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» donna aux lévites de venir au temple le matin » et le soir, pour y bénir Dieu, et pour y chan» ter ses louanges 1. »

Il établit la subordination nécessaire dans ce grand corps des ministres consacrés à Dieu, en ordonnant aux lévites de servir « chacun à leur » rang, en gardant les rits sacrés, et toutes les » observances des enfants d'Aaron, qui prési» doient à ces fonctions par l'ordre de Dieu 2, et selon la loi de Moïse.

VIIE PROPOSITION,

Louanges de Josias et de David.

L'Ecclésiastique parle ainsi de Josias : « La » mémoire de Josias est douce comme une compo»sition de parfums faite d'une main habile; elle » est douce en toutes les bouches comme du » miel, et comme une excellente musique dans » un banquet où on a servi du vin le plus ex» quis. Il a été envoyé de Dieu pour inspirer là Parmi ces lévites, il y en avoit trois principaux » pénitence à la nation; et il a ôté (du temple et qui servoient auprès du roi : Asaph, Idithun, » de la terre) toutes les abominations. Dieu gou» et Héman. Ce dernier étoit appelé le Voyant » verna son cœur et fortifia sa piété, dans un » ou le prophète du roi 3; » et Asaph prophéti» temps d'iniquité et de désordre, » où tout étoit soit aussi auprès du prince; il est aussi appelé le Voyant, et se rendit si célèbre par ses canti-corrompu par les mauvais exemples des rois seš prédéceseurs. ques, qu'on le rangeoit avec David. Tels étoient les ecclésiastiques, pour parler à notre manière, qui approchoient le plus près de la personne du roi; des gens inspirés de Dieu, et les plus célèbres de leur ordre. David avoit aussi auprès de

lui un sacrificateur nommé Ira, qui étoit honoré du titre de prêtre ou de sacrificateur de David 5.

VieˇPROPOSITION.

Soin des lieux et des vaisseaux sacrés.

Le roi Joas, instruit par Joïada souverain pontife, fit venir les lévites avec les autres sacrificateurs, pour les obliger à travailler aux réparations du temple qu'ils négligeoient depuis plusieurs années. Il en prescrivit l'ordre, et en régla les fonds et un officier commis par le roi les touchoit avec le pontife, ou quelqu'un commis de sa part, pour les mettre entre les mains des ouvriers, « qui rétabliroient le temple dans sa >> première splendeur et solidité. Le reste de l'ar» gent fut apporté au roi et au pontife; et on en >> fit des vaisseaux sacrés d'or et d'argent, pour » servir aux sacrifices". »>

Ézéchias ne se rendit pas moins célèbre, lorsqu'il assembla les lévites et les sacrificateurs; pour les obliger à purifier avec soin le temple et les vaisseaux sacrés, qui avoient été profanés par les rois impies. Et il fit soigneusement exécuter le règlement de David 8.

On ne peut assez louer le saint roi Jósias, et le soin qu'il prit de purifier et de rebâtir le temple". Dieu inspira un auteur sacré pour luidon ner cet éloge, afin d'exciter les rois à de semblables pratiques.

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termes les louanges de David : « Il á glorifié

Le même auteur sacré célèbre aussi en ces

» Dieu dans toutes ses œuvres. Il l'a loué de tout » son cœur » (dans ses divins psaumes que tout le peuple chantoit). « Il a aimé de tout son cœur » le Dieu qui l'avoit fait, et Dieu l'a rendu puis>> sant contre ses ennemis. Il a rangé les chan» tres devant l'autel, et il a composé des airs » agréables pour les hommes; qu'ils devoient >> chanter par leur voix harmonieuse. Il à rempli » de splendeur la célébration du service divin: » et sur la fin de sa vie il a distribué les temps, » en sorte qu'on louát le saint nom du Seigneur, » et que dès le matin on le célébrât dans son » sanctuaire. »>

Voilà comme le Saint-Esprit loue les rois pieux, qui ont pris soin de régler les ministères sacrés, de décorer le temple, et de faire faire le service divin avec la splendeur convenable.

VIIIe PROPOSITION.

Soin de Néhémias; et comme il protége les lévites contre les magistrats.

Il ne faut pas oublier Néhémias, gouverneur taurateur du temple et de la cité sainte. Il fit jusdu peuple de Dieu sous les rois de Perse, et restice aux lévites qu'on avoit privés de leurs droits 3. Les chantres sacrés, et tous les autres ministres, qui avoient été contraints de se retirer chez eux, et d'abandonner le service, faute d'avoir reçu le juste salaire qui leur étoit ordonné, furent rappelés. Il ôta à Tobie le maniement, qu'Eliasib sacrificateur, son parent, lui avoit donné pour l'enrichir; et disposa, selon l'ancien ordre, des fonds destinés au temple et au service divins. Il soutint la cause des lévites contre

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les magistrats (qui avoient manqué à leurs devoirs envers eux), et il mit leurs grains et leurs revenus en des mains fidèles préposant à ce ministère le prêtre Sélémias, et quelques lévites'. Au surplus, en prenant soin d'eux, il leur fit soigneusement garder les réglements de David 2. La subordination fut observée : le peuple rendoit honneur aux lévites, en leur donnant ce qu'il leur devoit; et les lévites le rendoient aux enfants d'Aaron 3, qui étoient leurs supérieurs. «Ils gardoient soigneusement toutes les ob

>> servances de leur Dieu 4. »

5

Néhémias y tenoit la main: il ordonnoit aux sacrificateurs et aux lévites de veiller à ce qui leur étoit prescrit. « Il disoit aux lévites de » se purifier, et ne pouvoit souffrir ceux qui >> profanoient le sacerdoce, et méprisoient le » droit sacerdotal et lévitique 3, » c'est-à-dire les réglements que leur prescrivoient leurs offices: ce qui leur faisoit dire avec confiance 6: » O Dieu, souvenez-vous de moi en bien: et » n'oubliez pas le soin que j'ai eu de la maison » de mon Dieu, et de ses cérémonies, et de l'or» dre sacerdotal et lévitique. »

O princes! suivez ces exemples. Prenez en votre garde tout ce qui est consacré à Dieu, et non seulement les personnes; mais encore les lieux et les biens qui doivent être employés à son service. Protégez les biens des Églises, qui sont aussi les biens des pauvres. Souvenez-vous d'Héliodore et de la main de Dieu qui fut sur lui, pour avoir voulu envahir les biens mis en dépôt dans le temple 7. Combien plus faut-il conserver les biens non seulement déposés dans le temple, mais donnés en fonds aux eglises !

IXe PROPOSITION.

Réflexions que doivent faire les rois, à l'exemple de David, sur leur libéralité envers les églises; et combien il est dangereux de mettre la main dessus.

» et des étrangers devant vous, comme tous nos » pères. » Nous n'avons rien qui nous soit propre notre vie même n'est pas à nous. « Nosjours » s'en vont comme une ombre, et nous n'avons » qu'un moment à vivre. » Tout nous échappe, et il n'y a rien qui soit à nous. « O Seigneur no» tre Dieu! toute cette abondance de richesses, » que nous préparons pour votre saint temple, » vient de votre main, et tout est à vous '. »

Quel attentat de ravir à Dieu ce qui vient de lui, ce qui est à lui, et ce qu'on lui donne; et de mettre la main dessus pour le reprendre de dessus les autels!

Mais le péril est bien plus grand de mettre la main sur les ministres de Dieu. « Ne touchez » point à mes oints, dit David 2. » Il parloit d'Abraham et d'Isaac, qui étoient au rang de ses sacrificateurs et de ses ministres. « Dieu ne per» met pas au peuple de leur nuire, et il châtie les » rois qui les offensent 3. »

« Hérode fit couper la tête à Jacques, frère de » Jean et par complaisance pour les Juifs, il » ajouta à son crime de mettre la main même » sur Pierre, qu'il fit garder par seize soldats; » dans le dessein de l'exposer au peuple après la » fête de Pâques *. » Mais Dieu, qui le destinoit à souffrir dans un autre temps et dans un lieu plus célèbre, non seulement le sut tirer de la prison, mais il sut encore faire sentir au tyran sa main puissante. Car peu de temps après, livré à un orgueil insensé; pendant qu'il se laissoit louer et admirer comme un Dieu, « l'ange du » Seigneur le frappa, et il mourut mangé de

» vers 5. >>

6

Saül, qui fit massacrer Abimélec et les autres sacrificateurs, pour avoir favorisé David, est en abomination devant Dieu et devant les hommes. « Ses officiers, à qui il commanda de les tuer, » eurent horreur d'étendre leurs mains contre » les prêtres du Seigneur. » Et il n'y eut que Ces grands biens viennent des rois, je l'a- Doeg Iduméen, un étranger et de la race des voue : ils ont enrichi les églises de leurs libérali-impies, qui osât souiller ses mains de leur sang, David, pour avoir été l'occasion innocente de ce sans respecter le saint habit qu'ils portoient ". meurtre sacrilége, en frémit. « Je suis coupable, prit en sa protection Abiathar, fils d'Abimé» dit-il, de ce sang injustement répandu. Il >> lec. Demeurez avec moi, lui dit-il, ne crai» gnez rien; qui en veut à votre vie, attaque » la mienne, et mon salut est inséparable du » vôtre. »

tés; et les peuples n'en ont point fait, sans que leur autorité y ait concouru: mais tout ce qu'ils ont donné, ils l'avoient premièrement reçu de Dieu. « Qui suis je, disoit David ; qu'est-ce » que tout mon peuple, que nous osions vous pro>> mettre tous ces présents pour votre temple? >> Tout est à vous, et nous vous donnons ce que >> nous avons reçu de votre main. »

Il continue 9 : «Nous sommes des voyageurs

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Xe PROPOSITION. Les rois ne doivent pas entreprendre sur les droits et ⚫ l'autorité du sacerdoce: et ils doivent trouver bon que

l'ordre sacerdotal les maintienne contre toute sorte d'entreprises.

Lorsque Ozias voulut entreprendre sur ces droits sacrés, et porter sa main à l'encensoir, les prêtres étoient obligés par la loi de Dieu à s'y opposer; autant pour le bien de ce prince, que pour la conservation de leur droit, qui étoit, comme on a dit, celui de Dieu. Ils le firent avec vigueur : et se mettant devant le roi, avec leur pontife à leur tête, ils lui dirent : « Ce n'est » point votre office, Ozias, de brûler de l'encens >>> devant le Seigneur ; mais c'est celui des sacri>>ficateurs et des enfants d'Aaron, que Dieu a » députés à ce ministère. Sortez du sanctuaire; »> ne méprisez pas notre parole: car cette entre» prise, par laquelle vous prétendez vous hono>> rer, ne vous sera pas imputée à gloire par le » Seigneur notre Dieu 1. »

Au lieu de céder à ce discours, et à l'autorité du pontife et de ses prêtres ?, « Ozias se mit en » colère, menaçant les prêtres, persistant à te>> nir en main l'encensoir pour offrir l'encens. La » terre trembla 3. La lèpre parut sur le front de » ce prince, en présence des prêtres, qui (avertis » par ce miracle) furent contraints de le chas>> ser du sanctuaire. Lui-même, effrayé d'un coup » si soudain, sentit qu'il venoit de la main de » Dieu, et prit la fuite. La lèpre ne le quitta >> plus ille fallut séparer, selon la loi. Et son >> fils Joathan prit l'administration du royaume, » et le gouverna sous l'autorité du roi son » père. »

réciproquement à ceux-ci d'entreprendre sur les droits royaux.

A la vérité, nous avons vu que les rois se sont mêlés des choses saintes; nous avons vu en même temps que c'étoit en exécution des anciens réde Dieu; et encore avec les pontifes, les sacriglements, et des ordres déja donnés de la part ficateurs et les prophètes.

Les choses saintes, réservées à l'ordre sacerdotal, sont encore plus clairement distinguées, dans le nouveau Testament, d'avec les choses civiles et temporelles, réservées aux princes. C'est pourquoi les rois chrétiens, dans les affaires de la religion, se sont soumis les premiers feroient voir, si la chose étoit douteuse; mais aux décisions ecclésiastiques. Cent exemples le en voici un, entre les autres, qui regarde les rois de France.

XI PROPOSITION.

Exemple des rois de France, et du concile de Chalcédoine.

Les sectateurs d'Élipandus, archevêque de Tolède, et de Félix, évêque d'Urgel, qui renouveloient en Espagne l'hérésie de Nestorius, prièrent Charlemagne de prendre connoissance de ce différend, avec promesse de s'en rapporter à sa décision. Ce prince les prit au mot, et accepta l'offre, dans le dessein de les ramener à l'unité de la foi, par l'engagement où ils étoient entrés. Mais il savoit comme un prince peut être arbitre en ces matières. Il consulta le saint Siége, et en même temps les autres évêques, qu'il trouva conformes à leur chef: et sans discuter davantage la matière dans sa lettre qu'il écrit aux nouveaux docteurs', il leur « envoie » les lettres, les décisions, et les décrets formés » par l'autorité ecclésiastique; les exhortant à » s'y soumettre avec lui, et à ne se croire pas >> plus savants que l'Église universelle : leur dé» clarant en même temps, qu'après ce concours » de l'autorité du Siége apostolique, et de l'una» nimité synodale, ni les novateurs ne pouvoient

Au contraire le pieux roi Josaphat, loin de rien attenter sur les droits sacrés du sacerdoce, distingua exactement les deux fonctions, la sacerdotale et la royale, en donnant cette instruction aux lévites, aux sacrificateurs, et aux >> chefs des familles d'Israël, qu'il envoya dans » toutes les villes pour y régler les affaires : Ama»rias sacrificateur, votre pontife, conduira ce » qui regarde le service de Dieu, et Zabadias,» plus éviter d'être tenus pour hérétiques, ni » fils d'Ismahel, qui est chef de la maison de » Juda, conduira celles qui appartiennent à la » charge de roi; et vous aurez les lévites pour » maîtres et pour docteurs ". »

On voit avec quelle exactitude il distingue les affaires, et détermine à chacun de quoi il se doit mêler, ne permettant pas à ses ministres d'attenter sur les ministres des choses sacrées, ni

II. Paralip. xxvI. 46, 47, 48.2 Ibid. 19, 20, 21. Amos. 1. 1. Zach. XIV. 5. - II. Paralip. xıx. 8, 41, 10.

» lui-même et les autres fidèles n'osoient plus » avoir de communion avec eux. » Voilà comme ce prince décida: et sa décision ne fut autre chose qu'une soumission absolue aux décisions de l'Église.

Voilà pour ce qui regarde la foi. Et pour la discipline ecclésiastique, il me suffit de rapporter ici l'ordonnance d'un empereur roi de

4 Epist. Car. Mag. ad Elipand. Tom. Concil. Gall, Labb. tom. VII, col. 1047.

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XIIIe PROPOSITION.

France: « Je veux, dit-il aux évêques', qu'ap- | » la puissance temporelle) sera revêtu de gloire; puyés de notre secours, et secondés de notre » et il sera assis, et dominera sur son trône et >> puissance, comme le bon ordre le prescrit,» le pontife ou le sacrificateur sera sur le sien, >> vous puissiez exécuter ce que votre autorité » et il y aura un conseil de paix (c'est-à-dire, » demande. » Partout ailleurs la puissance » un parfait concours) entre ces deux'. » royale donne la loi, et marche la première en souveraine. Dans les affaires ecclésiastiques, elle ne fait que seconder et servir: famulante, ut decet, potestate nostra: ce sont les propres termes de En quel péril sont les rois qui choisissent de mauvais pasce prince. Dans les affaires non seulement de la foi, mais encore de la discipline ecclésiastique, à l'Église la décision; au prince la protection, la défense, l'exécution des canons et des règles ecclésiastiques.

s'é

C'est l'esprit du christianisme, que l'Église soit gouvernée par les canons. Au concile de Chalcédoine, l'empereur Marcien souhaitant qu'on établit dans l'Église certaines règles de discipline, lui-même en personne les proposa au concile, pour être établies par l'autorité de cette sainte assemblée2. Et dans le même concile, tant émue sur le droit d'une métropole une question où les lois de l'empereur sembloient ne s'accorder pas avec les canons; les juges préposés par l'empereur pour maintenir le bon ordre d'un concile si nombreux, où il y avoit six cent trente évêques, firent remarquer cette contrariété aux Pères, et leur demandèrent ce qu'ils pensoient de cette affaire. Aussitôt « le >> saint concile s'écria d'une commune voix: Que >> les canons l'emportent; qu'on obéisse aux ca» nons : » montrant par cette réponse, que si, par condescendance et pour le bien de la paix, elle cède en certaines choses qui regardent son gouvernement à l'autorité séculière; son esprit, quand elle agit librement (ce que les princes pieux lui défèrent toujours très volontiers), est d'agir par ses propres règles, et que ses décrets prévalent partout.

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teurs.

Ceci se dit à l'occasion des rois qui ont reçu de l'Eglise, sous quelque forme que ce soit, le droit de nommer ou de présenter aux évêchés et aux autres prélatures: principalement à l'occasion des rois de France, qui ont ce droit par un concordat perpétuel. Je ne craindrai point de dire que c'est la partie la plus importante de leurs soins, et aussi la plus dangereuse, et dont ils rendront à Dieu un plus grand compte.

3

Toute l'instruction du peuple dépend de là. Les lèvres du sacrificateur gardent la science, » et le peuple recherche la loi dans sa bouche2. » Le roi même la reçoit de sa main. C'est » l'ange (c'est l'envoyé, c'est l'ambassadeur) » du Seigneur des armées". Nous sommes am»bassadeurs pour Jésus-Christ, dit saint Paul3, » et Dieu exhorte par nous. »

L'expérience ne fait que trop voir que l'ignorance ou les désordres des pasteurs ont causé presque tous les maux de l'Église, et des scandales à faire tomber en erreur, s'ii se pouvoit, jusqu'aux élus.

Si donc les pasteurs ne sont, comme dit saint Paul, des « ouvriers irréprochables, qui sachent » traiter droitement la parole de vérité; » c'est la plus grande tentation du peuple fidèle.

Jésus-Christ « a établi ses apôtres pour être la >> lumière du monde, et les a mis sur le chande>>lier pour éclairer la maison de Dieu, » plus. encore par leur bonne vie, que par leur doctrine. « Mais si la lumière qui est en nous n'est que » ténèbres, que seront les ténèbres mêmes ! »

Vous done, qui regardez plus ou la brigue ou la faveur que le mérite, en mettant des sujets indignes ou par l'ignorance ou par la vie, avezvous entrepris de rendre le sacerdoce et l'Église même méprisable? Écoutez ce que dit un prophète à de tels pasteurs : « Vous vous êtes dé

Le sacerdoce dans le spirituel, et l'empire dans le temporel, ne relèvent que de Dieu. Mais l'ordre ecclésiastique reconnoît l'empire dans le temporel; comme les rois, dans le spirituel, se reconnoissent humbles enfants de l'Église. Tout l'état du monde roule sur ces deux puissances.» tournés de la voie, et vous avez scandalisé le C'est pourquoi elles se doivent l'une à l'autre un secours mutuel. « Zorobabel (qui représentoit

Lud. Pii Capit. 41, Tit. iv. T. 11 Concil. Gall. Chalced. act. Vi; tom. IV Concil. col. 575 et seq. act. xm; col. 746.

» peuple de Dieu, en n'observant pas la loi (que » vous prêchiez): je vous ai livrés au mépris des

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>> peuples (vous tomberez dans le décri); vous | Ainsi, « tout l'état et tout l'ordre de la famille » serez vils à leurs yeux. »

Car que fera-t-on d'un « sel insipide et affadi? >> Il n'est plus bon, dit le Fils de Dieu', que » pour être foulé aux pieds. »>

Il est écrit de « Simon, fils d'Onias, souverain » pontife2, qu'en montant au saint autel, il ho>> noroit et ornoit le saint habit qu'il portoit. » Par une raison contraire, les pontifes qui ne sont pas saints, en montant à l'autel déshonorent le saint habit qui les fait regarder avec tant de respect, et ternissent l'éclat de l'Église et de la religion.

» de Jésus-Christ est en péril, si ce qu'on veut » trouver dans le corps ne se trouve auparavant » dans le chef, » dit le concile de Trente'. Il en est de même, à proportion, de tous les prélats et de tous les ministres de l'Église.

Le prince, par un mauvais choix des prélats, se charge devant Dieu et son Église du plus terrible de tous les comptes; et non seulement de tout le mal qui se fait par les indignes prélats; mais encore de l'omission de tout le bien qui se feroit, s'ils étoient meilleurs.

XIVe PROPOSITION.

Que ferez-vous donc, ô prince! pour éviter le malheur de donner à l'Église de mauvais pasteurs? Faites ce que dit saint Paul3: « Qu'ils Le prince doit protéger la piété, et affectionner les gens

>> soient éprouvés, et puis qu'ils servent. »> S'il parle ainsi des diacres, que diroit-il des évêques! Le clergé est une milice: ne mettez pas à la tête celui qui n'a jamais eu de commandement. Consultez la voix publique. « Il faut, dit » saint Paul', que celui qu'on veut faire évê» que, ait bon témoignage, même de ceux de » dehors,» même s'il peut des hérétiques et des infidèles; à plus forte raison des fidèles : « de >> peur qu'il ne tombe dans le mépris. »

de bien.

Ils sont le soutien de son État. « S'il se trouve » cinquante justes dans cette ville abominable » (qu'on ne nomme pas); s'il s'y en trouve qua>> rante-cinq, s'il s'y en trouve quarante, ou » trente, ou vingt; s'il s'y en trouve jusqu'à » dix, je ne perdrai pas la ville pour l'amour de » ces dix justes, » dit le Seigneur à Abraham 2.

Xve PROPOSITION.

les jureurs, les parjures, ni les devins.

« Le roi sage dissipe les impies, et courbe des » voûtes sur eux 3. » Il les enferme dans des ca

Toutes les fois qu'il faut nommer un évêque? Le prince ne souffre pas les impies, les blasphémateurs, le prince doit croire que Jésus-Christ même lui parle en cette sorte: O prince qui me nommez des ministres, je veux que vous me les donniez dignes de moi. Je vous ai fait roi, faites-moi régner, et donnez-moi des ministres qui puis-chots, d'où personne ne les peut tirer. Ou comme sent me faire obéir. Qui m'obéit vous obéit: votre peuple est le peuple que j'ai mis en votre garde. Mon Église est entre vos mains. Ce choix n'étoit pas naturellement de votre office : vous avez voulu vous en charger; prenez garde à votre péril, et à mon service.

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d'autres traduisent sur l'original : « Il tourne » des roues sur eux. » Il les brise, il les met en poudre, en faisant rouler sur eux des chariots armés de fer comme fit Gédéon à ceux de Soccoth', et David aux enfants d'Ammon3.

Le Seigneur dit à Moïse : « Menez le blasLes rois ne doivent pas croire, sous prétexte » phémateur hors du camp » (il ne faut point qu'ils ont le choix des pasteurs, qu'il leur soit qu'on y respire le même air que lui; et son derlibre de les choisir à leur gré : ils sont obligés de nier soupir exhalé dedans, l'infecteroit): « et les choisir tels que l'Église veut qu'on les choi- » que ceux qui l'ont ouï mettent la main sur sa sisse. Car l'Église, leur en laissant la nomination» tête (en témoignage), et que tout le peuple le ou le choix, n'a pas prétendu exempter ses mi- >> lapide. Et tu diras, ajoute-t-il, à tout Israël : nistres de sa discipline. >> Celui qui maudit son Dieu, portera son péché ;

» meure de mort. Toute la multitude l'accablera » de pierres, soit qu'il soit citoyen ou étranger.»> Chacun se doit purger de la part qu'on pourroit avoir à un crime si abominable.

L'abrégé de toutes les lois de l'Église est celle» que celui qui blasphème le nom du Seigneur, ci, du concile de Trente". En choisissant les évêques, on est obligé de « choisir ceux qu'on » jugera en conscience les plus dignes et les plus » utiles à l'Église, à peine de péché mortel. » Décret qu'on ne peut trop lire, et trop souvent inculquer aux princes. « Telle est la ville, quel » est son conducteur, » dit le Saint-Esprit.

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Nabuchonodosor, un prince infidèle, étonné des merveilles de Dieu, qui avoit délivré des flammes ces trois jeunes hommes si célèbres - Gen. xvI. 26 et seq. - 5 Prov. xx. II. Reg. xil. 31. I. Par. XX. 3.

Conc. Trid. ibid.

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26.

-

• Levil. XXIV. 13 et seq.

4 Jud. VIII. 16.

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