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sainte Religion, que nos pères nous ont transmise, nous devienne chère de plus en plus. Elle porte des caractères de divinité si frappans, qu'il faudroit être aveugle pour ne pas reconnoître qu'elle est votre ouvrage. Il n'y a certainement qu'une intelligence infinie, qui ait pu connoître, tant de siècles auparavant, le grand changement qui s'est fait dans l'univers à la venue du Messie comme il n'y a qu'une puissance infinie qui ait pu l'opérer. Je vous remercie, ô mon Dieu, d'avoir rendu la vérité de notre sainte Religion si sensible et si palpable, qu'à moins de fermer volontairement les yeux, on ne peut s'empêcher d'être frappé de la vive lumière qui y brille de toutes parts.

Pratique. Bénir Dieu de nous avoir appelés à la Foi.

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XI V. LECTURE.

Caractères du Messie, tracés par
Prophètes.

Huic omnes Prophetæ testimonium perhibent.

les

Tous les Prophètes rendent témoignage au Sauveur. 'Act. 10.

PLUS le temps du Messie approchoit

plus les prédictions qui l'annonçoient étoient claires et circonstanciées. Dieu parut sans cesse occupé de ce grand objet.

envoya, de temps en temps, des Prophètes, pour annoncer sa venue. Chacun de ces Prophètes étoit chargé de le désiguer par quelques traits particuliers, et propres à le faire reconnoître quand il seroit venu. C'étoient comme autant de courriers que le grand Roi envoyoit devant son fils, pour tenir les hommes dans l'attente de son avénement. Dieu marqua tous les caractères qui devoient se réunir dans la personne du Sauveur. Il fit prédire toutes les circonstances qui accompagneroient sa naissance, sa vie, sa mort et sa résurrection l'histoire du Sauveur étoit déjà faite d'avance, quand il vint au monde. Ce tableau doit vous intéresser mon cher

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Théophile; suivez-moi dans le détail où je vais entrer, en vous rapportant les principales prophéties qui concernent le Messie. David, ce saint Roi inspiré de Dieu, est un de ceux qui en ont parlé le plus clairement. Il appelle le Messie son Seigneur et il le reconnoît pour le fils de Dieu : il prédit que son règne s'étendra sur toutes les nations, et n'aura point d'autres bornes que celles de l'univers. Il annonce ses ignominies, sa mort cruelle et le genre de supplice qu'on lui fera souffrir: il voit ses pieds et ses mains percés, ses os marqués sur sa peau par tout le poids de son corps violemment suspendu, ses habits partagés et sa robe tirée au sort, sa langue abreuvée

de fiel et de vinaigre ; mais il annonce en même temps qu'il n'éprouvera point la corruption du tombeau, et qu'il en sortira glorieux. Cette prédiction est d'autant plus admirable, qu'elle a été faite plus de mille. ans avant son accomplissement. Isaïe, qui vivoit trois cents ans apres David, a parlé du Messie avec autant de clarté. Il le voit sortir du sang de Jessé, naître d'une mère Vierge, il l'appelle un enfant admirable, le Père du siècle futur, le Prince de la paix; enfin, il le nomme Dieu. Son règne sera éternel, toutes les nations se prosterneront devant lui; à sa parole les boiteux seront redressés, les sourds entendront, les muets parleront, les aveugles verront: mais le même Prophète, après avoir parlé de la gloire du Messie, parle aussi de ses humiliations: il le représente défiguré, méconnu, méprisé, le dernier des hommes, l'homme de douleurs, chargé d'infirmités. parce qu'il a pris sur lui nos iniquités, qu'il expie par ses souffrances. On lui crachera au visage; il sera traité comme un criminel, mené au supplice avec des méchans et il se livrera lui-même à la mort, aussi paisiblement qu'un agneau. Le Prophète ajoute que par sa mort, il deviendra le chef d'une postérité nombreuse; c'est l'Eglise, où les Gentils accourront de toutes parts, tandis que les Juifs, à la réserve d'un petit nombre, seront rejetés à cause de leur

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incrédulité. Que peut-on voir de plus détaillé, si ce n'est l'Evangile et l'histoire même du Sauveur ? Cependant, remarquezle bien, mon cher Théophile, cette prédiction a été faite plus de sept cents ans avant Notre-Seigneur. Les autres Prophètes n'ont pas vu moins clairement le mystère du Messie l'un prédit que Bethleem, la plus petite ville de Juda, sera illustrée par sa naissance. Un autre le voit vendu par un de ses Disciples pour trente pièces d'argent; il voit jusqu'au champ du Potier, auquel cet argent sera employé. Le même Prophète nous le représente comme un Roi, mais un Roi pauvre il est monté sur une ânesse, et sur le petit de l'ânesse : c'est là toute sa magnificence; c'est ainsi qu'il fera son entrée dans la ville de Jérusalem. Le Prophète Aggée publie la gloire du second Temple, parce que le Messie désiré des nations y viendra. Le Prophète Daniel détermine l'époque précise de sa venue : pendant que ce Prophète est occupé de la captivité de son peuple, et des soixantedix ans qu'elle devoit durer, tout-à-coup il est élevé par l'Esprit de Dieu à des pensées plus hautes: il prédit après soixante-dix semaines d'années, c'est-à-dire, après quatre cent quatre-vingt-dix ans, la fin d'une autre captivité bien plus funeste, dont le genre humain sera affranchi par la mort du Christ, délivrance qui consiste dans la ré

mission des péchés, et dans le règne éternel de la justice. Il annonce que dans la dernière semaine le Christ sera mis à mort, une nouvelle alliance sera confirmée, les anciens sacrifices seront abolis. Après la mort du Christ, il n'y aura plus qu'horreur et que confusion: la cité sainte et le sanctuaire seront détruits, le peuple qui l'aura méconnu ne sera plus son peuple, on verra l'abomination dans le Temple, et une désolation qui n'a point de terme. « Enfin » Malachie, le dernier des Prophètes, >> prédit qu'à la place des sacrifices anciens, >> une offrande pure sera présentée au Sei>> gneur,non plus seulement dans le Temple » de Jérusalem, mais en tous lieux, depuis » l'orient jusqu'à l'occident, non plus par » les Juifs, mais par les Gentils, parmi les» quels le nom de Dieu sera grand. » Ces dernières prophéties ont été faites cinq cents ans avant Notre-Seigneur. N'oubliez pas, mon cher Théophile, que l'on ne peut douter de l'antiquité de ces prophéties. Elle est attestée par tout un peuple, dont le témoignage n'est pas suspect : c'est le peuple Juif, ennemi déclaré des Chrétiens, qui ne peut s'empêcher de respecter ces prophéties, quoiqu'il y trouve sa condamnation le livre où elles sont contenues, est entre les mains des ennemis du nom chrétien; c'est d'eux que nous les avons reçues: on ne peut les soupçonner de nous être

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