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légende porte ces mots : S. PETRI A[BBATIS : STI : MARTINI TRECEN. Il est tiré des archives d'Auxerre, ancien cartulaire de Pontigny.

Le troisième sceau est celui de Félix Hardi, qui régnait de 1421 à 1462. On y remarque quelques différences avec les sceaux précédents. La figure de l'abbé est encadrée dans une niche gothique, et le personnage, au lieu d'une crosse, tient une croix de la main gauche et un livre de la main droite. Au-dessus de sa tête est une autre figure. L'inscription est en partie enlevée. Ce sceau accompagne avec trois autres sceaux une charte de 1423 (1). On le trouve aux archives de l'Aube, fonds de Saint-Martin-ès-Aires.

Quand il fut accepté que chaque importante abbaye devait avoir son blason, celle de S'-Martin-ès-Aires dut se conformer à l'usage. M. Lucien Coutant donne des émaux à l'ancien sceau du Chapitre, mais il en fait disparaître le pauvre, il met un casque sur la tête du saint et déplace le sabre. « L'abbaye de Saint-Martin-ès-Aires, dit-il (2), portait d'azur à un Saint-Martin à cheval d'or, coupant un manteau. » Nous lui laissons la responsabilité de ces changements et suppressions, mais nous croyons qu'il a confondu les armes de Saint-Martin-ès-Aires avec celles d'un prieur de Lusigny, dont la cure dépendait de l'abbaye de SaintLoup, fille de Saint-Martin (3).

En 1696, pour obéir à l'édit royal du mois de novembre, le monastère envoya son écusson pour être inséré dans l'Armorial de Champagne; mais nous ne l'y avons pas trouvé. Quoi qu'il en soit, à la fin du siècle dernier, l'abbaye de Saint-Martin portait: de Champagne au chef de France.

C'est le prieur de Sainte-Maure, le P. Audra, qui nous le fait connaître et nous apprend en même temps que ces

(1) Voir pièce justif. JJ.

(2) Annuaire de l'Aube, année 1857, p. 59.

(3) Mss. Jacquot, Sigillographie troyenne, p. 178.

armes, accolées à celles de la paroisse de Sainte-Maure, se voyaient dans une des verrières de son église (1).

Nous avons eu soin de donner les armes de chaque abbé depuis le commencement du xvi° siècle. Nous y avons joint celles des prieurs et des religieux que nous avons pu retrouver. Nous terminons donc ici un sujet que nous ne voulions pas négliger.

CHAPITRE VIII.

Election des abbés.

-

Liste des abbés.

des trésoriers.

Leur bénédiction par l'Evêque.

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Liste des prieurs. Revenus de la trésorerie. Liste Testament des novices avant leur profession. Person

nel de l'abbaye depuis le XIIe siècle.

Nous n'avons pas le mode d'élection des abbés aux premiers siècles de la fondation de Saint-Martin-ès-Aires; il ne devait guère différer de celui qui était usité au xvi° siècle, quelque temps avant la commende. Les divers membres du Chapitre, disséminés dans les prieurés-cures, dépendants de l'abbaye, étaient invités par écrit à se trouver réunis le même jour au monastère. Au jour fixé, tous les religieux se confessaient et communiaient. Une messe du Saint-Esprit était solennellement célébrée par l'un des chanoines réguliers: un discours était prononcé sur l'élection à faire; le Veni Creator se chantait à genoux, puis le prieur, président de l'assemblée, lisait la lettre épiscopale qui autorisait l'élection. Il invitait ensuite à se retirer quiconque n'avait pas droit d'assister à l'élection, soit qu'il fût sous le coup d'une excommunication, d'une suspense ou d'un interdit, soit pour tout autre motif. Chaque religieux jurait alors de suivre sa conscience pour ne nommer abbé que celui qu'il

(1) Audra, mss. citat., p. 119.

le

croirait digne et capable de prendre les intérêts spirituels et temporels de l'abbaye; puis ils choisissaient l'un des modes d'élection ordonnés par le concile de Bâle : l'inspiration du Saint-Esprit, le scrutin ou le compromis.

Quand les suffrages s'étaient réunis sur l'un d'eux, on entonnait le Te Deum et l'on conduisait l'élu de la salle du Chapitre à l'église et au maître-autel. Pendant ce temps, les cloches sonnaient à toute volée. Après le verset et l'oraison d'actions de grâces, on installait le nouvel élu sur le siége des abbés, puis on proclamait devant le peuple assemblé le nom de l'élu. On reconduisait celui-ci à la salle du Chapitre, où il prenait place sur le siége destiné aux abbés. C'est là qu'on le priait de consentir à son élection et qu'on dressait procès-verbal de tout ce qui s'était passé, pour en avertir l'évêque et lui demander de confirmer l'élection (1).

Au jour fixé pour la bénédiction de l'abbé, l'évêque se rendait au monastère, où l'attendaient pour l'assister deux abbés des monastères voisins. Après les interrogatoires usités en pareil cas, l'élu prononçait la formule du serment qu'on trouve au Pontifical:

<«< Moi, N..., élu abbé du monastère de S'-Martin-èsAires, devant Dieu et ses saints et en présence de cette imposante assemblée de mes frères, je promets fidélité, soumission convenable, obéissance et respect à l'Eglise de Troyes, ma mère, et à vous, mon évêque, ainsi qu'à vos successeurs, selon les décrets des sacrés Canons et comme l'ordonne l'inviolable autorité des Pontifes romains (2). »

Quand les abbés furent nommés par le roi et n'exercèrent de juridiction qu'après la confirmation du pape, la formule du serment était plus longue et plus circonstanciée: on la trouve au Pontifical (3).

(1) Voir pièces justif. MM et NN.

(2) Voir le texte latin ainsi que tout le cérémonial de la bénédiction d'un abbé dans le Pontificale Romanum ed. Romæ, 1849, p. 118. (3) Ibidem, p. 95.

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ARMOIRIES DES ABBÉS & D'UN PRIEUR

de Saint-Martin-ès- Aires.

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