COVIELLE.Ton pauvre Covielle, petite scélérate! Allons vite, ôte-toi de mes yeux, vilaine, et me laisse Quoi! tu me viens aussi.... Ote-toi de mes yeux, te dis-je, et pe me parle de ta vie. the muschel NICOLE, à part.- Ouais ! quelle mouche les a piqués tous deux ? Állons de cette belle histoire informer ma CLÉONTE. CLÉONTE, COvielle. Quoi! traiter un amant de la sorte, et un amant le plus fidèle et le plus passionné de tous les amants! COVIELLE. C'est une chose épouvantable que ce qu'on nous fait à tous deux. - la CLÉONTE. Je fais voir pour une personne toute l'ardeur et toute la tendresse qu'on peut imaginer; je n'aime rien au monde qu'elle, et je n'ai qu'elle dans l'esprit; elle fait tous mes soins, tous mes désirs, toute ma joie; je ne parle que d'elle, je ne pense qu'à elle, je ne fais des songes que d'elle, je ne respire que par elle, f pare mon coeur vit tout en elle, et voilà de tant d'a digne récompense ! Je suis deux jours sans la voir qui sont pour moi deux siècles effroyables; je la rencontre par hasard; mon cœur à cette vue se sent tout transporté ma joie éclate sur mon visage, je vole avec ravissement vers elle; et l'infidèle détourne de moi ses regards et passe brusquement, comme si de sa vie elle ne m'avait vu! COVIELLE. — Je dis les mêmes choses que vous. CLÉONTE. - Peut-on rien voir d'égal, Covielle, à cette perfidie de l'ingrate Lucile? 56 LE BOURGEOIS GENTILHOMME. theacher COVIELLE. Et à celle, monsieur, de la pendardė de Nicole ? CLÉONTE. Après tant de sacrifices ardents, de soupirs et de vœux que j'ai faits à ses charmes. COVIELLE. Après tant d'assidus hommages, de soins et de services que je lui ai rendus dans sa cuisine! Tant de larmes que j'ai versées à ses Tant de seaux d'eau que j'ai tirés au CLÉONTE. Tant d'ardeur que j'ai fait paroître à la chérir, plus que moi-même ! COVIELLE Tant de chaleur que j'ai soufferte à tourner la broche à sa place! CLÉONTE. Ellé me fuit avec mépris! COVIELLE. CLÉONTE. soufflets. COVIELLE. timents. CLÉONTE. ཆ ག ས ཟིང་ར Elle me tourne le dos avec effronterie! C'est une trahison à mériter mille châ Ne t'avise point, je te prie, de me jamais parler pour elle. fourt COVIELLE. Moi, monsieur? Dieu m'en garde ! Non, vois-tu, tous tes discours pour la défendre ne serviront de rien. COVIELLE. Qui songe à cela? CLÉONTE. Je veux 'contre elle conserver mon ressentiment, et rompre ensemble tout commerce. COVIELLE. J'y consens. qui va chez elle CLÉONTE Ce monsieur le comte lui donne peut etre dans la vue; et vois bien, se laisse Chotin à la pour mon honneur, prévenir l'eclat Mais il me faut, Je veux faire autant de pas qu'elle au changement où je la vois courir, et ne lui laisser pas toute la gloire de me quitter. - COVIELLE. C'est fort bien dit; et j'entre pour mon compte dans tous vos sentiments. Hel CLÉONTE.— Donne la main à mon dépit ; et soutiens ma résolution contre tous les restes d'amour qui me pourraient parler pour elle. Dis-m'en, je t'en conjure, tout le mal que tu pourras; fais-moi de sa personne une la rende méprisable; et marque-moi plinture qui moter, tous les défauts que tu peux bien, m'en voir en elle. COVIELLE Elle, monsieur? voilà une belle mijaurée, une pimpesouée bien bâtie, pour vous donner tant d'amour! Je ne lui vois rien que de très médiocre; et vous trouverez cent personnes qui seront plus dignes de vous. Premièrement, elle a les yeux petits. CLÉONTE. Cela est vrai, elle a les yeux petits; mais elle les a pleins de feu, les plus brillants, les plus perçants du monde, les plus touchants qu'on puisse voir. CLÉONTE. Oui; mais on y voit des grâces qu'on ne voit point aux autres bouches; et cette bouche en la voyant, inspire des désirs: elle est la plus attrayante, la plus amoureuse du monde. COVIELLE. - Pour sa taille, elle n'est pas grande. Non, mais elle est aisée et bien prise. - Elle affecte une nonchalance dans ses CLÉONTE. Il est vrai; mais elle a grâce à tout سلام 56 cela; et ses manières sont engageantes, ont je ne sais COVIELLE. — Pour de l'esprit.... that CLÉONTE. Ah! elle en a, Covielle, du plus fin, du plus délicat. COVIELLE. — Elle est toujours sérieuse. Veux-tu de ces enjouements épanouis, de ces joies toujours ouvertes? Et vois-tu rien de plus impertinent que des femmes qui rient à tout propos ? at least COVIELLE. Mais enfin elle est capricieuse autant que personne du monde. CLÉONTE. Oui, elle est capricieuse, j'en demeure much. cord; mais tout sied bien aux belles; on souffre COVIELLE. Puisque cela va comme cela, je vois bien que vous avez envie de l'aimer toujours. CLÉONTE. — Moi! j'aimerais mieux mourir, et je vais la haïr autant que je l'ai aimée. you COVIELLE. Le moyen, si vous la trouvez si parfaite ? CLÉONTE. C'est en quoi ma vengeance sera plus éclatante, en quoi je veux faird Wengeance mieux voir la force del mon cœur à la haïr, à la quitter, toute belle, pleine d'attraits, tout aimable que je la trouve. La voici. toute SCÈNE X. LUCILE, CLÉONTE, COVIELLE, NICOLE. NICOLE, à Lucile. Pour moi, j'en ai été toute scandalisée. LUCILE. Ce ne peut être, Nicole, que ce que je dis. Mais le voilà. CLÉONTE, à Covielle.- Je ne veux pas seulement lui parler. COVIELLE. LUCILE. NICOLE. - Je veux vous imiter. Qu'est-ce donc, Cléonte? Qu'avez-vous? LUCILE. Quel chagrin vous possède? NICOLE. Quelle mauvaise humeur te tient? LUCILE.— Êtes-vous muet, Cléonte? NICOLE. CLÉONTE. COVIELLE. LUCILE. As-tu perdu la parole, Covielle? Je vois bien que la rencontre de tantôt a troublé votre esprit. CLÉONTE, à Covielle. Ah, ah! on voit ce qu'on a fait. NICOLE. Notre accueil de ce matin t'a fait prendre la chèvre. COVIELLE, à Cléonte. On a deviné l'enclouure. LUCILE. N'est-il pas vrai, Cléonte, que c'est là le sujet de votre dépit? CLÉONTE. Oui, perfide, ce l'est, puisqu'il faut parler; et j'ai à vous dire que vous ne triompherez pas, comme vous le pensez, de votre infidélité ; que je veux être le premier à rompre avec vous, et que vous n'aurez pasa rochasser. J'aurai de la peine, sans doute, à vaincre l'amour que j'ai pour vous; cela me causera des chagrins; je souffrirai un temps: mais j'en viendrai à bout, et je me percerai plutôt le cœur que d'avoir la faiblesse de retourner à vous. COVIELLE, à Nicole. - Queussi, queumi. |