père à la poursuite de Jason et de Médée. Médée se voyant poursuivie de près. fit dire à son frère qu'on l'emmenait contre son gré, et que, s'il voulait, la nuit suivante, se rendre dans un lieu qu'elle lui marqua. elle lui aurait obligation de sa liberté. Le crédule jeune homme se trouva au rendez-vous pour y être massacré. Ses membres, semés dans le chemin, arrêtèrent ses compagnons, et donnèrent aux Grecs le temps de se rembarquer. Pourdonner plus de merveilleux à ce récit, des auteurs ont dit que des Argonautes, cherchant à se tirer du danger où les mettait la flotte d'Absyrthe sur le Pont-Euxin, s'avisèrent d'entrer dans une des embouchures du Danube, et de remonter ce fleuve jusqu'à ce que, l'eau venant à leur manquer, ils descendirent de leur navire, et le portèrent l'espace de plus de 50 lieues jusqu'au golfe Adriatique ; mais Absyrthe, non moins rusé, les y devança par mer, et leur ferma la sortie du golfe : ce fut alors que Jason et Médée lui tendirent le piége rapporté plus haut. Selon d'autres auteurs, il était encore enfant, lorsque Médée s'enfuit avec Jason et l'amena avec elle. Poursuivi de près par son père, elle coupa son frère par morceaux, qu'elle dispersa, et plaça la tête et les mains sur un rocher élevé, pour que les yeux d'Eétes en fussent plutôt frappés, et que sa poursuite en fut rallentie, stratagème qui eut son effet. Médée, se reprochant la mort de son frère, rendit avec Jason dans l'ile d'Æa, où régnait Circé sa tante, et, sans se faire connaitre, la pria de les absoudre d'un meurtre involontaire par les expiations en usage. Circé y consentit, et les admit à l'expiation: mais ayant ensuite appris leurs noms et leur crime, elle les chassa de sa cour. Voy. EÉTÈS, MÉDÉE, JASON. Le meurtre d'Absyrthe eut lieu dans un endroit qui fut appelé Tomos, et sur les bords d'un fleuve de la Colchide, qui en prit son nom. Hygin, Fabl. 23. Apollod. 1, c. 9. se ABUTTO (Myth. Jap.), idole japonaise, célebre par la guérison des maladies, et à laquelle on s'adresse pour obtenir des vents favorables et d'heureux voyages. Les offrandes des matelots consistent en petites pièces de monnaie attachées à un bâton, et qui lui parviennent fidèlement, au dire de ses prêtres. On prétend que dans les calmes, il aparait lui-même, porté sur un bateau pour exiger ce tribut. ABYDENUS, surnom de Léandre. Ovide. Her. 18. I. ABYDOS, ville d'Asie sur l'Hellespont, et patrie de Léandre, amant de Héro. Phars. 2. 2. Il y en avait encore une de ce nom en Egypte, où était le fameux temple d'Osiris, et où Memnon faisait son séjour ordinaire. Plut. de Iside. ABYLA, montagne d'Afrique. Voy. COLONNES D'HERCULE. ег I. ACACALLIS, fille de Minos, 1er roi de Crète, et d'Ithone, fille de Lyctius, sœur de Lycaste, et femme d'Apollon. Selon Diodore, elle en eut deux fils appelés Philachis et Philandre, qui furent allaités par une chèvre dont l'image fut consacrée dans le temple de Delphes; et selon Apollonius, un fils nommé Amphitėmis, ou Garamas. D'autres mythologues la font épouse de Milet, roi de Carie, et d'autres sa mère. Paus. 10, c. 16. Femme de Minos, dont elle eut un fils nommé Oaxus. ACACÉSIUS, surnom de Mercure. tiré du nom de son père nourricier Acacus, fils de Lycaon. Paus. 8, c. 3. ACACÉTUS, qui ne fait rien de mal, surnom de Mercure, considéré comme dieu de l'éloquence. 2. Fils de Lycaon, roi d'Arcadie, le père nourricier de Mercure, bâtit dans la suite la ville d'Acacésium, en Arcadie. Paus. ACADÉMIE (Icon.). Cette réunion d'hommes savants ou lettrés qui s'occupent de travaux relatifs aux progrès des sciences ou des lettres, se symbolise par une femme respectable, la tête ceinte d'une couronne d'or: ses vêtements sont de couleur changeante. De la main droite elle tient une lime avec cette devise: Detrahit atque polit; elle retranche et polit; et de la gauche une guirlande entrelacée de laurier, de lierre et de myrte, trois plantes poétiques; allusion à la poésie héroïque, lyrique et pastorale. A la guirlande sont suspendues deux grenades, symboles d'union. Elle est assise sur un siége orné de branches d'olivier ou de cèdre, tous deux emblèmes d'immortalité : on peut aussi l'embellir de branches de cyprès et de chêne; l'une qui désigne l'incorruptibilité, et l'autre la durée. Le lieu de la scène est un paysage délicieux. Les livres sont entassés à ses pieds, et des instruments de musique annoncent que l'harmonie est nécessaire aux arts. ACADEMUS. Hélène ayant été enlevée par Thésée, Castor et Pollux vinrent à main armée redemander leur sœur aux Athéniens. Ceux-ci répondirent qu'ils ne savaient où elle était. Alors les Tyndarides n'hésitèrent plus à se venger. Déjà ils se disposaient à commencer la guerre, lorsqu'Académus qui avait su, on ne sait comment, le lieu où elle était cachée, leur découvrit qu'elle était à Aphidna. Castor et Pollux lui firent, en récompense, beaucoup d'honneur pendant sa vie, et les Lacédémoniens qui, après sa mort, coururent souvent l'Attique en la ravageant, épargnèrent, à cause de lui, le parc de l'Académie. (Plut. in Thes.) Dicearchus a pourtant écrit que ce jardin ne fut point nommé Académie de cet Académus; mais qu'il y avait dans l'armée des Tyndarides, deux Arcadiens, Echédémus et Marathus: que le nom du premier fut donné à ce parc, qu'on appela Echédémie, ensuite Académie; et que le nom de l'autre demeura au bourg de Marathon, en mémoire de ce que ce jeune homme avait accompli un ancien oracle, en s'offrant volontairement pour être sacrifié à la tête des troupes. Castor et Pollux allèrent attaquer Aphidna. la prirent d'assaut et la rasèrent. Alycus, fils de Scyron, qui était avec eux à ce siège, y fut tué, et son corps ayant été porté dans le territoire de Mégare, fut enterré dans un lieu appelé Alycus. Ce fut Thésée même qui le tua de sa main. ACADINE, fontaine célèbre de Sicile, consacrée aux frères Paliques, divinités particulièrement honorées dans cette ile. On attribuait à cette fontaine la propriété merveilleuse de faire connaitre la sincérité des serments. On les écrivait sur des tablettes qu'on jetait dans l'eau ; et si elles ne surnageaient pas, on était persuadé que ces tablettes ne contenaient que des parjures. Diod. Sic. Voy. PALIQUES. ACAÉ, nom d'une île où Circé faisait sa demeure. ACALANTHIS, une des neuf Piérides qui disputèrent le prix de la musique aux Muses. Selon les uns, elle fut changée en serin; selon les autres en chardonneret: d'autres les changent toutes en pies. ACALE, ou PERDIX, neveu de Dédale, inventa la scie et le compas. Dédale en fut si jaloux, qu'il le précipita du haut d'une tour; mais la compassion de Minerve le métamorphosa en perdrix. Hygin. ACALIS OU ACASIS. On la croit la même qu'Acacallis. Voy. AcASIS. ACAMARCHIS, nymphe, fille de l'Océan. 1. ACAMAS, fils de Thésée et de Phèdre, ou d'Antiope, et frère de Démophon, fut un des princes grecs qui allèrent au siége de Troie. Député avec Diomede pour aller redemander Hélène, il se fit aimer de Laodice, fille de Priam. Voy. PHILOBIA. Elle eut de lui un fils nommé Munithus' ou Munichus, élevé par Ethra, aïeule paternelle d'Acamas, que Pâris avait emmenée avec Hélène. Acamas, que Virgile nomme Athamas, fut un des Grecs qui s'enfermèrent dans le cheval de bois. Au milieu du carnage, ce prince eut la double satisfaction de reconnaître Ethra avec son fils, et de les retirer d'entre les mains des Grecs. Après laguerre de Troie, Acamas revint à Athènes, où il donna son nom à une des dix tribus, nommée Acamanthide. Il fut aussi le fondateur d'une ville de la Phrygie, qui prit de lui le nom d'Acamantium, et fit la guerre avec les Solymes. Paus. 10, c. 26. Hygin. 2.- -Chef des Troyens sous Enée, et qui fut tué par Ajax. 3. Fils d'Anténor, un des Troyens les plus vaillants. 4. Fils d'Asius, Troyen qui combattit vaillamment aux côtés de son père. ACANTHE, ville d'Egypte, où chaque jour un prêtre versait de l'eau du Nil dans un vase percé. Myth. de Banier, t. 5. ACANTHE, jeune homme métamorphosé en oiseau. Ant. Libéral. D'autres mythologues modernes prétendent, mais sans preuves, que ce fut une nymphe qui, pour avoir plu à Apollon fut changée en la plante qui porte son nom. ACANTHIDE, fils d'Ajax, fils de Télamon, et d'une concubine nommée Glauca. ACANTHIS, fille d'Autonous et d'Hippodamie. Lorsque les chevaux de son père eurent dévoré son frère Acanthus, les dieux la changèrent en oiseau de son nom. Ce nom lui fut donné par son père malgré sa beauté, parce que ses champs vastes, mais sans culture, ne produi soient que des ronces (Acanthus). Quelques auteurs l'appellent Acanthillis. ACANTHO. La théologie païenne admettait cinq soleils différents, et donnait Acantho pour mère au 4. Cic. de Nat. Deor. 1. 3. Arnob. I. 4. ACARA (M. Arab. ), ou ALQUIBILA, nom d'une tour batie par Ismaël, et qui, selon quelques au teurs, était devenue un objet de religion parmi les Homérites, nation célèbre de l'Arabie. Myth. de Banier, t. 11. ACARIE, fontaine de Corinthe, près de laquelle Iolas coupa la tête à Eurystée. Strab. 8. 1. ACARNANIE, province d'Epire. 2. - Province d'Egypte. 3. Ville auprès de Syracuse, où l'on voyait un vieux temple dédié à Jupiter Olympien. ACARNAS et AMPHOTERUS, fils d'Alcméon et de Callirhoé. Leur père ayant été tué par les frères d'Alphésibée, leur mère obtint de Jupiter qu'ils passassent tout à coup de l'enfance à la jeunesse pour venger sa mort; ce qui fit dire aux poètes qu'Hébé avait augmenté le nombre de leurs années, pour les mettre promptement en état d'exécuter cette vengeance. Voy. ALCMÉON, AMPHIARAUS, CALLIRHOE. Les deux frères rencontrèrent les meurtriers de leur père, qui se rendaient à Delphes pour y consacrer le collier et la robe d'Eriphile. Ils leur ôtèrent la vie, et, poussant jusqu'à Psophis, tuèrent Phégée et sa femme. Ils furent poursuivis jusqu'à Tégée; mais secondés par un parti puissant, ils mirent leurs ennemis en fuite, racontèrent leurs exploits à Callirhoé, offrirent le collier et la robe à Delphes, comme Achelous l'avait ordonné, et, passant en Epire, y fondèrent la colonie d'Acarnanie. Paus. 8, c. 24. Ovid. Met. 4. ཉ ACASIS, fille de Minos. Apollon l'épousa, et en eut deux enfans. I. ACASTE, fils de Pélias, roi de Thessalie, et parent de Jason, fat un des Argonautes, grand chas seur, et surtout habile à tirer de l'arc. Créthéis ou Hippolyte sa femme ayant aimé Pélée, mais irritée de ses dédains, l'accusa auprès de son mari d'avoir attenté à son honneur. Acaste, dissimulant conduisit son mécontentement, Pélée dans une partie de chasse sur le mont Pélion, et l'abandonna aux Centaures et aux bêtes sauvages. Mais Chiron le défendit contre ces monstres; et Pélée, avec le secours des Argonautes. alla se venger de la cruauté d'Acaste et des calomnies de Créthéis. A son retour de la Colchide, ayant trouvé son père mort, il engagea les Argonautes à descendre avec lui en Thessalie, pour y célébrer des jeux funèbres en l'honneur de Pélias. Pline veut qu'Acaste soit le premier qui ait fait célébrer ces sortes de jeux. Ce prince voulut ensuite venger la mort de son père sur ses sœurs, qui l'avoient égorgé ; mais Hercule s'opposa à sa vengeance. Voy. PELIAS. 2.- Une des nymphes Océanides, ou fille de l'Océan et de Téthys. Hesiod. Théog. Voy. OCÉA NIDES. il rait, au sortir du temple. la rendrait heureuse, et la comblerait de biens. Tarutius, homme puissant et riche, fut le premier qui se présenta à elle à la première vue, en devint si éperdument amoureux, qu'il l'épousa aussitôt ; et quelque temps après étant mort, il lui laissa toutes ses richesses. Elle les augmenta encore par le métier qu'elle continua d'exercer pendant plusieurs années; mais à sa mort avant nommé le peuple_romain héritier de tous ses biens, la reconnaissance fit oublier la source impure d'où ils sortaient; son nom fut inscrit dans les fastes de l'état, et l'on institua des fêtes en son honneur, sous le nom de la déesse Flore. V. FLORE et FLORAUX. ACCALIA. fêtes en l'honneur de cette 3 Acca. Plut. in Romul. ACCENDONES, chefs de gladiateurs, qui, dans les jeux publics et les spectacles, les animaient au combat. ACCIUS-NAVIUS, augure, vivait du temps de Tarquin l'ancien. Il s'opposa au dessein de ce prince qui voulait augmenter le nombre des tribus, prétendant qu'il ne le pouvait sans être autorisé par les augures. Le roi, blessé de cette opposition, et voulant l'humilier, fui proposa de deviner si ce qu'il pensait dans le moment pouvoit s'exécuter. - « Cela se peut faire. » « J'ai pensé que vous pourriez couper une pierre à aiguiser avec un rasoir. Le vol des oiseaux vous a révélé sans doute que la chose est possible. Sur-le-champ, Accius prend le rasoir, et coupe la pierre. Tous les spectateurs furent saisis d'admiration; on érigea une statue à Accius-Navius, et l'art des augures acquit une grande considération chez le peuple Romain. Tit. Liv. 1. 1. c. 36. >> ACCORD (Iconol. ), deux jeunes filles, dont l'une accorde une orgue au son de l'instrument que les Italiens nomment corista. et dont l'autre prend le ton de l'orgue pour accorder un luth. ACCOUTUMANCE (Iconol.), un ACÉ, lieu voisin de Mégalopolis, en Messénie, où les Euménides avaient un temple. Les gens du lieu racontaient qu'à la première apparition de ces déesses, lorsqu'elles troublèrent l'esprit à Oreste, il les vit toutes noires; qu'à la seconde apparition, après qu'il se fut arraché un doigt, il les vit toutes blanches, et qu'alors il recouvra son bon sens; qu'à cause de cela, pour apaiser les premières, il les honora comme on avait coutume d'honorer les månes des morts, mais qu'il sacrifia aux secondes. En mémoire de cet événement, du temps même de Pausanias, les habitants sacrifiaient en même temps à ces déesses et aux Grâces. Paus. 8, c. 34. ACÉLUS, fils d'Hercule et de Malis, suivante d'Omphale, donna son nom à une ville de Lycie. ACEPHALES, ou hommes sans tétes, d'a privatif, et de kephalé, tête. La fable place au nord des pays hyperboréens (c'est-à-dire, vers la Russie et la Grande-Tartarie) un peuple d'Acéphales; ce qui doit se prendre au figuré d'un peuple de barbares. sans chef et sans subordination. Myth. de Banier. t. 1. ACERBAS, prince de Tyr, le même que Virgile appelle Sichée, et prêtre d'Hercule. Just. 18, c. 4. Voy. SICHÉE. 1. ACERRE, autel que l'on dressait à Rome, auprès du lit d'un mort. Les parents et amis du défunt y brûlaient de l'encens jusqu'au moment où l'on commençait les funérailles. Ant. expl. t. 11. 2. Coffret d'une forme carrée, dans lequel on mettait l'encens. On le voit souvent entre les mains des Camilles dans les sacrifices, et entre celles des Vestales. ACERSECOMES, surnom que les Grecs donnaient à Apollon, et qui répondait à l'Intonsus des Latins. On représentait en effet ce dieu avec une longue chevelure et sans barbe. Rac. Keirein, tondre. Juv. Sat. 8. ACESAMENÉE, père de la nymphe Péribée, mariée au fleuve Axius, et mère de Pélégon. Iliad. 1. 21. ACÉSIDAS, divinité grecque, peut-etre la même qu'Acésius. On voyait un de ses autels à Olympie, ville de l'Elide. Paus. ACESIUS et ALEXICACUS, qui délivre des maladies. Rac. Akestai, guérir, alexein, chasser, et kakon, mal. On appelait ainsi Apollon comme dieu de la médecine. On donnait aussi le premier surnom à Télesphore, et c'est sous ce nom que les Epidauriens l'honoraient. Paus. 6, c. 24. ACESO, fille d'Esculape, à qui la fable attribue une profonde connaissance de la médecine. Le Clerc prétend les anciens ont voulu désique gner, sous ce personnage allégorique, un air épuré par les rayons du soleil, et, par la rendu salubre et propre à réparer les forces de ceux qui le respirent. ACESTE, roi de Sicile, fils du fleuve Crinisus et d'Egeste fille d'Hippotas. Aceste, originaire de Troie par sa mère, porta du secours à cette ville lorsqu'elle fut assiégée par les Grecs; mais, après la défaite de ses alliés, il retourna en Sicile, y bâtit quelques villes, reçut honorablement Enée, et fit donner la sépulture à Anchise sur le mont Eryx. Eneid. 1. 5. Voy. EGESTE. 1. ACETE, capitaine d'un vaisseau tyrien. Il s'opposa à ses compagnons voulant emmener Bacchus, qu'ils avaient trouvé endormi sur le bord de la mer, sous la forme d'un bel enfant, dans l'espérance d'en tirer une grosse rançon. Bacchus sur-lechamp se découvrit et les métamorphosa en dauphins, excepté Acéte, dont il fit son grand-prètre. Penthée, roi de Thrace, auquel Acete racontait ces merveilles, le fit jeter dans un affreux cachot, et jura sa mort; mais tandis qu'on préparait |