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pour la construire ou la créer, pour former un système de pensées et de mots, auquel toutes les vérités comme toutes les réalités doivent s'accommoder. C'est Aristote qui a réduit en théorie cette malheureuse dialectique dont les sophistes anciens avaient fait un si pernicieux abus, et qui est encore si fort en vénération de nos jours. Ce n'est cependant autre chose qu'une arithmétique rationnelle, dont les nombres, ou plutôt les chiffres qui doivent les représenter, étant donnés, on les combine sans jamais s'enquérir de leur valeur intrinsèque, des lois et des conditions qui régissent leur arrangement. Voilà où en était réduite en Occident la philosophie, la science de l'homme! Elle était devenue un jeu de l'esprit et de la pensée, un exercice de gymnastique ou d'escrime, une logomachie, une vaine sophistique en un mot; et partout où la doctrine d'Aristote a prédominé, chez les anciens comme chez les modernes, dans les écoles païennes, comme dans les écoles chrétiennes, nous retrouvons les mêmes résultats. Elle isole l'homme du Ciel, le soustrait aux inspirations sublimes, obscurcit l'intelligence, rétrécit l'horizon intellectuel, empêche le génie de prendre l'essor, si elle ne le tue, et va fatalement aboutir au panthéisme systématique, où l'homme, croyant participer par droit de nature à la raison universelle, croit aussi qu'il ne dépend que de lui de tout savoir; ou bien elle trouve son terme dans le Criticisme, dont le dernier mot est que l'homme

ne sait rien, qu'il ne peut rien savoir; et qui ne lui laisse avec le doute universel que le dégoût de la science et le désespoir!

FIN DU PREMIER VOLUME.

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Adéodat expose, en son nom et au nom de ses amis,
quels étaient leurs doutes et leurs perplexités avant
d'entrer en rapport avec leur maître. La doctrine
qu'il leur enseigne a commencé à les éclairer et à les
calmer. Elle a réveillé en eux la foi judaïque, et elle
leur fait pressentir la vérité du Christianisme; mais ils
craignent d'être conduits à le professer publiquement.

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