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4° L'avant-garde de la colonne du centre, commandée par le lieutenant général Skobelef II, marche sur An Irinople le 3 janvier, en passant par Eski-Saghra, Yéni-Saghra et Hirmanly; elle envoie immédiatement en avant les trois ré. giments de la 1re divis on de cavalerie pour occuper Esky-Saghra et Yéni-Saghra et pour s'emparer des points d'intersection Is plus importants des chemins de fer à Tirnovo et à Hirmanly, ainsi que du pont traversant la Maritsa. Le commandement de la 1re brigade de la 1 division de cavalerie est confié au général-major Stroukof, de la suite de l'Empereur.

5o La colonne du centre, commandée par le lieutenant-général G netsky, part de Gabrovo le 2 janvier, traverse le plus vite possible les Balkans, tout en aidant à la montée et à la descente de l'artillerie et des équipages du 8° corps, des 16° et 30 divisions d'inf nterie ainsi qu'à ceux du quartier général. Cee colonne se concentre à Kazanlyk et dans les villages environnants et elle part par brigades, emmenant avec elle les batteries des 16° et 30° brigades d'artillerie qui auront déjà opéré la descente des Balkans.

6o La colonne de gauche, commandée par le général d'infanterie Radetsky, prend les mesures les plus énergiques pour accélérer le pas age par Schipka de l'artillerie et des équipages, puis se rend par Eski-Saghra et Yéni-Saghra à Yamboli et de là par la vallée de la Toundja à Vakovo et à Andrinople. Son avant-garde s'ébranle immédiatement le 2 janvier pour occuper au plus vite YéniSaghra et Yamboli, si faire se peut.

Les trois régiments de la 8° division de cavalerie du corps de l'Est, avec une batterie, se réunissent dans les environs de Tournovo à Rakhovitsa et à Leskovitsa et se portent immédiatement par le défilé de Tvarditsa dans la direction de Yamboli et au delà, de manière à railier le corps auquel ils appartiennent.

7° Le détachement du flanc gauche, commandé par le lieutenant-général baron Dellingshausen, traverse les Balkans par le défilé de Tvarditsa pour occuper Slivno et Yamboli; il couvre le flanc gauche de l'armée et ses communications avec sa base par les passages des Balkans, et envoie des patrouilles à Aïdos pour tâcher de donner la main au corps du général Zimmermann; il expédie en outre une colonne volante sur Bourgas.

Le général Radetsky laisse le régiment d'Orel à Yamboli, pour couvrir ses derrières jusqu'à l'arrivée du corps du général Dellingshausen.

Les trois régiments de la 24° division d'infan

terie, après avoir escorté les prisonniers, traversent les Balkans, se réunissent à Slivno et à Yamboli et font partie du corps du lieutenantgénéral baron Dellingshausen.

8° Les détachements de la 26 division d'infanterie, qui couvrent Tirnova du côté de Kotel, sont temporairement remplacés par des détachements de la 11° division d'infanterie venant de la route d'Osman-Bazar, jus qu'au retour de la milice bulgare quand elle aura accompli sa mission d'escorter les prisonniers.

go Des détachements spéciaux pris parmi les troupes de la ligne de Tirnova à Tarévitché, sont désignés pour servir d'escorte aux prisonniers amenés de Kezanlyk.

10° Des d tachements spéciaux sont laissés à Schipka pour défendre ce défilé, dont le général Lashkaref est nommé commandant, et pour prêter aide et concours à l'artillerie et aux équipages qui le traversent.

11° Toutes les troupes de campagne qui restent de ce côté des Balkans (à l'exception du détachement du lieutenant général Zimmermann) forment le corps de l'Est et sont placées sous 1: commandement général de S. A. I. le grand-duc czarévitch. Ce corps tout entier marche sou; la direction de Roustchouk, de Rasgrad, d'EskiDjouma et d'Osman-Bazar, son flanc droit en avant et en s'efforçant de s'emparer avant tout d'Osman-Bazar. Il s'empare aussi de Rasgrad, si faire se peut, et s'efforce en tout cas de s'établir sur la ligne des communications par, chemin de fer entre Roustchouk et Choumla.

12° Celles des troupes de campagne qui se trouvent sur la rive gauche du Danube et qui sont aussi sous le commandement de l'auguste chef du corps de l'Est, saisissent la première occasion (quand le pas-age aura pu s'effectuer ou quand les glaces se seront arrêtées) pour rejoindre leurs corps respectifs au delà des Ba kans.

13° Le corps du bas Danube (lieutenant généra' Zimmermann) marche en avant sur Hadji-OgliBazardjik, s'efforce de s'emparer de ce point fortifié, détruit le chemin de fer de Roustchouck à Varna, s'avance sur Pravody el tâche de tendre la main au corps du lieutenant général baron Dellingshausen, en envoyant des patrouilles dans la direction d'Aïdos et de Karnabat. Pour couvrir son flanc droit, il détache une colonne spéciale chargée d'observer Silistrie, et, afin de protéger ses derrières et son flanc gauche du côté de la mer, il occupe la ligne de Tchernovoda-Kustendjé avec des détachements de la 36 division d infanterie.

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14° On prend les mesurs indiquées en vue de avaient alors beaucoup de peine à se faire une garantir les lignes de communication.

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Pendant la retraite qui suivit la bataille de Taschkis f, Suleyman-Pacha s'était avancé jusqu'à Sofla où il était encore, dit-on, le 2 janvier. Il était ensuite revenu à Tatar-Bazardjik prendre les dispositions nécessaires pour couvrir les abords de cette ville et défendre la tête du chemin de fer d'Andrinople. De Solia on peut se rendre à TatarBazardjik par deux routes: l'une un peu plus longue, mais beaucoup plus commode que l'autre, passe au sud par Samakovo; l'autre passe au nord par la ville d'Ikhtiman et par le célèbre défilé de K poudjik, connu des anciens sous le nom de Porte de Trajan. Quelques fortifications avaient été élevées sur cette dernière route qui était d'une défense très-facile. Suleyman y mit un détachement d'infanterie; puis, supposant que les Russes tenteraient de préférence de s'emparer de la route de Sammakovo et voulant défendre le chemin de fer qui s'avance jusqu'à Banja, il vint prendre, avec une dizaine de mille hommes et 28 pièces d'artillerie, position à Samakovo, dont il fortifla solidement les approches. Il y fut rejoint au bout de quelques jours par la garnison de Sofla qui s'était enfuie, comme nous l'avons dit, par la route de Radomir, et dont Osman-Pacha ramena à Suleyman les hommes valides par les sentiers du montagne qui passent par Doubuitsa. Les postes de Kapoudjik et de Samakovo étaient éclairés par de forts détachements de cavalerie qui ravageaient et incendiaient tous les villages bulgares dans la plaine de Sofia.

Tout en laissant ses troupes prendre un repos de quelques jours dans cette ville, Gourko envoya en avant quelques reconnaissances pour se renseigner sur les forces et les dispositions de l'ennemi. Les succès depuis quelques jours étaient si rapides, le désordre était si grand parmi les Turcs, les informations que publiaient les journaux étaient si contradictoires que les Russes

idée exacte des forces qu'ils avaient devant eux. Gourko se battit pendant une dizaine de jours contre Suleyman-Pacha, sans savoir qu'il avait affaire au général en chef même de l'armée de Reumélie, et on verra plus loin qu'après une bataille de trois jours devant Philippopoli, il ignorait encore quelle était l'armée qu'il avait vaincue.

Le 5 janvier, deux escadrons du régiment des lanciers de la garde, envoyés en reconnaissance à Samakovo, rencontrèrent une forte résistance entre Pousta-Passarel et le village de Kalkovo et y découvrirent la présence d'un fort détachement d'infanterie et de cavalerie. Le régiment du Kouban, envoyé dans la même direction le 6 janvier, fut aussi obligé de se retirer devant l'ennemi qui occupait une forte position à Kalkovo; le 7, après un duel d'artillerie et une fusillade engagés entre Vakaréli et la ville d'Ikhtiman, l'avantgarde du détachement commandée par le comte de Balmen (la 3 brigade de la 2° division de cavalerie de la garde et le régiment des dragons d'Astrakhan avec la 3° batterie d'artillerie à cheval de la garde) délogea par une rapide attaque le tabor d'infanterie et le régiment de cavalerie qui occupait Ikhtiman et les poursuivit, après s'être installée dans la ville, jusqu'à la rivière Moutiver, où elle fut arrêtée par le détachement qui occupait les tranchées et les fossés de tirailleurs de la position de Kapoudjik.

Pendant ce temps, sur leur flanc droit, les Turcs, c'est-à-dire l'armée de Schakir Pacha qui se retirait sur Tatar-Bazardjik par Poïbren et par Otlukeuf, évacuaient graduellement leurs positions, et à la date du 6, les avant-gardes russes occupèrent Poïbren et Metchka; les Turcs attaquèrent le lendemain, venant d'Otlukeuf, et s'en prenant à Metchka, mais ils fur nt repou sés avec de grandes pertes par les régiments de la 3° division d'infanterie de la garde. Le 8, Sehakir-Pacha avait rallié le quartier général de Suleyman-Pacha à Tatar-Bazardjik. La veille, Gourko était rentré en campagne. Le général rus e qui ne savait pas que la garnison de Sofia avait déja rejoint Suleyman-Pacha à Samakovo et que Schakir était sur le point de gagner Tatar-Bazardjik, divisa ses troupes en plusieurs colonnes qui reçurent les missions suivantes :

1° La colonne du lieutenant général Véliaminow (8 bataillons, 12 sotnias et 12 canons) dont l'avant-garde quitte Sofia le 6 janvier, se dirige sur Samakovo, s'empare de cette ville, afin de couper la ligne de Radomir et de Doubnitsa à

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2o La colonne de l'aide de camp général comte Schouvalof (30 bataillons, 68 canons et 12 escadrons) s'étant concentrée le 11, près du village de Vakarėli, situé sur la chaussée de Sofia Philippopoli, se dirige, sous la protection du ride1u formé par la colonne du général Véliaminow, par Skhtiman sur la position de Kapoudjik.

3o La colonne du lieutenant-général SchildnerSchuldner (6 bataillons et 8 canons) s'étant concentrée le 11 à Mahovo et ayant son avant-garde à Tsérovo, opère contre le flanc droit et sur les derrières de la position de Kapoudjik et soutient ainsi la colonne du comte Schouvalof.

4° La colonne du lieutenant-général baron Krüdener (24 bataillons, 58 canons et 16 escadrons), s'étant concentrée, le 11 décembre, à Otlukeuï, ouvre ses opérations dans la direction de Tatar-Bazardjik, ayant en vue de menacer les derrières de la position de Kapoudjik, d'attaquer les derrières de l'ennemi, dans le cas où il battrait en retraite, et de lui couper entièrement toute voie de retraite, si possibilité il y a. Marchant derrière la cavalerie qui se dirige dans la vallée de la Maritsa, l'infanterie occupe le 12 décembre, une position de flanc qui lui permet soit d'attaquer les derrières de la position retranchée des Turcs aux portes de Trajan, soit d'attaquer leur flanc en cas de retraite de leur part, tout en étant prête à soutenir la cavalerie dans le cas où les troupes turques tomberaient sur elle.

La cavalerie (44 escadrons et 20 pièces d'artil-lerie à cheval) doit aussitôt après la fin des opérations du corps à Samakovo et à Otlukeuï sortir de la vallée de la Maritsa en formant deux colonnes et se placer sur les derrières de la position de Kapoudjik pour couper toute voie de retraite aux troupes qui s'y trouvent et les arrêter assez longtemps pour que les colonnes d'infanterie aient le temps de les atteindre et de les cerner.

5o La colonne du colonel comte Komarovsky (7 bataillons et demi, 12 canons et 2 sotnias) quittant immédiatement Slatitza, se porte sur Rahmanli et Téké pour rallier le corps du général Kartsof.

Les derrières de l'armée russe étaient gardés et la ville de Sofia était occupée par un détachement placé sous les ordres du général-major Arnoldi et composé de huit bataillons de la garde, huit pièces d'artillerie à pied, huit escadrons et six pièces d'artillerie à cheval. La tâche de cette garnison, facilitée par l'occupation que l'armée serbe donnait à Hafiz-Pacha, fut fort légère.

Les Turcs n'avaient dans les environs aucune troupe capable de l'inquiéter; cependant, elle participa à une affaire assez chaude une quinzaine de jours après le départ de Gourko, le 29 janvier.

La veille, un détachement turc, composé de trois tabors, d'un régiment de cavalerie et de trois canons, s'était avancé, venant d'Egra-Palanka et avait occupé Kustendil, forçant d'en sortir un escadron de lanciers de Kharkow, qui se replia sur Radomir, en perdant un homme tu et un blessé.

Le général Arnoldi, envoya le lendemain à Radomir le général-major baron Meyendorff, ayec un bataillon du régiment Izmailovsky de la garde et deux bataillons du régiment de chasseurs de la garde, soutenus par quatre canons d'une batterie de la 1re brigade de la garde, par la 8o batterie à cheval et par deux escadrons de lanciers de Kharkow. Le 28 janvier, les patrouilles de lanciers rejetèrent les postes avancés de l'ennemi au delà de la rivière Strouma, et le bataillon d'Izmailovsky, qui venait de faire une pénible marche de 40 kilomètres par des sentiers de montagne, occupa le gué de la Strouma, à Konévo, et fortifia le passage par des tranchées qu'il établit aux abords de la rivière.

Le 29, le général baron Meyendorff envoya le bataillon d'Izmailovsky, avec trois pièces d'artillerie à cheval et un demi-escadron de lanciers, avec mission de couper, par un mouvement tournant, la ligne de retraite des Turcs de Kustendil sur Egra-Palanka. Le reste de la cavalerie fut envoyé plus à gauche de la chaussée, pour attaquer le flanc gauche des Turcs, et il avait été décidé d'attaquer l'ennemi de front avec le reste des troupes, au même moment que les colonnes tournantes; mais ayant reçu du commandant du bataillon d'Izmailovsky, l'avis que son mouvement pourrait se terminer seulement dans la soirée, et voyant que les Turcs emmenaient leur artillerie, ce qui démontrait leur intention de battre en retraite, le général baron Meyendorff donna l'ordre, à quatre heures, au 1er bataillon du régiment de chasseurs et à la 8° batterie à cheval d'attaquer Kustendil de front et aux deux esca

drons de lanciers de Kharkow, d'attaquer le flanc droit de cette position. Les lanciers se jetèrent sur les Tercs avec impétuosité et pénétrèrent avec eux dans la ville, en même temps que le bataillon de chasseurs de la garde, qui déJogea à la baïonnette l'ennemi des maisons qu'il tenait occupées. Les Turcs s'enfuirent, laissant entre les mains des Russes: un drapeau, un guidon et 100 prisonniers ; ils abandonnèrent en outre 150 cadavres sur le champ de bataille. Les lanciers les poursuivirent dans la direction d'Eri-Palanka jusqu'au moment où ils reçurent l'ordre de cesser la poursuite, la nuit étant tombée. Tel fut le combat de Kustendil.

En exécution de l'ordre de marche que nous avons reproduit ci-dessus, la colonne du lieutenant général Veliaminow: ayant quitté Sofia, le 6 janvier, atteignit, le 8, le village de Kalkovo. sur la chaussée de Sam: kovo, et livra, le même jour, un combat à Tchoumourli au détachement fort de 3 bataillons et de 8 canons, commandés par le général Tcherevine, qui rencontra un gros de Turcs. Il le pour:uivit dans la direction de Novoselo et fut arrêté par les troupes qui occupaient le versant des montagnes servant de clé au défilé. A cinq heures du soir, les troupes de Veliaminow, fatiguées par le passage qu'elles avaient dû effectuer à Kalkovo et par la traversée des montagnes jusqu'à Novoselo, s'arrêtèrent pour passer la nuit. Dans la soirée, le général reçut par des Bulgares des informations détaillées sur les fortifications qu'il avait devant lui et qui, allant de Schiridoklo à Novosélo, par Dragotchine, couvraient complétement la vallée de l'Isker, pour laquelle il fallait aborder Samakovo.

Par suite de ces renseignements et conformément au plan arrêté, le général Véliaminow attaqua, le 9, les positions de l'ennemi, en dirigeant par la vallée de l'Isker un détachement sous les ord es du général Radzischevsky (4 bataillons), qui devaient former une espèce de rideau et opé- | rer en même temps une démonstration contre e front de l'ennemi, tandis que le détachement du général Tchérévine (4 bataillons avec de la cavalerie) é ait envoyé à Novosélo avec ordre de se porter sur la ligne de retraite des Turcs dans la direction de Tatar-Bazardjik. Après une marche des plus fatigantes, le détachement du géréral Radzischevsky s'étant déployé à Zlokoutchap engagea la fusillade avec les Turcs vers deux heures de l'après-midi; à cinq heures du soir le feu durait encore, quand un parlementaire turc vint annoncer la conclusion d'un armistice. Cette nouvelle étonna les Russes, mais ils n'en cessèrent

pas moins le feu aussitôt. La lutte s'était engagée à Novosélo presque en même temps qu'à Zlokoutchap, et après avoir perdu près de 150 hommes, la colonne de Tcherevine était parvenue à s'emparer de plusieurs tranchées et de 150 prisonniers, lorsqu'un autre parlementaire vint également l'arrêter en lui annonçant qu'un armistice ét it conclu entre les Russes et les Turcs.

Bien que tout le monde fût persuadé dans l'a mée russe que l'intention du grand duc Nicolas était de ne s'arrêter qu'à Constantinople même, il était impossible de ne pas ajouter foi à une affirmation ainsi caté orique que celle que les parlementaires turcs avaient apportée à Radzischevs. ky et à Tcherevine. On en référa donc à Gourko et la journée du 10 se passa dans l'inaction du côt des Russes. Voici ce qui s'était passé. Le guvernement ottoman, dont la frayeur s'était complétement emparé à la nouvelle de la prise de Sofia, s'était enfin décidé à demander directement au grand-duc Nicolas un armistice. I imaginait que ses parlementaires n'auraient qu'à aborder le commandant en chef russe pour que cet armistice fût conclu, de sorte qu'en même temps qu'il les expédiait au quartier-général ennemi, il envoya à tous ses généraux l'ordre de suspendre les hostilités. Il devait bientôt appren dre qu'un armistice ne se conclut point ainsi promptement lorsqu'un vainqueur a intérêt à en reta der la signature et le général Gourko envoy à Veliaminow l'ordre de ne tenir aucun comp.e des nouvelles que pourraient désormais lui faire passer les Turcs et de reprendre immédiatement sa marche en avant.

Le 11, Veliaminow apprit que le corps de Samakovo, profitant du répit qu'il lui avait laissé, ava t évacué la ville et les positions retra chées qui en défendaient l'ap, roche. Il réunit aussitôt ses de x co'onnes et, les faisant toutes deux défiler par l chaussée, il dépassa Samakovo et vint pas er l nuit à Sipatch. Le lendemain, envoyant sa cav lerie sur la route de Doubnitsa afin de se garde.' de toute surprise de ce côté, il se lança à la pour suite des Turcs. Alors commença pour les Russes un spectacle qui ne devait plus ésormais s'ôler de leurs yeux jusqu'à la conclusion de l'armistice: villages incendiés par les Tcherkesses et fumant à tous les coins de l'horizon, population massacrée, route jonchée de cadavres d'homes gelés ou morts de faim et de misère, chariots brisés et tombés dans les précipices qui bordent les chemins, des débris et des ruines partout, partout la désolation, l'invasion dans ce qu'elle a de plus lugubre, l'exode de tout un peuple, tous les musulmans

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