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thot, élève de M. Delvaux, donne aussi des espérances.

M. Louis Verboeckhoven, peintre de marines, se soutient à la hauteur de la réputation qu'il s'est justement acquise. Sa peinture a de la vérité, elle rend bien l'état habituel de notre mer du Nord. Cet artiste appartient plutôt à l'école hollandaise, simple et tranquille, qu'à l'école dè Gudin et d'Isabey, dont les effets sont toujours plus brillans.

M. Vandereycken a longtemps profité de l'appui que lui prêtaient les anciens peintres hollandais. Wynandts, Wouwermans et Carle Dujardin ont fait les frais de ses premiers tableaux; il a abandonné à temps une route qui de l'imitation le menait au plagiat. Les deux tableaux qu'il nous montre cette année ont un caractère d'originalité que nous ne lui avions pas encore trouvé. Son grand paysage, no 491, Vue prise aux environs de Mont-Aigle, dans les Ardennes, est d'une belle composition; la cascade, l'effet de brouillard dans la gorge de la montagne, la ruine sur un rocher à pic, forment un bel ensemble. Le feuillé y est adroitement touché ; les saules, les sapins en varient bien les nuances. Les premiers plans voudraient plus de vigueur. L'autre tableau, no 490, est un effet de brouillard chaud, par un soleil qui le dissipe. Il est fort remarquable, et pour le faire, et pour la composition.

M. Vermeylen est encore dans la voie que M. Vandereycken a quittée. Ses deux tableaux, no 547 et 548, sont d'une touche fine qui promet.

Une Vue prise à l'ile de Java, no 391, par M. A. A. J. Payen, nous montre une nature qui ne nous est pas familière; nous ne saurions donc apprécier la vérité de l'imitation, nous pouvons toutefois naître un faire habile.

y recon

Le paysage de M. Alexandre Schaepken mérite aussi une mention honorable.

FOUQUET, DUCORNET, PITLOO, STORELLI.

Parmi les artistes étrangers qui nous ont envoyé de leurs ouvrages, MM. Fouquet, Ducornet, Pitloo et Storelli ont des titres à nos éloges. S'ils ne brillent pas au Salon à l'égal des Gudin, des Court, des Bellangé, ils y tiennent cependant un rang honorable. Les tableaux de genre de M. Fouquet sont d'intelligentes pochades, pleines de naturel et d'expression. Son grand tableau, Intérieur d'un marchand de bric-a-brac, est soigné dans ses détails pour ce qui manque de fini à ses autres productions. Cette grande toile, remplie d'antiquailles, n'a pas d'effet d'ensemble; tous les objets s'y montrent trop nettement et se disputent l'attention.

M. Ducornet est un phénomène des plus extraordi

naires. Il n'a pas de bras et peint avec les pieds. Sans cette circonstance, que l'on n'a pas manqué de signaler au catalogue, ses ouvrages ne sortiraient pas de ligne. Mais si l'on pense aux obstacles que l'artiste a dû surmonter pour parvenir à remplacer les membres dont la nature l'a privé, on admire son courage. On peut aussi désirer posséder un de ses ouvrages; car ce sont vraiment des résultats surprenans.

Les deux paysages que M. Pitloo nous a envoyés de Naples pourraient être mis au nombre des meilleurs du Salon, s'ils étaient moins secs, il sont fort bien dessinés et représentent des sites d'un bon choix; les figures et les animaux dont il les a étoffés sont spirituellement traités. Ses eaux ont de la transparence, ses ciels ont de la profondeur et de l'air.

M. Storelli a mis beaucoup de vérité dans sa Vue d'Amalfi, royaume de Naples, no 444. Sa Vue de la campagne de Rome n'a pas fait autant d'effet que l'on pouvait en attendre d'un tableau composé avec sentiment; mais l'aspect de cette campagne, triste et d'une couleur sombre, n'a pas beaucoup attiré les yeux. Il y a cependant de l'habileté dans cette exécution.

C. PICQUÉ.

M. Picqué intitule son tableau no 399: Saint Roch guérissant les pestiférés. Il nous montre l'intérieur d'un hôpital où l'on apporte des malades, d'où l'on emporte des morts, où agonisent des mourans. Au milieu d'une salle paraît saint Roch, debout, en costume de pèlerin, les jambes nues jusques au-dessus du genou. Il guérit apparemment le malade qui se relève du matelas sur lequel on vient de l'apporter. Autour du brancard sont groupés plusieurs personnages. Au fond, un homme à longue barbe, qui paraît être un médecin, près de lui une plus jeune figure, c'est probablement un disciple de l'esculape. Au pied et au chevet de la couche, les porteurs, dont l'un, celui qui est sur le devant,

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