Ces Vers sont aussi magnifiques que sa mine; mais en vẻrité quoiqu'elle ait quelque chose de sombre, il ne laisse pas d'être commode, doux, et tout-à-fait honnête. Il nous régala dans sa Cassine, *) propre et si bien entendue, qu'elle semble un petit palais enchanté. Nous n'avions trouvé jusque-là que des orangers de médiocre grandeur, et dans des jardins, L'envie d'en voir de gros comme des chênes, et dans le milieu des campagues, nous fit aller jusques à Hières. Que ce lieu nous plut! qu'il est charmant! et quel séjour seroit-ce que Paris sous un si beau climat! Que c'est avec plaisir qu'aux mois Qu'ils nous ont donné de mépris pour les nôtres, dont les plus conservés ne doivent pas être en comparaison appellés des orangers! Car ces petits nains contrefaits, Nous ne pouvions terminer notre voyage par un lieu qui nous laissât une idée plus agréable; aussi dès le moment ne songeames-nous plus qu'à retourner à Paris. Notre dévotion nous fit pourtant détourner un peu pour aller à la Sainte Baume. C'est un antre dans le milieu d'un rocher escarpé de plus de quatre-vingt toises de haut, fait assurément par miracle;" car il est bien aisé de voir que les hommes N'y peuvent avoir travaillé, Et l'on croit avec apparence Que * So nennt man in einigen Provinzen Frankreichs ein Land haus. Que les Saints Esprits ont taillé Se donneroit cent fois au Diable, Nous y grimpâmes cependant avec bien de la peine par une horrible pluye, et par la grace de Dieu, sans murmurer un seul mot. Mais nous n'y fumes pas plutôt arrivés, qu'il nous prit une extrême impatience d'en sortir sans savoir pourquoi. Nous examinâmes donc assez brusquement la bizarrerie de cette demeure, et nous nous instruisîmes en un moment des réligieux, de leur ordre, de leur coutûme, et de leur manière de traiter les passans; car ce sont eux qui les reçoivent, et qui tiennent hôtellerie. On n'y mange jamais de chair, On n'y donne que du pain d'orge, Les moines hideux ont de l'air Des gens qui sortent d'une forge; Enfin ce lieu semble un enfer, Ou pour le moins un coupe-gorge. Quoiqu'il fût presque nuit, et qu'il fît un fort vilain temps, nous aimâmes mieux hazarder de nous perdre dans les montagnes, que de demeurer à la Sainte Baume .. Nous aurions encore à vous entretenir des beautés d'Avignon, du Pont-Saint-Esprit, **) des bons vins de Condrieux et de Côterôtie; mais en vérité nous sommes si las d'écrire, la plume nous tombe des mains; et d'ailleurs, que Si nous allions tout vous déduire, Nous n'aurions plus rien à vous dire; Qu'en voyageant de vous écrire, *) Die heil. Marie - Magdalene, die sich hier niedergelassen haben soll. **) Stadt an der Rhone, Adieu, les deux frères nourris Aussi bien que gens de la ville, CHAULIE U GUILLAUME AMFERIE DE GHAULIEU wurde im Jahr 1639 auf dem Schlosse Fontenai, im ehemaligen normandischen Vexin, geboren. In dem Collège de Navarre zu Paris, wo er seine erste Bildung erhielt, entstand zwischen ihm und seinen Mitschülern, dem Herzoge de la Rochefoucault und dem Abt von Marsillac ein freundschaftliches Verhältnifs, das ihm, als er nach einiger Zeit das Collegium verliefs, einen freyen Zutritt in ihr Haus und Gelegenheit verschaffte, die ge-selligen Freuden in den gebildetsten Cirkeln von Paris zu geniefsen. Sein erstes Product von Bedeutung war ein sehr gepriesenes Rondeau auf die Übersetzung der Verwandlungen Ovids von Benserade. Diesem folgten mehrere Gelegenheitsgedichte, in denen er sich als einen würdigen Zögling und Freund Chapelle's zeigte. Man schätzte ihn allgemein hoch. DerHerzog von Vendôme schenkte ihm verschiedene Pfründen, die ihm jährlich über 30000 Livres einbrachten. Er stand mit den witzigsten Köpfen von Paris in Verbindung und sah sie an bestimmten Tagen in der Wohnung, die ihm der gedachte Herzog im Temple eingeräumt hatte, um sich. Man nannte ihn den Anacréon du Temple, weil er, wie der griechische, Dichter, bis in sein Alter von Wein und Liebe Er starb 1720. sang. Eine der besten Ausgaben seiner Werke ist zu Paris 1774 und zu Haag 1771 in 2 Bänden in 12. unter dem Titel: Oeuvres de Chaulieu d'après les manuscrits de l'auteur, erschienen. Sie enthält 1) 43 Briefe, wovon einige eigentliche poetische Briefe, andere hingegen in einer mit Versen untermischten Prose abgefafst sind. Unter jenen kann man die an den Marquis de la Fare, seinen Busenfreund, und an den Chevalier de Bouillon gerichteten ohne Bedenken zu den vorzüglichsten französischen Produkten in dieser Gattung rechnen. In den erstern entwirft der Dichter ein interessantes Gemälde von sich selbst, und in der letztern, seinem Meisterstück, lehrt er, wie man das Alter und die dasselbe begleitenden Un bequemlichkeiten ertragen solle. Ausserdem zeichnen sich unter seinen Episteln noch drey andere aus, welche einerley Gegenstand, die Art, wie man über den Tod denken soll, betreffen; in der ersten, an den Marquis de la Fare, betrachtet der Dichter diesen Gegenstand den Grundsätzen des Christenthums gemäss; in der zweyten an eben denselben als Deist, und in der dritten an die Herzoginn von Bouillon, nach den Lehrsätzen des Epikur und Lucrez. 2) Eine Anzahl Oden, denen es zwar nicht an einzelnen Schönheiten fehlt, die aber doch den Oden Rousseau's weit nachstehen. 3) Kleinere Gedichte von der leichtern Gattung, als Trinklieder, Madrigale, Sinngedichte, in welchen Chaulieu sehr glücklich ist. 1) Épitre a MonsISUR LE CHEVALIER DE BOUILLON. En 1713. Elève que j'ai fait en la loi d'Épicure; Et tous les plaisirs sans mesure; Que pour l'instant présent, qui coule à l'aventure; Jamais rien que ce qu'il desire, Je t'aie appris comment, dans la belle saison, Avec des talens de plaire, Un homme sage doit faire D'amours et de plaisirs une douce moisson: Mais il faut que mon exemple, Mieux qu'une stoïque leçon, T'apprenne à supporter le faix de la vieillesse, Te montre comme il faut, par des amusemens, La volupté qui fuit, le plaisir qui nous laisse. En vain la nature épuisée Tâche à prolonger sagement, Par le secours d'un vif et fort tempérament, A Que cette mère bienfaisante Ne fait plus, d'une main tremblante, D'une machine chancelante. Tantôt un déluge d'humeurs De sucs empoisonnés inonde ma paupière; Dans d'inutiles yeux me forme une douleur Me fait, depuis vingt ans, un tissu de souffrance. Qu'elle n'a de persévérance: Car ma triste expérience, En m'apprenant à souffrir, Rend plus légers les maux que l'on ne peut guérir. Voit à ses pieds la tempête La mer autour bruit et gronde; Sur son front élevé règne une paix profonde Et que les fureurs de l'onde Respectent à l'égal des nids des alcyons. Heureux qui, se livrant à la philosophie, |