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XVI. — Page 195. L'homme ne peut rien apprendre, ou que tout

ce qu'il apprend n'est qu'une reminiscence.

Εἰ δὲ μὴ τὸ ἐν τῷ Μενώνι ἀπόρημα συμβήσεται : ἤ γάσοὔδεν μαδήσετας ἢ ὁ οἶδεν. (ARIST., Analyt. post., lib. I.)

XVII. — Page 195. Il n'y a plus de principe dont elle puisse dire dérivées.

Συλλογισμός μὲν γὰρ ἔσται καὶ ἄνευ τούτων, ἀπόδειξει δὲ οὐκ ἔσται.

(Ibid.)

XVIII. — Page 195. L'essence des principes est qu'ils soient anterieurs, évidents, non dérivés, indémontrables, et causes, par rapport à la conclusion.

Αληθῶν καὶ πρῶτων καὶ ἀμέσων καὶ γνωριμω τέρων καὶ προτέρων καὶ αἰτίων του συμπε (Ibid.)

βάσματος.

All reasonings terminate in the first principle: all evidence ultimately intuitive...
DR. BEATTIES'S Essai on the nature and immutability of Truth, S. ch. 2.

XIX. - Page 195. Le progrès à l'infini qui est impossible.
Αδύνατον γὰρ τὰ ἄπειρα διελθεῖν.
(Ibid., Anal., post., lib. III.)

XX.- Page 196. Toute vérité acquise est moins claire pour nous que le principe qui nous l'a rendu visible.

Αναγυρή μὴ μόνον προγίνωσκειν τα πρώτα.... Ἀλλὰ καὶ μᾶλλον' ἀεὶ μὲν γὰρ δὲ ὁ ὑπάρ χει ἐκείνο μᾶλλον ὑπάρχει οἷον διόν φιλῶμεν ἐκείνο μάλλον φίλον.

O langue désespérante !

(Ibid.)

XXI. - Page 196. Il faut croire de plus au principe de la science, Οὐ μόνον ἐπίρτημην ἀλ ὰ καὶ ἀρχὴν ἐπιστήμης εἶναι τίνα φαμεν.

(Ibid., Analyt. post., lib. II.

XXII. - Page 196. Qui n'a pas le pouvoir de contredire la vérité. Ο ἀνάγκη (ἔσι) δὲ αὐτό καὶ δοκεῖν ἀνάγκη, οὐ γὰρ πρὸς δν ἔξω λόγον ἡ ἀπόδειξις, ἀλλὰ πρὸς τὸν ἐν τῇ ψυχῇ... ἀεὶ γὰρ ἔσιν ἐνσῆναι πρὸς τὸν ἐξω λόγον, ἀλλὰ πρὸς τὸν ἔσω λόγον, οὐκ ἀεί. (Ibid., Lib. 1, cap. 8.)

XXIII. — Page 196. Mais ce dont elles se servent pour démontrer. Επικοινονοῦσι δὲ πᾶσαι αἱ ἐπίσημαι ἀλλήλαις κατὰ τὰ κοινὰὶ κοινὰ δὲ λέγω οἷς χρῶνται ὡς ἐκ τούτων ἀποδεικνύντες, ἀλλ ̓ οὐδ... ὁ υπιδεικνύο. (Ibid., Analyt. Post., lib. 1. c. 8.) XXIV. — Page 197. Dès que l'homme dit : CELA EST.

Περὶ ἁπάντων οἷς ἐπισφραγιζόμεθα τούτο Ο ΕΣΤΙ... κ. τ. λ.

(Plat. in Phæd. Opp., tom. 1, Edit. Bip., pag. 171.) XXV.-197. Il parle nécessairement en vertu d'une connaissance intérieure et antérieure.

Επισήμη ἐνοῦσα. (Ibid., p. 165.)

XXVI. — Page 197. Nous avons naturellement des idées intel lectuelles qui n'ont point passé par les sens.

Non est judicium veritatis in sensibus. (S. AUG.) Fénélon, que cite ce passage,

(Max. des Saints, art. 28.) a dit ailleurs en parlant de ce père : « Si un homme » éclairé rassemblait dans les livres de saint Augustin toutes les vérités sublimes » qu'il a répandues comme par hasard, cet extrait fait avec choix serait très-supé>> rieur aux méditations de Descartes, quoique ces méditations soient le plus grand » effort des réflexions de ce philosophe... pour lequel je suis prévenu d'une grande » estime. » (OEuvres spirit., in-12, tome I, page 224-235.)

XXVII. Page 202. La réputation des livres, si l'on excepte peut-être ceux des mathématiciens.

J'adopte le peut-être de l'interlocuteur. La réputation d'un mathématicien est sans doute la plus indépendante du rang que tient sa patrie parmi les nations; je ne l'en crois pas néanmoins absolument indépendante. J'entends bien, par exemple, que Keppler et Newton sont partout ce qu'ils sont; mais que ce dernier brillât des mêmes rayons s'il était né dans un coin de l'Allemagne, et que le premier ne jouît pas d'une renommée plus éclatante s'il avait été Sir John Keppler, et s'il reposait à côté des rois sous les marbres de Westminster, c'est ce que je ne croirai jamais.

Il faudrait aussi, s'il s'agissait de quelque autre livre, tenir compte de la puissance du style, qui est une véritable magie. Je voudrais bien savoir quel eût été le succès de l'Esprit des lois écrit dans le latin de Suarez, et quel serait celui du livre de Suarez, De legibus et legislatore, écrit avec la plume de Moutesquieu.

(Note de l'éditeur.)

XXVIII. — Page 205. De la distinction des deux substances.

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Lycée, tome XXIII, art, Helvétius. On regrette qu'un homme aussi estimable que la Harpe se fût engoué de Locke, on ne sait ni pourquoi ni comment, au point de nous déclarer ex cathedrà que ce philosophe raisonne comme Racine versifie; que l'un et l'autre rappellent la perfection....; «que Locke est le plus puissant logicien qui ait existé, et que ses arguments sont des corollaires de mathématiques. » (Pourquoi pas théorèmes?) — Lycée, tome XXIII, art. Helvétius; tome XXIV, article Diderot. Leibnitz est un peu moins chaud. Il est fort peu content de Locke ; il ne le trouve passable que pour les jeunes gens, et encore jusqu'à un certain point; car il pénètre rarement jusqu'au fond de sa matière. (Op., tome V, in-4o, Epist. ad Kortoltum, page 304.

Je ne veux point appuyer sur cette opposition; la mémoire de la Harpe mérite des égards. Ce qu'il faut observer, c'est que Locke est précisément le philosophe qui a le moins raisonné, à prendre ce dernier mot dans le sens le plus rigoureux. Sa philosophie est toute négative ou descriptive, et certainement la moins rationnelle de toutes.

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XXIX. Page 205. Que Locke est le Pascal de l'Angleterre.

« Locke, le Pascal des Anglais, n'avait pu lire Pascal...» (Pourquoi donc ? Est-ce que Locke ne savait pas lire en 1688 ?) « Cependant Locke, aidé de son grand » sens, dit toujours: Définissez les termes. » (Note de Voltaire sur les pensées de Pascal. Paris, Renouard ; in-8°, page 289.)

Voyez, dans la Logique de Port-Royal, un morceau sur les définitions, bien supérieur à tout ce que Locke a pu écrire sur le même sujet (1re partie, ch. 12, 13)... Mais Voltaire n'avait pu lire la Logique de Port-Royal; et d'ailleurs il ne pouvait déroger à la règle générale, adoptée par lui et par toute sa phalange, de ne louer jamais que la science étrangère. Il payait bien vraiment la folle idolâtrie dont sa nation l'honorait!

XXX.

Page 207. Pour humilier une autorité qui choquait

Locke au delà de toute expression.

Cette autorité, qui semble avoir suffisamment réfléchi, dans ce moment, sur toutes les questions qui touchent son origine et ses pouvoirs, doit se demander bien sérieusement à elle-même la cause de cette prodigieuse défaveur qui l'environne enfin entièrement, et dont l'Europe a vu de si frappants témoignages dans le fameux procès agité en l'année 1813 au parlement d'Angleterre, au sujet de l'émancipation des catholiques. Elle verra que l'homme qui connaît parfaitement, dans le fond de sa conscience, et lui-même et ses œuvres, a droit de mépriser, de haïr tout ce qui ne vient que de l'homme. Qu'elle se rattache donc plus haut, et tout de suite elle reprendra la place qui lui appartient. En attendant, c'est à nous de la consoler par une attente pleine d'estime et d'amour, des dégoûts dont on l'abreuve chez elle. Ceci semble un paradoxe, et cependant rien n'est plus vrai. Elle ne peut plus se passer de nous.

XXXI. - Page 207. Des principes innés sur lesquels il ne sera pas permis de disputer.

Locke s'exprime ainsi à l'endroit indiqué. « Ce n'était pas un petit avantage, pour ceux qui se donnaient pour maîtres et pour instituteurs, d'établir comme le principe des principes, que les principes ne doivent point être mis en question; car ayant une fois établi le dogme, qu'il y a des principes innés ( quel renversement de toute logique quelle horrible confusion d'idées !), tous leurs partisans se trouvent obligés de les recevoir comme tels, ce qui revient à les priver de l'usage de leur raison et de leur jugement. (Chanson protestante dont bientôt les protestants euxmêmes se moqueront.)........ Dans cet état d'aveugle crédulité, ils étaient plus aisé~ ment gouvernés et rendus utiles à une certaine sorte d'hommes qui avaient l'habi leté et la charge de les mener... et de leur faire AVALER comme principes innés tout ce qui pouvait remplir les vues des instituteurs, etc. » (Liv, 1, ch. 4, § 24.) On a vu plus haut que cette expression AVALER plaisait beaucoup à l'oreille fine de Locke.

XXXII.

-

Page 207. Il écrit à la marge de ce beau chapitre : D'où nous est venue l'opinion des principes innés ?

Il ne s'agit point là de chapitre; ce sont des mots que Locke a écrits à côté de la XXIVe division de son chapitre 1o du livre premier, où nous lisons en effet : Whence the opinion of innate principles? Il semble, en mettant tous ses verbes au passé, vouloir diriger plus particulièrement ses attaques sur l'enseignement catholique, et sur-le-champ il est abandonné, à l'ordinaire, par le bon sens et par la bonne foi; mais en y regardant de plus près et en considérant l'ensemble de son raisonnement, voit qu'il en voulait en général à toute autorité spirituelle. C'est ce qui engagea surtout l'évêque de Worcester à boxer en public avec Locke, mais sans exciter aucun intérêt, car dans le fond de son cœur :

Qui pourrait tolérer un Gracque
Se plaignant d'un séditieux.

(Note de l'éditeur.)

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XXXIII. Page 210. Un orateur français se ferait entendre de plus loin, sa prononciation étant plus distincte et plus ferme.

On peut lire cette lettre de Wren dans l'European Magazine, août 1790,

tome XVIII, page 91. Elle fut rappelée, il y a peu de temps, dans un journal anglais où nous lisons qu'au jugement de cet architecte célèbre : It is not practicable to make a simple room so capacious with pews and galleries as to hold 2,000 persons and both to bear distinctly and to see the preacher. (The Times, 30 nov. 1812, n° 8771.)

Wren décide que la voix d'un orateur en Angleterre ne peut se faire entendre plus loin de cinquante pieds en face, de trente pieds sur les côtés et de vingt derrière lui; et «< même » dit-il, « c'est à condition que le prédicateur prononcera distinctement, et qu'il appuiera sur les finales. » ( Europ. Magaz., ibid.)

FIN DU PREMIER VOLUME.

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