DE M. DE BONALD, PAIR DE FRANCE ET MEMBRE DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE, RÉUNIES, POUR LA PREMIÈRE FOIS, EN COLLECTION SELON LE TRIPLE ordre LOGIQUE, ANALOGIQUE REVUES SUR LES ÉDITIONS CORRIGÉES PAR L'AUTEUR; PRÉCÉDÉES D'UNE NOTICE EXACTE ET ÉTENDUE SUR SA VIE ET SES ŒUVRES; DE SON ÉLOGE PRONONCÉ A L'ACADÉMIE PAR MM. ANCELOT ET BRIFFAUT; PUIS, D'UN AUTRE ÉLOGE PAR MGR FOULQUIER, ÉVÈQUE DE MENDE; AUGMENTÉES D'UN NOMBRE CONSIDÉRABLE DE DISCOURS PRONONCÉS PAR L'AUTEUR DANS LES DEUX CLASSÉES, COLLATIONNÉES ET CORRIGÉES AVEC LE PLUS GRAND SOIN; suivies d'une table analytique des matières en dehors des tables particulières ; PUBLIÉES PAR M. L'ABBÉ MIGNE, ÉDITEUR DE LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSELLE DU CLERGÉ, ου DES COURS COMPLETS SUR CHAQUE BRANCHE DE LA SCIENCE ECCLÉSIASTIQUE. TOME PREMIER. 3 VOLUMES, PRIX : 24 francs. S'IMPRIME ET SE VEND CHEZ J.-P. MIGNE ÉDITEUR, 1859 DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME PREMIER DES OEUVRES Démonstration philosophique du principe constitutif de la Société. 1 Théorie du pouvoir politique et religieux dans la société civile, démontrée par le raisonnement et par l'histoire. 122 Essai analytique sur les lois naturelles de l'ordre social; ou du pouvoir, du ministre et du sujet de la société. 954 Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules lumières de la raison 1050 232620 Imprimerie de L. MIGNE, au Petit-Montrouge, NOTICE BIOGRAPHIQUE. La vie du vicomte de Bonald a été racontée par deux de ses fils (a) avec une élégante simplicité et le charme d'un profond sentiment de piété filiale. La notice que nous plaçons en tête des OEuvres complètes de cet homme illustre est le résumé de ces deux écrits remarquables à des titres divers et qui se complètent l'un par l'autre. Louis-Gabriel-Ambroise, vicomte (b) de Bonald, naquit à Millau en Rouergue, d'une famille ancienne, le 2 octobre 1754. Il n'avait que quatre ans lorsqu'il perdit son père. Sa mère, femme très-pieuse, l'éleva auprès d'elle jusqu'à l'âge de onze ans, et lui inspira ce vif attachement à la foi catholique dont il a donné des preuves dans toutes les circonstances de sa vie. On peut dire que c'est du zèle de ses ancêtres pour la religion qu'il aimait à relever. Il rappelait divers traits de leur conduite à l'époque de la prétendue Réforme, et l'ardeur que montra un de ses grands- oncles, Etienne de Bonald (c), conseiller au parlement de Toulouse, pour empêcher que les nouvelles erreurs ne s'introduisissent dans cette ville. Théodore de Bèze en fait mention dans son Histoire de l'Eglise réformée. Vers l'âge de onze ans, M. de Bonald quitta le toit paternel pour aller faire ses études d'abord dans une pension à Paris, ensuite au célèbre collége de Juilly, que dirigeait alors le P. Mandar. C'est là qu'il fit sa rhétorique et sa philosophie. Au sortir du collége, il entra dans les mousquetaires, et y resta jusqu'à leur suppression, en 1776. Revenu dans sa ville natale, il fut élu maire, quoique jeune encore. Déjà les temps devenaient mauvais: on était à la veille de la révolution. Il sut en retarder longtemps les orages pour la ville qui l'honorait de ses suffrages; et, par sa fermeté, la chaleur de ses paroles et la confiance générale qu'il inspirait, il put contenir les partis, et eut le bonheur d'empêcher en plus d'une circonstance une collision menaçante. Il prévint l'effusion du sang, comme l'avait fait, sous Louis XIII, son bisaïeul, Pierre de Bonald, lequel reçut de Louis XIV un brevet de conseiller (d) du roi en ses conseils d'Etat et privé, en considération des services qu'il avait rendus pendant les troubles de religion. La considération que s'était acquise le vicomte de Bonald dans l'exercice de la mairie de Millau le plaçait naturellement au nombre de ceux qui pouvaient prétendre à représenter la noblesse de sa province aux états généraux qui allaient s'ouvrir; mais, content d'être utile dans une position modeste, M. de Bonald ne seconda pas les désirs de ses amis. Il fut néanmoins porté, dans les deux sénéchaussées de Villefranche et de Rodez, aux élections du mois de mars 1789, et obtint un grand nombre de voix dans l'une et dans l'autre. Quelques mois après, une circonstance vint augmenter la popularité dont jouissait dans sa province le maire de Millau, et valut à son nom l'honneur de retentir un moment à la tribune de l'Assemblée nationale. Un bruit fort extraordinaire s'était répandu dans toute la France. Chaque ville s'imagina voir à ses portes une armée de brigands dont elle allait devenir la proie. Des émissaires étaient envoyés dans toutes les directions pour s'assurer de leur marche, et leurs rapports. contradictoires augmentaient la confusion et la frayeur. Comment cette alarme s'était-elle tout à coup et si universellement répandue? Elait-ce une manoeuvre habile des fauteurs de la révolution, ou un de ces pressentiments qui accompagnent toujours les grandes (a) Notice sur M. le vicomte de Bonald, par M, Henri de B., Paris, Adrien Leclère, 1841, grand in-8". De la vie et des écrits de M. le vicomte de Bonald, par M. le vicomte V. de Bonald, Avignon, Seguin ainé, 1853, in-8°. (b) L'Encyclopédie du xix siècle a dit que le titre de vicomte lui a été donné par Louis XVIII; c'est une erreur. Ce titre était porté avant lui dans sa famille. (e) Etienne de Bonald était beau-frère du président Duranti, massacré par les ligueurs. (d) Le 21 mai 1659. OEUVRES COMPL. DE M. DE Bonald. I. |