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καὶ διὰ τῦντο μιλιαρησίων καλουμένων. Εχει δ ̓ ἕκαστον τῶν τοιοῦτων λεπτῶν ἀργυρίων κεράτιον ἐν ἥμισυ τεταρτον. Οἱ δὲ φύλλις ἀργύρια τοιαῦτα ρκέ. Α' ποιουσι κεράτια σιν, και νούμμους θ'. γινόμενα ἐν χαρά γμασι νομίσματα οθ', μιλιαρήσιον ἕν, νούμμοι θ'. Τὰ τοίνυν ρκ' καὶ πέντε ἀργύρια συνήγετο εις ἀπόδεσμον ἕνα· καὶ οὗτος ἐκαλεῖτο φύλλις. Je penfe que les leptons d'argent qu'on trouve ici font des drachmes Attiques qui avoient encore cours en Gréce, en Macédoine & en Thrace, lorfque Conftantin transfera le siege de l'Empire Romain à Byfance; ou peut-être plutôt encore que ces leptons étoient des didrachmes Afiatiques. Ce qu'il y a de vrai, c'eft que la valeur qu'on donne aux leptons dans ce numéraire, les rapproche beaucoup des drachmes Attiques, & encore plus des didrachmes d'Afie.

Selon Suidas, le phollis contenoit quatre affarions; felon Eufebe Pamphile, l'once contenoit quatre affarions ou quatre kodrantès; felon un fragment cité par Saumaife, l'once contient quatre leptons; d'où il fuit que le phollis eft une once de cuivre, & que l'affarion, le kodrantès & le lepton font la même monnoie de cuivre & de la valeur d'un quart d'une once. Selon S. Epiphane, S. Maxime, S. Héron, l'Auteur d'un fragment publié par Camérarius, & un autre Auteur cité par Saumaife, le denier contenoit la valeur de foixante affarions ou leptons. Tous ces témoignages concernent la monnoie de Conftantinople. Mais lorfque l'Auteur d'un fragment confervé à la Bibliothèque de Bude, & rendu public par Camérarius, dit que l'once eft de huit leptons ou drachmes, alors il s'agit de l'ancienne monnoie de l'Alie, dont nous avons parlé.

Les monnoies qui eurent cours fous l'empire de Conftantin & fous fes fucceffeurs furent donc, 1°, l'affarion, lepton, kodrantès ou quadrans: 2°, le nummus, phollis & tétraffarion de la valeur de 4 affarions: 3°, la livre de cuivre ou le kération d'or de la valeur de 12 phollis & de 48 affarions; ce n'étoit pas une monnoie: 4o, le denier de Néron eut encore cours pour 15 phollis ou 60 affarions: 5°, le lepton d'argent qui s'appella auffi miliarésion, & qui étoit probablement le didrachme Afiatique, fe donna pour denier de Néron, 21 phollis, & 84 affarions, quoiqu'il valut un peu davantage : 6o, le miliarefion de Conftantin qui s'appella auffi argyre & argenteus, valut denier de Néron, 24 phollis, 96 affarions: 7°, le fou d'or, folidus, au

reus,

valut 12 miliaréfions ou argyres, 13 leptons d'argent, 19 deniers de Néron, 288 phollis, & 1152 affarions: 8o, la livre d'argent valut 5 fous d'or, 60 miliaréfions, 68 leptons d'argent elle auroit dû en contenir 72); 96 deniers de Néron, 1440 phollis, & 5760 affarions: 9°, le phollis militaire valoit 125 leptons d'argent, 175 deniers de Néron, &c. 10°, le phollis ou balantion valoit deux cents cinquante deniers de Néron &c. 11o, la livre d'or valoit 72 fous d'or, ou 864 miliarésions de Constantin: 12°, la fportule contenoit 50 livres d'argent, 250 fous d'or, 3000 miliaréfions, 4800 deniers de Néron, &c. Eifenfchmid (pag. 141) dit qu'il nous refte beaucoup de pieces de monnoie de cuivre de Conftantin, qui font du poids d'un ficilique ou du quart d'une once Romaine, ce font des affarions ou leptons.

Depuis l'an de Rome 485 jufqu'à l'an 544, nous avons vu la proportion du cuivre à l'argent comme 1 à 120; depuis l'an 544 jufqu'à l'empire de Claude ou de Néron, comme i à 96; depuis Claude ou Néron jufqu'au grand Conftantin, comme 1 à 32. Il doit paroître bien étonnant de voir la proportion de 1 à 120 fe rétablir tout-à-coup fous ce dernier Prince. Cependant la raison en est simple & naturelle : dans la partie occidentale de l'Empire Romain, ou pour parler plus exactement, en Italie, le cuivre monnoyé étoit à l'argent comme 1 à 32, & dans la partie orientale de l'Empire Romain, c'est-à-dire en Afie, la proportion entre ces deux métaux eft comme 1 à 192. Conftantin transfere le fiege de l'Empire au milieu de ces deux parts; c'eft pour unir plus étroitement l'Europe & l'Afie. Mais pour réuffir parfaitement dans l'exécution de ce projet, il faut rapprocher, autant qu'il eft poffible, les mœurs & les ufages. L'attention du Prince se porte donc jufque fur la proportion des métaux; un moyen proportionnel lui fait trouver 1 & 114 pour la proportion du cuivre & de l'argent, il préfere 1 & 120 qui en différent peu, parce qu'ils font plus commodes dans la numération. Jufqu'alors chaque pays conquis par les armes Romaines, avoit confervé fes mesures, poids & monnoies; il femble que Conftantin veuille tout réduire à l'uniformité, en établissant une nouvelle & unique légiflation, compofée en quelque forte de ce que les ufages & les coutumes de chaque peuple contenoient de plus analogue au tout qui en devoit résulter. Et voilà fans doute pourquoi

dans

'dans ce dernier numéraire de la monnoie Romaine, nous voyons des affarions ou leptons & des phollis, qui font des noms de l'ancienne monnoie d'Afie.

Il ne fera pas hors de propos de dire ici quelque chofe des monnoies de la loi Salique, qui paroiffent avoir beaucoup d'affinité avec les monnoies Romaines du bas Empire. M. le Blanc (Traité hiftor. des Monnoies de France.) me fervira de guide.

Il est fait mention en plufieurs endroits de la loi Salique, de fous, de demi-fous, de tiers de fou, & de deniers; mais il n'eft point marqué quelle étoit la matiere ni le poids de ces efpeces. Marculfe, qui vivoit fous la premiere race de nos Rois, parle fouvent dans fon Traité des Formules, c'est-à-dire, du style de la Chancellerie de ces temps-là, des fous d'or françois, folidi francici; d'autres Auteurs contemporains en font auffi mention; & les monnoies qui nous reftent des fucceffeurs du grand Clovis ne permettent pas de douter que le fou, le demi-fou & le tiers de fou ne fuffent d'or. Pour le denier, il étoit d'argent.

,

Lorfque les François s'établirent dans les Gaules, les Romains tailloient foixante-douze fous dans une livre d'or. Les fous d'or des derniers Empereurs Romains, qui nous reftent fort entiers ne pefent qu'environ 85 grains du poids de marc; il nous refte des fous d'or de la loi Salique également bien confervés, & qui font du même poids. Cette uniformité de poids porte à croire à que les François fe fervirent de la livre Romaine, au moins pour pefer l'or & l'argent, ce qui dura jufqu'au temps de Charlemagne.

Les Goths qui habiterent l'Espagne firent auffi, felon Covarruvias, faire des fous d'or du même poids que ceux des Empereurs Ellos mefmos mandaron labrar fueldos de oro à imitacion de los fueldos de los Enperadores y del mesmo pefo. Les Bourguignons & les autres peuples qui s'emparerent des Provinces de I'Empire dans l'Occident, eurent, auffi-bien que les François & les Vifigoths, leur fou, leur demi-fou & leur tiers de fou; cela fe juftifie par plufieurs endroits de leurs loix. On ne doute point que ces monnoies ne fuffent de même poids & de même valeur que celles des Romains. On peut remarquer en paffant que le nom de fol ou de fou, que nous avons pris du folidus des Romains, eft demeuré à nos efpeces d'or jufqu'aux premiers Rois de la troifieme race: alors on commença à les appeller auffi Hhh

florins; mais on ignore s'ils ont toujours été de même poids.

Il nous reste à examiner quel étoit le titre des fous d'or. Quoique par des effais qu'on a faits de quelques-uns de ceux qui nous reftent, ils fe trouvent fort différens, on ne laiffe pas de croire qu'on employoit l'or dans fa pureté pour faire les monnoies. Marculfe, dans fes Formules, parle fouvent de fous de bon or ; il en eft auffi fait mention dans le Teftament de Léodebodus, Abbé de Saint-Aignan, daté de la deuxieme année du regne de Clovis II, fils de Dagobert I: Obrizi auri mille & fexcentis folidis : plus bas on lit encore ces mots, probati auri folidis. Entr'autres paffages femblables qu'on pourroit citer, on fe contente d'en rapporter encore un tiré de la Vie de S. Eloi, qui vivoit fous Dagobert I, par lequel il paroît que tout l'or qui venoit du tribut que payoient les peuples, étoit fondu & affiné avant que d'être mis dans le tréfor du Roi : Cùm omnis cenfus in unum collectus Regi pararetur ferendus ac vellet domefticus fimul ac monetarius adhuc aurum ipfum fornacis coctione purgare, ut juxta ritum, purissimum ac rutilum aulæ regis præfentaretur metallum, &c.

Le rapport du fou d'or aux autres monnoies qui avoient cours en même temps, eft formellement marqué en plufieurs endroits de la loi Salique. Le fou d'or valoit quarante deniers: Si quis porcellum furaverit qui fine matre vivere poteft, quadraginta denarios qui faciunt folidum unum culpabilis judicetur (tit. 1, § 5.). Le demi-fou en valoit par conféquent vingt, & le tiers de fou treize & un tiers: Trianem componat quod eft tertia pars folidi, hoc eft, tredecim denarii & tertia pars unius denarii (tit. 40, art. 13.). Ces deniers qui ne pouvoient être que d'argent, puifqu'ils n'auroient pu peser qu'environ deux grains s'ils avoient été d'or, ne devoient pas pefer autant que les deniers d'argent des Romains, ou pour mieux dire, autant que le miliaréfion que Conftantin avoit fubftitué à la place du denier d'argent : car le fou d'or n'en valoit que douze; & il eft hors d'apparence que le nôtre, qui étoit de même poids, en eût valu quarante, & que nous euffions gardé entre l'or & l'argent une proportion fi éloignée de celle des Romains. Il nous refte des pieces d'argent très entieres de la premiere Race, qui ne peuvent être que les deniers dont il eft parlé dans la loi Salique & ailleurs. Ceux qui font bien confervés pesent vingt-un grains; & par les effais qu'on en a fait faire de plufieurs, ils font ordinairement à onze deniers douze grains de fin, ou approchant ;

mais il paroît qu'ils devoient être d'un fcripule de la livre Romaine, & par conféquent de 21 grains. Ils étoient donc à la taille de 288 à la livre d'argent, & la livre d'or en valoit 2880; enforte que la proportion entre l'or & l'argent étoit dixieme, sauf la petite différence qui peut réfulter de ce que ces monnoies n'étoient pas d'un métal parfaitement pur.

On eft perfuadé que les François fabriquerent des efpeces de moindre valeur que le denier, pour acheter les menues denrées & pour faciliter le détail du commerce. M. le Blanc en a vu quelques-unes qui femblent être de billon ou de cuivre, mais qui font fi ufées, qu'on ne peut rien dire de certain ni de leur nom, ni de leur poids, ni de leur valeur.

Outre le fou d'or qui valoit quarante deniers, & qui nous étoit commun avec les Romains, il y en avoit un autre qui n'en valoit que douze, lequel étant d'argent nous étoit particulier, les Romains n'en ayant jamais eu que d'or.

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Ce fou de douze deniers eft clairement prouvé par le deuxieme Canon du Concile affemblé dans le Palais de l'Eftines, proche de Binche en Hainaut, par l'ordre de Carloman fils de CharlesMartel, le 1 Mars 743. Ce Prince ordonna que les gens de guerre qui pofféderoient des biens eccléfiaftiques, payeroient tous les ans pour chaque ferme ou maison un fou valant douze deniers, à l'Eglife ou au Monaftere à qui appartiendroient les biens dont ils jouiffoient: De unáquáque cafata folidus, id eft 12 denarii (Capitul. tom. I.). Il eût été inutile de marquer que ce fou ne valoit que douze deniers, s'il n'y en avoit pas eu alors un autre d'un prix différent, favoir le fou d'or qui en valoit quarante.

le

Hincmar, Archevêque de Reims, parlant des fous dont il est fait mention dans le teftament de S. Remi, dit qu'ils étoient d'or, & qu'ils valoient quarante deniers. Pourquoi dire que ces fous étoient d'or, s'il n'y en eût point eu d'autres en ce temps-là ? Que fi l'on prétend que ces fous qui valoient douze deniers étoient les mêmes que ceux d'or de foixante-douze à la livre, denier d'argent ne pefant qu'un fcripule Romain & douze de ces deniers pefant le fou, la proportion entre l'or & l'argent n'eût été que troisieme, ce qui ne fauroit tomber dans la pensée. Toutes ces raifons n'ont pas empêché que Lindenbrog, fuivi de plufieurs autres, n'ait confondu ces deux fortes de fous, & n'ait cru que ce n'étoit que le même, qui tantôt avoit valu qua

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