Les conduits de l'ouïe aboutissent, chez le babil-
lard, non pas au cerveau, mais sur la langue. 51
Le babillard n'obtient jamais cette confiance que
tout discours sollicite naturellement.
Le silence est la preuve d'une grande sagesse. 57
Le babillard cherche à plaire et il importune.
Sylla se vengea d'une manière atroce, lors-
qu'il prit la ville d'Athènes, des railleries de
ses habitans.
L'indiscrétion d'un seul homme empêcha que
Rome ne fut délivrée de la tyrannie de Né-
ron, et ne recouvrát la liberté.
Discrétion de Léena dans la conjuration d'Har-
modius et d'Aristogiton.
Il est toujours temps de dire ce qu'on a tu.
Réponse d'Antigone à son fils.
Discrétion salutaire d'Eumène.
Une parole láchée se répand avec rapidité ; elle
précipite dans l'abíme l'imprudent qui l'a
laissée échapper.
Adresse d'un sénateur pour éprouver la discré-
tion de sa femme.
Fulvius, un des amis d'Auguste, se donne la
mort, pour se punir de son indiscrétion.
Les secrets font souvent périr ceux qui ne peu-
vent les garder.
Les babillards se perdent eux-mêmes sans aucun
motif.
Il faut opposer à la fureur de parler, le frein de
la raison,
et élever autour de la langue,
comme une digue qui arrête ses débordemens. 91
Le babillard, en cherchant à étre aimable, se
rend odieux.
Les hommes concis dans leur langage sont plus
en réputation de sagesse que les grands par-
leurs.
Rien n'est plus injurieux que la précipitation à
prévenir les réponses d'un autre.