Montlouis, à Saint-Domingue, élu après trois scrutins; 8.- Chesnon de Baigneux (Pierre-Bertrand), lieutenant criminel à Chinon, élu après trois scrutins. Députés suppléants. 1.- Reverdy, le Jeune (Alexandre-Marie), président au grenier à sel de Tours; 2.-Pillaut de la Sabardière (François-Urbain), de Saint-Germain-sur-Indre; 3. Poitevin (Pierre-Lambert), de CinqMars; 4.-Godefroy (Antoine), maître de forges à Château-la-Vallière. I. Le clergé de Touraine en 1790-91. Le clergé de Touraine, on ne peut le méconnaître, s'était généralement associé au mouvement politique de 1789. Il avait surtout marqué son adhésion aux nouveaux principes, par l'offre spontanée, dont nous avons parlé dans le précédent chapitre, de supporter l'impôt dans une égale proportion avec les ordres de la noblesse et du tiers-état. Mais ses sentiments changèrent de caractère lorsque l'Assemblée nationale eut décrété l'abolition de la dime et l'aliénation, au profit de l'Etat, des biens ecclésiastiques. La mise à exécution de la Constitution civile du clergé, œuvre du député Camus et autres jansénistes, acheva, avec le décret du 27 novem bre 1790, relatif au serment civique, d'en faire un ennemi déclaré du nouveau régime. Dès lors, se manifesta dans son sein et parmi le peuple un schisme déplorable qui ajouta une nouvelle cause de division à celles déjà trop nombreuses dont la France avait à gémir. En décrétant le serment civique pour les prêtres recevant un traitement de l'Etat, l'Assemblée nationale avait déclaré que ceux qui refuseraient seraient privés de leurs fonctions, en conservant cependant la liberté de faire usage des églises paroissiales pour y dire des messes basses. La plus grande partie du clergé de Touraine refusa le serment; quant à la latitude qui lui était accordée de célébrer la messe dans les églises où les prêtres assermentés ou jureurs, comme on disait alors, exerçaient leur ministère, il ne voulut point en user, se conformant en cela aux instructions expresses qu'il avait reçues de ses supérieurs. Il résultait de ces instructions que la liberté accordée aux prêtres inassermentés de célébrer l'office divin dans les églises paroissiales, en même temps que les prêtres jureurs, devait être considérée comme un piége dangereux, et qui ne pouvait profiter qu'aux schismatiques. Les pasteurs légitimes étaient invités à s'abstenir de toute communication avec ces derniers; à s'assurer au plus tôt d'un lieu où ils pourraient réunir leurs paroissiens restés fidèles, dès que leur prétendu successeur se serait emparé de leur église. << Dans les paroisses où il y a peu de propriétaires aisés, ajoutaient les instructions, il sera sans doute difficile de trouver un local convenable, de se procurer des vases sacrés et des ornements. Alors, une simple grange, un autel portatif, une chasuble d'indienne ou de quelque autre étoffe commune, des' vases d'étain, suffiront, dans ce cas de nécessité, pour célébrer les saints mystères de l'office divin. << MM. les curés tiendront un double registre où seront inscrits les actes de baptême, mariage et sépulture des catholiques de la paroisse...... Ils dresseront en secret un procès-verbal de l'installation du prétendu curé, et de l'invasion par lui faite de l'église paroissiale et du presbytère; dans ce procès-verbal, ils protesteront formellement contre tous actes de juridiction qu'il voudrait exercer comme curé de la paroisse...... Ceux de MM. les curés dont les paroisses seraient déclarées supprimées, sans l'intervention de l'évêque légitime, se regarderont toujours comme seuls légitimes pasteurs de leurs paroisses, et s'il leur était absolument impossible d'y de meurer, ils tâcheront de se procurer un logement dans le voisinage et à la portée de pourvoir aux besoins spirituels de leurs parois siens. >> Ces instructions reçurent une fidèle application, et leurs effets ne furent que très-faiblement combattus par les prêtres qui avaient prêté serment. La division ainsi établie dans le pouvoir religieux s'étendit tout naturellement au peuple, qui se trouva séparé en deux camps. Il y eut une déplorable scission dans les familles, les uns prenant parti pour le prêtre inassermenté, les autres pour le curé constitutionnel. On vit alors des femmes, froissées dans l'exercice de leurs pratiques religieuses, abandonner leurs maris, et bon nombre de jeunes gens se soustraire à l'autorité paternelle qui voulait violenter leurs consciences. La désorganisation se mit aussi dans beaucoup de municipalités, où l'on refusa de concourir au déplacement des curés inassermentés, et dans les rangs de la garde nationale, que l'on ne pouvait désormais employer sans de graves inconvénients dans les mouvements ayant pour principe et pour objet des actes concernant la religion. Par suite de ces divisions, de très-graves désordres eurent lieu dans les églises. Les prêtres |