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Les accessoires, un cuvier renversé sur lequel sont placés des ustensiles de cuisine, sont fort bien rendus. Le chien est moins habilement traité ; c'est une observation qui peut s'appliquer à tous les tableaux de M. Ch. Brias; ses chiens et ses chats ne sont pas assez étudiés.

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Le retour de l'école rurale '.

(No 29.)

Une famille de villageois est réunie dans la chambre commune, la vieille mère occupée à filer son lin, la servante mettant du bois sur le feu, le père fumant sa pipe sous le manteau de la cheminée, un jeune enfant jouant près de sa mère grand ; le chat et le chien obligés. Arrive un jeune garçon, revenant de l'école. Il tient dans sa main un nid, d'où sortent les têtes d'une jeune couvée, réclamant la becquée à grands cris. A cette vue, la vieille mère laisse un moment en suspens le pied qui faisait tourner la roue, le jeune enfant se hausse pour atteindre à l'objet, bien attrayant, que rapporte son frère, le père, ôtant la pipe de sa bouche, tourne la tête, et sourit légèrement, la servante elle-même interrompt aussi son occupation. L'artiste a saisi ce moment avec un rare 1 Hauteur m. 0, 43, largeur, 0, 29.

bonheur, il a varié les expressions et les a graduées d'une manière fort naturelle et pleine de charme. On lit sur la figure de la vieille mère un reproche qui semble dire : << Petit vaurien, petit paresseux, je suis sûre que tu auras « fait l'école buissonnière pour te procurer ce beau jou« jou!» Il y a aussi dans son expression un peu de compassion pour les pauvres créatures, réservées à une bien misérable destinée. Le père a l'air de dire : « J'en «< ai fait bien d'autres. » Il sourit sans doute de souvenir, et n'aurait pas le courage, lui, de faire un reproche à l'enfant. Le plus jeune marmot est tout joyeux, il admire le bonheur de son frère, il voudrait déjà avoir les petits oiseaux dans ses mains, pour leur donner à manger. Sa pose un peu renversée contre sa grand' mère est si naturelle qu'on se rappelle l'avoir observée cent fois. Quant à l'exécution, toujours la même finesse de pinceau.

Chien et chat.

(N° 80.)

Deux enfans excitent un chien et un chat à se battre, ils tiennent chacun un des deux animaux, et s'amusent de leur querelle; une servante assiste, du fond, à cette

scène, qui se passe à une fenêtre dont l'extérieur lui sert d'encadrement. Il est fâcheux que les deux animaux soient tout à fait manqués, le reste est si joli! Il se trouve sur le bord de la fenêtre un tapis exécuté dans la perfection.

Melle ADÈLE KINDT.

Parmi les nombreux élèves qui sont sortis de l'école de M. Navez, mademoiselle Adèle Kindt mérite une des premières places. Depuis longtemps cette artiste travaille seule ; nous n'en devons pas moins faire honneur de son talent au maître habile qui l'a dirigée.

La peinture historique, le portrait et quelquefois le genre ont exercé son pinceau; et, depuis près de dix ans, il n'y a pas eu une Exposition où elle n'ait obtenu des

succès.

Nous nous rappelons particulièrement, de cette dame, un tableau qui fit beaucoup de sensation. Il représentait Élisabeth d'Angleterre, signant la mort de Marie Stuart. Il fut exposé au salon de 1827, et attira vivement l'attention sur une jeune personne qui, par un semblable début, faisait au public une belle promesse.

Une madone, exposée au même salon, lui méritaaussi beaucoup d'éloges.

En 1833, Le comte d'Egmont écrivant à Philippe II avant d'aller à la mort, attestait un grand progrès dans le faire de l'artiste, mais laissait beaucoup à désirer sous d'autres rapports, ainsi que nous l'avons dit, en parlant du même sujet traité par M. Van Rooy.

Cette année, mademoiselle Adèle Kindt, nous a donné deux tableaux, un d'histoire, l'autre de genre; deux études et quatre portraits. Le n° 277, Une boutique de barbier en 1600, a déjà été exposé au salon de Liége, au mois de mai dernier. Cet ouvrage ne manque pas d'un certain mérite; mais le coloris en est dépourvu d'harmonie, et le dessin n'en est pas toujours d'une rigoureuse correction. Le n° 276 est plus important; nous allons nous en occuper avec détail.

Philippe II et Élisabeth de France.

(N° 276.)

Philippe II ayant résolu la mort de la reine, son épouse, profita d'une indisposition qu'elle ressentait pour lui offrir, comme remède, une coupe empoison

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