A cette poule? Elle est de vos rivaux, que la guerre; Jusqu'à l'amour, ils font tout en colère, Fuyons, fuyons! Elle arrive, à ces mots, A la Tamise: et découvre un navire, Non loin du bord, qui sillonnoit les flots. Elle s'élance; et matelots de rire En la voyant près d'eux tomber dans l'eau; Mais aussitôt un grapin la retire, Et la voilà saine et sauve ar vaisseau. En peu Ce bâtiment alloit droit en Espagne. de jours il relâche à Cadix: Et notre poule aussitôt en .campagne S'échappe, et court visiter le pays. Elle aperçoit dans les riches vallées L'or des épis, la pourpre des raisins; Ici l'olive et la mûre, mêlées; Là l'orange bordant les grands chemins Le citronier, qui fécond dès l'enfance, Parfume l'air de ses douces odeurs, Et, près des fruits poussant encor des fleurs, Donne l'espoir avec la jouissance; Et les brebis paissant sur les côteaux, Et les coursiers se jouant près des eaux : Par tout enfin la corne d'abondance Versant ses dons sur ces heureux climats. Ce long détail peut-être vous ennuie: Passez-le moi; j'aime l'Andalousie. Ma poule aussi lui trouva des appas; 3- ci vaut bien la Normandie; deux yeux Reine des coqs, ornement de ces lieux, Ainsi parla le coq d'Andalousie: Et son discours, quoiqu'un peu recherché, Ne déplut point; la Françoise attendrie Y répondit d'un air doux et touché. Les voilà donc marchant de compagnie, L'amour en tiers ; lorsque certaine pie, A l'oeil hagard, au manteau noir et blanc, Vint å passer: Ah! dit le coq tremblant, Je suis perdu, c'en est fait de ma vie ! Que dites-vous ! et d'où vien. et effroi ? De cet oiseau. Vous craignez u..? pie? A coups de bec je la plumerois, moi. Gardez-vous en, Pourquoi donc! je vous prie. je le vois bien; vous ignorez nos maux: Apprenez donc que ces cruels oiseaux, Qu'on hait ici, mais pourtant qu'on caresse, Sous les dehors d'une douceur traitresse S'en vont par tout guettant ce que l'on dit, Ce que l'on fait, ce qu'on a dans l'esprit;. Puis le tournant en cent mille manières, у pour nous un peu trop chaud; Disant ces mots, elle joint la voiture D'un voyageur, et je ne sais comment, Grimpe dessus, puis la voilà courant, Sans savoir où, pour sortir d'Italie, ! Ce voyageur étoit un Allemand, Ma poule à peine est dans cette contrée *) Die Reise der Henne nach Italien ist weggelassen wura den. Et lui déclare en présence de tous, Qu'ils vont serrer les doux noeuds d'hymenée. Ab! quel bonheur! lui répond tendrement Le jeune coq; mais, parlez franchement, Vous savez bien que, dans cette journée, Il faut d'abord, pour articles premiers, Que vous puissiez fournir seize quartiers. Seize quartiers ! dit la poule étonnée. Oui, c'est le taux; rien de fait sans ce point, Expliquez-vous: je ne vous entends point: Quartiers, de quoi? Mais, vraiment, de noblesse: Nous la cherchons bien plus que la tendresse Dans nos hymens; et, sans cela, jamais Nous ne pourrions faire entrer nos poulets Dans certains lieux, nommés ménageries, Où, bien à l'aise, et sans servir à rien, De la patrie ils vont manger le bien ; Tandis qu'ailleurs nos poulettes nourries S'en vont jouir d'un état respecte, Qui leur permet pendant toute leur vie Mêmes plaisirs et même oisiveté. A ce discours, notre poule ébahie différens Après ces mots elle part brusquement, normand, pays Semant par touț force réflexions. , CH A M F O R T. M R CHAMport wurde in Auvergne im Jahr 1741 mit seke geringen Ansprüchen an die bürgerliche Gesellschaft geboren, indem schon seine Geburt wider ihre : Anordnungen verstiefs. Seine gelehrte Erziehung erhielt er im Collège des Grassins. Er hatte bey seinem Eintritt in die Welt mit Noth und Ars muth zu kämpfen und nährte sich kümmerlich von Schriftstelle rey., Seine erste nützliche Arbeit war seine Theilnahme am Vocabulaire françois. Er fuhr dabey fort, sein poetisches Talent zu üben, und ein akademischer Preis, den er durch eine Epitre d'un père à son fils sur la naissance d'un petit-fils gewann; war der erste Schritt zu seinem Glücke. Diese Aufmunterung, verbunden mit einem angenehmen Äussern und aufgewecktem Witze, verschaffte ihm eine günstige Aufnahme in der Pariser Modewelt. Dabey verlohr er sein Ziel, sich durch literarischen Ruf zur Unabhängigkeit hinauf zu arbeiten, nicht aus den Augen. Die gebahnten Wege hierzu waren damahls in Frankreich theatralische Arbeiten und Bewerbung um akademische Preise. Er gewaun deren zwey, von der französischen Akademie für seine Lobschrift auf Molière, und von der Marseillischen für die auf Lafontaine. Seine bey. den kleinen Lustspiele la jeune Indienne und le Mar. chand de Smyrne, wurden mit Beyfall aufgenommen und ernährten, ihn eine Zeitlang, Noch mehr Glück machte sein Trauerspiel Mustapha et Zéangir; er erwarb sich dadurch eine Pension vom Hofe. Vorher hatte er immer nur dürfiig von dein Ertrage seiner durch Kränklichkeit unterbrochenen Ar, beiten, von der Unterstützung reicher Freunde, und von einer kleinen Pension auf den Mercure gelebt. .. Jetzt bor ihm der', Prinz von Condé die Stelle eines Privatsecretärs an, die eri auch cine Zeitlang verwaltete, aber bald aus Abneigung gegenz den Zwang des Hoflebens wieder aufgab. 1781 wurde er in die französische Akademie, aufgenommen. Der darauf folgende Zeitraum bis in die ersten Jahre der Revolutions wars die glücklichste und glänzendste Periode seines Lebens. Der |