Images de page
PDF
ePub

sante adressée de Constantinople au Daily News au milieu du mois de décembre 1877. L'affaire était alors pendante. « Au commencement de la guerre, dit le correspondant anglais, le gouvernement turc lança une notification officielle disant que toute la ligne des côtes russes de la mer Noire était bloquée, et que le blocus serait maintenu par une flotte ottomane d'une force suffisante. La proposition fut faite de faire stationner un navire dans le Bosphore, mais les représentants des puissances, M. Layard en tête, refusèrent de permettre une pareille violation des traités par lesquels les eaux du Bosphore sont rendues neutres.

« Pendant quelque temps aucun navire n'essaya de courir le blocus. Il y avait évidemment un grand risque à le faire, puisque à cinq kilomètres de l'extrémité du Bosphore, dans la mer Noire, le gouvernement turc pouvait mettre une couple de vaisseaux en station et compter presque avec certitude sur une capture.

« Bientôt cependant, on commença à se dire tout bas que des navires étaient arrivés de la mer Noire sans être molestés, et, bien qu'on sût parfaitement à Constantinople qu'ils étaient venus des ports russes, il leur fut permis de passer et de se rendre à leurs destinations respectives. On disait ouvertement à cette époque que les autorités ottomanes avaient donné permission à ces navires, et je crois qu'il ne peut y avoir aucun doute raisonnable à ce sujet. Dans un cas au moins, qui a été porté à ma connaissance personnelle, un navire est parti ouverte ment avec la permission d'aller en Russie et est revenu sans entraves. Combien d'autres sont allés? il m'est impossible de le dire. Cela commençait en vérité à être considéré comme un trafic parfaitement régulier et autorisé. Probablement le backchich (1) y était pour quelque chose, mais cela ne regardait personne, excepté les donateurs et les receveurs.

« Une cour des prises avait été instituée, et décida dans tous les cas qui lui furent soumis jusqu'au 17 novembre que si un navire avait échappé à la ligne de l'escadre de blocus il ne pouvait être capturé. Ce n'est, en fait, pas un secret que les jurisconsultes de la Porte étaient de cette opinion. Ils soutenaient avec certaines, quoique nullement avec toutes les autorités juridiques du continent sur cette matière, que la ligne de l'escadre de blocus une fois franchie, on n'a plus le droit de capturer le coureur de blocus durant la continuation de son voy ge, à moins (1) Le pourboire.

que la chasse n'ait commencé dans la ligne de blocus et ne se soit continuée jusqu'à la prise du navire.

« Tout d'un coup, cependant, un changement se produisit dans l'opinion de la cour des prises, et ce qu'il y a de curieux dans l'affaire, c'est que ce changement d'opinion est exactement contemporain de certaines représentations faites à la Porte par M. Layard. La vérité est que lorsque chacun sut à Constantinople que des navires étaient autorisés à venir de Russie, les Italiens, les Allemands et d'autres commencèrent à demander pourquoi il ne leur était pas permis d'emmener du grain de la Russie. En outre, leurs ambassadeurs appréciaient l'affaire de la même façon et dé laraient ouvertement que dans leur opinion le blocus était nul, nul parce que, ou bien il n'était pas effectif, ou bien des priviléges étaient accordés à certains navires et non à d'autres.

--

« Si les Turcs pouvaient arrêter l'entrée et la sortie des ports russes, et ne le voulaient pas, a'ors ils tombaient sous le coup de la règle de droit international qui décide qu'un blocus qui n'est pas également appliqué à tous est illégal. Si, d'autre part, les Turcs ne pouvaient pas empêcher l'entrée et la sortie, le blocus n'était pas effectif, et en vertu de l'article 4 de la Déclaration de Paris il était illégal.

<< Des représentations dans ce sens furent faites, je crois, à M. Layard. Nul p rmi les représentants des puissances étrangèr s n'avait l'occasion de savoir aussi bien que lui que des navires sortaient des ports russes pour la Turquie et ailleurs, parce qu'en vertu d'un arrangement entre l'Angleterre et la Turquie, notre gouvernement s'est chargé en Russie des intérêts des sujets turcs durant la guerre, tout comme le gouvernement allemand protége à Constantinople les intérêts des sujets russes. En conséquence beaucoup, peut-être la plupart de ces navires, devaient obtenir leurs papiers dans les ports russes des consuls d'Angleterre.

«Des représentations furent faites, ainsi que je l'ai dit, à M. Layard, et il fit à son tour des représentations à la Porte et protesta à très-juste titre contre ce qui ne pouvait être considéré que comme un blocus qui n'était pas effectif ou qui n'était pas impartial. Ces représentations coincident exactement avec le changement de jurisprudence de la cour des prises.

Le 17 novembre, un navire qui avait été arrêté dans le Bosphore fut condamné comme coureur de blocus, ouvertement par le motif que

[graphic][merged small]

la cour des prises avait maintenant adopté l'opinion anglaise et américaine, l'interprétation du droit international soutenue par Lushington et Wheaton que l'escadre de blocus a le droit d'arrêter le coureur de blocus jusqu'à ce qu'il ait complété son voyage.

rope et confondit les nombreux admirateurs qu'Hobart-Pacha comptait en Angleterre, ce fut surtout son impuissance à arrêter les courses des navires de commerce que les Russes avaient armés en guerre et qui, s'échappant d'Odessa et de Sébastopol, filant entre les lourds cuirassés ennemis, poussant des pointes dans toutes les directions, ne cessèrent jusqu'à la fin de la guerre, de parcourir la mer Noire, en infligeant au commerce turc et à la flotte elle-même, des pertes que celle-ci se montra incapable de leur rendre. Em

« La consternation que causa cette décision parmi une grande classe des négociants de la place, qui s'étaient évidemment pénétrés de la conviction que le gouvernement avait l'intention de permettre, moyennant rémunération, de courir le blocus, fut très-grande. Que la cour avait rai-ployant hardiment cet engin nouveau, la torpille son d'après la jurisprudence anglaise, cela n'est pas douteux, je pense. Mais il y avait d'autres considérations que la cour avait perdues de vue, mais sur lesquelles les représentants des nations auxquelles appartiennent les navires saisis ne passeront pas,

« Un nombre considérable de navires, près de trente, je crois, ont été arrêtés depuis à l'ancre dans le Bosphore. Les ambassades sont trèsoccupées en ce moment au sujet de l'attitude qu'elles adopteront, mais je pense qu'il est probable que l'Italie et la Grèce protesteront nettement contre les arrestations comme illégales. »

En effet, ayant laissé passer un certain nombre de navires, les uns par connivence, d'autres par négligence, d'autres par permission expresse, d'autres encore par une décision de la cour des prises portant qu'ils ne pouvaient être légalement détenus, la Porte ne pouvait contester aux gouvernements auxquels les navires saisis appartenaient le droit de réclamer pour leurs sujets le même traitement que celui qui avait été accordé. Les ambassadeurs d'Italie et de Grèce déclarèrent fermement qu'ils ne permettraient pas que leurs navires fussent condamnés et la Porte se vit contrainte de les relâcher.

C'est ainsi que le blocus des côtes russes de la mer Noire ne fut jamais qu'une fiction : 1° parce que la flotte turque ne bloqua point effectivement les ports; 2° parce que la Porte, par suite de la corruption de ses agents, se vit dans l'impossibilité de sévir contre les navires saisis derrière la ligne de blocus quand elle songea tardivement à le faire.

[blocks in formation]

qui paraît devoir déplacer les conditions de la guerre maritime, ces faibles navires osèrent attaquer leurs puissants adversaires et furent quelquefois heureux. On ne peut pas dire que la guerre de 1877-1878 a complétement démontré l'incapacité des cuirassés parce que les équipages turcs sont loin de posséder la moyenne de savoir et d'expérience que l'on rencontre dans une flotte européenne, mais elle n'en fournit pas moins des arguments fort accablants aux écrivains spéciaux qui soutiennent que les folles dépenses qu'exige la construction des cuirassés ne sont point compensées par les services qu'ils peuvent rendre. Dans la lutte inégale des navires en bois russes contre les cuirassés ottomans, tout l'honneur a été du côté des navires en bois.

Les incursions de la flottille improvisée par les Russes commencèrent le 10 juin, par l'expédition de Soulina où le lieutenant Pouchtchine (1) fut fait prisonnier. Nous avons raconté cette tentative, les causes qui firent échouer et les actes d'héroïsme dont elle fut marquée. Le 15, le vapeur Vladimir quitta Odessa et fit une reconnaissance à l'embouchure du Danube de Kilia et rentra heureusement au port après avcir constaté qu'un monitor turc qui était échoué sur un banc, près de Kilia, avait sombré. L'équipage avait été recuelli par une frégate ottomane.

Le 18, le Grand-duc-Constantin reprit la mer et se dirigea vers les côtes d'Asie, dans la direction de Sinope. Il rencontra quatre petites goëlettes turques, auxquelles il donna la chasse et dont il s'empara : les équipages furent mis à terre par le commandant du Grand-duc-Constantin, qui coula ensuite ces petits bâtiments.

Le gouvernement ottoman, qui croyait encore alors que sa flotte lui assurait la paisible possession de la mer Noire et qui pensait que les vapeurs

(1) Contrairement à ce qui avait été annoncé, le lieutenant Pouchtchine n'est pas mort à Constantinople. Il a été remis en liberté à la fin de la guerre avec les autres prisonniers

russes.

ennemis ne se hasarderaient point en pleine mer fut très désagréablement impressionné par cette pointe poussée si loin des ports russes, et dans la note assez singulière qui suit, il accusa l'ennemi d'avoir fait sauter les équipages en même temps que les navires, ce qui était contraire à la vérité : Constantinople, 26 juin.

Violant les prescriptions et les règles qui président invariablement à la navigation, la Russie vient de donner à ses attaques sur mer un caractère indigne de notre siècle.

Voici quelques faits qui donnent une idée de la façon dont cette puissance se propose de respecter les principes du droit international relativement aux non combattants:

Mercredi 20 juin, vers onze heures du matin, un vaisseau russe a abordé un navire marchand portant le pavillon turc, à l'ancre dans la baie d'Aïdos, petite ville sur la côte de la mer Noire, et l'a fait sauter au moyen d'une matière explosive. Le même jour, des bâtiments à vapeur portant des torpilles ont été envoyés contre trois vaisseaux marchands ottomans, commandés par les capitaines Hadji-Hassan, Hadji-Teizi et Serdar, qui étaient à l'ancre devant Couri Chile, à 15 milles à l'est d'Amasra. Les vapeurs ont fait sauter les trois navires, et plusieurs hommes des équipages de ces derniers ont péri.

Il est sans exemple et, bien plus, contraire à toutes les règles du droit international, que des vaisseaux marchands aient été détruits de sang-froid, lorsqu'ils n'offraient aucune résistance, et, surtout, que les équipages aient été sacrifiés sans leur laisser le temps et le moyen de sauver leur existence, si l'on en juge par les faits cités ci-dessus, qui défient toute contradiction.

En informant le monde entier de la manière inouïe dont la Russie entend utiliser les conquêtes de la science moderne, nous protestons contre ces violations des lois de l'humanité et du droit des gens, et nous prions les cabinets européens d'en prendre connaissance, au nom de la conscience publique qui se révolte contre de semblables faits.

Le 19, le Vladimir repartit à son tour et poussa jusqu'à Varna. A vingt lieues marines avant ce port il donna la chasse à un brick turc, l'Aslam Bagra, de 600 tonneaux, qui, grâce à un vent très-favorable, filait à toutes voiles et à grande vitesse. Le Vladimir, étant parvenu à lui couper la route, le somma de s'arrêter. Il obéit à cet ordre et se rendit prisonnier. L'Aslam Bagra faisait un service régulier de transport de munitions entre Constantinople et Kustendjé. Il avait 16 hommes d'équipage à bord dont 15 Turcs et 1 Grec.

Le 23 juillet se donna en face de Kustendjé un des combats les plus étonnants dont il soit fait mention dans l'histoire maritime. Un des bâtiments de commerce transformés par les Russes, la Vesta, navire de 144 chevaux et de 1,800 tonneaux, armée simplement de canons de 9 livres, de mortiers de 6 pouces et de tor

pilles dont il ne put faire usage, se battit pendant cinq heures contre la meilleure corvette cuirassée de la flotte turque, le Fethi-Boulend de 1,000 chevaux et de 8,000 tonneaux, dont les flancs sont protégés par des plaques de vingt-cinq centimètres d'épaisseur. Et ce fut le cuirassé qui renonça le premier à la lutte.

La Vesta avait été transformée en deux semaines de navire de commerce en navire de guerre. Puis l'amiral Arkas l'envoya à la division de Pendérékli, afin de permettre au commandant, aux sous-officiers et à l'équipage de faire plusieurs essais, d'éprouver les appareils Davydof qui étaient à bord et dont on allait se servir pour la première fois et en général d'étudier le navire et sa force. La Vesta rentra ensuite à Odessa et, après y avoir fait du charbon, elle partit le 22 juillet pour une croisière sur la côte de Roumélie.

Le 23, à 35 milles de Kustendjé, la Vesta rencontra le Fethi-Boulend qui se trouvait de quelques heures en avant d'une division de la flotte turque. Le capitaine Baranof n'hésita pas à engager le combat malgré l'énorme disproportion des forces. Il comptait sur l'appareil Davydof sur ses torpilles et surtout sur le courage de ses marins. La Vesta s'approcha à portée, envoya au cuirassé une bordée des canons de son avant et engagea le combat en manoeuvrant de façon à ne pas présenter son flanc à l'ennemi et le tenir toujours sur l'arrière et à tirer de scs trois mortiers de poupe et d'un canon de neuf.

Le capitaine Baranof croyait avoir la supériorité de marche sur l'ennemi, mais cette prévision ne se réalisa pas. Le Fethi-Boulend est précisément le plus rapide des cuirassés de la flotte ottomane, et, dès le début de l'action, il gagna sensiblement de vitesse sur la Vesta. Dans ces conditions, le capitaine Baranof dut employer toute son habileté pour éviter le choc de l'éperon de l'ennemi, et comme le tir du bâtiment turc, réglé par un instrument de verre, était d'une grande justesse et lui faisait beaucoup de mal, il se décida à aborder l'ennemi et, si celui-ci se dérobait, à le frapper avec les lances à torpillcs dont la Vesta était armée en poupe.

Mais nous ne saurions mieux faire que de laisser raconter ce prodigieux combat au héros lui-même et nous reproduisons purement et simplement le rapport du capitaine.

« Le 23 du mois courant, la Vesta naviguant à 35 milles de Kustendjé, dans la direction de l'Est-Sud-Est, à 7 heures 1/2 du matin, aperçut une fumée noire au Sud.

« Ordre fut donné à la machine de porter la pression au maximum et je fis gouverner sur le sud-quart-est, afin de reconnaître le navire signalé et de le couper de la côte au cas où ce bâtiment aurait été un vapeur de commerce ou un vapeur de guerre de force inférieure.

«Vers huit heures on put, quoique le temps fût assez brumeux, reconnaître que ce navire était un grand cuirassé turc; il hissa son pavillon et tira sur la Vesta d'une pièce de gros calibre. La Vesta arbora le pavilion et fit une décharge de ses canons de l'avant.

« Je fis forcer la vapeur et virai de bord, en mettant le cap au nord-quart-ouest, pour empêcher l'ennemi de battre la Vesta de flanc et pour pouvoir tirer des trois mortiers de six pouces et de la pièce de 9 établis à l'arrière.

«En prenant cette position je comptais beaucoup pouvoir commander l'ennemi par notre supériorité de marche et calculais que sa vitesse ne pouvait dépasser 10 ou 11 nœuds; je pens is donc pouvoir, avec l'aide des appareils de tir automatique Davydof, le détruire ou l'obliger à se rendre.

« Je vis bientôt pourtant contre mon attente que notre marche, quoique portée à 12 nœuds, n'était pas supérieure à la sienne et que l'ennemi nous gagnait tellement de vitesse qu'au bout de peu de temps notre pièce de 9, pointée à la distance de douze encâblures, dépassait le but.

«Le lieutenant-colonel Tchernof, de l'artillerie de marine, qui, avec un inimitable sang-froid, faisait des observations sur le tir et dirigeait le feu des pièces de poupe, vint me trouver sur la passerelle, où je me tenais à la roue, et me dit à voix basse que son rôle de conducteur des appareils de Davy dof était terminé, attendu que quoique fonctionnant parfaitement, les appareils ne pouvaient plus nous être utiles, vu la proximité de l'ennemi.

et une bombe éclata partie dans l'entrepont et partie sur le pont.

«En bas, cette bombe détermina un incendie au-dessus de la soute aux poudres; sur le pont, les effets de son explosion furent horribles; elle couvrit le pont de sang, brisa une des mortières, rompit tous les conducteurs de l'appareil Davydoť, tua sur place les deux officiers d'artillerie qui commandaient nos pièces; l'enseigne Yacovlef eut une partie du cou et l'épaule droite emportées; le lieutenant-colonel Tchernof, frappé à mort, put s'écrier avant de tomber: Adieu! feu du canon de poupe de tribord, il est pointé! et il tomba sans vie (1).

« Avant même cette bordée, voyant le danger de continuer longtemps notre manœuvre, qui consistait à dérober notre flanc, à présenter notre poupe à l'ennemi et à lui rendre coup pour coup, et voyant que les Turcs avaient l'intention de faire usage de leur éperon, je résolus de faire préparer la lance à torpilles de l'avant, de tenter l'abordage et, si l'enne mi s'y dérobait, de le faire sauter avec des torpilles. A cet effet, j'appelai près de moi sur la passerelle l'officier torpilleur, le lieutenant Michel Péréleschine, et le chargeai de voir si les conducteurs des torpilles n'étaient pas brisés et de préparer la lance. Péréleschine me demanda pour lui et pour le lie. tenant Jérebko-Rotmistrenko la permission d'aller avec deux canots placer les torpilles sous le navire ennemi.

« Malgré tous les risques qui entouraient une semblable entreprise en plein jour, j'aurais accueilli cette demande, si la houle n'avait pas été tellement forte que les canots n'auraient pas pu tenir la mer. Je crus donc devoir refuser. A pe.ne le lieutenant Péréleschine venait-il de descendre de la passerelle qu'une bombe éclata sur le pont et d'un de ses éciats lui emporta la jambe à la hauteur de l'aîne: ainsi blessé, cet officier voulut encore me parler de l'emploi des bateaux-torpilles.

« L'horrible blessure du lieutenant Péréleschine, la perte d'un mortier, deux officiers tués,

« Voyant approcher l'éperon de l'ennemi, sa mitraille et les shrapnels (1) couvrir nos filets, nos bastingages, le jour des machines et la passerelle, je chargeai le colonel Tchernof, sur sa demande d'essayer avec le lieutenant Rojdest-quatre blessés, un incendie dans l'entrepont n'arvensky de faire encore une bordée concentrée. Deux décharges eurent lieu. Les projectiles turcs qui, à en juer par les éclats, étaient des calibres. de 11 el de 7 pouces, frappèrent notre arrière; le canot-major fut détruit, le premier pont fut troué

(1) Outre les shrapnels et la mitraille ordinaire, les Turcs lancèrent des projectiles remplis de plomb de chasse anglais no 11. Plus de 30 grains de plomb de bécassine furent retirés des blessures du lieutenant Krotkof.

rêtèrent pas l'élan de l'équipage; depuis le plus ancien jusqu'au plus jeune, le porte-enseigne Yacovlef, frère de l'enseigne tué pendant le combat, tous les officiers se sont conduits en héros; lorsque les officiers d'artillerie furent tués, le

(1) D'après le récit d'un témoin, publié par le Nouveau Temps, Yacovlef trouva également avant de mourir l'énergie de dire « Frères, il y a dans ma poche des tubes incendiaires, ils pourront vous servir. »

« PrécédentContinuer »