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taché d'enfanter de nouveau, disons mieux, d'attacher constamment à J. C., à sa Religion sainte et à son Eglise M. F., à la vue de tant d'infidélités en tout genre, frémissons la mort s'avance, l'enfer se creuse sous nos pas, les barrières de l'éternité s'ouvriront tôt ou tard pour nous; profitons du moment qui nous est donné, tombons aux pieds de notre Dieu, et obtenons, par nos gémissemens et nos larmes, qu'il nous ramène dans la voie qui conduit à l'éternité bienheureuse que je vous souhaite.

POUR LE JOUR DE LA PENTECOTE.

L'esprit de Dieu, l'esprit du monde.

Nos non spiritum hujus mundi accepimus, sed spiritum qui ex Deo est.

Nous n'avons pas reçu l'esprit du monde, mais l'esprit de Dieu.

Qu

1. Cor. 2. 12.

UE tous les cœurs s'ouvrent à la joie; que l'univers triomphe, et rende gloire au Seigneur. J. C. règne, sa promesse est accomplie ; du haut des Cieux il a fait aux hommes un don digne de lui.

Ah qu'ils sont heureux ces Disciples, sur lesquels l'esprit de Dieu s'est reposé, ces hommes que le Saint-Esprit a remplis de sa présence et de sa grâce, dont il a fait des hommes nouveaux, et que, sous la forine d'un feu dévorant, il est venu embrâser du feu de son amour. Partout ils portent ce même esprit qui les pénètre, qui les échauffe et les éclaire. Déjà une foule de Chrétiens en sont remplis comme eux, et forment un peuple saint au milieu d'un monde aveugle

et corrompu.

Mais ce que Saint Paul disoit au

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nom de presque tous les Fidèles dans le premier siècle de l'Eglise, avouons-le M. F., qu'il y en a bien peu aujourd'hui qui puissent le dire avec lui et comme lui: Nous n'avons pas reçu l'esprit du monde. Nos non spiritum hujus mundi accepimus. Hé ! dans ce siècle pervers, quel autre esprit règne parmi les Chrétiens? Chrétiens de nom, et mondains par les œuvres, pouvons nous dire que c'est l'esprit de Dieu que nous avons reçu ? Sed spiritum qui ex Deo est. Ah! ne nous séduisons pas nous-mêmes. Jamais l'esprit de Dieu ne fit moins de vrais Disciples; jamais, au contraire, le monde n'en eut davantage. A en juger par nos systêmes et nos erreurs, par nos goûts et nos mœurs, par toutes les passions qui nous agitent ( et qui font tout à la fois les maux particuliers et les malheurs publics), jamais on ne put dire avec moins de raison, nous n'avons pas reçu l'esprit du monde, mais l'esprit de Dieu. Nos non spiritum hujus mundi accepimus, sed spiritum qui ex Deo est.

Pour bien discerner quel esprit en effet nous anime, et pour dissiper toute illusion à cet égard, puisqu'enfin celuici est le fondement du salut, et celuilà l'est de notre perte éternelle, déterminons les principaux caractères de l'un et de l'autre, les principaux effets que

l'un et l'autre produit. Je me bornerai à deux auxquels tous les autres semblent se rapporter : l'esprit de Dieu est un esprit de lumière; l'esprit du monde est un esprit d'aveuglement et de ténèbres; c'est ce qui sera le sujet de ma première Partie. L'esprit de Dieu est un esprit de paix, l'esprit du monde est un esprit d'agitation et de trouble; ce sera le sujet de la Seconde.

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Serois je assez heureux, ô mon Dieu! pour dessiller, aujourd'hui, les yeux des mondains pour leur faire connoître l'esprit dont ils sont animés, et leur ent inspirer une secrète horreur, pour les détacher du monde qui les perd, et les attacher à vous seul ? Esprit Saint, Divin Esprit, qui, dans ce même jour, avez su répandre, sur les paroles de vos premiers Ministres, tant de force et d'onction, donnez-moi, pour le sujet que je traite et pour l'ouvrage que j'entreprends, un langage digne de vous ? Je vous le demande par l'intercession de Marie.

PREMIÈRE

PARTI E.

Avant que d'entrer dans le détail des différences essentielles qui caractérisent l'esprit de Dieu et l'esprit du monde, et qui mettent tant d'opposition entre l'un et l'autre, qu'il me soit permis de

vous faire observer, M. F., que le monde dont je veux parler n'est pas ce monde que le Tout-Puissant a réglé par sa sagesse, ce monde ou cette société formé de différens états, de rangs divers et de différentes conditions. Il n'est point d'état qui ne soit saint, il n'y a que l'abus que nous en faisons qui soit proscrit ; point de rang que Dieu ne considère, puisque c'est lui-même qui les a distingués; point de condition que Dieu réprouve, puis, que c'est lui qui les a faites. Le mariage comme l'état religieux, les richesses comme la pauvreté, la grandeur comme les abaissemens et la servitude, le Monarque et le sujet, entrent également dans le plan qu'il s'est formé. Mais le monde dont je parle et dont l'esprit est si opposé à celui de Dieu, c'est ce monde corrompu qui est de tous les rangs, de toutes les conditions, de tous les états, et presque de tous les âges. Le monde, c'est cette assemblée d'hommes qui, comme parle Saint Augustin, veulent jouir des biens de la terre et non pas en user, qui vivent selon les mouvemens déréglés de la concupiscence, qui ont pour principe de leur morale la recherche de tout ce qui irrite la cupidité, de tout ce qui nourrit l'orgueil, de tout ce qui flatte les sens. Le monde, c'est cette société de pécheurs dont les espéMystères.

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