Images de page
PDF
ePub

ainsi le moyen, non pas d'attirer violemment l'animal, mais de le diriger vers un bas-fond, où il leur était facile ensuite de s'en rendre maître. On peut voir dans Oviedo, Coronica de las Indias, lib. xIII, cap. 10, la relation trèsintéressante de cette sorte de pêche (édit. de Séville, 1547, pag. 106 verso).

Je crois inutile de faire remarquer que l'échéneïs est absolument incapable de causer la mort d'un requin. Que ce tyran des mers redoute un si petit poisson, cela est aussi très-peu vraisemblable: cependant, comme des expériences plusieurs fois répétées ont prouvé que, du moins à l'état de captivité, un lion et un tigre s'effrayent à la vue d'une souris, je n'oserais déclarer entièrement fausse l'opinion émise l'auteur arabe.

[ocr errors]

par

Pag. 2, dernière ligne. «La même mer «nourrit un poisson appelé al-lokham; c'est une «espèce de monstre qui dévore les hommes. >>

Quoique l'on ait quelquefois, à ce qu'il paraît, appliqué à l'espadon le nom de al-lokham, il est probable que, dans le passage que nous venons de citer, ce nom désigne un sélacien, peut-être, le pantouflier, qui, par sa forme étrange, mérite bien la qualification de monstre, et qui, par sa férocité, n'est guère

trouve souvent fixé de cette manière au corps des squales, et surtout à la base des nageoires (ce sont probablement les nageoires pectorales que l'auteur désigne sous le nom d'oreilles ). Il n'est pas rare, lorsqu'on prend des requins en mer, d'amener avec eux sur le pont un échéneïs qui y est fixé. Je n'ai jamais observé le fait moi-même, mais M. Bory de Saint-Vincent dit en avoir été plusieurs fois témoin. L'échéneïs s'attache assez souvent aux vaisseaux, et l'on sait que les anciens croyaient qu'il pouvait arrêter, en s'y fixant, un navire en pleine course. C'était ce qui lui avait valu le nom de remora, par lequel ils le désignaient. L'échéneïs ou sucet, comme l'appellent nos marins, a une telle tendance à s'attacher aux corps un peu volumineux qui se présentent à sa portée, et s'y fixe si solidement, que les indigènes de l'archipel Caraïbe avaient pu se servir de cet animal comme d'une sorte de harpon vivant qui allait lui-même chercher la proie. Les pêcheurs avaient habituellement au fond de leur barque un de ces poissons attaché avec une cordelette à la naissance de la queue. Voyaient-ils une tortue flotter à la surface de la mer, ils mettaient à l'eau leur remora, qui, se dirigeant aussitôt vers l'animal, se fixait à la carapacè, et leur donnait

d'autres ou ce qu'il a lu dans quelque relation. Il aurait pu, en effet, pour des exemples analogues, s'appuyer d'autorités imposantes et citer par exemple, Aristote, qui dit qu'en Perse, en ouvrant des souris qui étaient pleines, on trouva que les foetus femelles étaient aussi en état de pregnation.

Τῆς δὲ Περσικῆς ἕν τινι τοπῳ ανασχιζομένων τῶν ἐμβρύων, τα θήλεα κύοντα φαίνε Tal. (Arist., Hist. des an. lib. VI, ch. 37.) Remora, pag. 2, lig. 8. .-- «Ce grand poisson (celui dont il vient d'être parlé dans la note précédente) se nomme al-oual. Malgré sa grandeur, il a pour ennemi un poisson qui n'a qu'une coudée de long et qui se nomme alleschek. Lorsque ce gros poisson, se mettant en colère, attaque les autres poissons au sein de la mer et qu'il les maltraite, le petit poisson le met à la raison; il s'attache à la racine de son oreille et ne le quitte pas qu'il ne soit mort. Le petit poisson s'attache aux navires, et alors le gros poisson n'ose pas en approcher.»>

Tout le monde reconnaîtra, dans ce passage, l'histoire du remora, poisson dont la tête est garnie supérieurement d'nn disque au moyen duquel il s'attache à divers corps animés ou inanimés, immobiles ou en mouvement. On le

que l'on désigne sous le nom de requin ; c'est probablement à l'une de ces espèces si connues et si détestées des navigateurs, que se rapporte le récit du voyageur arabe, récit que nous ne pouvons mieux faire apprécier qu'en le rapprochant de celui d'un naturaliste moderne dont le témoignage n'est pas suspect.

«Pendant que nous étions dans le golfe du Mexique, dit M. Audubon (Ornithol. biograph., tom. III, pag. 521), nous prîmes, une aprèsmidi, deux requins. L'un de ces poissons était une femelle de sept pieds de longueur; nous l'ouvrîmes et nous trouvámes dans son ventre deux petits vivants et qui paraissaient très-capables de nager. Nous en jetâmes un aussitôt à l'eau, et, il n'y fut pas plus tôt, qu'il profita de sa liberté pour s'éloiger de nous, comme s'il avait déjà été accoutumé à pourvoir à sa propre

sûreté.....>>

Si Soleyman s'était contenté de dire qu'on avait trouvé dans le corps du petit requin quelque chose qui ressemblait à un troisième requin, il n'y aurait aucun reproche à lui faire, car un voyageur n'est pas obligé d'être anatomiste. Son tort est de donner à entendre qu'il a vu remuer ce prétendu avorton, au lieu d'avouer qu'il répète, à cet égard, ce qu'il a entendu dire à

Page 140, ligne 9. - «Les pêcheurs, quand ils prennent un de ces poissons, l'exposent au soleil et le coupent par morceaux; à côté est une fosse où se ramasse la graisse....”

Il est assez étrange qu'on ne trouve ici rien de relatif au blanc de baleine, qui est un des produits importants du 'cachalot. Cependant, comme on ne tirait parti que des cadavres rejetés à la côte, il est probable que la décomposition était d'ordinaire trop avancée pour qu'on pût recueillir isolément le sperma-ceti, qui se mêlait avec l'huile que la chaleur du soleil faisait couler.

POISSONS.

Squales. Pag. 2, lig. 22. -«Cette mer renferme un autre poisson que nous pêchâmes. Sa longueur était de vingt coudées. Nous lui ouvrîmes le ventre et nous en tirâmes un poisson de la même espèce; puis, ouvrant le ventre de celui-ci, nous y trouvâmes un troisième poisson du même genre. Tous ces poissons étaient en vie et se remuaient. >>

Il s'agit évidemment ici d'un poisson du genre des squales, genre dans lequel se trouvent beaucoup d'espèce vivipares, et en particulier celle

« PrécédentContinuer »