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bon. Tous les effets y sont heurtés, le ciel en est lourd;

le nuage carré qui en occupe la plus grande partie, est d'un aspect désagréable, la mer manque mer manque aussi de mou

vement.

Parmi les dessins de cet artiste, nous avons remarqué Les contrebandiers, no 190, et Le Fort-Rouge, à Calais, au coucher du soleil, no 191. Ces aquarelles témoignent d'une grande habitude, d'un faire hardi. Mais ne serait-on pas en droit de leur reprocher l'abus des moyens qu'emploient les aquarellistes? Les dessins dont nous parlons sont presque tous fatigués à force d'être frottés, grattés, et repeints. On n'y retrouve pas cette franchise de premier jet qui constitue la fraîcheur et la délicatesse de l'aquarelle. Celles de M. Francia n'ont pas non plus toute la vérité désirable. La nature y cède le pas à la manière. Tout y est uniformément traité, les eaux ressemblent aux rochers, et les rochers ressemblent aux eaux. Avec le talent de main qu'il possède, M. Francia ferait des merveilles, s'il s'attachait davantage à la nature.

Quoiqu'il en soit, les dessins de cet artiste sont fort précieux et sont l'œuvre d'un homme habile. C'est parce que nous le croyons capable d'aller beaucoup plus loin, que nous nous permettons de lui indiquer ce qui nous a choqué dans ses ouvrages.

FÉLIX DEVIGNE.

Nous avions déjà vu, au Salon de Gand, le tableau, no 126, représentant Philippe Van Artevelde, communiquant au peuple gantois les conditions humiliantes de Louis de Maele. Cet ouvrage prouve dans son auteur une grande conscience d'antiquaire, une connaissance approfondie de l'époque à laquelle il emprunte son sujet, de l'habileté à reproduire des détails de costume. Du reste, peu d'entente de la composition historique, peu de sentiment de la peinture des passions. Le n° 125 nous paraît ouvrir à M. Devigne une route où il rencontrera des succès plus certains. Dans Le cabinet de l'antiquaire Hubertus Golzius, le peintre s'est trouvé plus à l'aise; il est chez lui, et on le

sent du premier abord. Il faut cependant commencer par faire abstraction de l'effet de lumière où la lune et une lampe combinent leurs jours, sans doute dans une intention louable, mais sans résultat heureux. Le désordre des objets, dans cette salle encombrée de vieilleries, nous plaît infiniment plus que l'arrangement symétrique du tableau de M. Fouquet, représentant un sujet analogue. M. Devigne nous fait respirer cette senteur de vétusté, cette poudre des siècles, inséparables de ces sortes de collections. La touche du peintre est délicate et ferme. Nous ne pouvons que lui conseiller de persister dans ce genre, en évitant toutefois les effets étrangers et en ne recherchant que ceux que la nature présente habituellement.

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