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OUVRAGES DU MÊME AUTEUR

QUI SE TROUVENT CHEZ J.-J. RISLER.

Discours chrétiens, 1 vol. in-8° de vi et 115 pages, 1 fr. 50 c.

Adresse fraternelle aux Chretiens dissidens de France et · de Suisse, in-8° de 51 pages, 75 c.

AVANT-PROPOS.

J'AI peu de chose à dire sur le nouveau recueil de méditations religieuses que je publie aujourd'hui.

Dans le nombre des discours que j'avais en manuscrit, j'ai fait choix de ceux qui roulaient sur les vérités capitales et les principaux devoirs de la religion, et qui m'ont paru, par leur réunion, pouvoir former un corps de doctrine. Sans doute que, si ces sermons eussent été composés pour l'impression, la série des matières qui y sont traitées eût été plus complète; mais j'ai donné de ce que j'avais, et non de ce que j'aurais pu ou dû avoir.

Quelques-uns de ces discours diffèrent un peu, pour la forme du genre de ceux que l'on est habitué à entendre dans la chaire chrétienne, et je conviens que ce genre n'est pas celui qu'il faut adopter, en général, dans

la prédication de l'Evangile. Le but que se proposait l'auteur et la classe particulière d'auditeurs qu'il avait en vue, justifient seuls la méthode qu'il a suivie quelquefois dans les fonctions de son ministère. Mais autant il nous semble qu'il y aurait de pédantisme à se livrer à des discussions métaphysiques, en prêchant devant un auditoire illétré, tel que le serait celui d'une Eglise de campagne, autant il y a peut-être d'affectation d'une autre sorte à se refuser, dans une grande ville, à descendre de temps en temps sur le terrein des sages du siècle, pour y rencontrer des hommes qu'on trouverait difficilement ailleurs.

Les prédicateurs qui se croient obligés, en certaines occasions, de faire usage du raisonnement dans l'exposition des dogmes chrétiens, n'ont pas l'intention de prouver l'Evangile par la philosophie, ni d'asseoir la foi sur la base d'une argumentation: une pareille prétention ne serait pas seulement déraisonnable, elle serait encore antichrétienne. Mais ils sont persuadés que montrer l'insuffisance de la raison en matière de foi, et rendre sensibles les contradictions et les erreurs dans lesquelles elle est tombée, toutes les fois qu'oubliant son rôle, elle a voulu conduire l'homme dans des régions où elle ne saurait atteindre, c'est fonder par cela même la nécessité de la révélation contenue dans la Parole de Dieu. A cet

égard, ils partagent entièrement la pensée d'un docteur de l'école d'Alexandrie, qui disait que, quand l'application de la méthode philosophique à la religion n'aurait d'autre utilité que de prouver l'inutilité de cette même philosophie, dans la grande affaire du salut, cette considération seule devrait suffire pour engager le théologien à ne pas dédaigner complètement son étude (1). Au reste, la courte justification que je viens de présenter n'est applicable, comme je l'ai déjà insinué, qu'à un très-petit nombre des discours qu'on va lire; dans tous les autres je crois avoir parlé un langage plus généralement compris, celui du cœur et de la conscience.

Tous ces discours ne seront pas entièrement nouveaux pour quelques-uns de mes lecteurs. Il en est trois qui ont paru, par extraits, à diverses époques, dans le Semeur (2) et un autre dans les Archives du Christianisme (3) j'ai cru devoir les rétablir ici dans leur entier. Le dix-neuvième sermon, sur la nécessité de coopérer à l'œuvre de l'évangélisation des nations païennes, a été publié dernièrement par la Société des Missions évangéliques de Paris. On me pardonnera de

(1) Clément d'Alexandrie. Strom, I, 278.

(2) L'Existence du mal; l'Incarnation; les Nations élevées par le Christianisme.

(3) Le nom de Chrétien.

l'avoir réimprimé ; j'ai éprouvé une invincible répugnance à publier un volume de sermons dans lequel on ne trouvât pas un discours, au moins, qui traitât spécialement d'un devoir, que je regarde comme sacré pour tous les chrétiens, celui de contribuer à faire annoncer aux païens la bonne nouvelle du salut qui est en Jésus-. Christ.

Il ne me reste maintenant qu'à supplier l'Auteur de toute grâce excellente et de tout don parfait, de répandre sa puissante bénédiction sur un travail dont personne plus que moi ne reconnaît les imperfections et les lacunes, Quand cette publication ne servirait qu'à aplanir pour une seule âme la voie qui conduit à Christ, et qu'à offrir des consolations et quelques lumières à un seul de mes frères en la foi, je regarderais ce résultat comme une faveur dont je me sens tout-à-fait indigne.

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