Dieu du goût, ton divin palais
Eft un féjour qu'il abandonne.
Quand mes conducteurs s'en retournérent, le dieu leur parla à-peu-près dans ce fens; car il ne m'eft pas donné de dire fes propres mots.
Adieu, mes plus chers favoris,
Comblez des faveurs du Parnaffe;
Ne fouffrez pas que dans Paris
Mon rival ufurpe ma place.
Je fai qu'à vos yeux éclairez
Le faux-goût tremble de paraître;
Si jamais vous le rencontrez,
Il eft aifé de le connaître.
Toujours accablé d'ornemens,
Compofant fa voix, fon visage;
Affecté dans fes agrémens,
Et précieux dans fon langage.
Il prend mon nom, mon étendard:
Mais on voit affez l'impofture;
Car il n'est que le fils de l'art,
Moi, je le fuis de la nature.