Images de page
PDF
ePub
[merged small][graphic][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

ACADÉMIE DES PALMIERS

Fondée en 1880, pour "faciliter l'éxpansion de la langue française "et encourager les Voyages d'Etudes aux Pays lointains", ouvre ses grands CONCOURS ANNUELS qui seront clos le 30 Mars 1889. Les récompenses consisteront en :

Une Somme de 500 Fr.

partagée entre les Cinq premiers lauréats et en médailles comme accessits. Demander le programme (Prix : f. 0.50c) au Secrétaire, 100, rue Truffaut, PARIS,

Le VIN d'AROUD est le plus précieux des reconstituants.

MAISON DE DROGUERIES

A. MINET & C°

PHARMACIENS - DROGUISTES

MAISON A PORT-LOUIS (Rue de l'Eglise)

A PORT-LOUIS

SUCCURSALES

ET A ROSE-HILL

(Rue du Rempart) (Plaines Wilhems)

Nous sommes heureux de pouvoir tenir à la disposition de nos clients, notre prix-courant général pour l'année 1889.

Voulant être agréables au public, nous avons tenu à publier cette année, un catalogue aussi complet que possible où tous les médicaments les plus employés à Maurice sont inscrits aux prix les plus réduits. Nous le délivrerons gratuitement à toute personne qui nous en fera la demande.

Une pharmacie est attachée à chacun de nos établis

sements.

Les prescriptions des médecins seront exécutées

avec soin.

A. MINET & CIE

GROS, DEMI-GROS ET DETAIL.

Le ROB LECHAUX, un est dépuratif sans égal.

VARIÉTÉS ET ROMANS

LA LÉGENDE DORÉE

La Légende dorée joue un grand rôle dans le Réce de M. Emile Zola. L'héroïne du roman, Augélique, ne lit que la Légende, et meurt victime de la Légende, qui lui fausse complètement l'esprit.

L'édition que possédaient les Hubert, parents adoptifs d'Angélique,datait de quinze cent et quelques. C'était une traduction françoise, car le texte original est, chacun le sait, en latin. Les Hubert avaient probablement en ce livre une petite fortune; sans nul doute, les pieux propriétaires du volume en ignoraient la valeur pécuniaire. Au commencement de notre sièclo, deux vieilles éditions de la Légende, datant du XVIe siècle, ont été vendues en Angleterre, l'une pour 24 liv. st., l'autre, dont le premier feuillet manquait, pour 19 liv. 19 sh. De nos jours, ces mêmes éditions doivent valoir beaucoup plus, car la passion des vieilles choses en tous genres est beaucoup plus répandue maintenant, qu'il y a cinquante ans.

Que les Hubert connussent ou non la valeur commerciale de leur Légende,en tous cas, le précieux volume, après la mort d'Angéliquo, devint une relique pour eux; un souvenir attendrissant de la chère défunte, ce livre qui la passionnait tellement, qui l'avait formée, qui l'avait faite ce qu'elle était, qui lui avait ôté, d'abord, la notion de la réalité, puis la vie. Et lorsqu'une circonstance remettait sous les yeux d'Hubert, ce témoin, ce compagnon de son Angélique, il ressentait au cœur un serrement doulou. reux, et ses yeux se remplissaient de larmes.

Je ne tiens pas ces détails de Monsieur Zola, qui n'a pas jugé conve. nable de nous les raconter; mais il est clair qu'ils sont authentiques, car rien, dans le Réce, ne les contredit, et cela suffit, puisqu'il s'agit d'un roman. Mais revenons à la Légende dorée ; je suppose que les nom. breux lecteurs du Réve liront avec plaisir quelques renseignements sur le livre aimé d'Angélique et sur son auteur, Jacques de Voragine.

* ***

Un journaliste de talent,qui signe Anacharsis Bonnard,—un pseudonymẹ évidemment,―a écrit, il y a quelques semaines, dans le Vrai Mauricien,

[ocr errors]

un article assez plaisant. Il y est longuement question de la Légende dorée. "J'avais dix ans, raconte-t-il, lorsque mon parrain me fit présent d'un "superbe volume: c'était la Légende dorée de Jacques de Voragine. La "traduction était excellente et les dessins remarquables. L'artiste était "un moderne qui avait réussi à rester naïf. Le lendemain je savais par cœur la légende de Voragine et je la contais à qui voulait l'entendre... "Longtemps après, quand j'eus vingt ans, je me donnai le bonheur de "relire la délicieuse histoire. Dans la suite, cela devint pour moi une "habitude de relire tous les ans la "Légende dorée " depuis le commenEt "cement jusqu'à la fin, le jour de mon anniversaire ou de ma fête. "c'était toujours avec un plaisir nouveau que je relisais la légende dans "le volume si richement illustré que m'avait donné mon parrain.

[ocr errors]

Ce que je trouve de plaisant dans toute cette histoire, c'est le tissu d'erreurs, bibliographiques et autres, qui la composent.

M. Anacharsis Bonnard n'a jamais possédé une traduction de la Légende dorée illustrée par un moderne, car-raison simple et péremptoire -une édition de ce genre n'existe pas. Il n'existe qu'une seule édition de la Légende, en français moderne; elle date de 1843, et elle n'est pas illustrée. La traduction est due à M. G. Brunet, qui a eu la modestie de ne mettre que ses initiales sur la couverture.

Je vois d'ici le désespoir du bibliomane qui, possédant l'édition de M. Brunet, croirait à l'existence de l'édition illustrée d'Anacharsis Bonnard. Consolez-vous, bonhomme, M. Anacharsis a fait un voyage, non pas on Grèce, mais en "Fantaisic," et c'est dans ce dernier pays qu'il aura vu la Légende illustrée dont il nous parlo. En votre qualité de bibliophile, vous ne lui pardonnerez pas cette frasque, mais moi je lui pardonne ; son crime n'est pas grand, pourvu qu'il se contente d'appliquer en bibliographie seulement, le principe suivi en histoire par M. Renan :-dans le narré des faits, un peu d'invention et d'imagination ne messied point.

Mais il paraît que ce n'est pas sculement en bibliographie, mais aussi en biographie qu'Anacharsis Bonnard cultive le principe en question. Le fait même de la non-existence du livre dont il parle, le prouve déjà suffisamment. Nous en avons d'ailleurs d'autres preuves.

Savez-vous que ce M. Anacharsis possède une mémoire prodigieuse, une mémoire d'ange? Son nom mérite d'être gravé auprès de ceux de Mithridate, de Thémistocle,, et autres " mémoires" célèbres! Il est, en tous cas, plus fort que Scaliger, qui apprit en vingt et un jours l'Iliade et l'Odyssée, car le lendemain du jour où Anacharsis reçut en cadeau la Légende dorée, "il la savait par cœur."

Pour que le lecteur puisse apprécier le prodige, je dois lui apprendre que l'édition de la Légende de 1843, que j'ai en ce moment sous les yeux,

est en deux volumes de trois cent quatre-vingt dix pages chacun; en tout, près de huit cents pages; chaque page contient bien, en moyenno, trente lignes,chaque ligne est,en moyenne, de onze mots; en sorte qu'Anacharsis Bonnard, en un jour, a appris sept cent quatre-vingts pages, soit 23,400 lignes, soit encore 257,400 mots!

Le Jésuite Ménétrier répéta trois cents mots qui avaient été prononcés devant lui, en observant l'ordre dans lequel ils lui avaient été dits; Sénèque en répétait deux mille. Anacharsis, lui, en répète 257,400!!!

L'antiquité n'offre rien de semblable,

Ce que c'est que le progrès ! il y a de quoi être fier de son XIXe siècle !

Un dernier mot concernant M. Anacharsis Bonnard.

Cet écrivain semble croire que la "Légende dorée" est une légende, et le lecteur après lui, sera peut-être tombé dans cette erreur. Or le livre de Jacques de Voragine n'est pas une légende, mais une série de légendes, la traduction dont j'ai parlé, en contient bien près de deux cents; parmi les anciennes éditions, quelques-unes en comptent un plus grand nombre, d'autres un peu moins.

Conclusion: M. Anacharsis Bonnard a écrit un article purement d'imagination; par malheur, il a pris pour sujet la Légende dorée,-choix malheureux, on le voit.1

(A suivre.)

V. P.

L'ILE SAINTE HELENE EN 1672

En imprimant dans nos "Archives Coloniales," les Voyages de DUBOIS, nous n'avons pas cru devoir reproduire les pages étrangères aux trois colonies dont s'occupe notre publication. Cependant, le lecteur lira peut-être avec intérêt, le passage où Dubois nous parle de l'ile SainteHélène, devenue célèbre, un siècle et demi plus tard, par la captivité et la mort de Napoléon.

Dubois, dans ce passage, nous parle d'un gouverneur de SainteHélène, renvoyé par les Anglais, en Angleterre, AVEC SON PROCÈS!

Malgré nos recherches, nous n'avons pu savoir s'il y avait en cette affaire,... un HERCULES ROBINSON !!

Nous respectons le style de l'auteur, tout en adoptant l'orthographe moderne :

"Le mercredi,deuxième jour de novembre, (1672) jour des Morts, sur les cinq heures du soir, nous découvrîmes l'Ile de Sainte Hélène, nous carguâmes nos voiles, peur d'aborder la terre de nuit.

1 Bien entendu, cette critique ne m'empêche pas de reconnaitre que le collaborateur du Vrai Mauricien est un de nos écrivains les plus estimables.—V. P.

« PrécédentContinuer »