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ÉDOUARD GISLER.

Le prophète Isaïe.

(N° 229'.)

M. Gisler n'a pas vingt ans. Il comprend déjà la peinture, et y montre un sentiment de grandeur qui fait concevoir de belles espérances. Le tableau par lequel il débute est conçu avec simplicité et noblesse.

Le prophète debout, appuyé contre le fût d'une colonne brisée, sent venir l'inspiration divine, il fait le geste du commandement qui impose silence à la foule; il va parler :

Qu'aux accens de ma voix la terre se réveille :
Rois, soyez attentifs, peuples, prêtez l'oreille,
Que l'univers se taise et m'écoute parler.
Mes chants vont seconder les accords de ma lyre,
L'esprit saint me pénètre, il m'échauffe, il m'inspire
Les grandes vérités que je vais révéler!

1 Hauteur, mètres 2,25; largeur, mètres 3.

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Le jeune homme a senti la sublime poésie de la Bible, il en a jeté quelque chose dans la teinte générale de son tableau. Sa figure, dessinée avec fermeté, majestueusement posée, drapée largement, est une excellente étude sous tous les rapports. Notre intention, en donnant ces éloges à M. Gisler, est de l'engager à persister dans la bonne voie où il est entré, à continuer ses études sévères, tout en se gardant de trop présumer de ses forces.

Mme WULFAERT.

La peinture de cette dame se rapproche beaucoup de celle de son mari : il y a de la grâce et une expression bien douce dans sa Réveuse; son Héloïse au Paraclet n'est pas représentée de manière à nous arracher trop de larmes sur les malheurs de l'amante d'Abeilard. Le passage des passions n'a pas laissé trop de traces sur les traits de la jolie religieuse. C'est toujours un tableau agréable qu'un amateur suspendra avec plaisir aux parois de son boudoir.

On peut encore louer Mme Wulfaert du choix de ses sujets, ils sont toujours pris dans un ordre d'idées simples, ils n'exigent pas un grand nombre de personnages. Nous ne saurions trop recommander aux dames

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