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comptés parmi les membres résidants et associés, par

de démission; tous les autres sont morts.

suite

Les membres résidants ont fourni cinq victimes à ce fu

nèbre contingent :

MM. Camusat de Vaugourdon.

Schitz.

Corrard de Breban.

Docteur Guichard.

Boutiot.

Les membres honoraires, deux :

MM. Clément-Mullet.

Delaporte.

Les associés, treize :

MM. le baron Pavée de Vendeuvre.

Docteur Aubertin.
Victor Gallice-d'Ambly.
Huguenot.

Degrond-Dutailly.

Gombault.

De Noël de Bûchères.

L'abbé Thiesson.

Lerouge-Courtin.

Gustave Gayot.

Angenoust de Romaine.
Charles Eyriès.
Charles Bocquillon.

Les correspondants, quatorze :

MM. Moreau de Jonnès.

Delaquerrière.

Ogier de Baulny.

Gontard.

L'abbé Doussot.

Prin.

MM. Louis Vérollot.

Charles Delaunay.
Charles de Montaigu.

Le comte de Caumont.
Docteur Gerdy.

Guillier.

Demeufve.

Clovis Michaux.

Ces pertes sont immenses; car elles n'ont pas frappé seulement notre Société, notre ville, notre département : des hommes comme Charles Delaunay, directeur de l'Observatoire, comme le comte de Caumont et comme plusieurs autres ne disparaissent pas sans que le monde savant tout entier ne soit ému.

Aussi, que pourrais-je dire de la plupart de nos chers défunts, que chacun de vous ne sache déjà? Où trouver quelque chose qui n'ait été déjà pensé, dit, répété mieux que je ne saurais le faire?

Qui donc parmi leurs collègues, qui donc parmi leurs concitoyens, qui donc, dans toutes les Sociétés auxquelles ils étaient affiliés, qui donc aurait été insensible à la perte d'hommes aussi éminents et méritant si bien l'affection et le respect? Aussi, des voix éloquentes ont rappelé devant les fosses béantes, à ceux qui les accompagnaient pour leur rendre le dernier devoir de l'humanité, les mérites principaux, les traits saillants de ces existences si bien remplies; et des plumes exercées les ont consignés dans les livres pour les transmettre à la postérité.

Je n'essayerai pas de refaire ce qui a été si bien fait pour le baron Pavée de Vendeuvre, qui était un des doyens, un des plus anciens membres de notre Société où il siégeait depuis plus d'un demi-siècle, ni pour M. Camusat, qui a été si libéral pour notre Musée, ni pour M. Schitz, ni pour le président Corrard de Breban, ni pour l'infortuné docteur

Guichard, ni pour Charles Delaunay, ni pour Charles de Montaigu et pour beaucoup d'autres; et cependant, au moment où je viens de réunir encore une fois les noms de ces regrettés collègues, pour que nous puissions leur adresser un dernier et solennel adieu, j'éprouve le besoin d'attirer votre attention sur quelques autres généreux donateurs, dont les bienfaits peut-être peu connus, peut-être même ignorés, ne sauraient rester dans une obscurité qui ressemblerait à l'oubli.

L'un de ces bienfaiteurs posthumes de notre Société, c'est M. Jean-Louis Delaporte, que nous avons perdu en 1871. Ce nom n'est peut-être plus familier à la plupart de nos auditeurs, et cependant M. Delaporte a été pendant vingt-neuf années consécutives l'un des soutiens les plus solides et les plus actifs de notre Société. De 1820 à 1849, il a été successivement archiviste, secrétaire-adjoint, secrétaire en titre et président. Séparé de nous en 1849 par des fonctions politiques que lui avaient confiées les électeurs du département, il est revenu en 1870 revoir ceux de ses anciens collègues qui avaient survécu à son départ. Pour marquer le souvenir de cette visite à la Société qu'il aimait comme un père aime son enfant, M. Delaporte lui fit don d'une somme de trois cents francs pour fonder un prix qui sera décerné en 1876; puis, comme frappé de pressentiments, il nous fit ses adieux; quelques mois après, il était mort, comme tant d'autres dont ces événements lugubres ont bouleversé la santé. Mais son testament contenait une disposition destinée à perpétuer, par un bienfait durable, la trace de son long séjour à Troyes il nous a laissé une somme de quatre mille francs dont le revenu doit servir à constituer un prix biennal qui pourra être bientôt distribué pour la première fois.

Puisse l'exemple honorable de M. Delaporte susciter des imitateurs! Exoriare aliquis.....; mais où s'égarent mes paroles déjà les exemples de M. Delaporte, de M. Camusat

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de Vaugourdon, de M. et de M Onfroy de Bréville ont porté leur fruit.

Il y a quelques jours à peine, un autre de nos concitoyens qui n'avait avec notre Compagnie d'autre lien qu'un vif amour pour les arts, M. Jean-Baptiste - Joseph Renauld laissait à notre Musée six tableaux qui y ont déjà pris place et qui comptent parmi ceux qui lui font le plus d'honneur.

Il y a deux jours seulement, un ancien magistrat, qui a autrefois habité notre ville et qui a gardé un bon souvenir de son séjour parmi nous, nous envoyait un cadre entier rempli de rarissimes peintures murales, enlevées aux ruines de Pompeies; et si je ne craignais d'empiéter quelque peu sur un terrain dont l'accès ne m'est pas permis aujourd'hui, je vous dirais que, de Lisbonne, M. le comte Armand pense à nous, en même temps que M. Audiffred, de Paris, et tous deux viennent de nous faire des envois dont il vous sera bientôt parlé plus au long. Mais dès à présent, merci à ces généreux donateurs.

M. Guillier, dont le nom figure sur la longue liste nécrologique qui précède, était né à Troyes. Fixé au Havre pour y suivre une carrière commerciale, il n'a jamais oublié ses concitoyens, et il a fait à notre Musée de si beaux et si fréquents envois, que la Commission administrative a eu, depuis longtemps déjà, la douce obligation de faire graver son nom sur la table de pierre destinée à perpétuer les noms des bienfaiteurs de cet établissement.

Qui n'a connu les deux frères Gerdy, ces deux savants professeurs à l'Ecole de Médecine de Paris, tous deux nés dans notre département? Le plus jeune, Vulfranc, mort en 1873, postérieurement à son frère aîné, après avoir assuré des bienfaits permanents à certains pauvres malades de notre contrée, a voulu laisser aussi un cadeau à notre Musée, et il l'a mis en possession du buste en marbre blanc de son frère Gerdy l'aîné, qui a été un de nos anciens représentants politiques.

En 1874, un jour que la Société philotechnique était réunie en séance publique à Paris, le président de cette association, vieillard de quatre-vingt-six ans, lisait devant une brillante assemblée une pièce de vers accueillie par les félicitations enthousiastes de ses collègues et par les applaudissements d'un public nombreux et reconnaissant du plaisir qu'il venait d'éprouver.

L'ovation fut trop complète; elle produisit sur l'auteur affaibli par l'âge un ébranlement trop violent; car il s'affaissa sur lui-même : l'émotion l'avait tué comme s'il eût été foudroyé.

Ce triomphateur pacifique, cet auteur mort au sein du succès le plus complet auquel un écrivain puisse aspirer, s'appelait Clovis Michaux, né à Troyes en 1788. Magistrat pendant tout son âge viril, poète à ses heures de loisir, il avait gardé pour sa ville natale une affection qui ne s'est jamais démentie depuis 1828 jusqu'à ces derniers temps, il a été l'un de nos plus zélés correspondants; il a semé à travers la plupart de nos volumes de charmants opuscules qui ont souvent fait le charme de nos réunions intimes et de nos séances publiques. Clovis Michaud est du nombre de ceux qui méritent à un haut degré la reconnaissance de la Société; ce serait de l'ingratitude de ne pas signaler ses poésies à l'attention de ceux qui ne les connaissent pas et de ne pas les rappeler au souvenir de ceux à qui elles ont procuré les douces jouissances du cœur et de l'esprit.

Bientôt après, l'année 1875 a commencé à son tour à entamer nos rangs, et elle a vu ouvrir la tombe, à peine refermée, où repose maintenant la dépouille mortelle de l'un de nos membres les plus actifs, les plus laborieux, M. Théophile Boutiot. Notre vice-président, avec la chaleur de parole, avec l'élévation de pensées qui sont dans ses habitudes, s'est empressé de donner un juste tribut de regrets à ce collègue si brusquement enlevé au moment où, au prix du labeur de longues années, il terminait son histoire de la

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