L'être et l'écran: Comment le numérique change la perception

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Presses universitaires de France, 4 sept. 2013 - 260 pages

De quoi la révolution numérique est-elle la révolution ? Sur le plan de l’histoire, elle est une nouvelle révolution technique qui consiste en l’avènement du « système technique numérique ». Mais, sur le plan humain, elle est surtout une révolution philosophique qui modifie en profondeur nos structures perceptives. La révolution numérique est une nouvelle révolution « ontophanique », c’est-à-dire un ébranlement du processus par lequel l’être (ontos) nous apparaît (phaïnô) et, par suite, un remaniement de l’idée même que nous nous faisons de la réalité. Les appareils numériques modifient la qualité phénoménologique de notre être-au-monde et nous réapprennent à percevoir. C’est pourquoi la prétendue différence entre le réel et le virtuel n’existe pas et n’a jamais existé. Nous vivons dans « l’ontophanie numérique », c’est-à-dire un environnement à phénoménalité numériquement centrée mais foncièrement hybride, à la fois numérique et non numérique, en ligne et hors ligne, qui forme une seule et même substance continue. Aussi le design numérique joue-t-il un rôle essentiel dans notre capacité à rendre le monde habitable, c’est-à-dire à créer de l’être.

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À propos de l'auteur (2013)

Nouvelle édition révisée et enrichie. Nouvelle préface de Mads Nygaard Folkmann. « Cet ouvrage pose le premier jalon de ce que l’on pourrait appeler une phénoménologie du design, s’intéressant à la manière dont le design, dans sa capa- cité à créer les surfaces tactiles et visuelles du monde moderne, affecte, structure et encadre notre expérience quotidienne par la production d’effets. [...] En d’autres termes, ce qui est important dans le design, c’est sa capacité à produire des effets qui conditionnent l’expérience par la médiation d’objets potentiellement capables d’enchanter notre quotidien. Aborder la phénoménologie du design revient ainsi à s’attacher à comprendre sa relation avec les éléments constitutifs de l’expérience et la manière dont il les transforme. » M. N. Folkmann, Préface

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