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assurez-les-en comme si je les nommois toutes en particulier.

A Germigny, ce 8 octobre 1695.

LETTRE XCIII.

A MADAME DE LUYNES.

Il l'exhorte à accepter la supériorité du monastère de
Villarceaux.

Je ne crois pas, ma Fille, que vous deviez différer d'envoyer votre procuration. J'avoue que c'est un nouveau pas, et que c'en sera un bien plus grand de partir; car le retour sera presque impossible, et les religieuses de Villarceaux emploieront tout pour vous retenir. Quelle raison leur pourra-t-on dire qui ne soit très désobligeante? Je n'en envisage presque point. Cependant je crois qu'il faut partir, et que Dieu le veut. Je n'y sais point autre chose que de prendre pour marque de sa volonté les conjonctures inévitables, selon la prudence et les conseils des gens sages, et surtout de ceux à la conduite de qui Dieu vous a soumise. Allez donc avec le mérite de l'obéissance. Quand il faudroit revenir, Jouarre ne seroit pas pour cela votre pis-aller, puisqu'on voit que vous n'en partez que pressée et presque violentée par votre famille, à qui le moins que vous puissiez accorder, c'est de reconnoitre et d'éprouver. Quant à vos nouvelles religieuses, la raison de votre santé qu'on sait être délicate, sera suffisante, et n'aura rien de choquant. Madame de Notre-Dame de Soissons, qui a été, quoiqu'en passant, dans ce monastère, dit qu'il est fort beau, et la communauté très réglée; mais que la situation dans un fond n'est pas agréable : l'air pourroit ne vous être pas bon; mais le dire sans épreuve, ce seroit montrer trop de répugnance à une chose qui vous est offerte si obligeamment. Enfin donc, ma Fille, il faut disposer toutes choses pour par

tir,
et sacrifier vos répugnances aux ordres de
Dieu, qui sait ce qu'il en veut faire. Vous ver-
rez le reste dans la lettre à madame d'Albert.
Ne vous engagez ni pour la sœur de l'Assomp-
tion ni pour Saint-Placide : je ne vois rien de
faisable dans leurs projets.

A Germigny, ce 12 octobre 1695.

LETTRE XCIV.

A LA MÊME.

Sur le desir que Dieu lui donnoit de demeurer dans l'humilité d'une vie privée et obéissante.

Je crois, ma Fille, qu'il n'y a plus à délibérer: l'attrait invincible que Dieu vous rend, pour de

meurer dans l'humilité d'une vie privée et obéissante, est un grand don de sa grace; et vous devez suivre l'instinct que vous avez d'y persévérer. Dieu n'a permis ce qui est arrivé que pour donner lieu à la réflexion que vous avez faite sur le poids de la supériorité. Vivez donc dans la soumission: prenez une ferme résolution de n'écouter plus rien qui vous en tire: prenez les moyens les plus efficaces pour être plus que jamais retirée et dans le silence; vous y connoîtrez Dieu mieux que jamais. J'écris à M. le duc de Chevreuse, qui cédera à mes raisons, et fera entrer dans nos sentiments madame la duchesse de Luynes. Écrivez-lui vos sentiments en toute simplicité; priez-la de remercier madame l'abbesse de Saint-Cyr et ses saintes religieuses, qui vous ont tant desirée. Dieu sera avec vous, et vous ferez sa volonté. Je salue madame votre sœur, et suis à vous dans le saint amour de notre Seigneur.

Pardonnez-moi mon brusque départ d'hier: je voyois le temps s'avancer, et je ne voulois pas me mettre comme la dernière fois dans la nuit, où je courus risque de verser : d'ailleurs, je n'avois rien à vous dire encore, et il me falloit le peu de temps que j'ai pris pour me déterminer. A Germigny, ce 18 octobre 1695.

LETTRE XCV.

A MADAME DU MANS.

Sur les égards dus au confesseur lorsqu'il est au confessionnal; les communions extraordinaires accordées à quelques Sœurs; et la confiance en Dieu.

On ne doit point retirer un confesseur du confessionnal, ni, en quelque manière que ce soit, interrompre la confession, sans une extrême nécessité.

Si la communion accordée extraordinairement à quelques unes des Sœurs trouble la paix des autres, au point que vous me le dites, il vaut mieux, ma Fille, rendre la chose égale.

Pour vous, allez toujours en simplicité : ne vous défiez point de Dieu : abandonnez-vous à lui. Tout le bien vient de lui, et lui seul peut empêcher le mal qui viendroit de nous naturellement. A lui soit honneur et gloire dans tous ses saints.

A Germigny, ces 22 octobre et 7 novembre 1695.

LETTRE XCVI.

A MADAME DE LUYNES.

LETTRE XCIX.'

A MADAME DU MANS.

Combien elle sera heureuse de préférer la vie particulière Sur les répugnances qu'elle pouvoit avoir à souffrir; et la

à toutes les supériorités.

Vous êtes heureuse, ma Fille, si vous persistez dans le dessein que vous avez pris par un véritable amour d'une vie particulière et très retirée. Si vous sentez dans votre cœur quelque autre motif, quel qu'il soit, de la répudiation de la supériorité qu'on vous offre, purifiez votre cœur; et, cachée en Jésus-Christ le reste de votre vie, songez à ne paroître qu'avec lui. Heureuse, encore une fois, trois et quatre fois heureuse, et plus heureuse que si l'on vous donnoit les plus belles crosses, de posséder votre ame en retraite et en solitude, sans être chargée de celle des autres! C'est ce que Dieu demande de vous, et il me le fait sentir plus que jamais. A Meaux, ce 23 octobre 1695.

LETTRE XCVII.

A MADAME DU MANS.

Il lui apprend que, selon l'esprit de l'Église, la confirmation doit être reçue avant la communion.

L'ordre de l'Église étoit anciennement de recevoir la confirmation avant la communion: c'est encore aujourd'hui son esprit; puisqu'elle fait donner la confirmation à sept ans, et qu'elle diffère la communion jusqu'à dix ou douze, ou plus. Il n'y a que la nécessité qui dispense de ces règles vous pouvez là-dessus prendre votre résolution.

A Meaux, ce 20 décembre 1695.

LETTRE XCVIII.

AUX RELIGIEUSES DE JOUARRE.

Sur une agape qu'elles lui avoient envoyée.

Tout ce qui part de vos mains, mes Filles, est agréable et béni de Dieu. Je reçois de bon cœ votre agape, comme sortie de la crèche de Bethléem. Je révère l'illustre abbesse qui a bien voulu paroître à la tête de vos signatures. Je répute pour très présente celle qui a signé sans y être. J'honore la sainte assemblée, et j'assure le secrétaire d'une reconnoissance particulière. A Meaux, ce 5 janvier 1696.

résignation dans les croix.

Croyez-moi, ma Fille, rendez-vous à l'obéissance pour l'abstinence et le jeûne du carême : n'hésitez pas, et non seulement pour cela, mais encore pour le double office. Mesurez vos forces; Dieu ne veut pas que vous vous laissiez accabler. Pour les maladies, il est le maître; mais de son côté il faut faire ce qu'on ordonne pour les éviter. De croire que quand elles viennent on ne les ait pas naturellement en horreur, c'est une erreur cette erreur en fait souvent le mérite. Je prie Dieu pour votre santé; mais je prie Dieu en même temps qu'il vous fasse dire : Non ma volonté, mais la vôtre.

On me mande, ma Fille, que vous êtes fort peinée des maladies, et que vous voudriez choisir toute autre croix que celle-là. Mais JésusChrist n'a pas eu le choix de la sienne. Il est dans les malades, et c'est à lui à nous crucifier à sa mode: car il a vu toutes nos croix dans son agonie, et il les a toutes bénies. Je le prie pourtant qu'il allége votre fardeau, du moins en le portant avec vous.

A Paris, ces 14 et 23 février 1696.

LETTRE C.

A LA MÊME.

Sur des scrupules; sur les peines causées par les confessions passées; et sur le temps qu'on donne à chacun.

J'ai cru, ma Fille, que la résolution que j'ai donnée à madame d'Albert sur les scrupules causés par les sermons du prédicateur, satisferoit à toutes les peines de celles qui en avoient été inquiétées: il n'y a sur tout cela qu'à se tenir en repos. Vous en revenez trop souvent aux peines de vos confessions passées : il les faut en-· un chacun sur le temps qu'on donne aux autres, tièrement éloigner. S'il falloit raisonner avec les besoins. Soyez en paix. on ne finiroit jamais on donne le temps selon

A Meaux, ce 23 avril 1696.

LETTRE CI.

A LA MÊME.

Il lui ordonne d'obéir, dans son infirmité, à une des Sœurs.

Pour vous ôter tout scrupule sur le sujet de la

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remise de votre volonté à madame de Saint-Michel; en voici, ma Fille, les conditions.

Je ne prétends pas vous tenir toujours dans cette condition; mais tant que le médecin jugera que vous serez au rang des infirmes.

J'oblige madame de Saint-Michel à prendre l'avis du médecin, quand on en aura le loisir; et ce n'est que quand on n'a pas un moyen aisé de le consulter, que je vous ordonne de lui obéir.

Cet ordre n'est pas seulement pour les jeunes et les abstinences de la règle; mais encore pour celles de l'Église. Voici bientôt la semaine des Rogations, qui sera presque toute d'abstinence: les vendredis et les samedis peuvent causer de grandes incommodités, et reculer la parfaite guérison. Il n'y a pas moyen de vous entendre tant raisonner encore un coup, rompez votre volonté, et obéissez.

Vous êtes dans le cas de dire avec David': Si je monte au ciel, vous y étes : si je descends aux enfers, vous y êtes aussi présent, et votre main me guide partout. Notre Seigneur soit avec

vous.

A Germigny, ce 12 mai 1696.

LETTRE CII. A LA MÈME.

Sur des scrupules au sujet de ses confessions: qu'elle doit dilater son cœur par la confiance.

Il n'est pas besoin, ma Fille, de demander pardon à celui que vous n'avez point offensé. Si je me fache, c'est pour vous; parceque je vois que par vos raisonnements vous mettez un obstacle à l'œuvre de Dieu. Je ne vous permettrai jamais de recommencer vos confessions, pas même à l'heure de la mort, si je vous voyois inquiète et angoissée. Il faut finir en cherchant et mettant son repos dans la miséricorde de Dieu et dans le sang de son Fils: c'est par là qu'on en vient à cette dilatation de cœur, où Dieu vous appelle par ma voix. Je ne sais où vous avez pris qu'elle n'est que pour les ames innocentes: vous avez donc oublié toutes les paroles de JésusChrist aux pécheurs. Est-ce en vain qu'il a dit de l'enfant prodigue: Rendez-lui sa première robe 2? Est-ce en vain qu'il met en joie le ciel et la terre à la conversion d'un pécheur? Ce céleste médecin ne dit-il pas qu'il est venu pour les malades? Et de qui est-il Sauveur, si ce n'est des pécheurs? Entrez donc dans la confiance et dans cette bienheureuse dilatation : je ne puis

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plus souffrir autre chose en vous; et sans cela, il faudroit recommencer toujours, et votre conduite deviendroit non seulement pénible et angoisseuse, ce qu'assurément Dieu ne veut pas, mais encore impossible et impraticable.

Je vous en dis autant pour l'autre point. Rompez votre volonté, et appenez la pratique de cette parole: L'obéissance vaut mieux que le sacrifice.

A Germigny, ce 12 mai 1696.

LETTRE CIII.

A LA MÊME.

Sur la mauvaise impression que lui avoient faite ses defenses; sur la communion des enfants; et sur le courage qu'elle doit avoir.

Il est certain, ma Fille, que les défenses que je vous ai faites ne sont point du tout une marque de votre réprobation; et loin de cela, elles sont au contraire des moyens de vous unir davantage à Dieu, si vous êtes fidèle et obéissante. Prenez garde que cette impression de réprobation ne soit un effet de vos mauvais raisonnements, que je veux détruire. Quoi qu'il en soit, ne quittez aucun de vos exercices, ni la confession ni la communion, à votre ordinaire : faites l'oraison comme vous pouvez.

N'hésitez point à faire communier à la Pentecôte vos enfants qui ont communié à Pâques, Je trouve le terme trop long pour des personnes innocentes, de les différer deux mois je voudrois les accoutumer à la communion les premiers dimanches du mois, en observant néanmoins leur progrès dans la vertu selon leur âge.

Gardez-vous bien de perdre la confiance : savez-vous que Dieu veut de vous un courage qui égale celui des martyrs? L'enfer déchaîné n'est pas moins à craindre que la fureur des tyrans armés. Je vous mets sous la protection de votre saint ange et de saint Michel. Dieu Père, Fils et Saint-Esprit soit avec vous. Non mea, sed tua voluntas fiat.

A Meaux, ce 7 juin 1696.

LETTRE CIV.

A LA MÊME.

Sur la prière en maladie; sur la confiance en la boute de Dieu; les confessions répétées à d'autres personnes; le maigre, et ses peines.

Ne craignez point, ma Fille, de faire la confession que je vous ai permise pour une fois seu

lement: Dieu vous apprendra dans la suite à ne

plus tant raisonner.

Je suis très fâché de votre fièvre : en cet état

LETTRE CVI.

A MADAME DU MANS.

tonnerre; et les joies que Dieu nous envoie.

le mal prie, pourvu qu'on le prenne, sinon avec Sur ce qu'il ne va point à Jouarre; les tristes effets du patience, du moins avec soumission, lors même que l'impatience se soulève le plus. Si tout vous embarrasse, apprenez à mettre votre confiance Croyez, ma Fille, qu'il ne m'est pas si aisé en la seule bonté de Dieu, et regardez ma con- qu'on pense de faire des voyages, quoique pedescendance comme venant de cette source tits, et que c'est avec déplaisir que je ne vais point infinie. Notre Seigneur soit avec vous. Commu- à Jouarre le temps viendra, et bientôt. niez sans vous gêner, quand vous le pourrez dans cette octave.

que

J'ai, ma Fille, reçu votre lettre par ma sœur Cornuau. Apaisez-vous l'esprit, je vous en prie. Vous voyez bien les confessions répétées ne vous peuvent causer que de l'embarras, étant faites à d'autres personnes : pour moi bien résolument, je n'en veux ni n'en dois écouter aucune de cette sorte.

Pour le maigre, ne voyez-vous pas que je ne puis rien décider sur une chose qui change tous les jours, et dont il n'est pas possible que je juge? Je prie Madame de vous décider ce que vous avez à faire. Ne répliquez pas, n'hésitez pas : puisque vous ne voulez pas de votre infirmière, ce que je croyois plus doux, vous serez conduite par les formes. Ne vous faites point de nouvelles peines, soumettez-vous à celles que Dieu vous envoie. Je prie Dieu de bon cœur de vous soutenir par sa grace.

A Germigny, ces 19 et 29 juin 1616.

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et que

Je ne puis, madame, assez louer votre charité et votre sagesse dans le mal de madame d'Albert. J'approuve fort qu'elle sorte pour Paris, puisqu'il s'agit d'une opération de la main, madame de Luynes l'accompagne avec ma sœur Cornuau. J'envoie dès aujourd'hui votre lettre à M. de Chevreuse, et je l'accompagne d'une des miennes, où je conclus sans hésiter au voyage de Paris. C'est, madame, tout ce que la solennité me laisse le temps d'écrire. Vous savez, madame, mon sincère attachement à vos intérêts.

A Meaux, ce 20 juin 1696.

Vous ne savez pas tout le tintamarre qu'a fait ici le tonnerre. I a frappé deux hauts chênes dans la forêt; il a grillé et séché un poirier chez mon curé : mais, ce qui est déplorable, il a tué un homme, et en a blessé si cruellement un autre, qu'on n'en peut apaiser les douleurs. Soyons bien entre les bras de Dieu.

Je suis et serai toujours le même, et pour Jouarre en général, et pour chacune de mes Filles en particulier. Tout ce qui de soi est réservé au jour du Seigneur se dissipera par la confiance et par un saint abandon. Je ne vous oublie jamais, et mercredi j'aurai de vous un souvenir particulier. La part qui ne vous sera point ôtée est encore plus celle de Marie, mère de Dieu, que celle de Marie, sœur de Marthe et de Lazare. Soyez vraie fille de l'Assomption, et habitez aux

lieux hauts et seuls.

Les joies que Dieu envoie en certains moments sont, ma Fille, une voix secrète par laquelle l'Époux nous appelle. C'est donc bien fait de l'écouter; et la faute qu'on fait à cette occasion, c'est de se rebuter quand elle cesse. Ainsi, ma Fille, réjouissez-vous en notre Seigneur, et vivez en paix.

A Germigny, ces 12 et 16 août 1696.

LETTRE CVII.

A LA MÊME.

Sur les difficultés qu'elle éprouvoit; les poses dans ses prières ou ses lectures; et les chansons d'amour.

Je vous rends graces, ma Fille, et à toute là sainte communauté je suis très persuadé en particulier de la sincérité de vos prières, dont je vous demande la continuation.

Dieu peut jeter en un moment au fond de la mer cet amas, qui fait devant vous une montagne.

Les poses dont vous me parlez seront très agréables à Dieu, et vous pouvez, après cette interruption, reprendre où vous en serez demeurée.

Je veux bien que vous lisiez les lettres de

M. l'abbé de Saint-Cyran que vous me proposez, à condition que vous me marquerez quelles elles sont, et l'effet que vous en aurez ressenti,

Il ne vous est point permis du tout de faire chanter des chansons d'amour à vos pensionnaires dites-le à Madame, et priez-la de vous appuyer dans le dessein de vous décharger de ce joug. Du reste, obéissez à tous ses ordres, et en autres choses continuez vos soins à vos enfants. Quand j'aurai un peu le loisir de faire transcrire ces vers*, je le ferai de bon cœur. Notre Seigneur soit avec vous.

A Germigny, ce 22 septembre 1696.

LETTRE CVIII.

A LA MÊME.

Il la console de la perte que Jouarre venoit de faire des dames de Luynes, qui étoient allées à Torcy.

Je prends part, må Fille, à votre douleur à la perte de Jouarre votre consolation doit être que Dieu l'a voulu, et que lui seul fait bien toutes choses. Il n'eût servi de rien de vous dire ce que je savois de cette affaire, ni de vous affliger avant le temps j'ai laissé aller les choses naturellement. Dites à madame de Saint-Michel qu'elle est avec celui d'où viennent les consola tions. Je vous reçois toutes deux de nouveau

dans mon cœur, et je prie notre Seigneur qu'il

soit avec vous.

A Lusancy, lundi matin 1696.

LETTRE CIX.

A LA MÊME.

ment après la communion, quand la communauté est retirée du reste il faut éviter les choses extraordinaires.

Je ne puis plus vous rien dire de mesdames de Luynes, depuis un grand mal de madame d'Albert à la jambe. Je prie Dieu, ma Fille, qu'il soit avec vous, et qu'il vous inspire l'humilité et le saint amour. Mon voyage de la Trappe s'est passé avec beaucoup de consolation. Le saint ancien est bien foible; mais j'espère que Dieu le conservera. Notre Seigneur soit avec vous, encore un coup.

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Quant à M. le curé, c'est assez que vous sachiez que la justice sera mêlée avec la douceur, et que le temps le fera voir.

Je suis bien aise, ma Fille, que les affaires se soient terminées à la satisfaction de madame votre abbesse. Il faut avouer aussi qu'elle a des intentions admirables: il seroit seulement à sou

Sur la lecture de certaines lettres, la communion, et quel-haiterque sa famille, d'elle-même pleine de piété,

ques autres points.

Je n'espère pas grand profit pour vous des lettres dont vous souhaitez que je vous permette la lecture: vous la pouvez faire, ma Fille; mais, par le peu que j'en ai lu, elles m'ont paru fort alambiquées: je m'en rapporte pourtant au succès que je prie Dieu d'y donner,

prit de meilleurs conseils. Tout le monde se veut faire de fête auprès des grands; et, aux dépens de la vérité, on veut leur plaire et se rendre nécessaire auprès d'eux.

Songez plutôt à contenter Dieu qu'à savoir s'il est content par ce moyen tout ira en simplicité et en confiance. Je le prie d'être avec vous.

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Continuez vos communions; ne vous rebutez pas pour ces désagréables pensées; obéissez à votre confesseur : voilà pour la lettre du 1. Celle du 25 marque seulement la peine où vous êtes, n'ayant point de mes nouvelles : elles sont très bonnes, par vos prières. J'approuve le prosterne-Vers.)

Apparemment des vers du prélat, qui en avoit composé un grand nombre sur les Psaumes, le Cantique des Cantiques, et d'autres textes de l'Écriture, pour la consolation des religieuses qu'il conduisoit.

fut écrite en 1696. Cette date est incontes' able; puisque Bo suet parle de ce même voyage dans ses lettres du mois d'octobre 4696, à madame d'Albert, à la sœur Cornuau, etc. ( Édit, de

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