étendre la pratique, & d'en augmenter la fûreté. Ces objets, & une infinité d'autres que le hazard offrira, que les circonftances amèneront, que chacun, en un mot, choifira felon fon goût rempliront les Mémoires, auxquels nous nous propofons de travailler. Autant que les fujets le permettront, on y traittera ceux de Phyfique avec l'exactitude & la précifion des Géométres: Quant aux fujets purement Mathématiques, on tâchera de les rendre intéreffans, foit par des explications extrêmement claires & intelligibles, foit par le mêlange des couleurs & des agrémens de la Physique. Dans les uns, comme dans les autres, on n'oubliera rien pour fe mettre à la portée, je ne dis pas, des Sçavans dont nous cherchons plûtôt à mériter les fuffrages qu'à étendre les connoiffances mais de tout Lecteur, qui fçaura au moins les Élémens des Sciences relatives à chaque fujet.

Tel eft le Plan général de ces Mémoires, dans lefquels, outre les Articles déjà mentionnez, on avertit qu'on fera encore entrer de tems en tems quelques Jugemens critiques fur les nouvelles méthodes, fur les productions & les découvertes de toute efpéce, qui fe trouveront être du reffort des Sciences que nôtre projet enibraffe. On faifira avec empreffement l'occafion de rendre justice au mérite, & d'accueillir honorablement des hommes à talens, plus eftimables encore par l'ufage qu'ils font de leurs lumières, en les confacrant au bien public, que par la fupériorité de leur génie. S'il

arrive au contraire, qu'il se présente quelque chofe à blamer, nous nous fouviendrons que pour s'être trompé dans un cas particulier, un homme d'ef prit n'a pas perdu le droit qu'il avoit à une réputation diftinguée ; & que la critique, pour être bonne, ne fçauroit être faite avec trop de modération, ni trop d'égards pour ceux dont elle cenfure les productions.

Les Auteurs de ces Mémoires doivent aux bienfaits du Roi leur Entretien & celui de l'Obfervatoire où ils travaillent. Ce font trois Jefuites, dont le plus Ancien & le Chef eft déjà bien connu par fes longs fervices dans l'Emploi de Profeffeur Royal d'Hydrographie, & par un grand nombre de bons Ouvrages, de piéces judicieuses & de Traductions utiles; Ouvrages, que les Sçavans ont reçus avec applaudiffement, que l'Aca demie Royale des Sciences en particulier a honorés de fes fuffrages, & dans lefquels tous les bons Connoiffeurs ont reconnu le Phyficien éxact & le Mathématicien éclairé. Ce n'est pas fans beaucoup de résistance de fa part que nous fommes venus à bout de faire paffer, dans cette Préface, le peu de mots qu'on vient de lire fur fon compte. Si quelqu'un étoit tenté de fe joindre à lui pour nous en blamer, nous le prions de confidérer que nom d'un Auteur célébre étant communément pour un Ouvrage la plus puiffante recommandation qu'on puiffe lui donner auprès du Public ; il y auroit eu une espèce d'inhumanité de refuser

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à nos Mémoires, à leur premiére entrée dans le monde, ce moïen de fe concilier l'eftime publique; & qu'après tout, pour caractériser le Chef de nôtre petite Société, nous n'avons fait qu'emprunter le témoignage d'autrui, fans y rien mettre du nôtre.

Je reviens aux Auteurs de cet Ouvrage. Ils font, comme je l'ai dit, entretenus par les bienfaits du Roi. Depuis quelques années qu'ils travaillent fans relâche à répondre aux vûes de Sa Majesté, ils se font apperçûs que les Obfervations Aftronomiques n'emportoient pas tellement tout leur tems qu'il ne leur reftât encore bien des momens à pouvoir employer ailleurs utilement. Perfuadés que ces momens ne leur appartiennent point, & qu'ils les doivent au Public, dont le Roi a eu principalement le bien en vûë, en les plaçant à fon Obfervatoire; ils n'ont pas cru pouvoir faire de leur loifir un ufage plus conforme à ses intentions qu'en le confacrant à écrire des Mémoires dans le goût qu'on vient de les annoncer. C'eft donc ici un Ouvrage dicté par le devoir, & inspiré par la reconnoiffance. De quoi ne devient-on pas capable, quand on eft animé par de tels motifs ? Et quelles lumiéres ne puise-t'on pas dans le défir toujours vif & toujours présent de donner à un Grand Roi & à un Augufte Bienfaiteur des marques refpectueufes du retour dont on eft pénétré ?

Comme les motifs qui ont fait commencer cet Ouvrage ne doivent jamais s'éteindre dans le cœur

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de ceux qui fe deftirent à y travailler; on voit déja que leur deffein eft de les continuer conftamment dans la fuite. Toutefois comme les Auteurs ne font encore qu'en fort petit nombre, & qu'on ne fçauroit répondre de mille contretems fâcheux qui peuvent leur arriver, fur-tout dans les commencemens; on se bornera à ne donner chaque Année que deux Parties, ou deux Brochures de la même forme que celle-ci. L'étenduë en fera moindre pour l'ordinaire; on n'en a tant donné à cette Première Partie, que parce que les Pièces, qui la compofent, ont paru propres à être réunies utilement fous un même point de vue. La Seconde qui paroîtra cette Année, & qui jointe à la Première, complettera nôtre tâche pour 1755, aura en moins, ce que celle-ci aura eu en plus; & dorénavant, les deux Parties enfemble formeront chaque Année un Volume à peu près d'égale groffeur. On fera peut-être bien aise de fçavoir par avance, que dans la Partie, qui suivra immédiatement celle-ci, on trouvera une Obfervation de la Lune jointe à des détails intéressans pour l'Aftronomie, & propres à montrer aux Amateurs de cette Science le cas qu'ils doivent faire des Tables de M. Halley.

Je n'ajoute plus qu'un mot fur l'Impreffion de ces Mémoires: on peut répondre qu'elle fera correcte, & qu'il s'y rencontrera bien peu de fautes. C'est un avantage que nous devons à la proximité du Lieu où nous avons fait imprimer, & à la

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facilité que nous avons eie, en conféquence, de faire paffer les Épreuves fous nos yeux. On fçait jufqu'à quel point les Auteurs s'intéreffent à leurs productions; on en conclurra, fans craindre de fe tromper, que les Épreuves ne pouvoient être corrigées avec plus de foin. Il y a néanmoins dans deux ou trois Formules Algébriques de cette Première Partie, quelques caractères qui, quoique lifibles, ne font pas auffi parfaits que nous l'aurions voulu. C'est un léger défaut, auquel on ne manquera pas de remédier dans la fuite. Il eft à fouhaiter pour nous que le Public foit toûjours auffi content du fonds de l'Ouvrage, qu'il aura lieu de l'être de la manière dont il fera imprimé,