DE ST. CHARLES. Maximus... expugnare insurgentes hostes, ut consèqueretur hereditatem Israel. Il a été très-grand..... pour renverser les ennemis d'Israël, et pour faire la conquête de la terre qui devoit én être l'héritage. Eccl. 46. 2. C'EST l'éloge qu'a fait le St.-Esprit du successeur de Moyse, et celui qui convient, M.' à votre illustre Patron. Il a été très-grand par les victoires qu'il a fait remporter à l'Eglise sur tant d'ennemis qui avoient conjuré sa perte; il l'a été par celle qu'il a remportée lui-même sur un peuple qui a été si long-temps rebelle à sa voix, et dont il a fait un des plus précieux héritages de J. C. et de son Eglise. Maximus..... expugnare insurgentes hostes, ut consequeretur hereditatem Israel. 4 L'Eglise voyoit avec douleur ceux qu'elle avoit portés dans son sein, qu'elle avoit formés par ses soins, qu'elle avoit éclairés de ses lumières, tourner contre elle des armes sacrilèges; elle les voyoit, faisant schisme avec elle, répandre en tous lieux l'esprit d'indépendance et le poison de l'erreur. Elle voyoit son empire ébranlé jusques dans ses fondemens, ses plus belles provinces désolées, des Royaumes entiers soustraits à ses lois, les Princes de la terre brisant son joug et frémissant contre son autorité, tout l'enfer exhalant ses fureurs et se tenant déjà certain de la victoire. L'Eglise voyoit cet affreux spectacle et elle en gémissoit : mais humiliée, affligée, couverte de plaies et accablée d'opprobres, elle conservoit précieusement son espérance avec sa foi. Pleine de confiance, elle leva vers le Ciel des yeux baignés de pleurs, elle rappela à son Dieu ses anciennes promesses, elle lui demanda un défenseur, un héros qui lui rendit sa gloire; et Charles lui fut donné. Charles devoit être le triomphe et l'honneur de l'Eglise. Mais au milieu d'elle il avoit à triompher lui-même d'enfans indociles qui ne tenoient encore à leur mère que pour l'affliger et l'outrager davantage; et tel étoit sur-tout le peuple de Milan, ce peuple dont St. Charles a été tout à la fois le vainqueur, le Pasteur et le Père. Pour rendre à Charles toute la gloire qui lui est due, et pour célébrer dignement sa grandeur, honorons donc aujourd'hui ce double triomphe: Charles a été très-grand, il a fait triompher J'Eglise, c'est le sujet de ma première partie; il a triomphé de son peuple, c'est le sujet de la seconde. Jamais l'infortunée Jérusalem n'avoit si bien mérité dans ses malheurs les accens plaintifs et les tendres gémissemens du Prophète, , que l'Eglise mérita d'exciter les soupirs et les larmes de ses vrais enfans dans le siècle où Charles naquit. Comment cette ville, placée sur le haut des monts, cette nouvelle Sion, autrefois si pleine de peuple, se trouvoit elle réduite à une sorte d'abandon et à une affreuse solitude? Comment cette maîtresse des nations avoit-elle perdu son premier éclat et son ancienne beauté ? au dehors ses ennemis, tout fiers de leurs succès, insultoient à sa douleur s'enrichissoient de ses depouilles et la menaçoient d'une honteuse captivité. Au dedans ceux qui lui étoient les plus chers la couvroient d'opprobres; elle cherchoit parmi eux des consolateurs et ils augmentoient son tourment; elle gémissoit sur ses Ministres |