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d'hommes dans notre premier discours, et nous cherchons à leur montrer que ce Christianisme qu'ils ne dédaignent que parce qu'ils le méconnaissent, renferme la plus haute et la plus profonde des philosophies.

Un cri de liberté s'est fait entendre depuis quelques années en Europe, et s'est communiqué, comme par enchantement, de peuple à peuple. Partout on veut, on demande l'affranchissement de toutes les espèces de joug, excepté de celui du péché. Dans notre second discours, nous indiquons la source à laquelle on puise la vraie liberté, et nous présentons l'Evangile à la génération présente comme la charte de l'éternel affranchissement de l'homme.

Les temps dans lesquels nous vivons sont singulièrement remarquables et féconds en instructions solennelles. Appeler l'attention des hommes sérieux sur les signes caractéristiques de notre époque, est le but du troisième discours.

Enfin, il nous a paru que dans les circonstances actuelles les âmes chrétiennes

avaient besoin d'encouragemens particuliers et d'avertissemens appropriés aux besoins des temps; nous avons essayé de les leur donner dans le quatrième discours de ce recueil.

Le cinquième discours correspond au premier, c'est-à-dire que de même que nous avons cherché dans celui-ci à justifier les dogmes de l'Evangile des fausses inculpations d'une raison orgueilleuse, nous nous sommes efforcés dans celui-là de mettre sa morale à l'abri des attaques de ses modernes détracteurs.

En offrant ce recueil à mes frères de Paris et de la France, il m'est doux de pouvoir en même temps acquitter une dette ancienne et sacrée envers mes chers et bien-aimés frères de Bâle, que je n'ai point oubliés, et auxquels je rendrai grace à Dieu toute ma vie d'avoir pu prêcher, pendant quelques années, les richesses ineffables de sa miséricorde en Jésus-Christ.

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DISCOURS CHRÉTIENS.

LES DOGMES CHRÉTIENS,

JUSTIFIÉS AUX YEUX DE LA RAISON.

Ce sont des choses que l'œil n'avait point vues, que l'oreille n'avait point entendues, et qui n'étaient point venues dans l'esprit de l'homme, et que Dieu avait préparées à ceux qui l'aiment; mais Dieu nous les a révélées par son Esprit. (I, Corinthiens, II. 9. 10. ) 10.)

Une des causes qui contribuent sans doute à retenir éloignés du Christianisme un assez grand nombre d'hommes qui appartiennent à la classe instruite de la société, est le préjugé généralement répandu que la religion de Jésus-Christ renferme des doctrines tellement extraordinaires, mystérieuses et même irrationnelles, que, pour les croire, il faut renoncer à sa raison et admettre, sur la foi de la Bible, et comme autorité,

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des choses qui répugnent au bon sens. Je viens aujourd'hui, mes frères, combattre cette erreur en cherchant à vous montrer que le Christianisme qui, dans la plupart de ses dogmes, est au-dessus de la raison, n'est pas contre la raison, qu'il est même la raison souveraine, parce qu'il est la révélation de la vérité de Dieu. Ce n'est pas à dire que j'en appelle au tribunal de l'homme pour juger de ce qu'il a plu à Dieu de nous communiquer de son éternelle et immuable vérité. Et comment le pourrais-je, sans me mettre en contradietion avec l'Écriture, qui déclare dans le chapitre d'où j'ai tiré mon texte, que l'homme animal ne comprend point les choses qui sont de l'Esprit de Dieu, et que même elles lui paraissent une folie (1)? Mais ce que je ne crains pas d'affirmer, c'est que l'Evangile a une convenance parfaite avec les besoins les plus intimes de notre nature, et que quand il a rendu son éclat primitif à ce type du vrai, du bon, et du beau qui est en nous, et que le péché a obscurci, nous ne trouvons rien de plus grand, rien de plus lumineux, rien de plus magnifique, rien de plus raisonnable, dans l'acception la plus noble et la plus étendue de ce mot, que les doctrines révélées.

L'apôtre Saint-Paul nous sert lui-même de

(1) I, Corinthiens II, 14.

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