Images de page
PDF
ePub

Et savez-vous, SIRE, comment je paye?
Nul ne le sait, si premier ne l'essaye.
Vous me devrez, si je puis, de retour;
Et vous ferai encores un bon tour,'
'A celle fin qu'il n'y ait faute nulle,
Je vous ferai une belle cédule,

A vous payer (sans usure il s'entend)
Quand on verra tout le monde content;
Ou si voulez, à payer ce sera,

Quand votre los *) et renom cessera.

Advisez donc, si vous avez desir
De rien prêter, vous me ferez plaisir:
Car depuis peu j'ai bati à Clément,
Là où j'ai fait un grand déboursement;
Et à Marot, qui est un peu plus loin,
Tout tombera, qui n'en aura le soin,

Voilà le point principal de ma lettre.

Vous savez tout; il n'y faut plus rien mettre:
Rien mettre, las! certes et si ferai,
Et ce faisant, mon stile j'enflerai,
Disant, ô Roi amoureux des neuf Muses,
Roi, en qui sont leurs sciences infuses,
Roi, plus que Mars d'honneur environné,
Roi, le plus Roi, qui fut one couronné;
Dieu tout-puissant té doint **
**), , pour
Les quatre coins du monde à gouverner;
Tant pour le bien de la ronde machine,
Que pour autant que ***) sur tous en es digne.

2) SUR UN IMPORTUN

He laissez-moi, ce disoit une,

A un sot qui lui déplaisoit:

t'étrenner,

*) Ein altes Wort, das Lateinische Laus. **) Anstatt don

ne, im burlesken Styl.

Cy-dessous git Monsieur l'Abbé,

Qui ne savoit ni A ni B:

Dieù nous en doint bientôt un autre,

Qui sache au moins sa patenôtre.

Ménage.

***) Pour autant que in der alten Sprachè statt parceque.

Ce lourdaut toujours l'importune;
Puis j'ouis qu'elle lui disoit:
La plus grosse bête qui soit,
Monsieur, comme *) est-ce qu'on l'appelle?
Un éléphant, Mademoiselle,

Me semble qu'on la nomme ainsi.
Pour Dieu, Eléphant, ce dit-elle,
Va-t'en donc, laisse-moi ici,

3) IMITATION DE MARTIAL.

Pauline est riche et me veut bien
Pour mari, je n'en ferai rien;
Car tant vieille est que j'en ai honte:
Fût elle plus vieille d'un tiers,
Je la prendrois plus volontiers,
Car la dépêche en seroit prompte.

4) BALLA D E. **)

De Frère

Lubin.

Pour courir en poste à la Ville,

Vingt fois, cent fois, ne sais combien,

Pour faire quelque chose vile,

Frère Lubin le fera bien.

Mais d'avoir honnête entretien,

Ou mener vie salutaire,

*) Man sagte ehemals comme und comme quoi für com. ment. **) Die Balladen, in der bey den Franzosen gebräuchlichen Form, gehören zu den poetischen Künsteleien der ältern Dichter, die durch den gebildetern Geschmack späterer Zeiten verdrängt worden sind. Boileau sagt von ihnen in seiner Dichtkunst:

La ballade asservie à ses vieilles maximes,

Souvent doit tout son lustre au caprice des rimes.

Sie bestehen aus achtzeiligen Stanzen mit einerley Refrän und aus dem sogenannten Envoi, einer halben Stanze, die gemeinhin eine Recapitulation des Ganzen enthält, und ursprünglich Schiedsrichter bey den poetischen Wettstreiten der Dichter ge

richtet war.

an den

A

C'est à faire à un bon Chrétien,
Frère Lubin ne le peut faire.

Pour mettre, comme un homme habile,
Le bien d'autrui avec le sien,

Et vous laisser sans croix ni pile, *)
Frère Lubin le fera bien.

On a beau dire, je le tien;
Et le presser de satisfaire,
Jamais il ne vous rendra rien;
Frère Lubin ne le peut faire.

Pour débaucher par un doux stile
Quelque fille d'un bon maintien,
Point ne faut de vieille subtile,
Frère Lubin le fera bien.

11 prêche en Théologien,

Mais pour boire de belle eau claire,
Faites-la boire à votre chien,

Frère Lubin ne le peut

[ocr errors]

faire.

En voi.

[blocks in formation]

Monsieur l'abbé et monsieur, son valet
Sont faits égaux tous deux comme de cire.
L'un est grand fou, l'autre petit follet.
L'un veut railler, l'autre gaudir **) et rire.

L'un boit du bon, l'autre ne boit du pire.

Mais un débat le soir entr'eux s'émeut;

[ocr errors][merged small]

Être

Etre sans vin, que sans secours ne meure,

Et son valet jamais dormir ne peut,

Tandis qu'au pot une goutte en demeure.

*) Croix heifst die rechte Seite einer Münze, auf der sonst meistens ein Kreuz stand, und pile die Kehrseite mit dem Bildnifs des Fürsten, Daher die sprichwörtliche Redensart: avoir ni croix ni pile, keinen Heller haben. **) sich erfreuen.

[ocr errors]

MELIN ÉLIN DE SAINT-GELAIS, ein natürlicher Sohn des Bischofs Octavien de Saint-Gelais von Angoulême, wurde 1491 gebohren. Er zeichnete sich vor den übrigen Dichtern seiner Zeit durch Kenntnisse und Geistesbildung aus, und steht keinem an Anmuth, Naivität und Leichtigkeit nach, Seine Sinngedichte empfehlen sich durch feinen und treffenden Witz, und man ist zweifelhaft, ob man in dieser Rücksicht ihm oder Marot den Preis zuerkennen soll. Wie sehr man seine`satirische Laune gefürchtet habe, beweiset eine in Form eines Gebets gekleidete Aeufserung von Ronsard:

Préserve-moi d'infamie

De toute langue ennemie,
Et de tout esprit malin;

Et fais que devant mon Prince,
Désormais plus ne me pince
La tenaille de Mélin,

Er soll die ersten französischen Sonnette gemacht und diese Dichtungsart auf seinen vaterländischen Boden verpflanzt haben. Man hat von ihm Elegien, Episteln, Rondeaux, Lieder, Sonnette, Epigrammen, ein Trauerspiel Sophonisbe in Versen und eine Reihe schätzbarer lateinischer Gedichte. Er war Abt von Reclus, Almosenier und Bibliothekar der Könige Franz I und Heinrich II, an deren Hofe er viel galt und starb zu Paris im Jahr 1558. Die letzte und vollständigste Ausgabe seiner Gedichte erschien zu Paris 1719 in 12.

1) LE MAÎTRE-ES-ARTS ET LE PAISAN.

Un Maître-ès-Arts, mal chaussé, mal vêtu,
Chez un Manant demandoit à repaître,
Disant qu'on doit honorer la vertu,

Et les sept Arts dont il fut passé Maître.
Comment, sept Arts! répond l'homme champêtre;
Je n'en sais nul hormis le labourage:

Mais je suis saoul quand il me, plait l'être,
Et si nourris ma femme et mon ménage.

2) LE CHARLATAN.

Un Charlatan, disoit en plein marché,
Qu'il montreroit le Diable à tout le monde;

Si n'y en sur, tant fut-il empêché,
Qui ne courût pour voir l'esprit immonde.
Lors une bourse assez large et profonde,
Il leur déploye, et leur dit: gens de bien,
Ouvrez vos yeux, voyez, y a-t-il rien?
Non, dit quelqu'un des plus près regardans:
Et c'est, dit-il, le diable, oyez vous bien,
Ouvrir sa bourse, et ne voir rien dedans,

RONSAR D.

PIERRE RONSARD, aus einer adlichen Familie, wurde 1525 auf

dem Schlosse Poissonnière in Vendomois gebohren. In seiner Jugend war er Page beym Herzog von Orléans, einem Sohne Franz I. Nachher trat er in die Dienste Jakobs V, Königs von Schottland, als sich derselbe mit der Prinzessinn Magdalena von Frankreich vermählte, Nachdem er sich verschiedene Jahre in Schottland und England aufgehalten hatte, machte er im Gefolge des französischen Gesandten am ReichsLage, Lazarus de Baïf, eine Reise nach Deutschland, auf der er Gelegenheit fand, sich Kenntnisse in den alten Sprachen, besonders in der griechischen, zu erwerben. Das Unglück, vor seinem 25sten Jahre sein Gehör zu verlieren, bewog ihn, dem Militärstande und Hofleben, wozu er Neigung hegte, zu entsagen und sich ganz seinem Hange zur Poesie zu überlassen. Er schrieb eine Menge Gedichte, die von seinen Zeitgenossen mit aufserordentlichem Beyfall aufgenommen wurden. Es ist auch nicht zu leugnen, dafs sie manche glückliche Wendung und manchen gefühlvollen Zug enthalten; allein der pedantische Gebrauch, den er von seiner Gelehrsamkeit machte, verdarb alles. Boileau sagt von ihm im ersten Gesange seiner Dichtkunst: Ronsard

Réglant tout, brouilla tout, fit un art à sa mode,
Et toutefois long-temps eut un heureux destin.
Mais sa Muse, en françois, parlant grec **) et latin,

*) De sorte que. **) Z. B. in der Grabschrift, die er auf Franz I, und Margarethe von Frankreich machte;

Ah! que je suis marri que la Muse françoise

Ne peut dire ces mots, comme fait la Grégeoise;

« PrécédentContinuer »