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>> et qu'il étoit (pour ainsi parler) aussi commun | dans Jérusalem; et Azmoth fils d'Adiel en étoit » que les pierres, et les cèdres aussi vulgaires le garde '. Pour les trésors qu'on gardoit dars » que les sycomores qui croissent (fortuitement) » dans la campagne '. »

Comme c'étoit là le fruit d'une longue paix, le Saint-Esprit le remarque, pour faire aimer aux princes la paix, qui produit de si grandes choses.

III PROPOSITION.

La première source de tant de richesses est le commerce et la navigation.

« Car les navires du roi alloient en Tharsis, >> et en pleine mer, avec les sujets d'Hiram, roi » de Tyr; et rapportoient tous les trois ans de » l'or, de l'argent et de l'ivoire, avec les ani» maux les plus rares2. »

Salomon avoit une flotte à Asiongaber auprès d'Ailath, sur le bord de la mer Rouge; et Hiram, roi de Tyr, y joignit la sienne, où étoient les Tyriens, peuples les plus renommés de toute la terre pour la navigation et pour le commerce: qui rapportoient d'Ophir (quel qu'ait été ce pays), pour le compte de Salomon, quatre cent vingt talents d'or, souvent même quatre centcinquante, avec les bois les plus précieux et des pierreries 3.

La sagesse de Salomon paroît ici par deux endroits l'un, qu'après avoir connu la nécessité du commerce, pour enrichir son royaume, il ait pris, pour l'établir, le temps d'une paix profonde, où l'État n'étoit point accablé des dépenses de la guerre ; l'autre, que, ses sujets n'étant point encore exercés dans le négoce et dans l'art de naviguer, il ait su s'associer les habiles marchands, et les guides les plus assurés dans la navigation qui fussent au monde, c'est-à-dire, les Tyriens; et faire avec eux des traités si avantageux et si sûrs.

Quand les Israélites furent instruits par euxmêmes dans les secrets du commerce, ils se passèrent de ces alliés et l'entreprise quoique malheureuse du roi Josaphat, dont la flotte périt dans le port d'Asiongaber, fait voir que les rois continuoient le commerce et les voyages vers Ophir; sans qu'il y soit fait mention du secours des Tyriens.

IV PROPOSITION.

Seconde source des richesses: le domaine du prince.

les villes, dans les villages, et dans les châteaux ou dans les tours, Joathan, fils d'Ozias, en avoit la charge. Ezri, fils de Chelub, avoit soin de ceux qui étoient occupés au labourage et aux travaux de la campagne. Il y avoit un gouverneur particulier pour ceux qui faisoient les vi gnes et prenoient soin des celliers et c'étoit Séméias et Zabdias. Balanan étoit préposé pour la culture des oliviers et des figuiers et Joas veilloit sur les réservoirs d'huile. On voit par-là que le prince avoit des fonds, et des officiers préposés pour les régir.

On marque aussi les villages qui étoient à lui, et le soin qu'il eut de les entourer de murailles 2. On faisoit des nourritures dans les pâturages de la montagne de Saron, et sur les vallons qui y étoient destinés. L'Écriture spécifie les bêtes à cornes, les chameaux, et les troupeaux de brebis. Chaque ouvrage avoit son préfet : « et tels étoient » les gouverneurs, ou les intendants, qui avoient >> soin des biens et des richesses du roi David3. » La même chose continue sous les autres rois. Et il est écrit d'Ozias : « qu'il creusa beaucoup » de citernes, parcequ'il nourrissoit beaucoup de >> troupeaux dans les pâturages, et dans les » vastes campagnes; qu'il prenoit grand soin » de la culture des vignes, et de ceux qui y » étoient employés, dans les coteaux et sur le » Carmel : et qu'il étoit fort affectionné à l'agri» culture. »

Ces grands rois connoissoient le prix des richesses naturelles, qui fournissent les nécesités de la vie, et enrichissent les peuples plus que les mines d'or et d'argent.

Les Israélites avoient appris dès leur originë ces utiles exercices. Et il est écrit d'Abraham3, qu'il étoit « très riche en or et en argent. » Ce qui, sans connoître les lieux où la nature resserre ces riches métaux, lui provenoit seulement des soins de la nourriture et des troupeaux. D'où est venue aussi la réputation de la vie pastorale, que ce patriarche et ses descendants ont embrassée.

ve PROPOSITION.

Troisième source des richesses: les tributs imposés aux rois et aux nations vaincues, qu'on appeloit des pré

sen!s.

Ainsi David imposa tribut aux Moabites et à Du temps de David, il y avoit des trésors Damas, et y établit des garnisons pour leur

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faire payer ces présents".

I. Paralip. xxvII. 25, 26, 27, 28. — III. Reg. 1x. 19. · I. Paralip. XXVII. 29, 30, 31. -II. Paralip. xxvi. 40. Gen. XIII. 2.-I. Paralip. XVII. 2, 6.

Salomon avoit soumis tous les royaumes depuis | le fleuve de la terre des Philistins jusqu'aux confins de l'Égypte. Et tous les rois de ces pays lui offroient des présents, et lui devoient certains services'.

On lit aussi de Jéroboam': que « Salomon, » qui le voyoit, dans sa jeunesse, homme de » courage, appliqué et industrieux (ou agissant, » comme parle l'original), le préposa aux tribus » de la maison de Joseph; » c'est-à-dire, des deux tribus d'Éphraïm et de Manassé. Ce qui montre, en passant, les qualités qu'un sage roi demandoit pour de telles fonctions; encore que sa prudence ait été trompée dans le choix de la personne.

Le poids de l'or, qu'on payoit tous les ans à Salomon, étoit de six cents talents; outre ce qu'avoient accoutumé de payer les ambassadeurs de diverses nations, et les riches marchands étrangers, et tous les rois d'Arabie, et les princes des autres terres, qui lui apportoient de l'or et de l'argent. C'est ainsi qu'on l'avoit chanté par avance sous le roi David 3, que les filles de Tyr Le prince doit modérer les impôts et ne point accabler (c'est-à-dire les villes opulentes), et leurs plus riches marchands, apporteroient leurs présents à la cour de Salomon.

VII PROPOSITION.

le peuple.

« Qui presse trop la mamelle pour en tirer du Tous les rois des terres voisines envoyoient » lait, en l'échauffant et la tourmentant, tire chaque année leurs présents à Salomon, qui» du beurre : qui se mouche trop fortement, fait consistoient en vases d'or et d'argent, en riches » venir le sang: qui presse trop les hommes, habits, en armes, en parfums, en chevaux et » excite des révoltes et des séditions. » C'est la en mulets; c'est-à-dire, ce que chaque pays règle que donne Salomon2.

avoit de meilleur.

Les Ammonites apportoient des présents à Ozias, et son nom étoit célèbre jusqu'aux confins de l'Égypte.

On comptoit parmi ces présents non seulement l'or et l'argent, mais encore des troupeux : et c'est ainsi que les Arabes payoient par an à Josaphat sept mille sept cents béliers, et autant de boucs ou de chevreaux ".

VI PROPOSITION.

L'exemple de Roboam apprend sur cela le devoir aux rois.

Comme cette histoire est connue, et qu'elle a déja été touchée ci-devant3, nous ferons seulement quelques réflexions.

En premier lieu, sur les plaintes que le peuple fit à Roboam contre Salomon qui avoit fait des levées extraordinaires'. Tout abondoit dans son règne, ainsi que nous avons vu. Cependant, comme l'histoire sainte ne dit rien contre ce reproche, et qu'il y passe au contraire pour

Quatrième source des richesses : les impôts que payoit le avéré, il est à croire que sur la fin de sa vie,

peuple.

Dans tous les États, le peuple contribue aux charges publiques, c'est-à-dire, à sa propre conservation; et cette partie qu'il donne de ses biens lui en assure le reste, avec sa liberté et son repos.

L'ordre des finances, sous les rois David et Salomon, étoit qu'il y avoit un surintendant préposé à tous les impôts, pour donner les ordres généraux 7.

Il y avoit, pour le détail, douze intendants distribués par canton; et ceux-ci étoient chargés, chacun à son mois, des contributions nécessaires à la dépense du roi et de sa maison 8. Leur département étoit grand, puisqu'un seul avoit à sa charge soixante grandes villes environnées de murailles, avec des serrures d'airain'.

III. Reg. iv. 21. - Ibid. x. 44, 45. II. Paralip. ix. 13, 14. Ps. XLIV. 13. .-- 1 II. Pàralip. 1x. 23, 24.— 5 Ibid. XXVI. 8. Ibid. XVI. 11. II. Reg. xx. 24. III Rey. IV. 6. XII. 48. II. Para'ip. x. 18. 8 III. Reg. IV. 7, et seq. - Ibid. 13.

abandonné à l'amour des femmes, sa foiblesse le portoit à des dépenses excessives, pour contenter leur avarice et leur ambition.

C'est le malheur, ou plutôt l'aveuglement, où sont menés les plus sages rois, par ces déplorables excès.

En second lieu, la réponse dure et menaçante de Roboam poussa le peuple à la révolte; dont l'effet le plus remarquable fut d'accabler à coups de pierres Aduram, chargé du soin des tributs, quoique envoyé par le roi pour l'exécution de ses rigoureuses réponses. Ce qui effraya tellement ce prince, qu'il monta précipitamment sur son char, et s'enfuit vers Jérusalem: tant il se vit en péril.

En troisième lieu, la dureté de Roboam à refuser tout soulagement à son peuple, et la ménace obstinée d'en aggraver le joug jusqu'à un excès insupportable, a mis ce prince au rang

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des insensés. « A Salomon succéda la folie de la »> nation, dit le Saint-Esprit', et Roboam, des»titué de prudence, qui aliéna le peuple par » le conseil qu'il suivit. » Jusque-là que son propre fils et son successeur, Abia, l'appelle ignorant, et d'un cœur lâche 2.

En quatrième lieu, cette réponse orgueilleuse et inhumaine est attribuée à un aveuglement permis de Dieu, et regardé comme un effet de cette justice qui met l'esprit de vertige dans les conseils des rois. « Le roi n'acquiesça pas à la » prière de son peuple, parceque le Seigneur » s'étoit éloigné de lui pour accomplir la parole

un juste conseil. Jéroboam paroit devenir un roi légitime, par le don que Dieu lui fit du nouveau royaume. Ses successeurs constamment furent de vrais rois, que Dieu fit sacrer par ses prophètes. Ce n'étoit pas qu'il aimât ces princes, qui faisoient régner toutes sortes d'idolâtries et de méchantes actions; mais il voulut laisser aux rois un monument éternel, qui leur fit sentir combien leur dureté envers leurs sujets étoit odieuse à Dieu et aux hommes.

VIII PROPOSITION.

famine dont toute l'Egypte et le voisinage furent affligées.

» d'Ahias Silonite 3. qui avoit prédit, du vivant Conduite de Joseph dans le temps de cette horrible » de Salomon, la révolte des dix tribus, et la «< division du royaume. » Ainsi, quand Dieu veut punir les pères, il livre leurs enfants aux mauvais conseils, et châtie tout ensemble les uns et les autres.

En cinquième lieu, la suite est encore plus terrible. Dieu permit que le peuple soulevé oubliât tout respect, en massacrant, comme aux yeux du roi, un de ses principaux ministres, et renonçant tout ouvertement à l'obéis

sance.

En sixième lieu, ce n'est pas que ce massacre et cette révolte ne fussent des crimes. On sait assez que Dieu en permet dans les uns, pour châtier ceux des autres. Le peuple eut tort, Roboam eut tort; et Dieu punit l'énorme injustice d'un roi qui se faisoit un honneur d'opprimer son peuple, c'est-à-dire ses enfants.

En septième lieu, cette dureté de Roboam effaça par un seul trait le souvenir de David et de toutes ses bontés, aussi bien que celui de ses conquêts et de ses autres grandes actions. « Quel intérêt, dit le peuple d'Israël 1, prenons» nous à David, et que nous importe ce que de» viendra le fils d'Isaï? O David! pourvoyez à >> votre maison, et à la tribu de Juda. Pour nous, >> allons-nous-en chacun chez nous, sans nous » soucier de David ni de sa race. » Jérusalem, le temple, la religion, la loi de Moïse furent aussi oubliés; et le peuple ne fut plus sensible qu'à sa vengeance.

Enfin, en huitième lieu, quoique l'attentat du peuple fût inexcusable, Dieu sembla vouloir ensuite autoriser le nouveau royaume qui s'établit par ce soulèvement: et il défendit à Roboam de faire la guerre aux tribus révoltées, « parce» que, dit-il, tout cela s'est fait par ma vo>> lonté, » par ma permission expresse, et par

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Joseph, en vendant du blé aux Égyptiens, mit tout l'argent de l'Égypte dans les coffres du roi. Par ce moyen il acquit aussi pour le prince tout leurs bestiaux, et enfin toutes leurs terres, et même jusqu'à leurs personnes, qui furent mises dans la servitude'.

Loin de s'offenser de cette conduite, toute rigoureuee qu'elle paroisse, la gloire de Joseph fut immortelle. Ce sage ministre tourna tout au bien public. Il fournit au peuple de quoi ensemencer leurs terres, que Pharaon leur rendit; il régla les impôts qu'ils devoient au roi, à la cinquième partie de leurs revenus; et fit honneur à la religion, en exemptant de ce tribut les terres sacerdotales. C'est ainsi qu'il accomplit tout le devoir d'un zélé ministre envers le roi et envers le peuple, et qu'il mérita le titre de Sauveur du monde2.

IX PROPOSITION.

Remarques sur les paroles de Jésus-Christ et de ses apôtres touchant les tributs.

« Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu » ce qui est à Dieu,» dit Jésus-Christ 3. Pour prononcer cette sentence, sans demander comment et avec quel ordre se levoient les impôts; il ne regarde que l'inscription du nom de César, gravé sur la monnoie publique.

Son apôtre prononce de même : « Rendez le >> tribut à qui vous devez le tribut, et l'impôt » à qui vous devez l'impôt (en argent ou en » espèce, selon que la coutume l'établit); l'hon» neur à qui vous devez l'honneur, la crainte à » qui vous devez la crainte. »>

Saint Jean-Baptiste avoit dit aux publicains chargés de lever les droits de l'empire: « N'exi

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» gez rien au-delà de ce qui vous est ordonné'. >> La religion n'entre point dans les manières d'établir les impôts publics, que chaque nation connoît. La seule règle divine, et inviolable parmi tous les peuples du monde, est de ne point accabler les peuples, et de mesurer les impôts sur les besoins de l'État, et sur les charges publiques.

Xe PROPOSITION.

Réflexions sur la doctrine précédente; et définition des véritables richesses.

On doit conclure, des passages que nous avons rapportés, que les véritables richesses sont celles que nous avons appelées naturelles; à cause qu'elles fournissent à la nature ses vrais besoins. La fécondité de la terre, et celle des animaux, est une source inépuisable des vrais biens; l'or et l'argent ne sont venus qu'après, pour faciliter les échanges.

Il faut donc, à l'exemple des grands rois que nous avons nommés, prendre un soin particulier de cultiver la terre, et d'entretenir les pâturages des animaux, avec l'art vraiment fructueux d'élever des troupeaux, conformément à cette parole 2: «Ne négligez point les ouvrages, quoi>> que laborieux, de la campagne, et le labourage » que le Très-Haut a créé. » Et encore3: « Pre» nez garde à vos bestiaux; ayez soin de les >> bien connoître. Considérez vos troupeaux. » Le prince qui veille à ces choses, rendra ses peuples heureux et son État florissant.

XIC PROPOSITION.

Les vraies richesses d'un royaume sont les hommes.

On est ravi quand on voit, sous les bons rois, la multitude incroyable du peuple, par la grandeur étonnante des armées. Au contraire, on est honteux pour Achab, et pour le royaume d'Israël épuisé de peuple, quand on voit camper son armée, « comme deux petits troupeaux de chèvres ; pendant que l'armée syrienne, qu'elle avoit en tête, couvroit toute la face de la terre. Parmi le dénombrement des richesses immenses de Salomon, il n'y a rien de plus beau que ces paroles : « Judas et Israël étoient in»> nombrables comme le sable de la mer. »>

Mais voici le comble de la félicité et de la richesse. C'est que « tout ce peuple innombrable >> mangeoit et buvoit du fruit de ses mains, et > chacun sous sa vigne et son figuier, et étoit en

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» joie'. » Car la joie rend les corps sains et vigoureux, et fait profiter l'innocent repas que l'on prend avec sa famille, loin de la crainte de l'ennemi, et bénissant, comme l'auteur de tant de biens, le prince qui aime la paix; encore qu'il soit en état de faire la guerre, et ne la craigne que par bonté et par justice. Un peuple triste et languissant perd courage et n'est propre à rien: la terre mème se ressent de la nonchalance où il tombe; et les familles sont foibles et désolées.

XIIe PROPOSITION.

Moyens certains d'augmenter le peuple.

C'est qu'il soit un peu à son aise, comme on vient de voir.

Sous un prince sage, l'ois' veté doit être odieuse; et on ne la doit point laisser dans la jouissance de son injuste repos. C'est elle qui corrompt les mœurs et fait naître les brigandages. Elle produit aussi les mendiants, autre race qu'il faut bannir d'un royaume bien policé; et se souvenir de cette loi 2: « Qu'il n'y ait point d'indigent ni » de mendiant parmi vous. » On ne doit pas les compter parmi les citoyens, parcequ'ils sont à charge à l'État, eux et leurs enfants. Mais, pour ôter la mendicité, il faut trouver des moyens contre l'indigence.

Surtout il faut avoir soin des mariages, rendre facile et heureuse l'éducation des enfants, et s'opposer aux unions illicites. La fidélité, la sainteté et le bonheur des mariages est un intérêt public, et une source de félicité pour les États.

Cette loi est politique autant que morale et religieuse3: « Qu'il n'y ait point de femmes de >> mauvaise vie parmi les filles d'Israël, ni de dé» bauché parmi ses enfants. » Soient maudites de Dieu et des hommes les unions dont on ne veut point voir de fruit, et dont les vœux sont d'être stériles, Toutes les femmes de la famille d'Abimélech le devinrent, par un exprès jugement de Dieu, à cause de Sara, femme d'Abraham". Au contraire, Dieu favorise et bénit les fruits des mariages légitimes. On voit croitre ses enfants autour de sa table comme de jeunes oliviers 5 • une femme ravie d'être mère est regardée avec complaisance de celui qu'elle a rendu père de si aimables enfants. On leur apprend que la modestie, la frugalité, et l'épargne conduite par la raison, est la principale partie de la richesse; et nourris dans une bonne maison, mais réglée, ils savent mépriser la vanité qu'ils n'ont point vue chez leurs parents.

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Saraias, est appelé scribe, homme lettré auprès du prince. Ira étoit prêtre de David'. Jonathan, oncle de David, son conseiller, homme intelligent et lettré; il étoit, avec Jahiel, gouverneur des enfants du roi. Achitophel fut le conseiller du roi; et après lui, Joïada et Abiathar; et Chusaï étoit l'ami du roi 3.

On marque, auprès de Salomon, des personnes appelées gens de lettres: Banaias, comman

La loi seconde leurs désirs, quand elle réprime | le luxe. Les premiers qu'elle soulevoit contre leurs enfants déréglés, étoient les pères et les mères, qu'elle contraignoit à les déférer au magistrat, en lui disant : « Voilà notre fils désobéis» sant, qui, sans écouter nos avis et nos correc- | » tions, passe sa vie dans la bonne chère, dans » le désordre et dans la débauche. » La peine de ce débauché incorrigible étoit d'être lapidé; et » tout Israël, saisi de crainte, se retiroit du dés-dant les troupes. Azarias, fils de Nathan, étoit » ordre. » On n'en étoit pas quitte en disant Je ne fais tort à personne; on se trompe : dans les déréglements qui empêchent ou qui troublent les mariages, il faut éviter et punir, non seulement le scandale, l'injure qu'on fait aux particu-nances". liers, mais encore celle qu'on fait au public, qui On nomme aussi les grands-prêtres, ou les est plus grande et plus sérieuse qu'on ne pense. principaux d'entre les prêtres qui étoient alors', Concluons donc, avec le plus sage de tous les pour montrer que leur sacré ministère leur donrois La gloire du roi et sa dignilé, est la mul-noit rang parmi les officiers publics, et que, sous >> titude du peuple : sa honte est de le voir amoin» dri et diminué par sa faute 2. »

ARTICLE II.

Les Conseils.

à la tète de ceux qui assistoient auprès du roi. Zabud étoit prêtre, et l'ami du roi. Ahisar, s'il étoit permis de traduire ainsi, étoit grand-maître de sa maison; et Adoniram étoit chargé des fi

les rois, ils se mêloient des plus grandes affaires: témoin Sadoc, qui eut tant de part à celle où il s'agissoit de donner un successeur au royaume.

La dignité de leur sacerdoce étoit si éminente, que cet éclat donnoit lieu à dire que « les enfants » de David étoient prêtres ; quoiqu'ils ne pussent pas l'être, n'étant pas de la race sacerdotale, ni de la tribu d'où les prêtres étoient tirés. Mais on leur donnoit ce grand nom, pour montrer la part qu'ils avoient dans les grandes affaires. Ce qui semble être la même chose que ce que l'Écri

» vid étoient les premiers sous la main du roi ; » c'est-à-dire, étoient les premiers à porter et à exécuter ses ordres.

Nous en avons déja beaucoup parlé, et posé les principes, surtout quand nous avons traité des moyens dont un prince se doit servir pour acquérir les connoissances qui lui sont né-ture remarque ailleurs : « Les enfants de Dacessaires pour bien gouverner. Mais l'on approfondit ici encore davantage ce qui regarde une matière de cette importance; et l'on réunit, sous un même point de vue, les préceptes et les exemples que l'Ecriture nous fournit, même quelques uns de ceux qui se trouvent dispersés dans cet ouvrage, afin qu'après en avoir posé les principes, on en puisse voir dans un même lieu l'application et le détail dans toute son étendue.

Ire PROPOSITION.

Quels ministres, ou officiers, sont remarqués auprès des

anciens rois.

Sous David, Joab commandoit l'armée ; Banaïas avoit la conduite des légions Céréthi et Phéléthi, qui étoient comme la garde du prince, et sembloient être détachées du commandement général des armées, sous un chef particulier, qui ne répondoit qu'au roi. Aduram étoit chargé des tributs ou finances. Josaphat étoit secrétaire et garde des registres. Siva, qu'on appelle ailleurs

1 Deut. xxI. 18, 19, 20, 21.-2 Prov. XIV. 28. -Ci-devant liv. v, art. 1, et art. 1.

Le soin qu'on prenoit à les élever dans les lettres, paroit par la qualité d'homme lettré, qu'on donne à Jonathan, leur gouverneur.

Il est aussi marqué sous Ozias, que les troupes étoient commandées par Jéhiel et Maasias, qui sont appelés scribes, docteurs, ou gens de lettres; pour montrer que les grands hommes ne dédaignoient pas de joindre la gloire du savoir à celle des armes.

Ce qu'on appelle lettrés, étoient ceux qui étoient versés dans les lois, et qui dirigeoient les conseils du prince à leur observance.

Le soin de la religion se déclare, non seulement par la part qu'avoient les grands-prètres dans le ministère public, mais encore par l'office de prêtre du roi, qui semble être celui qui régloit dans la maison du prince les affaires de la religion, Tel étoit, comme on a vu, Ira, sous

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