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posé à la même suppression, tout considéré et le saint nom de Dieu invoqué, ayant égard aux demandes et offres respectives desdits sieurs directeurs et administrateurs des hôpitaux réunis de Troyes et dudit Pierre-François Raulin, fondé de la procuration générale et spéciale dudit frère Philippe Marconville, titulaire actuel dudit bénéfice, appelé la Maîtrise spirituelle de l'hôpital Saint-Bernard de Troyes, desdits prévôt, chanoines et chapitre de la maison hospitalière de Saint-Bernard de Montjoux, prétendant droit de nomination et collation dudit bénéfice et y faisant droit, avons supprimé et supprimons ladite chapelle de l'hôpital Saint-Bernard, laquelle chapelle nous interdisons dès à présent pour être les matériaux qui en proviendroient employés aux ouvrages actuels de l'Hôtel-Dieu ou en être disposé autrement pour le plus grand avantage des pauvres, après toutefois qu'il aura été dressé un procès-verbal de démolition de l'autel de la grande chapelle et de perquisition de sépultures qui pourroient s'y rencontrer par Fr. François Pellicot, prêtre, chanoine régulier de l'ordre de Saint-Antoine et maître spirituel de l'Hôtel-Dieu-le-Comte de Troyes y demeurant, que nous nommons commissaire à cet effet, et pour retirer la pierre sacrée et les reliques dudit autel, comme aussi pour transférer en terre sainte, le curé de Saint-Nicolas appelé, les ossements si aucuns se trouvent en la recherche des dites sépultures. Avons transféré et transférons le titre du bénéfice appelé la Maîtrise spirituelle de l'hôpital SaintBernard, et les fondations y acquittées ou qui devoient l'être en la chapelle nouvellement construite en l'HôtelDieu-le-Comte de la ville de Troyes. Ordonnons qu'en mémoire de ladite translation il sera, à la diligence et aux soins desdits sieurs directeurs et administrateurs des hôpitaux réunis de Troyes, placé dans ladite chapelle de l'HôtelDieu-le-Comte, un tableau représentant l'image de saint Bernard, dans l'endroit le plus commode et le plus près que faire se pourra de l'autel qui sera dédié sous l'invocation

de Saint-Barthélemi, et duquel saint Bernard sera désormais le second patron; qu'il sera dressé entre ledit titulaire de la Maîtrise de l'hôpital Saint-Bernard, et lesdits directeurs et administrateurs, trois états ou déclarations de toutes les fondations de ladite chapelle de l'hôpital Saint-Bernard, dont un sera remis dans notre secrétariat de l'évesché, l'autre entre les mains du titulaire et le troisième sera affiché dans ladite chapelle de l'Hôtel-Dieu-le-Comte; que toutes les messes, vespres, services, obits et anniversaires fondés en l'hôpital Saint-Bernard, à quelque titre que ce soit, seront réduits et commués en une messe basse qui sera dite par le titulaire de ladite maîtrise spirituelle ou par tel prestre qu'il y pourra commettre à ses frais pour l'acquit des fondations et suivant l'intention des fondations tous les dimanches et toutes les fêtes qui seront chômés en notre diocèse, en ladite chapelle de l'Hôtel-Dieu-le-Comte, à l'heure la plus convenable et la plus commode, autres néanmoins que celles auxquelles on a coutume de dire la messe ordinaire de communauté audit Hôtel-Dieu-le-Comte, et les autres messes qui ont coutume d'être célébrées en ladite chapelle pour l'acquit des fondations ci-devant faites audit. Hôtel-Dieu-le-Comte, et en outre, en une messe solennelle qui sera pareillement dite et chantée en ladite chapelle par ledit maître spirituel dudit hôpital de Saint-Bernard ou par un prêtre qui y sera par lui commis et à ses frais le jour de la fête de Saint-Bernard de chaque année, pour toutes lesquelles messes seront lesdits sieurs directeurs et administrateurs des hôpitaux, tenus de fournir aux frais desdits hôpitaux, le pain, le vin, les ornements, vases, linges et cierges et toutes autres choses nécessaires, même de faire trouver des personnes pour les servir, seront aussi tenus lesdits sieurs directeurs et administrateurs de payer audit titulaire, ou à son fondé de procuration et à ses successeurs la somme de 200 1. pour chacun an, en un ou plusieurs termes à sa volonté; laquelle somme de 200 1. sera pour

tous les droits, fruits et revenus de ladite maîtrise spirituelle de l'hôpital Saint-Bernard et pour toutes les rétributions et honoraires de messes étant à la charge dudit maître spirituel et desquelles il est fait mention ci-dessus, sans par ledit maître spirituel pouvoir rien prétendre au-delà de ladite somme, à quelque titre et sous quelque prétexte que ce soit, et aussi sans que ledit maître spirituel puisse prétendre exercer sur le fondement ou sur le prétexte de la translation, du temps de ladite maîtrise spirituelle de l'hôpital Saint-Bernard en la chapelle de l'Hôtel-Dieu-le-Comte, aucunes fonctions spirituelles ni temporelles audit Hôtel-Dieule-Comte autres que celles de dire, célébrer ou faire célébrer en son lieu et place audit Hôtel-Dieu-le-Comte les messes dont il sera tenu et ci-dessus mentionnés.

« Donné à Troyes en notre palais épiscopal le 30 avril 1760 sous notre seing, le sceau de nos armes et le contreseing de notre secrétaire. »>

Signé† J.-B., évêque de Troyes.

Plus bas Par mandement : Salmon Constant (1). L'ordonnance épiscopale eut son exécution et il ne resta plus rien de l'hôpital Saint-Bernard (2).

M. de Lorry ne revit pas son diocèse d'Angers. Le 6 avril 1802, il fut nommé à l'évêché de La Rochelle, mais il n'accepta pas et mourut à Paris en 1803 ou 1804. Il avait laissé les meilleurs souvenirs partout où il avait passé. A Tarbes notamment, on rappelle encore avec éloge son inépuisable charité, surtout envers les hôpitaux de Saint-Joseph et de Saint-Blaise (3). Le portrait de M. de Lorry existe dans la salle synodale de l'évêché d'Angers.

(1) Archives de l'Aube, F. de l'Evêché, G. 120, fol. 20.

(2) L'hôpital de Saint-Bernard était situé dans la rue de la Monnaie. L'hôtel de France en occupa longtemps l'emplacement, no 33. (3) L'abbé Curie-Lassus, la Charité dans la Bigorre, p. 155-178, in-12, chez Rethaux, rue Cassette 22, à Paris. Angers et le dé

Cet abbé avait pour armes de gueules à trois dards ou fers de lance d'or.

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Paul de Murat était aumônier de Madame, quand il fut nommé par le roi abbé de Saint-Martin-ès-Aires, le 22 février 1784 (1). Malgré nos recherches dans les bibliothèques et les archives, nous n'avons pu obtenir aucun renseignement sur la vie de cet abbé, ni sur la date de sa mort. Il était cependant remplacé en 1787.

L'abbé de Murat portait : d'azur à trois fasces d'argent, maçonnées et crenelées de sable; la 1r de cinq creneaux, la 2o de quatre, la 3o de trois et ouverte en porte au milieu.

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Le 46 et dernier abbé de Saint-Martin-ès-Aires fut Henri de Chambre d'Urghons. Né à Tartas (Landes), en 1748, il fut d'abord curé d'un village voisin, nommé Carcarès. Devenu plus tard grand archidiacre et vicaire général de Metz sous l'épiscopat de son oncle, le cardinal de Montmorency, il ne tarda pas à être nommé évêque d'Orope in partibus, afin d'aider son oncle en qualité d'auxiliaire dans l'administration de son diocèse. Presque en même temps il fut pourvu de l'abbaye de Saint-Martin-ès-Aires, rendue vacante par la mort de l'abbé Paul de Murat.

Le brevet du roi est du 21 octobre 1787, et la bulle du

partement de Maine-et-Loire de 1787 à 1830, par Bloidier-Langlois, Recherches historiques sur la ville d'Angers,

170-172.

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t. I,
p.
par Bodin, t. II, p. 628.

(1) Gazette de France, 1784. Journal de Bouillon, 1784, 2e quinzaine de mars, p. 29.

pape Pie VI porte la date du 12 novembre suivant. Mais l'abbé d'Urghons ne prit possession que le 24 décembre, en présence du prieur François Labouret et d'Etienne-Marie Mousset, chanoine régulier (1).

Comme M. d'Urghons ne se proposait pas de résider à Saint-Martin-ès-Aires, il donna au prieur François Labouret des lettres de fondé de pouvoir pour procéder en son nom aux nominations, collations et présentations qui étaient du ressort de l'abbé. La pièce est du 10 janvier 1788 (2).

La tourmente révolutionnaire ne tarda pas à souffler sur la France : l'évêque-abbé passa en Allemagne avec son oncle et résida quelque temps à Heidelberg. Quelle fut son attitude au moment du Concordat? Elle fut l'objet d'appréciations différentes par les journaux du temps. Mais nous devons des renseignements précis à son Eminence le cardinal de Bezançon, qui a connu personnellement M d'Urghons, et qui a bien voulu nous les transmettre. L'ancien abbé de Saint-Martin-ès-Aires « était, dit le cardinal, tout à fait anticoncordataire. Aussi, lorsqu'après la Restauration, il revint en France, il voyait le clergé, mais d'une manière purement civile, et ne communiquait point avec lui in divinis. Comme c'était d'ailleurs un prélat très-régulier et très-rigoureux observateur des règles, ne pouvant aller à l'église, il voulait au moins qu'on vît qu'il priait, et il allait dire son office en plein air, quelque temps qu'il fit, dans un champ fort traversé par les arrivants à Tartas. Ce bon prélat ne se confessait qu'une fois l'an, dans une retraite qu'il allait faire en Espagne, parce qu'il ne croyait pas pouvoir se confesser à un concordataire. Mais enfin, dans une de ses retraites qu'il fit en Navarre, il trouva un religieux instruit et ferme, auquel il communiqua sa situation; et comme il priait beaucoup et faisait de grandes aumônes et bien des austérités pour

(1) Arch. de l'Aube, F. de l'Evêché, G. 125, fol. 65. (2) Arch. de l'Aube, F. de l'Evêché, G. 125, fol. 103.

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