Images de page
PDF
ePub

Vous pouvez donc compter que je me rendrai chez vous cette aprèsmidi, sur les cinq heures.

Samedi matin.

Mme. Pelletier présente ses complimens à Mlle. de Neufchâteau, et espère qu'elle voudra bien l'honorer, ce soir, de sa compagnie, à une partie de cartes.

Réponse.

Mlle. de N. fait ses très-respectueux complimens à Mme. P. Elle est désolée d'avoir un engagement de même nature.

Si vous n'êtes pas engagée demain, ma chère amie, je vous invite à venir faire un tour de promenade avec ma sœur et moi; ma voiture sera prête à midi. Ne cherchez point de prétexte pour vous ex-, cuser, et faites-moi savoir votre résolution au plutôt.

Réponse.

Comme j'ai promis de sortir demain avec ma tante et ma cousine, et que je ne puis raisonnablement m'en dispenser, je ne saurais, ma chère amie, profiter de l'offre gracieuse que vous me faites. Je n'ai point d'autre excuse, et vous me connaissez trop bien pour douter de ma sincérité.

Avouez, monsieur, que vous êtes bien paresseux. Quoi! deux semaines entières se passent sans vous voir, et même sans recevoir de vos nouvelles. Vous négligez vos amis; vous n'en avez cependant point de plus sincère que moi. Venez donc vous excuser de la longueur de votre absence; je vous attends ce soir.

Réponse.

Vous ne serez plus surpris, monsieur, de mon absence, quand vous saurez, que j'ai eu depuis quinze jours un mal de tête affreux. Que m'aurait-il servi de vous en informer? D'ailleurs, vous saurez que je suis naturellement indolent: c'est mon faible. Ce soir, sans faute, j'irai vous voir.

Mme. Duclos souhaite le bon jour à M. Caperonnier. Comme elle va, ce soir, au bal, elle ne pourra pas avoir le plaisir de le voir aujourd'hui, et prie M. C. de ne vouloir bien venir demain qu'à onze heures.

LETTRES DE COMMERCE, &c.

IL y a, dans chaque pays, un style particulier pour la correspondance mercantile, c'està-dire, une manière de s'exprimer par écrit, qui sans différer beaucoup du langage commun d'une nation, en est cependant distinguée par certains termes et certaines expressions, qui ne sont en usage que pour ce style. Voici les caractères propres de ces lettres.

Les lettres des négocians et des marchands doivent être concises et claires. Dans les expressions des ordres et avis, on doit plutôt observer beaucoup de circonspection et d'exactitude, qu'un langage éloquent et fleuri. Les cérémonies et les complimens en doivent être bannis, ou du moins on doit s'en servir très-peu; parce que dans les af faires de négoce, on ne doit envisager que l'utile: et, d'ailleurs, le négociant qui a besoin de son temps le doit ménager, et l'employer avantageusement.

Quand on a plusieurs sujets à traiter, il est bon de commencer une nouvelle ligne à chaque changement de matière: car cet usage est très-commode pour les personnes à qui on écrit.

Un négociant qui écrit dans les pays étrangers doit être très-réservé sur les nouvelles, et particulièrement celles d'état, dans ses lettres; de peur de s'attirer des affaires, et de faire arrêter ses lettres.

Un correspondant ou facteur, qui reçoit une lettre, doit être fort exact à répondre clairement, article par article, à tout ce qu'elle contient, de crainte de préjudicier son commerce, en y omettant quelques particularités, ou en y laissant la moindre ambiguité.

[blocks in formation]

MONSIEUR,-Sur la recommandation d'un voisin, qui s'est beaucoup étendu sur votre réputation, je crois devoir, en entrant dans le commerce, m'adresser à vous pour vous prier de m'envoyer une certaine quantité de marchandises convenables à un jeune homme qui commence, de la première qualité et aux prix les plus raisonnables: ce que je me crois d'autant plus fondé à espérer, que mon intention est qu'à l'avenir toutes les affaires que nous ferons soient au comptant.

Je suis, monsieur, &c.

Réponse du Marchand en Gros. MONSIEUR,-En réponse à l'honneur de la vôtre du 6 du courant, je vous enverrai par un roulier qui part demain

une petite partie des articles que je tiens, que je vous commets comme un modération de leur prix. S'il vous plaiéchantillon, de leur qualité et de la sait de renouveller votre commande, je ferais tout ce qu'il dépendrait de moi pour me montrer digne de votre bienveillance. Je suis, en fesant des vœux sincères pour vos succès, votre reconnaissant serviteur.

D'un Négociant à un Parent.

MON CHER COUSIN,-Connaissant votre bon cœur et vos honnêtes dispositions à mon égard, je prends la liberté de vous faire part de mon présent embarras, me flattant d'éprouver les effets de votre bienveillance accoutumée. Je me trouve, pour le moment, dans une position très-difficile; et si vous ne me mille livres sterlings, il faudra nécessaire. procurez sur le champ la somme de huit

* On appelle, en Français, négocians ceux qui ne font le commerce que pour les pays étranges; et l'on nomme marchands ceux qui ne trafiquent, soit en gros ou en détail, que dans l'endroit où ils résident.

VOL. II.

NN

ment que je manque.-Vous connaissez de passer chez moi ce soir, avec le billet, la valeur de mon fonds, et quelles sont on lui en contera le montant.

mes espérances. Si donc vous pouvez m'obliger de la dite somme, remboursable à trois, six, neuf, et douze mois, vous préserverez non-seulement de la raine, mais vous obligerez encore infiniment votre malheureux cousin.

Réponse du Parent.

MON CHER COUSIN,-Je pense qu'il serait malheureux que l'honnêteté et l'industrie eussent à souffrir. Venez dîner demain avec moi, et je vous remettrai ce que vous me demandez. Je conserve une si bonne opinion de vos principes, que je suis résolu à ne pas prendre de biliets à de courtes échéances: mais, comme je connais votre manière d'agir, si vous voulez me donner des suretés, je me contenterai d'un effet sur demande pour le tout: et comptez que je n'enverrai recevoir que quand je saurai que ce ne sera pas dans le cas de vous gêner. Ne retardez pas inon diner, qui sera prêt à deux heures. Votre sincère ami.

Je suis, votre, &c.

Réplique à la Précédente Réponse.

MONSIEUR,-Je suis très-affecté de votre malheur, et j'ai expliqué l'affaire à celui par qui votre billet m'est revenu. Je vous l'ai, suivant votre demande, envoyé ci-inclus, par mon homme d'affaires, espérant que vous voudrez bien excuser quelques expressions trop promptes dont j'aurais pu me rendre coupable, à votre égard, dans ma précédente.

Je suis, avec sincérité, votre, &c.

Pour annoncer l'arrivée de Marchandises.

MESSIEURS,-Nous venons de recevoir l'avis de l'arrivée de vos deux ballots dans cette douane. Nous allons les retirer et par le prochain courrier nous vous en dirons notre sentiment; et même, si la qualité de la marchandise est bonne, ainsi que nous l'espérons, nous pourrons vous envoyer le compte de vente. Nous n'avons rien autre chose à vous dire pour le présent.

Nous sommes vos très-humbles et. très-obéissans serviteurs.

Pour donner avis de la vente de
Marchandises.

D'un Marchand à un autre. MONSIEUR,-Je vois avec beaucoup de peine que votre billet de 800 piastres me soit revenu. Il m'a paru fort désagréable de le rembourser, et je suis surMESSIEURS, Votre ballot, numéro pris que vous soyez assez indifférent sur votre réputation pour ne pas prendre cinq, est déjà vendu, et nous aurions vos précautions, ou ne pas m'avertir placé l'autre qui nous reste, plus avand'avance de l'impuissance où vous étiez tageusement, si nous avions voulu acd'y faire honneur. Vous pouvez vous rap-corder trois mois de terme pour le payepeler, monsieur, que je vous ai donné le temps que vous m'avez demandé: vous en avez fort mal agi avec moi, et si votre billet n'est pas payé dans six jours, je le mettrai entre les mains d'un huissier. Votre, &c.

ment: mais nous n'avons pas jugé à propos de le faire sans votre participation. Vous recevrez ci-inclus le compte de vente, montant à mille francs, dont vous nous avez crédités pour vous en faire remise par nos premières. Le prix que nous en avons tiré est assez avantaRéponse à la Précédente. geux pour le temps: il nous donne lieu d'espérer que vous serez satisfaits de ce MONSIEUR,-Je vous assure, qu'étant obligé de quitter la ville pour des af-premier essai, et que vous nous contifaires pressantes, j'avais laissé des fonds pour payer mon billet. A mon retour j'ai trouvé que mon homme d'affaires m'avait volé quelques articles, et votre lettre me confirme qu'il s'est enfui avec l'argent. Comme j'aurai soin qu'il en soit fait mention dans les papiers publics, j'espère que ma réputation n'en sera pas altérée. Si votre homme d'affaires veut bien avoir la complaisance

nerez l'honneur de vos ordres. Nous sommes très-parfaitement vos, &c.

D'un Commis à son Négociant. MONSIEUR,-Présumant que la pro longation de votre séjour à la campagne est occasionée par quelque affaire imprévue, je crois de mon devoir de m'informer de votre santé, et en même temps de vous assurer que l'on donne

ici à vos affaires de commerce toute Pattention et tout le soin qu'elles exigent. Si donc votre absence peut vous procurer quelque avantage, soyez sûr que vous pouvez la prolonger sans danger, quoiqu'au surplus votre retour soit ardemment désiré par votre fidèle serviteur.

Réponse du Négociant à son Commis.

timable: il m'encourage et paraît content de mon travail; en un mot, je ne fus jamais si heureux. Mon cher père, si vous voulez bien me faire savoir fréquemment de vos nouvelles, vous mettrez le comble à la félicité de votre dévoué fils.

Réponse du Père.

MON CHER FILS,-Le contentement où vous êtes de votre maître et de votre profession m'a causé le plus grand plaisir, et je pense qu'il est de mon devoir de vous recommander l'industrie, et la sobriété comme les deux qualités les

MONSIEUR, -Vous avez conjecturé juste; des événemens inattendus ont retardé mon départ d'ici: mais je suis convaincu de votre fidélité et de votre vigilance. Je suis, grâces à Dieu, en bonne santé, et j'espère me mettre bien-plus essentielles à un homme qui s'atôt en route pour revenir en ville.

Votre, &c.

D'un Négociant à un autre pour prendre

des Informations sur un Commis. MONSIEUR, Mr. L. m'a fait la demande d'une place qui se trouve vacante dans ma maison. Il me paraît honnête; mais l'apparence n'étant pas une caution suffisante, je prends la liberté de vous demander franchement votre opinion sur sa probité et sur ses talens. Il m'a dit avoir été employé quelque temps dans votre maison, et je désirerais savoir particulièrement pourquoi vous Vous êtes quittés. Comme il doit venir la semaine prochaine, si vous me faites réponse avant ce temps vous obligerez infiniment votre très-humble serviteur.

Réponse.

donne aux affaires. Prenez bien garde à la compagnie que vous fréquenterez, car les mauvaises connaissances cor

rompent les bonnes mœurs. Ayez soin
aussi de mettre de l'économie dans vos
dépenses, et ne dissipez pas l'argent que
je veux bien vous donner. J'espère
que ces petits avis ne seront pas inu-
tiles; et si vous avez jamais besoin de
conseils, ne manquez pas d'écrire à vo-
tre affectionné père.

Pour entrer en Correspondance.
Mr. A-, à Londres.

A Philadelphie, le 13 Juin, 1817. MONSIEUR, L'honneur que j'ai de connaître votre maison, dont la réputation est répandue, et se soutient avec éclat parmi tout ce que nous avons de négocians dans cette ville, m'a toujours fait désirer de rencontrer une occasion favorable d'entrer en liaison avec vous. MONSIEUR,-La personne dont vous me parlez dans votre lettre est réelle-saisis aujourd'hui celle qui se présente C'est donc avec un vrai plaisir que je ment digne et de votre confiance et de de vous assurer de mon estime. Je me votre bienveillance. Il travaillait sous flatte de pouvoir mériter la vôtre, et que moi lorsque j'étais associé avec Mr. F.; mais cette société dissoute, j'ai été ob lorsque vous aurez vu ma façon de comligé de réformer plusieurs commis, pour mes amis, vous vous prêterez volontiers mercer et de ménager les intérêts de diminuer mes dépenses, et nous avons à l'entretien d'une correspondance qui tous deux éprouvé le plus grand regret puisse nous être également utile et de cette séparation. avantageuse. En attendant, permettezmoi de vous adresser une partie de ris, de coton, et de potasse, que j'ai dessein d'envoyer dans votre ville pour y être vendue pour mon compte. Persuadé de l'équité de vos sentimens, et de la justesse de votre discernement, en fait de marchandises, j'ose vous prier de me dire ce que vous pensez de celles-ci, et si vous croyez les circonstances et le

Je suis votre très-humble serviteur.

D'un Apprenti à son Père.

MON CHER PERE,-Persuadé de la grande satisfaction que vous éprouverez en apprenaut combien je me plais dans mon apprentissage, je saisis cette pre mière occasion pour vous écrire. Mon maître est d'un caractère infiniment es

temps favorable, pour que j'y trouve | mon avantage. Selon ce que vous me ferez l'honneur de me marquer à ce sujet, je me déterminerai aussitôt, et profitant de l'occasion d'un de nos capitaines, prêt à mettre à la voile pour votre port, pour peu que vous me laissiez entrevoir l'espérance d'un heureux succès, je mettrai sur son bord ce que j'ai dessein de vous faire passer, et j'aurai soin de vous donner avis du départ de ce navire, et de vous remettre le connaissement.* Cependant si je puis vous être utile dans ce pays-ci, ne me ménagez pas; et soyez persuadé que je m'y emploierai tonjours avec zèle, ne désirant rien plus que de vous prouver la parfaite considération, avec laquelle j'ai l'honneur de me dire très-véritable ment, Monsieur, votre, &c.

[merged small][ocr errors][merged small]

A Londres, le 25 Août, 1817. MONSIEUR, J'ai reçu l'honneur de la vôtre du treize de Juin dernier; infiniment flatté de l'opinion avantageuse que vous avez conçue de moi, c'est avec un plaisir sensible que j'embrasse l'occasion de faire une connoissance plus particulière avec vous, monsieur, dont le nom, et la position solide ne m'étaient point cachés. Ne doutez donc point que vous ne soyez le très-bien venu dans tout ce qu'il vous plaira de m'ordonner, et soyez persuadé que je tâcherai toujours de ne point démentir la haute idée que vous avez conçue de ma manière de traiter avec mes amis. Vous exigez mon sentiment sur l'envoi que vous êtes dans le dessein de me faire. Cette entreprise ne peut que vous faire honneur, et vous laisser du gain. Quoique, depuis queique temps, le ris ait baissé, et même as sez considérablement chez nous, cependant il semble, depuis peu de jours, vouloir reprendre faveur, et il y a toute apparence, qu'il ira encore en remo tant. Le coton de la Géorgie et la potasse, surtout, sont à présent assez re cherchés; et je crois que ces article

[blocks in formation]

doivent rendre beaucoup. Si ce petit avis peut vous encourager, j'attendrai ce qu'il vous plaira de m'expédier, et je ferai de mon mieux pour le placer à votre satisfaction. A l'égard des retours, vous aurez la bonté de m'informer de quelle manière vous souhaitez que je vous les fasse, ayant toujours pour maxime de me conformer autant qu'il m'est possible aux ordres dont on me charge.

Pour rendre cette ouverture de notre correspondance encore plus intéressante, si les sucres de la Havanne sont chez vous à un prix raisonnable, joignez à votre envoi vingt caisses de la meilleure espèce de cette denrée; elle commence à s'éclaircir chez nous, et laisse par conséquent entrevoir de l'avantage à y commercer. Faites vos réflexions là-dessus, et daignez me les communiquer en réponse. Je les recevrai avec plaisir. En attendant, permettez moi d'avoir l'honneur de nie dire.

Monsieur, votre, &c.,

Pour écrire à un Correspondant. Mr. C- à Amsterdam.

[ocr errors]

A Londres, le 1 Août, 1817. MONSIEUR, J'ai reçu votre lettre du cinq dernier avec la facture* et le connaissement y inclus. Je vous remets, par ce courrier, une lettre de change, ci-jointe, sur M. M. Vanderland & compagnie, de 100 livres sterl., en vous en priant de m'envoyer, à la première occasion, dix pièces de drap noir superfin, d'environ quinze chelins la verge, et trente pièces de toile de Hollande d'environ trois chel, ou trois chel. six sous l'aune, le tout selon votre goût. Je suis, Monsieur, votre, &c.

[blocks in formation]
« PrécédentContinuer »