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aurait presque pas d'écrivain qui ne pût être poursuivi comme calomniateur par les honimes même qu'il aurait voulu défendre, et qu'il ne paraîtrait pas une feuille de journal qui ne pût donner lieu

tent obéissance et respect. Si ce ne sont pas là de bons soldats et de bonnés gens, je ne m'y connais m'y connais pas. »

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que

Après avoir rapporté ce passage de M. de Montlozier, nous ajoutions « Les derniers événemens n'affaiblissent point là vérité de ce jugement..... Après nous être élevés, comme nous l'avons fait sous Napoléon, contre la force militaire, nous ne serons point suspects en déclarant nous ne croyons pas à la possibilité d'un gouvernement militaire chez les nations modernes qui sont civilisées......... Mais aujourd'hui sur-tout nous nous garderons bien de répandre un pareil soupçon sur une armée en deuil de la moitié de ses braves, et qui vient enfin de sauver la France, en dépit de tout le monde, par sa contenance noble et fermé, par des sacrifices sublimes qu'on n'aurait pas dû lui imposer.

I

در

Au premier abord, disions-nous un peu plus loin en citant M. de Montlozier, si on sait manier comme il fant cette troupe de jeunes officiers, amoureux de dangers, d'avancement et d'aventures, je ne doute pas que tout cela n'aille à l'aveugle et à corps perdu où on les condufrá. Toutefois, prenez garde de n'avoir à combattre ainsi que des intérêts partiels et momentanés; car si tout n'est pas comprimé au moment; s'il faut entrer en campagne dans sa propre patrie; s'il faut contester, hésiter, temporiser, qui que vous soyez, sachez que cette arméd

à une action criminelle, puisqu'il n'en paraît presque pas une qui ne rapporte les imputations, le ministère public fait aux accusés, ou que, les parties se font entre elles.

que

ne demeurera pas dans vos mains. Elle cherchera aussitôt l'état, la nation, la patrie; dès qu'elle croira l'avoir trouvé, elle vous abandonnera. » CENSEUR

pages 204-212.

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tome 7,

Le volume dans lequel nous cherchions ainsi à défendre des hommes qui nous paraissaient injustement atta-, qués, et la violence qui se montrait dans quelques adresses, nous faisant craindre une réaction terrible nous pensâmes qu'il pouvait être utile de justifier les hommes qu'on attaquait le plus, et pour cela il nous parut nécessaire de faire voir que les hommes les plus violens dans la réaction, étaient ceux là même qui avaient paru le plus dévoués à Bonaparte, et qui l'avaient présenté comme un héros, auquel tout le monde devait obéir.

« L'armée ni la classe ouvrière du peuple, disions

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, n'ont jamais bien connu Bonaparte; l'une n'a pu voir en lui qu'un général qui souvent a fait de grandes, choses; l'autre n'y a vu qu'un monarque qui voulait faire fleurir les manufactures, ou élever des monumens publics. Mais les militaires ni les ouvriers n'ont pu apprécier les conséquences de ses guerres continuelles ou de son administration. Les véritables bonapartistes, les véritables criminels, sont ceux qui, connaissant parfaitement cet homme, l'ont présenté aux uns comme le restaurateur de la religion; aux autres comme le destruc

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Le manuscrit venu de Sainte-Hélène, nous dit-on, renferme des faits qui, s'ils existaient, exposeraient le Roi au mépris ou à la haine des citoyens or, vous avez inséré ce mémoire dans

teur de l'anarchie; aux autres comme le modèle des guerriers et des législateurs..... >>

<< On voit, ajoutions-nous, après avoir rappelé tous les efforts qu'on avait fait pour attacher les jeunes gens à Bonaparte et à sa famille, on voit que tout s'est réuni pour corrompre l'esprit de la génération qui s'est formée sous le gouvernement impérial, et qu'on n'a rien négligé pour tromper le peuple sur ses intérêts et sur ses devoirs. Lorsque Bonaparte est arrivé, il était donc tout naturel que les militaires qui étaient mécontens, et auxquels on l'avait présenté comme un envoyé de Dieu, se réunissent à lui. Mais leur erreur, qui a coûté si cher à la France, a été encore plus funeste pour eux-mêmes, Un grand nombre l'ont payé de leur vie, beaucoup de leur liberté; tous, enfin, ont été ou tués, ou mutilés, ou fait captifs, ou dispersés.

» Cependant, il est des hommes auxquels tant de calamités ne peuvent suffire. Au milieu du deuil public, ils font entendre des cris de vengeance; ils se montrent altérés de sang. Et quels sont ces hommes ? Sans doute, ce sont ceux qui se sont opposés au retour de Bonaparte ou qui en ont été les victimes. Non, ce sont ceux-là même qui lui ont prodigué leurs éloges et leurs sermens, tant qu'il a été sur le trône, et qui l'ont présenté à la France comme un nouveau messie auquel on ne pouvait

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votre volume; donc vous avez imputé au Roi des faits injurieux ou calomnieux. Ce raisonnement revient à celui-ci : Bonaparte dit, dans son mémoire, qu'à son retour de l'ile d'Elbe,

pas résister, sous peine de damnation éternelle; c'est F... qui, après avoir égaré la jeunesse pendant près de douze années, en lui présentant Bonaparte comme le modèle des héros, vient demander au Roi, que les malheureux qui ont suivi ses leçons soient expulsés de leurs places ; c'est S..., qui, après avoir juré à Napoléon de tout sacrifier. pour le maintenir sur le trône, s'écrie que la France est affamée de justice et de vengeance contre les aveugles partisans de Napoléon; c'est C..., qui, après leur avoir montré cet homme comme un César, comme un nouveau Cyrus qui venait rebâtir le temple de Jérusalem, ose affirmer au Roi que la France, à genoux, lui demande vengeance. Pour les obliger à mieux tourner la meule, les Scytes crevaient les yeux à leurs esclaves; mais du moins, après les avoir aveuglés, ils ne les égorgeaient pas, sous prétexte qu'ils n'y voyaient plus clair. »

De l'impossibilité d'établir une monarchie constitutionnelle sous un chef militaire, et particulièrement sous Napoléon, 4. édit. pag. 70 ét 71.

Voilà les écrits qu'on a confisqués, et pour lesquels la Cour royale a déclaré qu'il n'y avait pas lieu de nous poursuivre. Cela n'empêche pas qu'on nous en fasse un supplément de crime. Malheur à ceux qui, dans les temps de troubles, veulent s'opposer aux proscriptions!

la France l'aimait comme son sauyeur : or, vous avez inséré ce mémoire dans votre ouvrage;" donc vous avez dit que la France aimait Bonaparte comme son sauveur. Cet argument n'est pas d'une grande force; et l'on pourrait peutêtre se dispenser d'y répondre : cependant nous ferons ici une observation qui suffira, sans doute, pour faire disparaître toutes les accusations qui ont été dirigées contre nous au sujet de cet écrit.

» Nous reconnaissons que, dans notre volume, nous avons imputé à Bonaparte, dans la page 9, d'avoir fait une brochure qui renferme les choses les plus condamnables; nous lui avons imputé, dans la page 149, d'avoir publié un mémoire que les hommes éclairés et amis de leur pays, ne pouvaient pas lire sans un profond dégoût, un mémoire dont les pensées n'étaient que le produit d'un esprit faux et d'un misérable; et il est évident que si nous étions traduits devant un tribunal de Sainte-Hélène comme coupables de calomnie, nous aurions beaucoup de peine à nous défendre, puisqu'en lui attribuant ce mémoire, nous lui avons impaté un fait, qui, s'il était prouvé, l'exposerait au mépris ou à la haine des citoyens. Or, il s'agit de savoir si imputer à quelqu'un un fait qui le déshonore; c'est se

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