eft l'autre extrême au - deffus duquel il eft également défen- karats D'où il réfulte enfin que le marc d'or fin, c'eft-à-dire, le poids de 4608 grains de la livre de Paris, d'or au titre de 24 karats, vaut aujourd'hui de la monnoie de France, 793 liv. 10 fous jufte. (2899545 log. 793.5 = liv.). Les écus d'argent de la valeur de fix livres monnoie, sont à la taille de 8 au marc, au titre de 11 deniers, au remede fur le titre de 3 grains, & au remede de poids de 36 grains par marc. Pour s'accommoder à l'efprit de la Loi, il faut, comme dans l'exemple précédent, prendre un moyen proportionnel, & dire, le marc d'argent destiné à la confection de 8 écus de fix livres eft cenfé du poids de 4590 grains de la livre de Paris, & au titre de 10 deniers 22 grains. D'où il fuit que le marc d'argent fin, c'est-à-dire, 4608 grains du poids de Paris au titre de 12 deniers vaut 54 liv. 17 f. de la monnoie actuelle de France. (1739191 log. 54.85+ liv.). Foiblage d'aloi & foiblage de poids. C'eft une diminution du titre ou du poids au-deffous du remede ou de l'indulgence accordée par les Loix : c'est une contravention puniffable. Quand l'or & l'argent font confidérablement au-deffous du titre prefcrit par les Loix, c'est de l'or bas ou de bas argent. Quand l'or eft audeffous de 17 karats, on le nomme encore tenant or, s'il tire fur le rouge; & argent tenant or, tenant or, s'il tire fur le blanc. Quand l'or eft au-deffous de douze karats, & l'argent au-deffous de fix deniers, c'est-à-dire, que l'or contient douze parties d'alliage avec douze de fa matiere, & que l'argent contient fix parties ou plus de matieres étrangeres avec fix d'argent pur, ces métaux s'appellent billon, nom qu'on donne aussi à la monnoie de cuivre mêlée d'un peu d'argent, & à toutes les monnoies, même de bon titre & de bon aloi, mais dont le cours eft défendu. Les monnoies de billon en France font la piece de deux fous, la piece de fix liards, le fou; & les monnoies de cuivre font le fou, la piece de deux liards & le liard. Le denier n'est plus une monnoie réelle qu'en quelques Provinces comme en Bretagne; à Paris on le reçoit indifféremment pour un liard, mais dans les comptes le denier n'eft qu'une monnoie idéale valant le tiers du liard. La piece de deux fous eft au titre de 2 deniers 12 grains; elle fut fabriquée en 1738 au remede de 4 grains fur le titre, à la taille de 112 pieces au marc, 4 pieces de remede fans recours de la piece au marc; les pieces d'un fou de même titre, à la taille de 224 au marc, au remede de 8 pieces. Les liards de cuivre font de 80 au marc, au remede de 4 pieces. Prenant le milieu, le marc de cuivre pour la fabrication de 80 liards n'eft réputé par la Loi que de 4492, ce qui fait évaluer le marc de cuivre à 1.0256 liv. (0010995 log. 1.0256.). Outre les monnoies réelles d'or & d'argent dont nous avons parlé, il y a encore en or le demi-louis de douze liv. monnoie & le double-louis de quarante-huit livres ; & en argent les écus de trois livres, les pieces de vingt-quatre fous, les pieces de douze fous & celles de fix fous. Les pieces de 24 & de 12 fous font au même titre & au même remede de loi que les pieces de 6 & de 3 livres; les pieces de 12 fous font à la taille de 83 pieces, & les unes & les autres au remede de poids de 41 grains par marc. Les pieces de 6 fous font à la taille de 166 au marc, & au remede de poids de 83 grains par marc. De l'appréciation que nous avons faite du marc d'or & du marc d'argent fin monnoyé, il fuit que le rapport du prix de l'argent à celui de l'or eft comme 1 à 14.466 (1160354 log. 14.466.). Le rapport du prix du cuivre eft à celui de l'or comme i à 773.7 (2888550 log. 773.7.); & celui du cuivre à l'argent comme 1 à 53.48 (1728196 log. 53.48.). I Le rapport du prix des métaux, non-feulement a varié dans tous les temps, mais aujourd'hui encore il n'eft pas le même dans les différens Etats. na, En 1559 l'or étoit à l'argent en Allemagne comme à 1; en 1656 comme 14 à 1; en 1667 en établissant le pied de zuil'or a été évalué à l'argent à raifon de 1 à 13; en 1690 plufieurs Etats de l'Empire adopterent le pied de Leipzic, & fixerent la proportion de l'argent à l'or comme 1 à 15 & une fraction; en 1738 ce pied fut reçu comme pied de l'Empire. Aujourd'hui, felon le pied de convention établi entre l'Autriche & la Baviere en 1753 la proportion de l'or à l'argent eft comme 14 à 1. On connoît encore en Allemagne le pied de Berlin ou de Graumann de 1750, qui établit le rapport de l'or à l'argent comme 13 à 1. Dans les différens Etats actuels de l'Europe la proportion de l'argent à l'or peut varier depuis celle de 1 à 13 ou 13 ¦, jusqu'à celle de 1 à 16 ou 17. À la Chine l'argent eft à l'or comme i à 10. L'or & l'argent ouvragé ont également été affujettis à des réglemens. En France l'or employé dans les ouvrages d'Orfévrerie, eft au titre de 22 karats; mais l'or deftiné à être foudé pour la bijouterie n'eft qu'au titre de 20 karats; enforte que dans le premier cas le marc d'or vaut 727 liv. 6 f. (2861727 log. 727.3 liv.), & dans le fecond 661 liv. 4 f. (2820334 log. 661.2 =.). L'argent ouvré eft au titre de 11 deniers, & au remede de 2 grains, enforte que le marc d'argent dans les ouvrages d'Orfévrerie ne vaut que 52 liv. 7 f. peu plus (1719132 log. 52.38 —). On a fuppofé le titre moyen de 11 d. 11 grains. Le titre de l'or ouvragé eft affez arbitraire en Allemagne, ordinairement il y eft entre 18 & 20 karats. A Vienne il eft à 22 karats fans remede; à Augsbourg il eft à 191⁄2 karats; en Suiffe à 18 karats; en Espagne à 22 karats fans remede, felon les uns, & felon d'autres à 21 karats 3 grains; à Strasbourg 18 karats 1 grain & demi; en Lorraine 20 karats; en Savoie 20 karats 3 grains. L'argent ouvragé eft dans la haute & baffe Saxe au titre de 12 loths (9 deniers); à Augsbourg & à Ratisbonne à 13 loths; à Vienne à 14 loths; à Francfort & à Hambourg à 12 loths 12 grains; à Copenhague 13 loths 6 grains; en Espagne 9 dineros felon les uns, & felon les autres à 10 dineros 12 grains; en Lorraine & à Strasbourg 13 loths; en Savoie 11 deniers 8 grains. En France on appelle argent le Roi celui qui eft à 11 deniers 10 grains, c'est le titre de l'argent ouvragé. Si le prix de l'or & de l'argent monnoyé demeure fixe au moins pendant un certain nombre d'années, il n'en eft pas de même de l'or & de l'argent confidérés comme matieres ou comme marchandises non ouvrées. La proportion entre les valeurs de ces métaux n'eft pas plus conftamment la même dans le commerce qu'à la monnoie. Pendant le cours de l'année 1773 le prix du marc d'argent au titre de 11 deniers 20 grains, a varié depuis 53 liv. 10 f. jusqu'à 54 liv. Sur cent deux variations il a été foixante-trois fois de 53 liv. 15 f., ce qui peut être regardé comme fon prix ordinaire; fon prix moyen entre les cent deux variations feroit d'environ 53 liv. 14 f 22 48 Le prix du marc d'argent au titre de 11 deniers 10 grains a varié depuis 51 liv. 15 f. jusqu'à 52 liv. 5 f. Sur cent deux variations il a été quarante-neuf fois de 51 liv. 15 f.; fon prix moyen eft 51 liv. 161 f. 3 192 Le prix du marc d'argent au titre de 11 deniers 20 grains, eft au prix du marc d'argent de piaftres environ comme 54 49. Le prix de l'once d'or au titre de 23 karats a varié dans le Commerce durant le cours de la même année, depuis 99 liv. 10 f. jufqu'à 100 liv. 12 f. Sur cent deux variations il a été foixantetrois fois de 99 liv. 15 f., ce qu'on peut regarder comme le prix ordinaire de l'once d'or à ce titre; fon prix moyen feroit 99 liv. 15 f., d'où il fuit que le marc d'or à ce titre vaut ordinairement dans le Commerce 798 liv. & que fon prix moyen eft 798 liv. 5 f.; c'est plus que ne vaut le marc d'or fin monnoyé. 48 Le prix de l'once d'or au titre de 20 karats a varié pendant le même temps depuis 83 liv. 10 f. jusqu'à 84 liv. 6 f. Sur cent deux variations il a été foixante-trois fois de 84 liv.; c'eft fon prix ordinaire, son prix moyen eft d'environ 83 liv. 19 f. Le prix or dinaire peut être pris pour le prix moyen, & fur ce pied le prix ordinaire & moyen du marc d'or au titre de 20 karats, fera dans le Commerce de 672 liv.; c'eft plus qu'il ne vaut intrinsequement mais les Bijoutiers l'achetent ce prix, parce qu'étant au titre convenable pour leurs ouvrages ils n'ont point de frais à faire pour l'affinage. Suivant ce qui précéde la proportion du prix de l'argent au titre de 11 deniers 20 grains, & du prix de l'or au titre de 23 karats, eft comme 1 à 14 à-peu-près, c'eft-à-dire, qu'un marc d'or au titre mentionné égale en valeur 14 marcs d'argent au titre de 11 deniers vingt grains. Le prix des marchandifes d'argent décroît dans une progreffion bien plus grande que le titre; car à raifon du titre l'argent à 11 deniers 10 grains devroit valoir 52 liv. 7 f., & cependant il ne se vend que si liv. 15 f. environ, C'eft C'est le contraire par rapport aux matieres d'or; car à raison du titre l'or à 20 karats ne devroit valoir que 661 liv. 4 f., & cependant il fe vend 672 liv. Le marc d'or au titre de 23 karats, valant 798 liv. dans le commerce, L'or des ducats y vaut environ 786 à 787 liv. 722 à 723 720 à 721 714 à 715 706 à 707 Mais tous ces prix varient un peu felon les années & les circonftances. Comme les monnoies réelles dont nous avons parlé ne font point celles qu'on emploie dans les comptes, & que ce n'eft pas non plus à celles-ci que nous nous propofons de réduire les monnoies anciennes ; il faut dire un mot des monnoies idéales ou de compte, dont voici l'origine. Charlemagne, Roi de France, qui se rendit maître de prefque toute l'Europe, fit battre des monnoies d'argent du poids de la livre qui étoit alors en ufage pour pefer les marchandises, & ces monnoies s'appellerent livres d'argent, à caufe de leur poids; il en fit fabriquer d'autres du poids de la vingtieme partie des précédentes; on les appella folidos, fous d'argent enfin il fit aussi fabriquer des deniers d'argent de la valeur du douzieme du fou. Ainfi la monnoie réelle de Charlemagne fut la livre de 20 fous ou de 240 deniers : elle fut fans doute ordonnée dans tout l'Empire de ce Prince; & quoique dans la fuite elle ait été insensiblement diminuée de fon premier poids, & même tout-à-fait abolie, le numéraire s'en eft pourtant conservé dans plusieurs Etats de l'Europe, où il n'eft plus qu'idéal; mais parce qu'on y eft accoutumé depuis long-temps, on eft refté dans l'usage d'y réduire les efpeces réelles d'or & d'argent. Ainsi en France le louis d'or eft évalué à 24 livres idéales ou de compte, qu'on appelle auffi livres tournois, & l'écu d'argent à 6 liv. : voilà ce qu'on appelle monnoies idéales ou de compte. La valeur en est différente dans les différens Etats, c'eft-à-dire, qu'on n'y entend pas par ce numéraire la même quantité abfolue d'or ou d'argent. On peut dire des monnoies idéales qu'elles font la mesure comparative des monnoies réelles, comme elles le font également les |