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Le dixième abbé de Dickelvenne, voulant se mettre à l'abri des incursions des Normands, se retira en 846, avec les reliques de saint Hilduard, à Termonde. Ses craintes n'étaient pas sans fondement; car Dickelvenne, Gand et d'autres endroits furent ravagés par les Barbares en 851. Après qu'ils eurent quitté ces contrées, vers l'an 896, Baudouin de Mons, comte de Flandre et de Hainaut, releva le couvent de Dickelvenne. Snellard, vingt-septième abbé, transféra sa communauté à Grammont. Gérard II, évêque de Cambrai, donna en 1081 quelques biens à cette abbaye, et Manassès, son successeur, en dédia l'église en 1096, et lui conféra plusieurs priviléges. Robert, comte de Flandre, donna aussi quelques terres à la même église.

Il y eut un Hilduard ou Hildoard, évêque de Cambrai, qui assista en 814 au concile de Noyon. Quelques auteurs pensent que c'est le même que notre Saint; mais cela n'est nullement prouvé.

Voyez Molani, Nat. SS. Belgii, p. 227; Sanderi Hagiolog. Flandriæ, p. 179, et Flandria illustr., III, 174; Miræi, Diplom. Belg. I, 165 et 513; Gallia Christ. nova, V, col. 43, et Van Gestel, Hist. Archiep. Mechl. tom. II, pag. 244.

et qu'elle passa sa vie à Dickelvenne dans les exercices d'une éminente sainteté. Voyez Molani Nat. SS. Belgii, p. 164 ad 26 Julii, et Acta SS. tom. VI, Julii, p. 311.

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+ LE VÉNÉRABLE REGINBERT, MOINE ET FONDATeur du COUVENT DE SAINT-BLAISE DANS LA FORÊT-noire.

Voyez la Chronique de Magdebourg, le continuateur de Réginon Henri Murer, dans les Bollandistes, sous le 1er Mai.

L'AN 962 Ou 964.

Si l'on en croit Henri Murer une ancienne famille noble habitait encore, il y a quelques siècles, dans le territoire de Zurich, un château nommé Seldenburen. Un membre de cette famille, Réginbert, fonda en 945 le couvent de Saint-Blaise dans la Forêt-Noire, où il mourut en 964. L'auteur de la chronique de Magdebourg le fait mourir en 962. On lit dans le livre qui traite de la succession des évêques de Bâle, que quelques pieux anachorètes se concertèrent entre eux, pour se vouer à un genre de vie plus rigoureux, et que, renonçant à tout commerce avec les hommes, ils se retirèrent dans une petite maison, dans laquelle exempts de toute pensée et de tout souci terrestre, et uniquement consacrés à Dieu et à sa gloire, ils gagnèrent leur vie par le travail de leurs mains. Mais ils ne tardèrent pas à remarquer qu'ils marcheraient d'un pas plus sûr, s'ils entraient dans la voie déjà tracée par d'autres. C'est pourquoi ils adoptèrent la règle de S. Benoît. Réginbert de Seldenburen, qui descendait d'une noble famille, se joignit à eux l'an 959. Il avait été secrétaire de l'Empereur Othon, et était connu comme un vaillant guerrier. Un jour, dans un combat acharné, et se trouvant au milieu d'une troupe de cavaliers ennemis, il perdit une de ses mains. Cet accident lui inspira des pensées plus graves il quitta la cour et le monde, et voulant assurer son salut il embrassa la vie monastique. Dans un édit de l'Em

pereur Othon de l'année 963, daté de Vérone, il est nommé le fondateur du couvent de Saint-Blaise dans la Forêt-Noire. Il mourut le 29 Décembre et fut, au rapport d'Urstitius, le premier abbé de ce couvent.

Mabillon pense qu'il est probable que notre Saint est le même que le moine et prêtre Rambert, dont il est parlé dans les anciennes chartes du couvent d'Einsiedeln. (Acta SS. Ord. S. Benedicti sæc. X, in vita venerabilis Gregorii abbatis, p. 845.)

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30 Décembre.

S. SABIN, Évêque d'assise, ET SES COMPAGNONS,

Tiré de leurs actes, publiés par Baronius et Baluze.

L'AN 304.

MARTYRS.

DIOCLETIEN et Maximien Hercule ayant publié en 303, de cruels édits contre les chrétiens, Sabin, évêque d'Assise, fut arrêté avec plusieurs ecclésiastiques de son clergé. On les mit en prison, où ils restèrent jusqu'à l'arrivée de Vénustien, gouverneur de l'Etrurie et de l'Ombrie. Lorsque ce magistrat fut sur les lieux, il fit comparaître les confesseurs devant lui. Sabin eut les mains coupées; ses deux diacres, Marcel et Exupérence, furent étendus sur le chevalet, cruellement battus, et déchirés avec les ongles de fer. Ils expirèrent l'un et l'autre au milieu des tourmens. On dit que Sabin rendit la vue à un aveugle. Il guérit Vénustien lui-même d'un mal qu'il avait aux yeux. Le gouverneur frappé de ce miracle, se convertit, et fut décapité depuis pour la foi. Lucius, son successeur, fit venir Sabin à Spolète, et ordonna de le battre jusqu'à ce qu'il expirât sous les coups. Le saint martyr fut enterré

à un mille de la ville. On transféra depuis ses reliques à Faënza. Saint Grégoire-le-Grand parle (1) d'une chapelle bâtie en l'honneur de notre Saint, près de Fermo, et dans laquelle il mit une portion de ses reliques, qu'il avait obtenue de Chrysante, évêque de Spolète. Tous ces saints martyrs sont nommés en ce jour dans les martyrologes d'Adon et d'Usuard, ainsi que dans le romain.

Les martyrs, par leur exemple, nous crient de mépriser un monde faux et corrompu. Les philosophes, les princes y ont-ils trouvé le bonheur qu'ils cherchaient avec tant d'ardeur? Ils n'ont fait que rouler de précipice en précipice et voltiger d'erreur en erreur, sans pouvoir parvenir à l'objet de leurs poursuites. Le repos ne se trouvera jamais dans les créatures. Souffrirons-nous plus long-temps qu'elles nous séduisent? serons-nous toujours trompés et toujours prêts à nous laisser tromper? quand cesserons-nous de donner de faux noms aux objets qui nous environnent, et de leur attribuer une vertu qu'ils n'ont pas ? Est-ce qu'une expérience de près de six mille ans ne suffit pas pour nous détromper? Ouvrons les yeux à la lumière de l'Évangile, et les illusions trompeuses des sens disparaîtront. Mais les biens et les maux de ce monde eussentils la réalité que nous leur prêtons, que sont-ils, si nous les comparons avec l'éternité? Leur peu de durée doit nous les faire mépriser; et si nous les considérons sous ce point de vue avec les martyrs, nous les apprécierons à leur juste valeur.

(1) L. 7, ep. 72, 73; 1. 11, ep. 20.

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LE B. RICHARD.

L'AN 1266.

L'ABBAYE d'Adewerth ou Adwert, de l'ordre de Cîteaux, était située à un mille environ de Groeningue. Ce fut une des maisons les plus remarquables de tout ce pays, nonseulement sous le rapport de ses bâtimens, mais particulièrement par ses écoles, où presque tous les jeunes gens de la Frise allaient recevoir leur éducation. On en vit sortir des hommes distingués par leur vertu et leur sainteté, entre autres le bienheureux Richard.

Richard ou Rigard, avant de se faire moine, avait professé à Paris. Wigbold, troisième abbé d'Adewerth, le reçut profès. Au couvent on vit toujours en lui un modèle parfait de vertu. Après y avoir servi le Seigneur pendant plus de trente ans, il y mourut l'an 1266, à un âge trésavancé. D'après le ménologe de Citeaux, qui en parle avec beaucoup d'éloge, sa mémoire se célèbre le 30 Décembre.

Plusieurs auteurs encore font mention du B. Richard; Henriquez, entre autres, dit, dans son Phoenix reviviscens, liv. I, ch. 23, qu'il se rendit célèbre par des miracles, des révélations, par l'esprit de prophétie et par toutes sortes de vertus (1).

(1) Il y eut aussi dans la même abbaye d'Adewerth un moine nommé Emmanuël, qui brilla par son savoir et sa sainteté. Vers l'an 1170 il avait été malgré lui élevé au siége épiscopal de Crémone, en Italie. Après sa mort, il fut mis sur la liste des bienheureux de l'ordre de Citeaux, et sa mémoire fut célébrée le 27 Février. Ughellius, dans son Italia sadit qu'il est mort à Crémone; mais Van Heussen dit, dans son Hist. Episc. Groening., p. 44, que les troubles de l'Italie le forcèrent de fuir ce pays, et qu'il se retira dans l'abbaye d'Adewerth, où il vécut trente ans et où il termina ses jours.

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