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M. J. BATAILLE.

La Scène d'incendie de M. Bataille est un progrès sur tout ce que nous avons vu de lui jusqu'ici. Ce jeune artiste a encore beaucoup à étudier pour avoir un talent fait; il y a tout lieu de croire que de sa persévérance naîtront de brillans succès. Plusieurs intentions, plusieurs poses de son tableau méritent même beaucoup d'éloges; il y a là du dessin et du sentiment; la couleur demande encore quelques réformes. M. Bataille mérite d'être encouragé ; les sacrifices qu'il a faits pour pouvoir se livrer à son art lui vaudront tôt ou tard un triomphe qu'il ne croira pas alors avoir acheté trop cher. En acquérant son tableau pour la loterie, la Commission directrice a montré qu'elle comprenait bien sa mission.

FRANÇOIS CAUTAERTS.

Des trois tableaux que soumet ce jeune artiste au jugement du public, le no 34, Un fumeur, est sans contredit le meilleur. Une seule figure demi-corps et de petite dimension le compose tout entier. C'est une exacte et agréable imitation de la nature. La tête et les mains sont peintes avec beaucoup de soin, une touche légère et sûre.

Le n° 35 ne pourrait jamais être compris sans le secours du livret. En effet, qui reconnaîtrait dans cette peinture rose et molle, le vieux Milton, aveugle et malheureux, le génie biblique et sévère sur cette figure fade et sans expression?

On trouvera dans La fiancée, tableau du même, in

scrit sous le no 36, de jolis détails, des expressions bien senties, des gestes et des poses naturelles. La couleur en est toutefois trop molle aussi, elle vise à l'effet par des moyens mesquins. Nous citerons particulièrement la figure de la mère, peinte aveo assez de talent, mais que gâtent quelques petits points blancs systématiquement placés pour rehausser l'effet, ce qu'ils ne font en aucune manière.

Du reste, les défauts de M. Cautaerts procèdent du manque d'étude de la nature. Ainsi que beaucoup d'autres de ses confrères, il se fie trop à sa main.

F. VERHEYDEN.

Le sujet du no 543, Saint Christophe, n'est pas des plus heureux pour la peinture; quoique, pris allégoriquement, il ait fourni, suivant plusieurs historiens, la donnée du chef-d'œuvre de Rubens que l'on admire à Notre-Dame d'Anvers. Il est fort difficile de conserver la dignité du saint à un colosse cyclopéen, supportant sur ses larges épaules un petit enfant en miniature. M. F. Verheyden n'a pas triomphé de ces difficultés.

ll a mieux réussi dans les tableaux de genre. Sa Prise de tabac, no 544, est un joli petit tableau, les poses et les expressions en sont naturelles, la peinture en est assez fine. Quant aux no 545, Le villageois en colère, et 546, Le poulailler, il n'y a rien à en dire, si ce n'est que l'exécution ne corrige pas ce que le dernier a d'inconvenant, et ne rehausse pas l'insignifiance de l'autre.

H. KEY.

Il est fâcheux pour un jeune artiste de débuter par un sujet comme celui qu'a choisi M. H. Key. Quel objet à présenter aux yeux que ce petit monstre de Quasimodo, adopté par Claude Frollo? Certes, il y avait un sentiment de généreuse compassion, de charité chrétienne à montrer sur la figure du prêtre ; mais c'est précisément ce que l'on y cherche en vain. Tout le mérite de ce tableau réside dans une disposition assez heureuse des personnages, groupés avec art, dans une couleur ferme et qui promet, si l'artiste s'applique davantage au dessin et au modelé.

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