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Théodoret. Les Evêques exigeaient donc que les Novatiens reçussent la Confirmation, et l'imposition des mains, yapolεTouμεvous, selon le Concile de Nicée (1).

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Cinquième Siècle. Le Saint Pape Innocent I, dans sa lettre à Decentius, distingue le Baptême de la Confirmation. Il expose ce qui est requis pour ce second Sacrement, nous en parlerons en son lieu (2).

S. Augustin nous fait connaître aussi la foi de l'Eglise sur le sujet qui nous occupe. « Dans les premiers temps de l'Eglise, disait-il à son peuple, le Saint-Esprit était accompagné de signes visibles, dans ceux qui le recevaient en embrassant la foi, et on les entendait sur-le-champ dire tout ce qu'il leur inspirait, en des langues qui leur étaient inconnues. C'était une conduite de Dieu, qui convenait en ces temps, et par où il voulait nous apprendre, que comme le Saint-Esprit leur donnait l'usage de toutes les langues, l'Evangile devait être annoncé dans la suite par toute la terre, et reçu par toutes les nations. Comme donc cet effet du Saint-Esprit, sur ceux qui le recevaient, n'était que pour nous apprendre cela, il a cessé lorsque la chose qu'il signifiait a été accomplie. Car vous ne voyez pas maintenant, que ceux qui reçoivent le Saint-Esprit par l'imposition des mains, reçoivent en même temps ce don de langues; et sûrement pas un de vous, mes Frères, ne s'est attendu à entendre parler les langues inconnues par aucun des enfants, à qui nous venons de donner le Saint-Esprit par l'imposition des mains, et n'a eu l'esprit assez de travers pour dire, qu'ils n'avaient pas reçu le Saint-Esprit, puisqu'ils n'avaient pas le don des langues, ainsi que cela se faisait dans le commencement (3). » Le Saint Docteur parlait à des chrétiens qui ne mettaient pas en doute la Confirmation. L'effet sensible de l'infusion du Saint Esprit est la charité chrétienne; aussi disait-il à ses auditeurs d'examiner leur cœur, pour voir s'ils avaient cette dis

(1) Conc. Labb. tom. 11, can. 8, pag. 31.

(2) Patrol. tom. xx, Epist. 25, n. 6, pag. 554.

(3) Aut quandò imposuimus manum istis infantibus, attendit unusquisque vestrum, utrum linguis loquerentur ; et cùm videret eos linguis non loqui, ita perverso corde aliquis vestrum fuit ut diceret: Non acceperunt isti Spiritum Sanctum. S. Aug. om. I, in Epist. S. Joan. tract. 6, n. 10, pag. 2025, Ed. Paris 1841.

position, de peur qu'ayant le Sacrement, ils n'en aient pas la vertu : Ne fortè Sacramentum habes, et virtutem Sacramenti non habes. (Ibid.)

S. Isidore de Peluse rappelle ce Sacrement, en examinant si ce fut l'Apôtre, ou le Diacre Philippe, qui baptisa l'Eunuque d'Ethiopie et les premiers chrétiens de Samarie; il soutient que ce fut Philippe Diacre, et voici son raisonnement. « Si celui qui les baptisa, dit-il, avait été du nombre des Apôtres, il aurait eu le pouvoir de donner le Saint-Esprit. Mais il se contenta de les baptiser comme disciple; et les Apôtres vinrent ensuite pour compléter et perfectionner cette grâce, comme étant ceux qui avaient reçu de Dieu le pouvoir de donner ce bienfait divin (1). »

Gennade, parlant de ceux qui avaient été baptisés par les hérétiques, selon la forme prescrite, et qui demandaient ensuite à entrer dans le sein de l'Eglise catholique, dit qu'on ne devait pas les rebaptiser: « Mais ayant été affermis par l'imposition des mains et le Chrême, manus impositione et chrismate communiti, ils sont admis aux Mystères de l'Eucharistie (2). »

Sixième Siècle. Timothée, d'abord Prêtre de la grande Eglise de Constantinople, et ensuite Patriarche de cette ville, répondant au Prêtre Jean, indique de quelle manière il fallait recevoir les hérétiques, qui demandaient à rentrer dans l'Eglise sainte, catholique et apostolique; il les divise en trois classes. Les premiers hérétiques dont il parle devaient être baptisés, les seconds confirmés, les troisièmes avaient besoin seulement d'anathématiser leurs erreurs. Or, ceux-là devaient recevoir le Saint-Chrême, of xpróuevo! ty âyiw μupy, qui, contre la discipline de ce temps, avaient été baptisés sans recevoir aussitôt la Confirmation, tels que les Quartodecimans, les Novatiens, etc. (3).

(1) Εἰ δὲ ὁ βαπτίσας εἷς των ἀποστόλων ἐτύγχανεν, εἶχε τὴν αὐθεντίαν τῆς τοῦ πνέυματος δόσεως. Βαπτίζει δὲ μόνον ὡς μαθητής, τελειουσι δὲ τὴν χάριν οἱ ἀπόστολοι, οἷς ἡ τῆς τοιαύτης δόσεως αὐθεντία ἐδέδοτο. S. Isid. Pelus. lib. 1, Epist. 450, pag. 114, Ed. Paris 1638.

(2) Patrol. tom. LVIII, Gennad. lib. de dogm. eccles. cap. 52, pag. 993.

(3) Monum. Eccel. græcæ, tom. 1, Tim. de receptione hæret., pag. 392, Ed. Paris 1686

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S. Grégoire de Tours nous apprend que le Roi Clovis, après avoir été baptisé, reçut la Confirmation, ayant été oint du Chrême sacré avec le signe de la croix de Jésus-Christ (1).

S. Grégoire, Pape, fait mention du Sacrement de la Confirmation dans la Messe du Samedi Saint, que nous lisons dans son Sacramentaire. Aussitôt après le Baptême les enfants sont présentés, d'abord au Prêtre, qui fait sur le haut de la tête le signe de la croix avec le Chrême, et ensuite à l'Evêque qui leur impose les mains, récite sur eux une prière, et fait sur leur front le signe de la croix avec le Chrême (2).

Septième Siècle.-S. Isidore de Séville met la Confirmation, qu'il appelle le Chrême, au nombre des Sacrements (3). Dans son Traité des Offices ecclésiastiques, il rappelle que nous sommes oints pour être semblables à Jésus-Christ et que l'Esprit-Saint nous est communiqué par l'imposition des mains de l'Evêque (4).

S. Ildefonse, Archevêque de Tolède, enseignait la même chose. << Par ce Saint-Chrême, disait-il, l'homme reçoit une onction extérieurement, et la vertu du Saint-Esprit lui est donnée intérieurement, afin que l'homme entièrement purifié par le Baptême, soit aussi totalement fortifié par l'onction du Saint-Esprit » (5). Ailleurs, il distingue l'Onction du Prêtre dans les cérémonies du Baptême, de celle que l'Evêque fait sur le front pour donner le Saint-Esprit» (6). Huitième Siècle. Leidrade, Archevêque de Lyon, manifeste la même croyance dans le Traité qu'il adressa à Charlemagne : il distingue l'onction que le Prêtre fait sur le baptisé, de celle de l'Evêque pour donner le Saint-Esprit (7).

(1) Delibatus Sacro Chrismate cum signaculo crucis Christi. Patrol. tom. LXXI, S. Grég. Turon. lib. 2, Hist. Franç. cap 31, pag. 227.

(2) Patrol tom LXXVIII, S. Grég. Pap. 1, lib. Sacr., pag. 90.

(3) Patrol. tom. LXXXII, S. Isid. Etymol. lib. 6, cap. 18, n. 39, pag. 255.

(4) Idéò post lavacrum ungimus, ut Christi nomine censeamur... Post Btaptismum per Episcopos datur Spiritus Sanctus cum manuum impositione... Patrol. tom. LXXXIII, de Offic. eccles. lib. 2, cap. 26 et 27. pag. 823.

(5) Ibid. tom. xcvi. S. Ildef. I!ib. Cogn. Bapt. cap. 124, pag. 162.

(6) Ibid. pag. 166.

(7) Ibid. tom. xcix, Leidr. lib. de Bapt. cap. 7, pag. 864.

Alcuin, après avoir exposé les cérémonies du Baptême, remarque également que le baptisé est ensuite fortifié par le Corps et le Sang du Seigneur, et qu'en dernier lieu il reçoit le Saint-Esprit par l'imposition des mains de l'Evêque (1).

Neuvième Siècle. - Magnus, Archevêque de Sens, rappelle l'enseignement de l'Eglise. « Après que tous les Rites sacrés du Baptême ont été terminés, dit-il, les Néophytes reçoivent le SaintEsprit avec ses sept dons, par l'imposition des mains de l'Evêque, afin qu'ils soient fortifiés dans la véritable foi par l'Esprit-Saint» (2).

Théodulfe, Evêque d'Orléans, enseigne la même chose dans la suite de son Traité sur le Baptême, parce que la discipline était encore, de donner successivement et sans interruption le Baptême, la Confirmation et l'Eucharistie (3).

Hetton, Evêque de Bâle, dans le même siècle, parle aussi des trois Sacrements du Baptême, de la Confirmation et de l'Eucharistie, sur lesquels il exige que l'on soit instruit (4)

Jessé, Evêque d'Amiens, distingue le Baptême administré par un Prêtre, de la Confirmation conférée par l'Evêque. Ayant décrit toutes les cérémonies du premier de ces Sacrements, faites par le Prêtre, il ajoute : «Après cela l'Evêque le confirme sur le front avec le Chrême» (5).

Maxence, Patriarche d'Aquilée, nous fait connaître le même enseignement, dans son Traité sur les anciens Rites du Baptême (6).

Amalaire, dans son Traité des Offices ecclésiastiques: «Les Prêtres font l'onction avec le Chrême sur la tête de ceux qu'ils ont baptisés, mais non pas sur le front, parce que cela n'appartient qu'aux Evêques, lorsqu'ils font cette action pour conférer le SaintEsprit (7).

(1) Patrol. tom. cı, Alcu. de cærem. Bapt. pag. 614.

(2) Ibid. tom. cii, Magn. de Bapt. pag. 983.

(3) Ibid. tom. cv, Theod. de ord. Bap. n. 17, pag. 235.

(4) Ibid. Hett. capit. n. 5, pag. 763.

(5) Post hæc confirmet eum Episcopus in fronte de chrismate. Ibid. pag. 790.

(6) Patrol. tom. cvi, Max. collect. n. 8, pag. 58.

(7) Quod solis debetur Episcopis, cùm tradunt Spiritum Paracletum baptisatis. fa rol. tom. cv, Amal. de Off. eccles. lib. 1, cap. 27, pag. 1047.

Jonas, Evêque d'Orléans, dans son Institution des Laïques, compare la Confirmation avec le Baptême et l'Eucharistie. « Il faut croire, dit-il, que comme les Sacrements de Baptême et du Corps et du Sang du Seigneur, sont opérés par les fonctions visibles et mystérieuses des Prêtres, et sont consacrés invisiblement par le Seigneur, de même la grâce du Saint-Esprit est communiquée invisiblement aux fidèles par l'imposition des mains et le ministère des Evêques » (1).

Raban Maur, après avoir parlé du Baptême, traite du Sacrement de Confirmation. Il enseigne que c'est à l'Evêque à le conférer par l'imposition des mains, et l'onction du Saint-Chrême qu'il fait sur le front, au lieu que le Prêtre en baptisant l'avait faite sur la tête (2).

Dixième Siècle. Le Pape Léon VII, consulté pour savoir si les Corévêques pouvaient consacrer des Eglises, ordonner des Prêtres, et conférer la Confirmation, répond négativement; il appelle le Sacrement de Confirmation: Consignatio Chrismatis et manûs impositio (3).

L'Auteur de la Vie de S. Ethelvold, Evêque de Winchester, nous apprend qu'un Ecclésiastique était chargé de porter le SaintChrême, dont l'Evêque se servait pour donner la Confirmation, après la célébration de la Messe et la prédication (4).

S. Adalbert, Evêque de Prague et Martyr, portait d'abord le nom de Voytiech. Mais l'Archevêque de Magdebourg appelé Adalbert, lui donna son nom en lui conférant la Confirmation, vers l'an 973 (5).

Onzième Siècle. - Burchard, Evêque de Worms, rappelle dans le ive livre de son Décret la doctrine de l'Eglise sur le Sacrement de Confirmation, et l'obligation imposée aux Prêtres, d'avertir les fidèles confiés à leurs soins, de ne pas négliger de faire confirmer leurs enfants (6).

(1) Ibid. tom. cvi, Jonæ de Just. lib. 1, cap. 7, pag. 134.

(2) Patrol. tom. cvii, Raban. de Instit. Cleric. lib. 1, cap. 30, pag. 314.

(3) Concil. Labb. tom. ix, Leon. VII Epist. 3 ad Gall. et Germ. pag. 598.

(4) Patrol. tom. cxxxvI. S. Eth. Vita, cap. 32, pag. 95.

(5) Ibid. Passio. Adalb. n. 3, pag. 866.

(6) Patrol. tom. CXL, lib. 4, cap. 59, pag. 738.

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