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*lui-même mangea de sa propre Chair; voulant qu'ils s'en rassasiassent eux-mêmes sans hésiter» (1).

Nous trouvons le même dogme dans bien d'autres Auteurs, dont nous omettons les témoignages; tels furent:

GUIBERT, Abbé de Nogent. Patrol. tom. CLVI, Epist. de Corp. Christi. cap. 3, pag. 530.

HERVÉ, Abbé Bénédictin. Ibid. tom. CLXXXI, Comm. ad 1 Cor. cap. II, pag. 931.

S. BERNARD, Abbé de Clairvaux. Ibid. tom. CLXXXV. Vitæ, lib. 2, cap. 3, pag. 276, 290.

ROBERT PULLUS, qui releva la réputation de l'Académie d'Oxford. Ibid. tom. CLXXXVI, Sent. lib. 8, pag. 960.

GRATIEN, expose la foi catholique dans son Décret, en rapportant les témoignages des Pères. Ibid. tom. CLXXXVII, part 3, dist. 2, c. 34, pag. 1744 et seq.

PIERRE, le Vénérable, réfutant les Pétrobusiens. Ibid. tom. CLXXXIX, pag. 787.

ARNAUD, Abbé de Bonneval, dans son Traité des œuvres de J.-C. Ibid. lib. de card. oper. n. 6, pag. 1643.

PIERRE LOMBARD, dans le Ive livre de ses Sentences, entre dans le détail de tout ce qui concerne le Sacrement, et prouve la vérité catholique sur la présence réelle Ibid. tom. cxcII, Sent. lib. 4, dist. 8 et seq. pag. 856.

HUGUES, Archevêque de Rouen, dans sa réfutation des hérétiques de son temps. Ibid. lib. 1, cap. 14, pag. 1271.

GÉROCH, Prévot de Reichersperg, et ARNON, son frère, dans la réfutation qu'ils firent de l'erreur de Folmar, qui avait avancé que dans l'Eucharistie et la communion la Chair et le Sang sont séparés, et ne sont pas unis. Ibid. tom. cxciv, append ad Gerh. Epist. pag. 1482.

(1) *... Πρωτος αύτος της ἑαυτου σαρκος ἀπεγεύσατο, θέλων ἀνενδοιάστως των τοιούτων ἐμφορηθήναι και αυτους• Glycæ Annales, part. 3. pag. 215. Edit. Paris. 1660.

Pierre de Celles, Evêque de Chartres, dans divers sermons, et surtout dans son Traité sur la discipline, où il expose les dispositions à la Communion. Ibid. tom. ccII, Serm. 36, et de discipl. cap. 25, pag. 1136.

BALDOUIN, Archevêque de Cantorbéry, dans un Traité remarquable sur l'Eucharistie, et encore dans son livre sur le Sacrement de l'Autel, où il explique les paroles de la consécration. Ibid. tom. CCIV, pag. 403 et 660.

PIERRE, de Poitiers, Chanoine et Chantre de l'Eglise de Paris, plus connu sous le nom de Pierre-le-Chantre, s'élève avec indignation dans sa Théologie intitulée, Le Verbe abrégé, contre ceux qui communient sans les dispositions requises. Ib. tom. ccv, Verb. abbrev. cap. 30, Pag. 107.

PIERRE, de Blois, employa son talent pour la poésie, à composer un Traité en vers sur le Sacrement de l'Eucharistie (1).

Autre PIERRE, de Poitiers, chancelier de l'Eglise de Paris, dans le cinquième livre des Sentences, développant la doctrine du Maitre, Pierre Lombard (2).

FOI DE LA PRÉSENCE RÉELLE DANS LE TREIZIÈME SIÈCLE.

Il existait alors plusieurs Universités ou Académies, pour l'enseignement public de la Théologie et des sciences. La rivalité s'établit bientôt entre elles; et soit par un motif de zèle, pour conserver la pureté de la foi catholique, soit par un sentiment d'honneur, pour relever, la réputation du corps enseignant, elles s'empressaient de censurer et de condamner comme hérétique toute proposition, contraire au dogme catholique. Il y avait aussi un grand nombre de Monastères, qui avaient des écoles internes pour les Religieux, et des écoles externes, où les jeunes gens pouvaient aller prendre des leçons gratuitement. Une concurrence se forma entre ces diverses écoles, chacune s'efforçant de mieux enseigner que les autres. Au commencement de

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ce siècle, on vit aussi paraître les Ordres religieux des Dominicains et des Franciscains, qui devinrent bientôt célèbres par les savants professeurs de leurs écoles de philosophie et de théologie. Dans ce siècle, on adopta encore la méthode scolastique, par laquelle toutes les vérités de la Religion sont successivement établies, et accompagnées des preuves qui les rendent évidentes, et des objections qu'on propose et qu'on réfute de suite. C'est encore dans ce siècle, que le Pape Innocent III tint le nombreux Concile de Latran, qui est le xir* général, où la foi catholique sur l'Eucharistie fut solennellement proclamée. Ce Pape fit même une explication développée de la Messe du Très-Saint Sacrement, dans laquelle il expose non seulement le dogme de la présence réelle, mais toutes les questions agitées alors sur le mode de cette présence: les théologiens qui s'occupent de la manière dont Jésus-Christ est présent dans l'Eucharistie, trouvent dans ce Traité des notions sûres (1). Cette vérité était si bien établie, que des Auteurs ne pouvant pas la concilier avec une réception sacrilége, imaginèrent un moyen, pour mettre l'Eucharistie à l'abri de toute profanation. Ils dirent que les pécheurs ne recevaient pas Jésus Christ sacramentellement; mais qu'aussitôt qu'il arrivait sur leurs lèvres, il cessait immédiatement d'être sous les espèces sacramentelles. C'est S. Thomas qui nous apprend cette circonstance, et qui inséra même un article dans sa Somme pour réfuter cette opinion, soutenant avec juste raison, que Jésus-Christ se trouve dans l'Eucharistie tant que les espèces sacramentelles subsistent, et qu'ainsi les justes et les pécheurs reçoivent le Sacrement, cause de vie pour les premiers, et de mort pour les seconds (2). Avec cette disposition des esprits, et la nouvelle méthode d'enseignement, les Ecrivains posèrent le dogme de la présence réelle d'une manière si précise, qu'il serait inutile de rapporter leurs paroles et de grossir les citations; nous ne ferons que les indiquer :

Guillaume de SeGNELAY, Professeur de l'Université de Paris, ensuite Evêque d'Auxerre, et plus tard Archevêque de Paris, composa une Somme de théologie.

(1) Patrol. tom. ccxvii de Sac. altar. Myst. lib. 4, pag. 851.

(2) Sum. 3 part. quæst. 80, art 3.

ROBERT DE CORCEON, Anglais de nation, fit paraître aussi une Somme de théologie, il fut élevé au cardinalat.

EDMOND RICH, autre Anglais, parle des sept Sacrements, dans son Miroir de l'Eglise.

GUILLAUME, élu Evêque de Paris en 1228, est un Ecrivain remarquable par sa science, surtout par son Traité des Sacre

ments.

ALEXANDRE DE HALÈS, Franciscain, célèbre dans son siècle, fit une Somme et un Commentaire sur les iv Livres des Sentences.

ALBERT, Dominicain, surnommé le GRAND, à cause de son érudition qui lui fit mettre au jour vingt-un volumes in-folio; on y trouve trente-deux sermons sur l'Eucharistie, une Somme de théologie, des Commentaires sur le Maître des Sentences, et un Traité du Sacrifice de la Messe et du Sacrement de l'Eucharistie.

S. BONAVENTURE, Franciscain, surnommé le Docteur séraphique, à cause de la piété qui règne dans ses ouvrages, professa la Théologie avec distinction, et fit paraître des Ecrits, qui ont été réunis en sept volumes in-folio: plusieurs sont sur l'Eucharistie; il enseignait la Théologie dans le même temps que S. Thomas d'Aquin, Dominicain.

GAUTIER, Evêque de Poitiers, fit paraître aussi une Somme de Théologie.

GUILLAUME DE LA MARE, Franciscain, fit un Commentaire sur le Maître des Sentences; il fut un des plus ardents antagonistes à combattre la doctrine de S. Thomas.

HENRI, de Gand, enseigna la Théologie à Paris avec réputation, ce qui le fit surnommer, selon la coutume du temps, le Docteur solennel; il composa une Somme et des questions quodlibetiques sur les quatre Livres des Sentences.

Nous omettons de signaler d'autres Ecrivains latins, qui ont écrit sur l'Eucharistie, selon la méthode scolastique, et nous nous contenterons de rapporter les paroles des Ecrivains Orientaux.

EBEDJESUS, Métropolitain de Soba ou Nisibe, célèbre Ecrivain de la secte des Nestoriens, composa plusieurs ouvrages en Syriaque et en Arabe. Dans son Livre intitulé: Les Perles, touchant les vérités

de la Religion chrétienne, il traite des sept Sacrements, et parle de l'Eucharistie de la même manière que les catholiques. « C'est pourquoi en vertu de ces paroles du Seigneur, le pain est changé en son sacré Corps, et le vin en son précieux Sang, et ils deviennent la source de la rémission des péchés, de la purification, de l'illumination, de la propitiation, d'une grande espérance de la résurrection d'entre les morts, de l'héritage du royaume des cieux, et d'une nouvelle vie, pour ceux qui les reçoivent avec foi et sans aucun doute. Car toutes les fois que nous nous approchons de ces Mystères, nous participons à J.-C., nous le portons dans nos mains, nous l'embrassons, et nous nous unissons à lui par cette réception. Son saint Corps s'unit avec nos corps, son précieux Sang se mêle avec notre sang. Car nous connaissons par la foi, que le seul et même Corps, qu'il a dans le ciel, est celui-là qui est dans l'Eglise. (1). »

NICETAS CHONIATE, passa sa jeunesse auprès de son frère Michel, Archevêque d'Athènes, fut secrétaire d'Etat des Empereurs Alexis et Isaac l'Ange, et élevé ensuite aux premières charges de l'Empire. Après la prise de Constantinople par les Latins, il se retira à Nicée en Bithynie, où il composa un ouvrage intitulé: Trésor de la foi orthodoxe. Il y inséra la profession de foi sur l'Eucharistie que l'on exigeait de l'infidèle avant de l'admettre dans le sein de l'Eglise : << Je suis persuadé, je crois, je confesse, que le pain et le vin sacramentellement consacrés parmi les chrétiens, et auxquels ils participent dans la célébration des Saints Mystères, sont selon la vérité le Corps et le Sang de Notre Seigneur Jésus-Christ, étant changés par sa vertu divine, d'une manière que les yeux ne découvrent point, qui n'est connue que par l'esprit, mais qui surpasse toutes les pensées des hommes, et qui n'est parfaitement comprise que de Dieu seul. *Ainsi je promets, que j'y participerai avec les autres fidèles, comme étant dans la vérité sa Chair et son Sang, pour la sanctification de l'âme et du corps, pour la vie éternelle, et l'héritage du royaume des cieux, donnés à ceux qui communient avec une foi parfaite (2). »

(1) Bibliotheca Orientalis tom. II, pag. 358.

(2) *... Καὶ οὕτω κάγω μεταληψεσθαι τούτων συντιθεμαι, ὡς κατα ἀληθειαν ὄντων σαρκος τε και αἷματος αυτου... Magn. Bibl. Patrum tom. xu, Niceta, Fragm. ex Thesauro fidei orthodoxa, pag. 352, Edit. Paris 1644.

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