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anecfume, hacfunefi, acfaffe, cymbos, oxis, arion, focharga, ocla, feminita, gabenon, valoit cyathe; contenoit en eau pure 2 onces Italiques, 3 onces Afiatiques, 16 drachmes Romaines de Néron, 24 drachmes Afiatiques, 48 fcripules, 10 doigts cubiques, & roquille de Paris.

Le grand myftron, felon Galien; muftarum, meftarum & alfeir en arabe; le befa ou coque d'œuf des Rabbins, valoit 1 oxybaphe, 2 cyathes; contenoit 4 onces Afiatiques d'eau pure, 32 drachmes Afiatiques, 64 fcripules, 13 doigts cubiques, & 2 ÷ roquilles de Paris.

,

& en

L'oxybaphon vétérinaire, felon Cléopatre, qui est aussi le cos ou la rébiite des Rabbins, appellée en grec elenios, tetartos arabe ceiliati, kiliathi, rhafa calyx, valoit 1 befa, 2 oyxbaphes, 3 cyathes, 21 doigts cubiques; contenoit en eau pure 4 onces Italiques, 6 onces Afiatiques, 32 drachmes de Néron, 48 drachmes Aliatiques, 96 fcripules, & 3 roquilles de Paris.

L'hémine, cotyle ou iryblion Afiatique, contenoit deux oxybaphons vétérinaires, 3 grands myftrons de Galien, 4 oxybaphons ou grandes conques, 6 cyathes, 8 onces Italiques d'eau pure, 12 onces Afiatiques, &c. & 7 roquilles de Paris.

J'ai cru devoir rapporter toutes ces petites mefures à l'hémine ou cotyle Asiatique, quoique ces Auteurs femblent les comparer tantôt à la cotyle Grecque, tantôt à l'hémine Romaine; en un mót, il est très-difficile de reconnoître la vérité dans ces compilations confuses, où l'on affigne aux mesures Romaines le poids qui convient aux mefures Grecques, puis aux mefures Grecques le poids qui appartient aux mefures Romaines; où le poids du bled eft donné pour celui de l'huile, & celui de l'huile pour celui du vin, &c. &c.

Voilà à peu près tous les vases-mesures de l'antiquité dont des Ecrivains font mention; mais il y en avoit d'autres, comme aujourd'hui, qui n'avoient point de capacité fixe & réglée; tels étoient ceux qu'on employoit pour la fabrication & le foutirage des vins & autres liqueurs ; ceux qui fervoient à confire des viandes, des fruits & des légumes; ceux qui étoient en ufage dans les bains, à table pour boire & pour contenir les viandes, & à la cuifine pour préparer & faire cuire les alimens.

Les Anciens renfermoient leurs vins dans de grands vaiffeaux de terre cuite, qu'ils appelloient kéramions, dolia, fictilia, tefta,

oftraca, feria, fidelia. Lorfqu'ils avoient deux oreilles ou deux anfes, ils les nommoient orca, diotæ, e, comme on peut le remarquer dans Horace (lib. I, od. IX.):

res,

:

Deprome quadrimum Sabiná,

O Thaliarche merum diotá.

Lorfque Caton parle de vaiffeaux quadragénaires, quinquagénai dolium quadragenarium, dolium quinquagenarium, on peut douter, dit Budée, s'il entend par-là des vafes de quarante, de cinquante amphores, ou d'autant de conges; mais ce n'est ni l'un ni l'autre Caton entend par un dolium quadragenarium, un dolium de la capacité du culéus qui valoit quarante urnes, & par dolium quinquagenarium, il entend encore un vafe deftiné à contenir un culéus de liqueur; mais le vin doux qu'on mettoit dedans pour y fermenter, ne devoit pas l'emplir, afin que dilaté par l'action de fon feu naturel, qui étoit d'ailleurs irrité par les drogues & les épiceries que les Anciens y mettoient, ne fortît pas du vase par en-haut. Le vaiffeau n'étoit ordinairement rempli qu'aux quatre cin quiemes, enforte que la partie qui demeuroit vuide étoit de la continence de cinq amphores, comme l'observe Caton lui-même à l'endroit où il décrit la maniere de compofer le vin de Cos. On peut voir auffi les deux articles où il traite de la fabrication du vin Grec, & celui intitulé: Lex de vino in doliis.

Pline (lib. XIV, cap. XXI.) remarque auffi qu'il ne falloit ja mais remplir ces vafes; il obferve d'ailleurs qu'ils devoient être cylindriques ou à peu près, parce que comme ils devoient être rangés debout à la cave, une petite distance les uns des autres, ceux qui étoient gros & enflés vers leur milieu, occupoient trop de place, & par-là devenoient incommodes. Ces vaiffeaux devoient avoir beaucoup de ressemblance avec nos futailles mises debout & défoncées par en-haut; ils avoient une large ouverture par où l'on entonnoit le vin, & par où on l'en tiroit. On fermoir cette ouverture d'un couvercle qu'on y fcelloit avec une gomme ou mastic au reste, ils étoient enduits de poix ou de résine en-dedans & en-dehors; on les lavoit enfuite avec de l'eau de mer ou de l'eau falée, dans laquelle on délayoit de la cendre de farment, puis on les parfumoit, ainsi que la cave, avec de la myrrhe & d'autres aromates.

Caton faifant le dénombrement des uftenfiles d'un preffoir, fait encore mention d'urnes quinquagénaires. On pourroit peut-être imaginer qu'il s'agit d'un vafe de cinquante pour quarante - huit hémines; mais je penfe qu'il faut entendre que Caton parle ici d'un vafe de la capacité de l'amphore, qui contenoit quarantehuit fetiers. Lors de la vente des vins, le vendeur donnoit à l'acheteur deux fetiers de vin au-deffus de la jufte continence du vafe, pour les lies, ce qui faifoit cinquante fetiers. Nous avons prouvé que l'urne n'étoit que la moitié de l'amphore, comme le témoigne encore Columelle (lib. XII, cap. XX.): Urna autem quatuor & viginti fextariorum; mais il paroît par plufieurs autorités d'anciens Ecrivains, que urna étoit auffi un nom générique de vase que l'on appliquoit à tous ceux qui avoient une certaine & même forme.

Les Anciens avoient auffi des vases à mettre du vin, qu'ils appelloient tine ou tinia: il paroît qu'ils étoient d'une médiocre capacité.

Avant que de renfermer le vin dans des vaiffeaux, on le paffoit par des couloirs, cola.

On appelloit lacus ou labrum la cuve qui reçoit le vin sous le preffoir.

Un vase de saule ou de fapin, appellé folium, fervoit à foutirer & tranfvafer les vins, ce qui fe faifoit au mois de Janvier après le vingtieme de la lune; il servoit également à survider & à décanter l'huile.

Orca étoit un vase à mettre du vin en ufage chez les peuples de la Bétique; il fervoit aufli à conferver des fruits confits, & à faire des falaifons de viandes & de poiffons. Les vafes employés à ces derniers usages, devoient avoir une large ouverture, & être d'égale groffeur fur toute leur hauteur, felon Columelle (lib. XII, cap. IV.): Hæc vafa dedita opera fieri oportet patenti ore, & ufque ad imum æqualia, nec in modum doliorum formata, ut exemptis ad ufum falgamis quidquid fupereft æqualiter pondere ufque ad fundum deprimatur, cùm ea res innoxia penora confervet, ubi non innatent, fed femper fint jure fubmerfa; quod in utero dolii vix fieri poffet propter inæqualitatem figura.

Ce furent des payfans des Alpes qui, au rapport de Pline à l'endroit cité plus haut, inventerent & fubftituerent aux grands vaiffeaux de terre cuite les futailles ou tonneaux compofés de

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planches raffemblées & réunies en forme de cylindres creux par le
moyen de cerceaux. On appella auffi ces vaiffeaux cadi, feriæ, &
dolia. Le bois le plus convenable pour fabriquer les douves des
futailles font le chêne, le rouvre & le châtaigner. Les cerceaux
font liés & attachés avec de l'ofier appellé en latin amerina falix
ou rimen, du vieux mot Romain viere qui fignifie lier. Les Tur-
détains qui habitoient autrefois ce que nous appellons aujourd'hui
l'Andalousie, étoient plus magnifiques; comme leur
pays étoit
abondant en mines de précieux métaux, leurs vases à renfermer le
vin, & les crêches dans les étables de leurs troupeaux, étoient
d'or. Diogene Laërce dit que l'inventeur des futailles s'appelloit
Pfeufippe.

Caton parle d'un vafe de lierre (on le nommoit ciffimbium, de la matiere dont il étoit fait), qui fervoit à faire connoître s'il y avoit de l'eau dans le vin. Si vous voulez, dit-il, favoir s'il y a de l'eau ou non dans le vin, faites un petit vafe de bois de lierre; verfez dedans le vin dans lequel vous foupçonnez qu'il y a de l'eau: s'il y a de l'eau, elle reftera, & le vin s'écoulera; car, ajoute-t-il, un vafe de lierre ne fauroit contenir le vin. Fable.

Les vases dans lesquels les Anciens buvoient chaud s'appelloient calices, à calido, felon Varon (de Ling. lat.) ; ils avoient une base ou pied qui quelquefois étoit garni de pierres précieuses, & principalement d'éméraudes. Il y avoit de ces calices qui étoient de terre cuite, & on les appelloit cululli; mais il y en avoit d'autres d'un très-grand prix, un entr'autres qu'une Dame dont la fortune étoit médiocre, voulut acheter, fut eftimé, au rapport de Pline (lib. XXXVII, cap. II.), de la valeur de cent cinquante mille fefterces (29650 livres monnoie de France), & cependant il n'étoit que de crystal. Les vafes de Corinthe étoient extrêmement recherchés; ils étoient faits d'un métal mixte, compofé d'or, d'argent & de cuivre. Cet alliage fut un effet du hazard; il fut produit par l'incendie qui confuma Corinthe, & qui fit fondre un grand nombre de ftatues & de meubles précieux, dont les métaux fe mêlerent dans la fufion.

Après la défaite de Mithridate, Roi de Pont, les Romains apporterent d'Afie des vafes faits d'une forte de pierre appellée murtha, qui étoient fort eftimés par la variété des couleurs, & une odeur agréable que le vin y prenoit. Un de ces vafes, de la capacité de trois fetiers Romains, ne fe vendoit quelquefois que

80 fefterces (15 à 16 livres), mais ordinairement ils étoient plus chers. Le Conful Pétronius en avoit acheté un pour la fomme de trois cents fefterces (59 livres); il le brisa dans la suite, ne voulant pas qu'il tombât dans la puissance de Néron, qui l'avoit fait condamner à mort pour s'emparer de ses biens. Augufte ne se réferva du butin d'Alexandrie qu'une coupe de murrha. Cette pierre fe trouvoit principalement dans le Royaume des Parthes & dans la Carmanie.

Poculum & Pocillum fe prend pour toutes fortes de vafes à boire, comme verre, gobelet, taffe, coupe, & auffi pour la boiffon qui eft dedans. Le poculum prenoit différens noms, fuivans les diverfes formes qu'on lui donnoit, ou les ufages auxquels on l'employoit. Il y avoit le fcyphus, confacré à Mars & à Hercule; le calix, le cyathe, le nimbus, le cymbion, le carchéfion, qui étoit oblong & en gondole; l'amula, fervant à contenir l'eau luftrale, l'obba; la trulla, qui avoit un manche creux; la cratera & le crater; l'aliphonon, la patera, la coupa ou cupa, d'où vient le mot de coupe ; & la phiala, qui étoit de verre, & d'où vient le mot françois fiole. Quelques-uns de fes vafes à boire avoient des anfes, comme le cantharus, qui étoit confacré à Bacchus; le bicos ou bicarion, & le capides ou capidula.

Les Grecs appelloient apyroton un seau à mettre de la glace pour rafraîchir les bouteilles de vin; car les Anciens pour varier les plaisirs de la table, buvoient chaud & froid.

Úrceus, urceolus, caprunculum & calpar, peuvent se rendre en françois par les noms génériques de cruche & de broc. Ces vafes étoient de terre cuite : la plupart fe faifoient à Arezzo & à Sorrento, Villes d'Italie; mais on en faifoit dans l'Ile de Samos qui étoient plus recherchés. On appelloit anophoros un vaiffeau qui fervoit à tranfporter le vin de la cave à l'office. Gafterium ou gafter, & baucalion, étoient des vafes gros & ronds; finus ou finum étoit proprement un pot à beurre ou un pot au lait.

Les Anciens avoient dans l'intérieur de leurs maisons de grandes baignoires qu'ils appelloient pifcina; les baignoires plus communes fe nommoient lavacra, baptifteria, folia, labra. Il y avoit beaucoup d'autres vafes dans les bains qu'on y plaçoit fur une table quarrée appellée urnarium. Les Dames Romaines des derniers temps ne fe fervoient que de baignoires d'argent. Poppea, femme de Domitius Néron, prenoit des bains de lait d'ânesse, & lorf

qu'elle

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