Molière sa vie et ses oeuvres

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Lemerre, 1873 - 196 pages

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Page 118 - ... goût de la farce. — Si je travaillais pour l'honneur, répondit Molière, mes ouvrages seraient tournés tout autrement : mais il faut que je parle à une foule de peuple, et à peu de gens d'esprit, pour soutenir ma troupe ; ces gens-là ne s'accommoderaient nullement de votre élévation dans le style et dans les sentiments ; et vous l'avez vu vous-même, quand j'ai hasardé quelque chose d'un peu passable, avec quelle peine il m'a fallu en arracher le succès.
Page 110 - Croyez-vous qu'il suffise d'en porter le nom et les armes, et que ce nous soit une gloire d'être sorti d'un sang noble lorsque nous vivons en infâmes?
Page 80 - Les graces et les ris régnent sur son visage ; Elle a l'air tout charmant et l'esprit tout de feu. Elle avait un mari d'esprit qu'elle aimait peu; Elle en prend un de chair qu'elle aime davantage , . Leur mariage fut célébré le 3j mai 1677'.
Page 79 - Cela est vrai, elle a les yeux petits ; mais elle les a pleins de feu, les plus brillants, les plus perçants du monde, les plus touchants qu'on puisse voir.
Page 75 - Mais cet éclaircissement causa un vacarme terrible ; la mère donna des marques de fureur, de désespoir, comme si Molière avoit épousé sa rivale, ou comme si sa fille fût tombée entre les mains d'un malheureux. Néanmoins il fallut bien s'apaiser; il n'y avoit point de remède, et la raison fit entendre à la Béjart que le plus grand bonheur qui pût arriver à sa fille étoit d'avoir épousé Molière , qui perdit par ce mariage tout l'agrément que son mérite et sa fortune pouvoient lui...
Page 153 - Ces lustres éclatans, ces cabinets de prix, Ces miroirs, ces tableaux, cette tapisserie, Qui seule épuisa l'art de la Savonnerie: Enfin, tous ces bijoux qui te charment les yeux, Sans ce divin talent seroient-ils en ces lieux?
Page 111 - L'on ne porte point envie à son gain ni à sa réputation ; ce n'est pas un sentiment particulier, c'est celui de tous les gens de bien; et il ne doit pas trouver mauvais que l'on défende publiquement les intérêts de Dieu qu'il attaque ouvertement , et qu'un chrétien témoigne de la douleur en voyant le théâtre révolté contre l'autel , la farce aux prises avec...
Page 5 - Aimer Molière, c'est être assuré de ne pas aller donner dans l'admiration béate et sans limite pour une Humanité qui s'idolâtre et qui oublie de quelle étoffe elle est faite et qu'elle n'est toujours, quoi qu'elle fasse, que l'humaine et chétive nature. C'est ne pas la mépriser trop pourtant, cette commune humanité dont on rit, dont on est, et dans laquelle on se replonge chaque fois avec lui par une hilarité bienfaisante.
Page 74 - ... de trouver dans son commerce encore plus de solidité, que dans ses Ouvrages. Et ce qu'il y avoit de plus agréable pour ses amis, c'est qu'il étoit d'une droiture de cœur inviolable, et d'une justesse d'esprit peu commune. On ne pouvoit souhaiter une situation plus heureuse que celle où il étoit à la Cour, et à Paris depuis quelques années. Cependant il avoit cru que son bonheur seroit plus vif et plus sensible, s'il le partageoit avec une femme; il voulut remplir la passion que les charmes...
Page 144 - Que fait-il, le matois, dans ce hardi dessein? Chez le grand Scaramouche ' il va soir et matin. Là, le miroir en main, et ce grand homme en face, II n'est contorsion, posture ni grimace, Que ce grand écolier du plus grand des bouffons, Ne fasse et ne refasse en cent et cent façons...

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