul, dès la mamelle. Chaque Juif étoit obligé d'écrire une fois en sa vie, de sa propre main, le volu me de la loi tout entier. Les Rois étoient même obligés de l'écrire deux fois; et il leur étoit enjoint de l'avoir continuelle

ment devant les yeux.

L'âge de Zacharie, fils du Grand-Prêtre, n'étant point `marqué, on peut lui supposer, si l'on veut, deux ou trois ans de plus qu'à Joas.

J'ai suivi l'explication de plusieurs commentateurs fort ha biles, qui prouvent, par le texte même de l'écriture, que tous ces, soldats à qui Joiada ou Joad, comme il est appelé dans, Josephe, fit prendre les armes consacrées à Dieu par David, étoient autant de prêtres et de Lévites, aussi-bien que les' cinq centeniers qui les commandoient. En effet, disent ces interprètes, tout devoit être saint dans une si sainte action, et aucun proFane n'y devoit être employé. Il s'y agissoit non-seulement de conserver le sceptre dans la maison de David, mais encore de conserver à ce grand Roi cette suite de descendans dont devoit naître le Messie. Car ce Messie, tant de fois promis comme fils d'Abraham, devoit aussi être fils de David, et de tous les Rois de Juda. Delà vient que l'illustre et savant prélat,*) de qui j'ai emprunté ces paroles, appelle Joas le précieux reste de la maison de David. Josephe en parle dans les mêmes teret l'Ecriture dit expressément que Dieu n'extermina pas toute la famille de Joram, voulant conserver à David la lampe qu'il lui avoit promise. Or cette lampe, qu'étoit-ce autre chose que la lumière qui devoit être un jour révélée aux nations?

mes,

L'histoire ne spécifie point le jour où Joas fut proclamé. Quelques interprètes veulent que ce fut un jour de fête. J'ai choisi celle de la Pentecôte, qui étoit l'une des trois grandes fêtes des Juifs. On y célébroit la mémoire de la publication de la loi sur le mont de Sinaï, et on y offroit aussi à Dieu les premiers pains de la nouvelle moisson; ce qui faisoit qu'on la nommoit encore la fête des prémices. J'ai songé que ces circonstances me fourniroient quelque variété pour les chants du choeur.

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Ce choeur est composé de jeunes filles de la tribu de Lévi, et je mets à leur téte une fille que je donne pour soeur à Zacharie. C'est elle qui introduit le choeur chez sa mère. Elle chante avec lui, porte la parole pour lui, et fait enfin les fonctions de ce personnage des anciens choeurs qu'on appeloit le coryphée. J'ai aussi essayé d'imiter des anciens cette continuité d'action, qui fait que leur théâtre ne demeure jamais vuide, les intervalles des actes n'étant marqués que par des hymnes et par des moralités du choeur, qui ont rapport à ce qui se passe.

On me trouvera peut-être un peu hardi d'avoir osé mettre sur la scène un prophète inspiré de Dieu, et qui prédit l'avenir. Mais j'ai eu la précaution de ne mettre dans sa bouche que des

*) Bossuer.

expressions tirées des prophètes même. Quoique l'Ecriture ne dise pas, en termes exprès, que Joïada ait eu l'esprit de prophetie, comme elle le dit de son fils, elle le représente comme un homme tout plein de l'esprit de Dieu. Et d'ailleurs ne paroitil pas par l'Evangile qu'il a pu prophétiser en qualité de souverain pontife? Je suppose donc qu'il voit en esprit le funeste changement de Joas, qui, après trente années d'un règne fort pieux, s'abandonna aux mauvais conseils des flatteurs, et se souilla du meurtre de Zacharie, fils et successeur de ce GrandPrêtre. Ce meurtre, commis dans le temple, fut une des principales causes de la colère de Dieu contre les Juifs, et de tous les malheurs qui leur arrivèrent dans la suite. On prétend mê me que depuis ce jour-là les réponses de Dieu cessèrent entièrement dans le sanctuaire. C'est ce qui m'a donné lieu de faire ́prédire tout de suite à Joad, et la destruction du temple et la ruine de Jérusalem. Mais comme les prophètes joignent d'ordinaire les consolations aux menaces, et que d'ailleurs il s'agit de mettre sur le trône un des ancêtres du Messie, j'ai pris occa_ sion de faire entrevoir la venue de ce consolateur, après lequel tous les anciens justes soupiroient.

Cette scène, qui est une espèce d'épisode, amène très-naturellement la musique, par la coûtume qu'avoient plusieurs prophètes d'entrer dans leurs saints transports au son des instrumensà témoin cette troupe de prophètes, qui vinrent au-devant de Saül avec des harpes et des lyres qu'on portoit devant eux; et témoin Elisée lui-même, qui, étant consulté sur l'avenir par le Roi de Juda et par le Roi d'Israël, dit comme fait ici Joad, Adducite mihi psalten. Ajoutez à cela que cette prophétie sert beaucoup à augmenter le trouble dans la piècé, par la conster, nation et par les différens mouvemens où elle jette le choeur et les principaux acteurs,

ACTEUR S.

JOAS, Roi de Juda, fils d'Okosias.

ATHALIE, veuve de Joram, aïeule de Joas.

JOAD, autrement JOIADA, Grand-Prêtre.

JOSABET, tante de Joas, femme du grand - Prètre.

ZACHARIE, fils de Joad et de Josabet.

SALOMITH, soeur de Zacharie.

ABNER, l'un des principaux officiers des Rois de Juda.

AZARIAS,

ISMAEL et les trois autres chefs des prêtres et des Lévites.
MATHAN, prêtre apostat, sacrificateur de Baal.

NABAL, confident de Mathan.

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