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l'origine des douze signes placés dans les douze divisions de la révolution solaire, ou de l'année; et parce que ces signes ou ces marques étaient pour la plupart, des figures d'animaux, ce cercle fut aussi appelé le cercle des animaux ou zodiaque. Parce que les sept grands Dieux dirigeaient constamment leur marche à travers ces marques ou ces étoiles groupées sous des figures d'animaux, cette route fut regardée comme le chemin des Dieux, et les astres qui la semaient comme autant de Dieux attachés plus spécialement que les autres au service du soleil, et qui étaient les principaux instrumens de sa puissance. Ces astres et les animaux qui les figuraient devinrent donc aussi l'objet d'un culte tout particulier de la part des adorateurs du Dieusoleil et de la Nature.

Les différentes mesures du temps se distinguèrent par les signes mêmes qui divisaient sa course dans le ciel; et les mois, ainsi que les saisons, prirent tout naturellement les marques distinctives des animaux célestes, qui occupaient les espaces qui en mesuraient la durée, et qui déterminaient leurs limites. Le soleil et la lune de chaque mois eurent une parure différente, qu'ils durent changer à mesure qu'ils changeaient de lieux célestes, et qu'ils correspondaient à telle ou telle marque. On sent alors quelle prodigieuse variété il dut en résulter dans les images du soleil, de la lune et des planètes, et quel rôle important le zodiaque a dû jouer dans la mythologie; il a été proportionné à celui qu'il semblait jouer dans la Nature. On observa

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qu'il était comme la mesure des effets produits par le soleil à chaque révolution, et qu'il renfermait en lui toute l'activité créatrice de cet astre, avec toutes ses divisions. Or, comme il arrive presque toujours que les signes se confondent avec les caules parties du zodiaque ou les signes qui correspondaient à tel ou tel effet produit sur la terre, dans l'air ou dans les eaux par le soleil, il fut regardé comme cause de cet effet, et fut associé à la puissance du soleil, qui semblait y avoir déposé telle ou telle portion de son énergie. Ainsi le signe du printemps ou le taureau fut fécond; le lion du solstice d'été fut brûlant, et le scorpion d'automne priva la Nature de sa fécondité et empoisonna ses productions. Le bien ou le mal que la terre éprouve par la présence ou par l'absence du soleil, et son action sur nous pendant une révolution annuelle, ainsi que celle de la lune et des cinq autres astres, tout sembla venir du zodiaque ou être modifié par lui. Le zodiaque fut donc aussi une cause et une des plus grandes causes, par une suite de son union intime avec les sept autres Dieux, et surtout avec le soleil.

Ce que nous avons dit des étoiles du zodiaque dut s'appliquer aussi à celles qui sont hors de ce cercle ou hors de cette bande, mais qui se lient à elles par leur position, et, relativement, aux douze divisions, à chacune desquelles on les rapporte par la coïncidence des levers, des couchers et des passages au méridien de ces étoiles, avec ceux des étoiles de cette bande zodiacale. On s'aperçut que

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tous les ans, lorsque telle étoile se levait le matin pour la première fois à la fin de la nuit, après avoir disparu quelque temps au couchant, ou lorsque la même étoile, après avoir été vue la nuit, cessait enfin de l'être et disparaissait pour quelque temps, le soleil était dans tel ou tel signe, et produisait dans la Nature sublunaire tel ou tel effet. Dès-lors on lia l'étoile au signe, et on l'associa à son action, et conséquemment à celle qu'exerçait le soleil sous ce signe, par la même raison qui avait fait lier déjà ce signe au soleil, pour en partager la puissance et en modifier l'action. Comme la marche du soleil dans le cercle annuel avait été divisée et marquée par les douze signes, l'entrée et le séjour du soleil dans les signes furent aussi désignés par de nouvelles marques prises hors des signes, à droite et à gauche du zodiaque, jusqu'aux extrémités du ciel visible. Ainsi toutes les étoiles furent groupées sous des images d'hommes et d'animaux, ou sous des signes. Ces marques ou constellations se liaient aux marques des douze divisions du zodiaque, et leur étaient subordonnées comme ayant été inventées pour les faire reconnaître elles-mêmes. Lorsque, dans la suite, la division du zodiaque en douze parties fut portée à trente-six, par la sous-division de chacune de ces parties en trois, il résulta de là que, pour faire reconnaître ces trente-six sous-divisions, on eut recours à trente-six marques hors du zodiaque, ou à trente-six constellations, ou groupes d'étoiles figurées, qui correspondaient aux douze signes et à chacune de leurs trois parties.

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Ceci donne en tout quarante-huit figures ou mardont douze dans le zodiaque et trente-six hors de ce même zodiaque, et qui correspondent à ses trente-six sous-divisions. C'est précisément le nombre des constellations connues des anciens, qui en placèrent douze dans le zodiaque et trente-six dehors; ce qui n'est pas un effet du hasard, mais bien une suite de la marche que nous supposons que les anciens observateurs de la Nature ont tenue. Ainsi tout le ciel étoilé se trouva partagé en astres, dont sept seulement étaient mobiles et voyageaient, et dont tout le reste semblait attaché constamment à des points fixes, et toujours également distans entre eux, sur une surface très-lisse et de forme sphérique. Ces points fixes servaient de termes de comparaison aux mouvemens différens des astres mobiles, graduaient leur marche, en déterminaient la progression ou les écarts, et se liaient aux sept corps mobiles par le moyen de douze signes auxquels ils étaient subordonnés. Ils furent élevés à la dignité de causes comme les signes, et pour la même raison qu'eux. Sirius ou la canicule, qui annonçait tous les ans le retour des ardeurs brûlantes de l'été et le débordement du Nil par son lever du matin, passa pour une des causes des phénomènes qui accompagnaient assez constamment son lever. Le signe du lion, auquel répondait alors le soleil, fut aussi réputé cause des mêmes effets, comme on le voit par Plutarque '; de même que le verseau, dans le

1 Plut. de Isid., p. 365, 366.

quel la lune de ce mois paraissait pleine. On peut en dire autant des étoiles de l'hydre placées sous le lion, et à qui, suivant Théon ', on ne donna tant de longueur, que parce qu'elle se liait au débordement du Nil, comme mesure de sa durée et des trois signes qui y répondaient. De même que les signes du zodiaque marquaient les douze grandes divisions du zodiaque et de l'année, de même les images ou constellations placées hors de ce cercle et leurs étoiles fixaient des divisions plus petites, telles que les jours et les heures. C'est à ce titre qu'elles se trouvent placées avec leur lever et leur coucher dans les anciens calendriers, dont le prêtre, le laboureur et le navigateur tiraient des règles et des indications. Ainsi les étoiles devinrent les guides et les chefs des peuples, qui virent en elles les génies qui formaient le cortège du Dieu du jour, du père des temps et des saisons, et du modérateur souverain de la Nature entière. Leur respect et leur reconnaissance durent donc les placer au rang des causes éternelles, ou des Dieux qui gouvernent tout ici-bas. Le ciel où elles brillaient fut appelé le séjour des Dieux; et lorsque la flatterie voulut élever un mortel jusqu'au rang des immortels, elle le plaça dans les astres, parce que les astres étaient les seuls Dieux vraiment immortels. Cette condition requise pour l'apothéose, est encore une preuve de l'opinion ancienne sur la divinité des astres.

1 Theon ad Arat. Phæn., p. 136. Ibid., p. 150.

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