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avant de savoir si les étrangers retireraient une partie de leurs troupes ;

» 5o. Que, tout en paraissant reconnaître que beaucoup de pensions avaient été accordées sans titres' apparens, sans inscription publique, et qu'elles se payaient obscurément sur des caisses diverses, elle n'avait pas demandé qu'il en fût fait une révision

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16°. Enfin, que, bien qu'elle n'eût reçu que

des moyens très-insuffisans de connaître les vrais

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besoins du ministère de la guerre, elle avait

voté, pour les dépenses de cè ministère

somme de 208 millions.

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>> De ces faits qu'on ne conteste point, et qui, du reste, sont prouvés par actes authentiques, nous avons conclu que la chambre des députés avait, à certains égards, montré peu de zèle pour l'intérêt des contribuables, qu'elle avait souffert des dépenses illégales, et enfin, nous avons fait les observations suivantes : « C'est ainsi qu'une assemblée formée d'hommes du gouvernement a contrôlé et réglé les dépenses du gouvernement. Trouverons-nous que ces hommes ont répondu à notre confiance? Qu'ils ont voté avec un grand désintéressement ? Que, dans l'exercice de leurs fonctions de députés, ils se sont montré bien détachés de leur qualité d'homines en place?

C'est à nous de voir et de juger; l'affaire nous regarde et elle nous importe. Si le gouvernement qui, depuis le dernier maire de village jusqu'au sous-secrétaire d'état, dispose souverainement de tous ses fonctionnaires, peut encore disposer par eux de nos revenus, s'il peut nous faire représenter par eux, nous faire parler par leur organe, nous faire servir ainsi d'instrument contre nous-mêmes, et employer toute notre force à agir sur nous, nous demandons quel moyen il nous reste de nous défendre, et ce que devient la liberté. »

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Ainsi, Messieurs, les preuves à la main que la chambre des députés, composée presqu'en entier d'agens du gouvernement, n'avait point porté dans la fixation des dépenses du gouvernement le degré de sévérité convenable, nous avons pris la liberté de le dire, et nous avons avancé en principe qu'on ne devait point charger les hommes de l'administration de fixer les dépenses de l'administration ; nous avons dit qu'une nation qui voulait trouver, dans la faculté de voter l'impôt, un moyen de réduire les dépenses excessives, ne devait point remettre l'exercice de cette faculté aux hommes qui profitaient de l'excès de . ces dépenses.

Voilà l'idée fondamentale de notre travail sur

pas

le budget de cette année. Nous n'examinerons ici cette doctrine. Il nous suffira de dire que le but que nous nous sommes proposé en l'établissant, tend, d'une manière très directe, à affermir le gouvernement. En effet, Messieurs, notre but a été, comme vous le voyez, de faire que le public déléguât son droit de voter l'impôt à des hommes qui, n'ayant point une part à prendre dans les taxes, fussent intéressés, comme contribuables, à les réduire le plus possible. Or, nous sommes convaincus, et nos réflexions ont déjà pu vous faire juger que cette opinion n'est pas dénuée de fondement; nous sommes con vaincus, disons-nous, que le meilleur moyen d'affermir les gouvernemens, c'est de réduire les impôts excessifs, de supprimer les dépenses inutiles. Vous savez, en effet, que le résultat nécessaire de ces dépenses, c'est en les entou rant d'ennemis, de leur faire perdre tout moyen de repousser leurs attaques.

>> Si donc notre objet, dans notre travail sur les finances, a été, comme cela est évident, de faire supprimer les dépenses inutiles, il faut reconnaître que nous n'avons pu avoir pour but d'affaiblir le gouvernement. Notre travail, Messieurs, n'est qu'une suite de notre doctrine toute -entière. Nous sommes, par systême, ennemis des

révolutions violentes; mais, par système aussi, nous sommes partisans des réformes légales; nous croyons qu'on ne peut affermir. les gouverne mens qu'en réformant graduellement les abus, et nous pensons que le meilleur moyen de réformer les abus, c'est de supprimer les impôts excessifs qui les alimentent.

>> Avoir voulu faire déléguer le droit de voter l'impôt à des hommes naturellenient intéressés à. supprimer les taxes inutiles, c'est donc, par cela même, avoir voulu affermir le

gouvernement. Mais, dira ton, tout en établissant cette doctrine, vous avez dit au gouvernement des injures qui tendent à affaiblir son autorité. Quel est ce raisonnement, Messieurs, et comment la chose est-elle possible? Comment, si nous avons voulu affermir le gouvernement par nos doctrines, avons-nous pu vouloir l'affaiblir par ce qu'on appelle nos injures? Comment avons-nous pu avoir, dans quelques phrases d'un chapitre, un but contraire à celui que manifeste le cliapitre entier, le volume qui le renferme, tout notre ouvrage, notre doctrine toute entière? Et puis, quelles sont ces injures? Comment, en écrivant les phrases où l'on prétend les découvrir, avons nous tendu à affaiblir le gouvernement? Voyons: » Dans notre travail sur les finances, avant

d'examiner comment la chambre des députés avait voté sur les dépenses de la guerre, nous avons commencé par faire une recherche. Nous avons examiné si, pour rendre le gouvernement véritablement fort contre l'ennemi, il n'y aurait pas un meilleur moyen que d'entretenir de nombreuses armées.

pour

« Avant d'examiner, avons-nous dit, si les frais que nous faisons l'entretien d'une armée, sont proportionnés à la force et aux besoins de cette armée, il y aurait peut-être une recherche à faire, ce serait de savoir si l'armée elle-même ne serait pas inutile à notre sûreté, et si, sous ce rapport, la dépense entière ne serait pas superflue.

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L'expérience a déjà assez démontré l'insuffisance des armées permanentes pour résister aux grandes invasions. Contre ce que nous pourrions avoir à redouter des gouvernemens qui nous tiennent sous le séquestre, la nôtre serait évidemment impuissante. Nous ne saurions même en entretenir une assez forte pour écarter les dangers qui pourraient nous venir de ce côté; et, le pussions-nous, il serait insensé de faire les dépenses qu'exigerait l'entretien d'une telle armée pour nous rassurer sur des périls que nous devons regarder comme imaginaires. >>

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